Chapitre 61

Renjun ouvrit les yeux.

Une feuille lui chatouillait le front, ayant sûrement chuté depuis sa branche pour lui retomber sur la tête, provoquant ainsi son éveil. Il papillona des paupières, déboussolé, et constata que face à lui se tenait une étendu d'arbre, de buissons et de terre soupoudré de quelques touffes d'herbes. Son corps reposait dans l'étendu d'une fine forêt, au sein de laquelle il avait semblé s'être assoupi. Son dos se pressait contre le tronc d'un grand arbre, dont l'espèse lui était inconnu, et plusieurs feuilles reposaient au sein de ses mèches brunes. De bref petits éclats jaunis qui offraient une couverture blonde sur ses cheveux, qu'il chassait d'un geste de main en tentant de se redresser. À ses vêtements, pourtant si beau et proprement repassé pas sa mère, se mêlait un mélange de terre, de mauvaises petites herbes et de brindilles. Le voilà donc dans un état déplorable, de quoi aurait-il l'air s'il retournait à la fête ainsi ? Quelle idée de s'endormir dans une forêt ?
Son esprit était encore tout embrouillé, il peinait à comprendre ce qu'il faisait là, comment il en était arrivé à dormir sur le sol contre l'écorce d'un bel arbre.
En se massant la tempe il chercha à rassembler ses souvenirs, et parvient à se rappeler de l'ennui qui l'avait gagné et de son envie folle de quitter cette horrible fête dans laquelle ses parents l'avaient traîné. Il ne se souvenait en l'occurrence pas de s'être assis puis endormi, son esprit se brouillait par la fatigue de sa sieste.
Combien de temps avait-il dormi ? Il avait la sensation d'une éternité qui s'était écoulé depuis son départ de la fête, comme s'il avait été plongé dans un très long rêve.
Renjun étira son corps engourdi, époussiera ses vêtements étreint par les saleté et ses cheveux encore rempli de feuilles jaunes. Puis il posa les yeux sur sa montre.

L'éguille se déplaça tout juste.

12h08.

Il haussa un sourcil, surpris de voir qu'il était encore si tôt. Pourtant il avait la sensation d'un long et éprouvant sommeil, comme si des jours et des jours s'étaient écoulé alors qu'il quittait la réalité pour le bonheur des songes. Finalement il ne s'était donc assoupi qu'un bref instant, à peine le temps de fermer puis de reouvrir les yeux.
Pourquoi se sentait-il si épuisé ? Pourquoi avait-il l'impression que son corps pourrait s'effondrer ? Une sensation étrange lui compressait l'estomac et sa gorge lui semblait presque irrité.
De quoi avait-il donc rêvé ? Il ne s'en souvenait pas, il était pourtant persuadé d'avoir vécu un songe palpitant.

Sa vision brumait encore et, croyant que ses yeux peinaient à trouver le réveil complet, il vient les masser afin de s'accorder un peu de lucidité. Mais, à peine ses doigts déposé à l'orée de ses paupières qu'une sensation d'humidité lui titilla la peau.

Il était en train de pleurer.































































































































- Le repas était ignoble, immangeable, heureusement que ce sont des gens respectables parce-que j'ai de plus en plus de mal à avaler les cochonneries qu'ils nous servent. Tu as réussi à manger quelque-chose chéri ? Je ne sais pas qui est leur traiteur mais ils feraient mieux de le changer.

- Je suis bien d'accord, parfois j'ai l'impression qu'ils essayent de nous empoisonner.

Le couple Huang partagèrent un rire qui se répercuta sur l'ensemble de l'habitacle. Renjun ne les écoutait pas vraiment, le regard perdu sur le paysage qui défilait et l'impression nauséeuse serpentant toujours dans son corps. Depuis qu'il s'était réveillé dans le bois il avait la sensation d'être en train de dépérir, et ses yeux paraissaient prêt à se remplir de larme à tout moment. Un drôle de sentiment dansait en lui, qu'il ne parvenait pas saisir, un sentiment triste et vide.
C'était à cause de ce rêve qu'il avait fait, ce rêve à la longueur infini dont il ne parvenait pas à se souvenir.

De quoi avait-il rêvé ? Pourquoi ça le rendait si triste ?
Il fallait qu'il se ressaisisse, c'était stupide de se border de mal-être pour une chose qui n'existait même pas.

- Renjun ? Tu en as pensé quoi du repas ? Tu as réussi à manger ? À la fête il y avait la petite Lola, tu as discuté avec elle ? Ces parents sont riche, ça serait bien que tu sortes avec elle.

Il sursauta quand sa mère tourna brusquement la tête vers lui. Puis secoua vaguement la tête, n'ayant pas vraiment écouté ce qu'elle lui disait.

- J'ai invité ses parents à déjeuner samedi. Fais bonne impression, si tout ce passe bien vous serez marié en moins de deux. Ne serais-ce pas fantastique ? Ah chéri arrête-toi ici ! Renjun, ton père et moi on meurt de faim, on va s'arrêter grignoter un petit quelque-chose. Tu viens avec nous ?

Après s'être forcé à chasser la crispation mélancolique qui berçait ses traits, un sourire forcé étira ses lèvres.

- Je n'ai pas très faim.

- Vraiment ? Tu as peut-être du mal à digérer le repas, personnellement je pense que c'était périmé. Attend donc dans la voiture, on ne sera pas long.

Il hocha la tête alors que ses parents sans même prendre compte de sa réponse, quittaient déjà le véhicule.
Un soupir lui échappa, ils faisaient toujours ça, l'inclure dans ce qui semblait un intérêt pour sa personne mais sans réellement que ça aille plus loin. Parfois il avait l'impression d'être un petit objet que ses parents traînaient derrière eux, qu'ils regardaient parfois, puis laissaient dans un coin en croyant qu'il resterait sagement immobile. C'était étrange, de ne pas se sentir intégré au milieu de sa propre famille.
À leurs yeux il restait sûrement un enfant obéissant, sans avis, ni désirs. Un enfant qu'ils auraient forgé à leur image, alors que Renjun se sentait à des années lumières de ce qu'ils étaient, de leurs pensées et ce qu'ils concevaient comme une bonne vie.
Peut-être devrait-il essayer de leur expliquer qu'il avait grandi ? Qu'il pouvait avoir ses propres envis lui aussi ? Qu'il pourrait avoir besoin de visiter d'autres horizons que ceux dans lesquelles ils les traînaient toujours ?
C'était bien la première fois qu'il réfléchissait ainsi, et cette constatation l'amusa autant qu'elle le questionna.

C'est étrange, il se sentait étrange.

Comme différent.

Il avait la drôle d'impression que le Renjun de ce matin pensait bien différemment que le Renjun de maintenant.

Comme si ses yeux s'ouvraient subitement, le réveillant d'une attitude passive dans laquelle il s'était plongé toute une vie.
Qu'est-ce qui déclenchait ça ? Il ne pourrait pas le dire, toujours étant qu'il sentait que quelque-chose avait changé en lui.

Alors qu'il réfléchissait en admirant l'étendu du parking sur lequel ses parents venaient de se garer, il fut tirer de ses pensées par la vision d'un carton posé non loin de l'entrée du magasin. L'objet semblait bouger, comme si quelque-chose à l'intérieur s'agitait.
Se laissant porté par sa curiosité, Renjun sortit de la voiture et approcha du carton. Il fut surpris quand, en se penchant pour voir l'intérieur, il aperçu trois petits chatons qui sautillaient en espérant pouvoir atteindre les extrémités de la parois. Les petites bêtes se regroupaient toute dans un même coin, presque les unes sur les autres, pleine de motivation quant à une évasion prochaine. Les pauvres ignoraient qu'avec leurs tailles ils n'y parviendraient jamais.
Prit de pitié et attendri par leurs faibles miaulements, il approcha sa main dans leur direction. L'un des chatons se saisi instantanément de son doigts et se mit à le mordiller innocemment, tandis qu'un second venait se frotter à sa peau en ronronnant. Le troisième ne prêtait pas attention à lui, et continuait de sauter et griffer la parois pour y monter.

De nouveau cette impression mélancolique aggripa la poitrine de Renjun, une tristesse qui crispait ses traits en une moue peiné.

- Au moins vous êtes tout les trois, cette situation aurait été si dur à supporter seul. Vous pouvez vous soutenir, c'est une bonne chose.

- C'est toujours triste, la solitude.

Renjun sursauta violemment et constata que, alors qu'il portait toute son attention sur les chatons, un homme s'était accroupi à côté de lui.
Il ne pensait pas le connaître, et pourtant ses traits puissant et son regard à la fois vif et valsant lui semblaient familier. De même que cet habit intégralement bleu qu'il portait, une sorte de grande cape dans laquelle il s'emmelait, comme des ailes qui s'abaisseraient pour le recouvrir.
Cet homme tenait une pipe entre ses lèvres, par laquelle une épaisse fumé s'élevait et les plongeait, eux et les chatons, dans une bulle formé de brouillard.

- Je pense qu'on se perd plus facilement quand on est seul, on a besoin des autres, c'est indéniable. Enfin, pas de n'importe quels "autres", on a besoin de ceux auprès de qui on se sent à notre place. Comme ces petits chats, je suis persuadé qu'ils ne sont pas triste parce-qu'ils sont une famille.

L'homme à la pipe attrapa les deux chatons qui s'activaient jusqu'ici autour de la main de Renjun. Il les logea contre lui, tout en affichant un doux sourire.

- On s'est déjà rencontré, souffla Renjun, qui n'avait jusqu'ici pas quitter des yeux cet étrange personnage.

Son vis à vis souri d'avantage et haussa un sourcil inquisiteur.

- C'est une affirmation ou une question ?

- Un affirmation, nous nous sommes déjà rencontré, n'est-ce pas ?

La fumée semblait les recouvrir de plus en plus, si bien que les environs disparaissait tout autour. La boule d'émotion présente au creux de Renjun s'emplifia et des frissons le parcoururent.

Il avait déjà vu cet homme, il en était persuadé.

Des images de lui se présentaient à son esprit, des images où il le voyait perché à lui parler.

Perché sur un...

Un champignon ?

Non, ça devait être autre-chose, il ne se souvenait pas bien.

- Nous nous sommes déjà rencontré effectivement, mais la question est où ça ? Hein, Huang Renjun, peux-tu te souvenir de l'endroit où nous nous sommes rencontré ?

Renjun se mit à réfléchir plus fort encore, mais sa mémoire semblait lui faire faux bond. Il voyait sans cesse les images d'un champignons géants, et d'autres visions également étrange et irréaliste. Tout cela ressemblait à un rêve, peut-être celui qu'il avait fait plus tôt dans la forêt ?
Mais pourquoi se souvenir d'un rêve ? Ce n'était certainement pas au court d'un songe qu'il aurait rencontré cet homme.

- Laisse-moi t'aider, nous perdrons moins de temps. Nous nous sommes croisé au détour d'un merveilleux monde, en faisant exception du Lapin Blanc je suis la première personne avec qui tu as échangé lorsque tu es arrivé. Tu étais totalement déboussolé, puisqu'egaré dans un milieu inconnu, dans lequel tu as pourtant trouvé un certaine harmonie. Puis nous nous sommes recroisé plus tard, cette fois tu étais perdu, totalement perdu, tu ne savais plus qui tu étais. On a discuté un peu, je t'ai embrouillé et tu as fini par trouvé le Lapin Blanc, puis le Temps. Dans ce monde tu en as vécu des aventures, beaucoup et beaucoup d'aventure, tu t'es fais de nombreux amis, qui aujourd'hui pourraient presque t'adopter comme un membre de leur famille. Des personnes qui t'aiment et qui t'attendent.

Les larmes montaient aux yeux de Renjun, sans qu'il ne puisse les contrôler. Les paroles le percutaient, le recouvraient, l'avalaient à un point qu'il se sente submergé. La réalité lui semblait lointaine, faussé, et il se sentait vaguer entre vérité, imaginaire, vécu et rêve.
Les images se mêlaient de plus en plus vite dans son esprit.

Les souvenirs de son rêve.

Non, les souvenirs d'une réalité.

- Ah ! Et dans ce monde tu es tombé amoureux aussi. C'est un drôle de sentiment l'amour hein ? Moi-même je ne le comprend pas encore très bien, mais c'est agréable d'aimer quelqu'un.

Sur ces mots, l'homme lui offrit un sourire et se leva, avant de s'éloigner avec je lenteur calculé.

Renjun resta un instant immobile, à rassembler ses idées. Puis, alors qu'il constatait que seul l'un des chatons perduraient dans le carton, un déclic se forgea dans son esprit et il se leva brusquement.

- Attendez... Yuta ?

Son interlocuteur stoppa ses pas et se tourna vers lui, une expression plus joyeuse encore sur le visage. Contre sa poitrine reposaient les deux autres chatons, qui semblaient s'endormir.

- Il y a un miroir abandonné derrière le magasin, vieux mais intact. Retrouve-moi de l'autre côté du miroir.

Sur ces murs, et sans lui laisser le temps de rajouter quoi que ce soit, Yuta s'en alla si vite qu'il sembla presque disparaître.
Renjun voulu le suivre, mais sentit soudainement une petite pression sur sa main perdurent dans le carton. Le dernier chaton poussait férocement dessus, comme pour l'accuser de sa soudaine solitude. Avec une expression attendrit, il l'attrapa et le porta dans ses bras. La petite bête se débattit un peu et lui grimpa dessus afin de se fourrer dans son cou, d'où il s'aggripa fermement.

Renjun eut un petit rire en le caressant, se faisant la réflexion que ce caractère collant et innocemment féroce ne lui était pas inconnu.
En fait, quand il y pensait, il se rendit compte que nombreux de ses amis agissaient un peu comme ça à son égard.

Un sourire triste étira ses lèvres à mesure qu'il effleurait le poil chaud du chaton.

Il pensa à ses amis.

Il pensa à sa famille.

Il se souvenait de son rêve.

Ce rêve, qui n'en était pas complètement un.

La barrière entre ce qui était réel ou non se brisait si facilement. Lui ne voulait pas se contenter de ce qu'on lui offrait, il ne voulait plus se contenter de ce monde.

Son monde, son vrai monde, il allait le créer.

Après tout, ne leur avait-il pas affirmé qu'ils allaient créer un monde ?

Tout les trois.

Il jetta un coup d'œil vers le magasin, dans lequel ses parents s'étaient engouffré plus tôt.
Il les aimait, pas de doute là-dessus. Et eux aussi ils l'aimaient, ils ne le disaient jamais, mais c'était indéniable.
Pourtant ils n'avaient pas besoin de lui, et lui n'avait plus besoin d'eux.

Rapidement, afin d'éviter qu'ils ne le voient, il s'empressa vers la voiture et y laissa un mot.
Pas besoin de longues explications, pas besoin de longues déclarations, pas besoin de longues justifications.
Juste de la vérité, juste l'expression de ses sentiments.

- Allez, on doit rejoindre nos compagnons. J'imagine que tu ressens la même chose que moi, être un trio c'est plus sympa que la solitude, murmura-t-il avec une dernière caresse sur le pelage de son nouvel ami.

























































"Papa, Maman, je crois que j'ai beaucoup changé ces derniers temps.
















































Grâce à quoi ? À qui ? Ça serait trop long et compliqué à expliquer.



















































C'est un enchaînement incensé, un mélange de rencontres étranges et insolites.
















































Des rencontres qui m'ont fait grandir, qui m'ont fait réfléchir.



























































Des rencontres qui m'ont fait rire, qui m'ont énervé, qui m'ont rendu joyeux, qui m'ont fait pleuré.































































Des rencontres qui m'ont permis de tout détruire en moi, pour mieux me reconstruire.





















































Des rencontres qui m'ont forgé.






















































J'ai voyagé avec ces personnes, ces rencontres qui ont changé ma vie.


























































J'ai rencontré un ami extraordinaire, un garçon qui n'a jamais cessé de marcher auprès de moi et auquel je me suis attaché plus que de raison.
Un Hyung pur et courageux, qui a prit soin de moi sans rien demander en retour, qui m'a épaulé et affronté toute les difficulté sans jamais m'abandonner.
Un ami qui, jusqu'à la fin, m'a regardé avec l'espoir gravé sur les lèvres.
















































































J'ai rencontré un chat au sourire étrange et à l'attitude douteuse. Le genre de personne qu'on veut frapper et câliner à la fois.
De tous il est sûrement celui à qui j'aurais le plus de mal à dire "je t'aime", je préfère le taper et le disputer, c'est plus facile.
Il sait qu'il m'est précieux, et je sais que je lui suis précieux.
Mais peut-être devrais-je le lui faire savoir de vive voix ? Je crois que c'est le genre de personne qui a besoin d'entendre qu'on l'aime.



















































































J'ai rencontré deux jeunes garçons à la joie débordante, aux paroles folles et pourtant si douce. Des enfants qui m'exasperaient un temps, et que je veux chérir et protéger maintenant.
Des enfants plongé dans leur propre monde, un monde où ils sont heureux, un monde duquel j'espère qu'ils ne sortiront jamais




















































































J'ai rencontré un lapin, un papillon, un couple maudit, un chapelier fou, un lièvre étrange, un Loire qui se révélait être une sorcière, un soldat sans émotion, un homme perché sur un mur, un garçon qui marchait au fil du temps, un jeune soldat plein de bonne volonté, une famille de tueuses, une reine brisé, un roi rongé par la solitude...






























































































J'ai rencontré un violoniste


































































J'ai rencontré un chasseur










































































Tout les trois on s'est jeté du ciel.



















































































On s'est écrasé, avant d'apprendre qu'on volait mieux en se tenant la main.





















































































C'est ce qu'ils ont fait, jusqu'à la fin ils m'ont tenu la main.


























































































Et maintenant je veux les retrouver, parce-que je me sens bien auprès d'eux










































































C'est pourquoi je pars.
Il y a des personnes qui m'attendent, des personnes que je dois aimer, des personnes avec qui je dois vivre encore tant de chose.








































































J'ai grandi, alors désormais je vais choisir mon propre chemin, je vais suivre mes propres envies et forger ma propre vie.
Ne soyez surtout pas triste, c'est une bonne nouvelle, votre fils s'en va compléter le plus beau des puzzle.


















































































j'ai un monde à allez créer







































































Ps: je suis amoureux"

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