14. (Partie 2) Joyeux Noël.

J'ouvris doucement les yeux. Dès que la luminosité de la pièce atteignit mes pupilles, un affreux mal de crâne se fit ressentir. J'avais la gueule de bois. Je m'étirai et touchai une personne qui était à côté de moi.

Je regardai et aperçus Hector qui dormait encore. Nous étions tous les deux nus, dans le même lit. 

Je m'éjectai du lit, ne comprenant pas la situation. Je regardai au sol, une multitude de vêtements était éparpillée dans la pièce. Je reconnus facilement mon caleçon jaune fluo et allai l'enfiler rapidement. Nous étions dans une chambre qui n'était pas la nôtre.

Dans la chambre, il y avait également une fille que je n'avais jamais vu. Elle était allongée au sol, cheveux ébouriffés, avec du vomi qui coulait de sa bouche. J'eus un haut de coeur apercevant cette scène. Le comble, c'est que je me souvenais plus du tout de ce qu'il s'était passé la veille. J'enfilai mon costume qui était tâché de partout.

Je l'enfilai histoire de ne pas rester nu. J'allai sortir de la chambre lorsque j'aperçus, au sol, un préservatif usé.

- Non.. Pas ça..

Je lançai un regard vers Hector et espérai donc que l'on n'avait pas fait certaines choses non désirées. "Le préservatif pouvait bien être de quelqu'un d'autre", me convainquis-je. Je me dégoûtai moi-même. Je sortis en claquant la porte et longeai le couloir jusqu'à la cafétéria.

Une fois arrivé à la cafétéria : le choc ! Tout était renversé : le buffet, les boissons, la nourriture, les banderoles, la chaîne hi-fi, tout ! 

Des gens que je n'avais jamais vu était éparpillés partout dans la pièce. Certains étaient échoués sur les tables, pendant que d'autres étaient allongés au sol, ou adossés aux murs. Des bouteilles étaient cassées au sol. Je marchai en essayant de ne pas me couper un de mes pieds puis allai jusqu'à la salle de jeux.

Je clanchai la porte.

- Mathéééooo ! Aide-moi ! cria Grace, m'apercevant.

Elle était accrochée au radiateur à l'aide de menottes. Je courus jusqu'à elle et lui demandai ce qu'il s'était passé :

- Tout le monde est devenu fou ! affirma-t-elle. Vous aviez tous commencé à foutre le bordel partout, un quelqu'un m'a prit violemment et m'a accroché au radiateur pendant toute la nuit ! se plaignit-elle.

- Mais toi ? Tu étais conscience de ce qu'il se passait ? lui demandai-je, essayant de casser les menottes qui la retenaient prisonnière.

- Non, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs..

- Tu as bu du punch ?

- Non, pourquoi ?

- Je crois que c'est le punch qui est responsable du comportement des gens, avouai-je.

- Mais.. Chloé, Lucas, Laurine ? Ils en ont bu aussi, non ?

- Ouai'p.. soupirai-je.

Je parvins enfin à retirer les menottes de Grace. Elle se frotta les poignets tellement sa douleur était grande et se releva.

- Merci, dit-elle en me souriant.

- Y'a pas de quoi. Dis, tu te souviendrais pas de quelque chose qui s'est passé cette nuit qui nous aiderait à retrouver les autres ?

Elle détourna le regard, comme si elle ne voulait pas y penser ou ne pas m'en parler. 

- Hého ? Si tu sais quelque chose, dis-le moi.

- Bah.. - Elle prit une grande inspiration - j'ai vu Laurine partir en direction du parc, ainsi que Chloé, mais Lucas je ne l'ai pas vu, désolée.. Mais toi..

- Qu'est ce qu'il y a ? demandai-je, inquiet.

- Tu étais très chaud.. - Elle reprit sa respiration - Toi et Hector, vous vous chauffiez mutuellement hier soir, puis je vous ai vu monté en haut.. affirma-t-elle.

Je grimaçai. Moi ? Chauffer ? J'étais aussi fidèle qu'un chien. (Vive la comparaison.)

- Jamais je n'aurais pu faire ça à Lucas, protestai-je.

- Tu n'étais pas toi-même, argumenta Grace.

- Mh.. Bon.. allons voir si les autres sont dans le parc, finis-je, essayant de changer de conversation.

Nous sortîmes de la salle de jeux. J'enjambai les corps des adolescents et allai dans le parc. Une fois sortis, j'aperçus que dehors aussi, il y avait un énorme capharnaüm qui régnait. Les verres, bouteilles, assiettes, gâteaux, et banderoles traînaient au sol. J'aperçus également un élève de Terminale qui était sous la table baignant dans son propre vomi.

Grace et moi regardâmes les personnes qui étaient inconscientes au sol afin de trouver quelqu'un que l'on connaissait.

- Là ! s'écria Grace.

Nous courûmes vers Chloé, qui était inconsciente dans l'herbe. Ses cheveux étaient trempés. Elle empestait l'alcool et avait quelques tâches de vomi sur sa robe. Elle avait de la chance, elle, elle ne s'était pas retrouvée toute nue.

Je m'agenouillai à côté d'elle et essayai de la réveiller en lui tapotant les joues. Elle ne réagit pas.

Grace se rapprocha et cria de toutes ses forces dans les oreilles de Chloé.

- AAAAAHHH !! cria Chloé, se relevant brusquement, me donnant un coup de boule au passage.

- Aaaaïïe ! m'exclamai-je, claquant ma main sur mon front.

Chloé nous regarda et nous dévisagea.

- Vous êtes cinglés ma parole ! Pas moyen de dormir tranqui...

Elle aperçut que nous étions dans le parc. Elle regardait tout autour d'elle le bordel de la veille.

- Wooooh, qu'est ce que je fais ici ? C'est quoi ce bordel ? s'exclama-t-elle en se relevant avec difficulté.

J'aperçus la béquille de Chloé qui se trouvait à une dizaine de mètres de nous.

- J'vais chercher ta béquille ! dis-je, me mettant à courir.

Je pris sa béquille et revins à elles. Je le la lui rendis.

- Merci.. - Elle se maintint correctement debout, à l'aide de sa béquille - Qu'est ce qu'il s'est passé ?

- Apparemment, nous sommes tous devenus fous, et nous avons tout détruit, répondis-je.

- Je ne m'en souviens pas, répondit Chloé, perdue.

- Moi non plus. Je crois que quelqu'un a mis quelque chose dans le punch, et c'est ça qui nous a rendu fou. Maintenant, on ne se souvient plus de rien, annonçai-je.

- Mais.. que va dire le gérant ? demanda Chloé, montrant du doigt le buffet renversé.

- Lui aussi a bu du punch, affirma Grace.

Un cri strident se fit entendre à l'intérieur du bâtiment. Nous y courûmes. Une fille de première était terrifiée. Elle faisait une crise de panique en montrant du doigt le corps de la gérante de la salle de jeux baignant dans son sang.

Chloé, Grace et moi furent choqués de la scène. Je ne pus m'empêcher de retenir mes hauts-le-cœur, je courus à l'extérieur et vomis tout ce que j'avais mangé la veille. Je me sentais vraiment pas très bien. C'était la pire journée de ma vie. Tellement les événements étaient affreux, que nous avions tous oublié que nous étions le 25 décembre.

Nous entendîmes la sirène des voitures de police qui se garaient devant l'internat. Décidément, l'histoire était loin d'être terminée..

********** Ellipse. **********

Il était 14h56. Cela faisait déjà 5 heures que je cherchais Lucas. Il avait disparu ainsi que 12 autres élèves. Vu que tout le monde ne se souvenait de rien, personne ne savait où ils pouvaient se trouver.

J'avais peur, peur qu'il lui soit arrivé malheur. Ces derniers temps, il s'était passé des choses tellement étranges, qu'aucune hypothèse ne pouvait être épargné.

Kidnappé par un alien ? Enterré dans un champ ? Mangé par une vache folle ? Métamorphosé en réfrigérateur ?

Bon, d'accord, c'était légèrement exagéré, mais vu ce qu'il se passait dans cet internat, cela pouvait être plausible.

Je ne voulais pas vivre le même genre de situation que celle de Timothée : attendre le retour de son grand amour. C'était horrible. Cela ne faisait que 5 heures, et ça se faisait déjà ressentir.

Je m'inquiétais réellement pour lui. Nous étions tous "drogués", il pouvait être .. mort à l'heure qu'il était. Même si c'était dur, je m'attendais au pire.

- On le retrouvera.. me rassura Chloé, m'apercevant la tête ailleurs.

- Comment tu peux le savoir ? demandai-je, démoralisé.

- Car ça ne peut pas se terminer comme ça, répondit-elle.

- Justement, si.

Elle me regardait, n'apercevant pas où je voulais en venir, et je m'en fichais. Je me comprenais. Je savais qu'ici, tout pouvait arriver, et qu'on n'était pas dans un conte de fées où tout le monde finit heureux et avait beaucoup d'enfants.

- Bon, lève-toi, tu ne vas pas rester allongé dans son lit toute la journée, dit-elle en me tirant le bras afin de m'extraire du lit de mon amoureux disparu.

- J'ai pas envie de bouger, soupirai-je.

- Même si on ne se souvient plus, il doit y avoir un moyen de les retrouver, non ? me demanda-t-elle, pensive.

- Bah, par quel moyen tu veux les retr.. 

Je me stoppai net. Je repensai à toute cette histoire. C'était Armelle l'origine de cet incident ! Je suis sûr qu'elle savait où étaient les disparus.

Je me levai d'un seul trait puis accourus à la porte.

- Bah tu vois quand tu veux ! OH ! MAIS ATTENDS-MOI ! s'écria-t-elle, m'apercevant courir en dehors de la chambre.

Je courus dans les couloirs. Je savais que la chambre d'Armelle était la 89. Je tournai de couloir en couloir avant d'arriver devant LA porte. Je toquai trois fois.

- Oui ? entendis-je.

- C'est Mathéo, répondis-je.

Quelques secondes de silence passèrent, puis la porte s'ouvrit. Armelle se tenait derrière la porte. Elle était habillé cette fois-ci non pas en noir, mais en violet foncé. Je la regardai de haut en bas avant de demander :

- Je peux entrer ?

Elle acquiesça d'un mouvement vertical de la tête. Je rentrai dans sa chambre.

Il n'y avait rien de spécial, à part qu'elle avait une chambre pour elle toute seule, donc plus d'espace.

- Qu'est ce qui t'amène ici ? me demanda-t-elle, tout en ne m'adressant aucun regard.

- A ton avis ? répondis-je, sèchement.

- Oh, oui, ce malheureux incident. C'est tellement triste.. Qui aurait cru que cela pouvait arriver dans un établissement comme le nôtre ? - Elle rit - C'était tellement imprévisible..

- Imprévisible ?! Tu te fous de moi ?! TU LE SAVAIS QUE LA SITUATION DEGENERERAIT ! hurlai-je.

- Parle moins fort ! On va croire que je t'égorge, p'tit chou.

Elle se limait les ongles doucement, ne faisant même pas attention à la bosse que j'avais au front. (Merci Chloé.).

- Où-est-Lu-cas, articulai-je, énervé.

- Il y a des moments, vaut mieux ne pas connaître la vérité, car l'espoir fait vivre.. non ? affirma-t-elle.

- QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ?! criai-je en la poussant violemment contre le mur.

- Ne soit pas violent, p'tit chou, tu sais que c'est mal, sourit-elle.

- Tu crois vraiment que c'est toi qui vas me dire ce qui est mal ou pas ?! Sale folle ! Qu'est ce que je t'ai fait pour que tu me détestes à ce point !?

- Tu sais, ce n'est pas moi qui choisis mes victimes, annonça-t-elle.

- Victime ?

- Bah oui, cette année, Lucas et toi êtes la clé. Ce n'est pas moi qui l'ai décidé, c'est gravé en vous, ajouta-t-elle.

- Mais la clé de quoi ?! criai-je.

- De la réussite, bien évidemment, rit-elle.

Elle passa derrière moi puis revint me faire face. Elle approcha son visage du mien.

- C'est écrit dans les lignes de tes mains, p'tit chou, c'est le destin, c'est inéluctable, dit-elle en prenant fermement ma main dans la sienne.

J'essayai de me retirer de son emprise, mais elle serra ma main plus fort dans la sienne. Elle sortit une plume rouge et fit une marque sur la paume de ma main.

- Aïïe ! m'écriai-je, réussissant enfin à retirer ma main de la sienne.

- Voilà. Aujourd'hui, jour de noël, je proclame Mathéo Scott, héritier du pouvoir suprême ainsi que son colocataire Lucas ! Faites qu'ils ..

Elle commença à réciter des phrases que je ne sus comprendre. Je regardai la paume de ma main où était inscrit d'une encre rouge : "A". 

Je relevai les yeux. Armelle tenait un livret dans sa main et elle récitait je ne savais pas quoi. Le livre était d'un bleu magnifique. Je reconnus directement le livret que Ludivine avait mentionné dans le livre et commençai à prendre peur. Qu'était-elle en train de me faire ?

Elle finit son dernier vers avant de refermer violemment son livret qui claqua. Elle me regardait, sourire aux lèvres.

- Qu'est ce que tu as fait ? l'interrogeai-je, regardant autour de moi si quelque chose avait changé.

- Oh.. tu le sauras bientôt, p'tit chou, Joyeux Noël..

[Voici la deuxième et dernière partie de "Joyeux Noël". J'espère que ça vous plait toujours.. :3 Alors, à votre avis, que va-t-il se passer dans les prochains chapitres ? Où se trouve Lucas ? Est-il toujours vivant ? Et Armelle, que cherche-t-elle ? Quel est son but ? N'hésitez pas à répondre à ces questions en commentaire. Merci à vous de me lire, je vous aime. *-* <3]

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