11. Agression à Wrecking Place ?

Cela faisait 3 jours que Lucas et moi étions au courant pour Ludivine. Nous avions décidé de ne rien dire à personne, car nous savions que personne nous croirait. Comment expliquer à des gens qu'une adolescente ayant "son monde" a transformé Ludivine en arbre afin de la rendre heureuse, et dire que la seule preuve que nous avions, était le livre "Contrôlée" qui avait désormais disparu ? C'était tellement absurde, que ça semblait improbable, alors que pourtant..

Nous étions tous les deux coincés dans cet internat, à des centaines de kilomètres de chez nous, avec une "occultiste" pratiquant la magie noire à son profit personnel. A plusieurs reprises, je me demandais si nous avions pu "rêver", ou halluciner, mais plus j'y pensais, plus j'étais certain de ce que nous avions vécu. J'avais vraiment tenu ce livre dans mes mains, j'avais vraiment lu ces lignes. Je n'avais pas tout imaginé. Lucas aussi avait vu tout ça, il était aussi témoin que moi. Je me persuadais que nous avions raison, et que nous n'étions pas fous, même si parfois, la folie aurait été la meilleure des solutions.

Nous étions dimanche. Plus personne n'avait de nouvelles de Ludivine. Beaucoup s'inquiétaient, d'autres s'en fichaient. Tout le monde voulait savoir la vérité, mais à leur place, je ne chercherais pas. Je les enviais de n'être au courant de rien. Je savais que Ludivine était dans le parc, que je pouvais lui parler, mais elle ? ELLE ? Elle vivait, certes, mais elle ne pouvait plus rien voir, toucher, sentir.. 

Je compatissais, et je m'en voulais de ne pas avoir su éviter cela. J'aurais pu, si seulement j'avais su..

J'avais culpabilisé durant les 3 jours que j'étais avec Lucas. Lucas n'arrêtait pas de me dire que nous n'étions pas coupables, et que se sentir coupable n'arrangerait rien de la situation où nous étions.

Il était 12h54. Je me lavais dans la salle de bain afin de bien me réveiller. Avec Lucas, nous nous étions endormis à 2 heures du matin. Je croyais que j'allais rêver d'Armelle, mais je n'avais pas rêvé. J'essayai de ne pas penser à ça, mais le fait d'avoir connu Ludivine, je me sentis concerné à ce qui lui arrivait.

- T'as bientôt fini ? cria Hector en toquant fortement à la porte afin que je l'entende à travers l'eau qui coulait à flots.

- OUIIII, PRESQUE !! criai-je. 

Je coupai l'eau et sortis de la cabine. Je me séchai les cheveux puis le corps. J'enfilai seulement mon boxer avant de sortir de la salle de bain, serviette à la main. Je n'étais plus pudique auprès de Lucas et Hector. Nous dormions désormais en sous-vêtements, donc nous nous étions déjà vu.

Je m'approchai de l'armoire puis l'ouvris.

- Je vais me laver ! cria Hector, refermant la porte derrière lui.

Je cherchai des vêtements dans l'armoire. J'aperçus du coin de l'oeil, Lucas, assis sur son lit juste à côté de l'armoire, qui me fixait. A chaque fois qu'il me regardait de cette façon, j'étais terriblement mal à l'aise. J'avais toujours l'impression qu'il me déshabillait du regard.

- Maiiiis quoi ? ris-je, cachant mon corps à moitié nu avec me serviette humide.

- Mais te cache paas ! dit-il, faisant la moue.

Je balançai la serviette mouillée sur lui, ce qui lui fit lâcher un juron, que je fis semblant de ne pas entendre. Il me reluquait davantage, n'ayant plus la serviette pour me cacher.

Je me servis donc de la portière de l'armoire comme "bouclier anti-voyeur" et pris des vêtements propres. Je les enfilai rapidement avant de tirer la langue à Lucas. On était très gamins dans nos têtes et une complicité très enfantine. J'adorais notre relation, basée sur la confiance, les délires, les chamailleries, et la passion.

J'allai chercher mon téléphone portable que j'avais posé sur mon lit quand Lucas me prit par la taille et m'embrassa dans le cou. Je collai mon dos à son torse et pris ses mains afin de les entourer autour de moi. J'adorais quand il me câlinait par surprise. C'était ces petits gestes là du quotidien qui illuminaient mes journées.

Je me retournai afin de lui faire face. Je l'embrassai tendrement, passant mes doigts doucement dans ses cheveux. J'adorais ses cheveux bruns, ils étaient doux et parfumés à son shampoing qu'il utilisait tout le temps. 

Il glissa ses mains le long de mon dos et déposa de tendres baisers le long de ma mâchoire, jusqu'à ce que l'on toqua à la porte.

- Décidément.. chuchotai-je.

Je me décollai de lui à contre cœur et allai ouvrir. C'était Timothée. Je supposai qu'il venait voir Hector.

- Salut, fis-je.

- Saluuut, Hmm.. Hector est là ? demanda-t-il.

- Il se lave, répondis-je. Mais tu peux l'attendre ici, il n'en a pas pour longtemps, proposai-je.

- Merci.

Il entra dans la pièce et regarda autour de lui avant de s'asseoir sur le lit de Lucas.

- Bon, moi j'descends, annonçai-je.

- Moi je dois faire mes devoirs, fit Lucas.

- Ok, si vous me cherchez, j'serai dans le parc, ajoutai-je.

Ils me sourirent. Je pris ma clé qui était restée sur la porte et partis. Dans le couloir, je croisai Benjamin, un ami de Lucas, le colocataire de Timothée et Elie. Je lui serrai la main brièvement avant de le laisser continuer de discuter avec une fille que je n'avais jamais vu pour le moment.

Je descendis les marches une à une avant d'atterrir devant la cafétéria. Je tournai à droite, en direction du parc quand quelqu'un me bouscula. Léger comme j'étais, je tombai. (Chut, on s'moque pas.)

- Aïïe, me plaignis-je, me relevant doucement en frottant mon fessier "endommagé".

- Désolé, répondit l'adolescent, avant de repartir.

Je le regardai s'éloigner. "Il aurait pu regarder devant lui", me répétai-je intérieurement.

Je poussai la porte coulissante qui donnait au parc et descendis les marches avant d'être sur le gazon plus vert que jamais. Le soleil brillait de milles feux et se reflétaient sur les tables vernies.

Au fond, j'étais venu ici pour aller voir Ludivine, mais je n'osais pas m'aventurer dans le bois seul, et surtout avec cette "folle" qui traînait dans les parages. Oui, elle me faisait peur. Cette fille avait détruit la vie de Ludivine, et vu son comportement avec moi, je me sentais comme la prochaine victime, SA victime.

Je regardai les arbres au loin avant de m'asseoir sur un des bancs vides qui longeaient les buissons. Je sortis mon téléphone portable que j'avais laissé dans ma poche de mon pantalon puis l'allumai. J'avais reçu 2 SMS. C'était ENCORE ma mère qui me demandait comment se passait mon "séjour" à l'internat.

Que lui répondre ? "Bah écoute, une camarade m'a jeté un sort afin que je fasse un malaise, puis a transformé une amie en arbre avant de me dire à Moi et Lucas, MON AMOUREUX, que nous étions "la clé" de sa réussite, et toi maman d'amour ?"

Non sérieusement, c'était vraiment absurde. Je lui répondis d'un : "Tout se passe bien, maman, et toi ?".

Menteur.

J'étais en train de texter quand Hector s'approcha de moi. Il vint s'asseoir à mes côtés, et nous nous serrâmes la main.

- T'es pas avec Timothée ? demandai-je. Il t'attendait dans la chambre, ajoutai-je.

- Bah si, mais on a fini, répondit-il.

Fini quoi ? FINI QUOI ? Beurk.

- T'es sûr que tu vas bien ? le questionnai-je, le voyant un peu ailleurs.

- Oui.. Ne t'inquiète pas..

Rien que le fait qu'il me dît ça, m'inquiéta davantage.

- Bon écoute, me prend pas pour un c*n, je vois très bien qu'il y a un problème, explique-moi..? 

Il me regarda dans les yeux avant de baisser la tête, comme si il venait de faire une bêtise.

- J'avais une liaison avec Timothée.. m'avoua-t-il.

Je le savais déjà, mais il ne le savait pas, donc je fis semblant d'être choqué. (HANW, LE COMEDIEN...)

- Mais.. Ce n'est plus le cas..? demandai-je.

- En fait, il m'a dit qu'il ne m'aimait pas.. Qu'il ne savait pas pourquoi il avait fait tout ça avec moi..

Je me tus.

- Apparemment, il était amoureux de Ludivine.. tu sais, celle qui a disparue, ajouta-t-il.

J'écarquillai les yeux. Elle est dans cet état parce qu'elle croyait qu'elle n'avait plus aucune chance avec Timothée, alors qu'il l'aimait ! J'étais attristé de la situation. Tout ça pour rien. 

- Mh, je vois qui c'est, ouai.

- Bah, il m'a dit qu'il l'aimait, mais qu'il n'était pas lui-même ces derniers temps.. Il m'a affirmé qu'il était hétéro.. je suis dégoûté, finit-il.

Je le pris dans mes bras en lui caressant le dos afin de le réconforter. Je repensais au livre de la bibliothèque. Ludivine avait dit qu'elle avait l'impression qu'Armelle attendait ce moment depuis longtemps. Je commençais à former dans ma tête toutes les pièces du puzzle. C'était évident ! Armelle avait manipulé Timothée, je ne savais pas comment, afin que Ludivine les aperçoit en plein.. coïte, afin qu'elle veuille en finir avec tout ça.

- Hein ? fit Hector.

Mince, j'avais marmonné. Bête comme j'étais, je ne savais pas réfléchir sans parler.

- Mh, non rien.

- Pourquoi tu parles d'Armelle ? me demanda-t-il, se retirant de mon emprise.

- J'ai dit Armelle ? Oh non, j'ai dit.. Caramel, mentis-je.

Bon ok, c'était nul.

Il me dévisagea. Il ne me crut pas, mais ne força pas les choses non plus.

- Bref.. j'vais y aller, dis-je avant de me lever.

- M'ouai.. moi aussi.

- Bon, bah.. bye, finis-je, légèrement confus.

Il me sourit légèrement. Je lançai un regard sur ce bois, ce bois où se tenait Ludivine, faite d'écorces et de sève.. Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais responsable de tout ce qui arrivait aux gens autour de moi..

Je rentrai à l'intérieur. J'entendis des cris, des hurlements et un brouhaha à en perdre un tympan.

Je courus jusqu'à la cafétéria, là d'où provenaient les cris et aperçus un groupe d'adolescents en cercle. Je n'aperçus pas ce qu'il se passait, et malgré que je voulusse m'aventurer entre les camarades de l'internat, aucun ne me laissa passer. Je soupirai et fis marche arrière. Laurine courut à moi.

- IL SE PASSE QUOI ?! cria-t-elle, essayant de se faire entendre.

- JE-NE-SAIS-PAS, articulai-je en hurlant.

Des policiers et des pompiers firent leur apparition quelques secondes plus tard. Ils exigèrent à tout le monde de s'écarter afin de faciliter l'accès aux médecins et aux policiers.

Tout le monde se retira et j'aperçus une flaque de sang. Je n'aperçus aucun corps cependant, car les gens qui se trouvaient devant moi me gâchaient la vue.

Des policiers vinrent nous interdirent de rentrer davantage dans la cafétéria et nous poussèrent à l'extérieur tel un troupeau de moutons. J'exigeai des explications au policier qui me tint fermement les épaules, il me répondit :

- Je ne peux rien vous dire pour l'instant, désolé.

Je soupirai et me résignai à ne pas voir ce qui s'était passé. Cela ne devait pas être beau à voir, mais j'étais très curieux. J'aperçus Lucas qui accourut à moi. Il me prit dans les bras et me serrai fort contre lui. Il me regarda, les larmes aux yeux. Je ne comprenais pas pourquoi il était dans cet état.

- Qu'est ce qu'il y a ? demandai-je, confus.

- Je suis désolé..

Je lui montrai mon incompréhension à la situation. Il versa une larme que j'essuyai aussitôt avec mon pouce avant d'ajouter :

- C'est.. C'e.. C'est.. 

Il bégayait. J'étais terriblement mal de le voir pleurer. Je me sentis vraiment mal à ce moment là, j'en avais les larmes aux yeux.

- C'est.. C'est Chlo.. Chloé.. finit-il avant de me serrer fortement contre lui.

J'étais sous le choc.. J'avais les yeux écarquillés. Je compris tout de suite de quoi il parlait.. Mes yeux étaient humides, mais aucune larme ne coula.. Le choc..

[CHAPITRE 11 !! Merci à vous ! *-* J'espère que ce chapitre vous a plu, tout comme les autres. :3 Alors, qu'en pensez-vous ? :3 Laissez vos impressions en commentaire, et n'oubliez pas de voter mes chapitres en haut à droite ! L'étoile ! Encore merci de me lire, je vous aime. <3]

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