Chapitre 60

- Mais enfin mon beau Chapelier ! Vous et moi c'était si fort, si intense, si passionnel ! Pourquoi me trahissez-vous ? Pourquoi ? Moi qui vous aimais tant !

La reine blanche se jeta à genou, le visage en larme et les mains suppliantes. Il n'y avait plus le moindre soldat pour la protéger, tous tué de la main de ses ennemis ou encrasé sous les pas du Jabberwocky. Elle était seule, faible et pitoyable.

Pathétique.

Jungwoo ne cacha pas son sourire, alors qu'il l'a voyait s'aggriper désespérement aux vêtements de Lucas.

- Mon beau Chapelier, mon si brave Chapelier, mon si doux Chapelier... Avez-vous oublié tout les extraordinaires instants que nous vivions vous et moi ? Tout ces regards ? Ces sourires ? Cette complicité qui nous liait ? Je ne peux pas croire que vous vouliez me trahir, vous êtes fou amoureux de moi ! Je le sais ! Je le vois ! Je le sens !

Le sourire s'intensifiait sur les lèvres du lièvre. Cette femme, dont la beauté se brisait sous la crispation des larmes, lui ferait presque de la peine tient. Si seulement il était assez stupide pour ressentir de la pitié pour une personne qui l'avait méprisé des années et des années sans relâche.

Rien que d'y penser, il ressentait la folle envie de lui trancher la tête.

Face à lui Lucas portait un regard vide sur la jeune femme, qui tentait une dernière fois d'obtenir une braise d'amour et de compassion. Il se plaça doucement à genou face à elle, puis déposa le bout de ses doigts sur sa joue trempé de larme.

- Allons ne pleure pas, Alice, murmura le Chapelier, avec un étrange sourire au coin des lèvres.

Une lueur d'espoir surgit dans les yeux de la reine Blanche, qui sembla soudainement prête à lui sauter dans les bras.

Pathétique, Jungwoo la trouvait pathétique.

- Tu es déjà si laide, pleurer ne fait qu'accentuer cette mocheté. Je n'aime pas voir des choses laides, ça me fait mal aux yeux.

Le frêle éclat de bonheur qui avait surgit sur le visage de la jeune femme dépérit en un instant. Sa bouche se mit à trembler, tout comme ses pupilles lentement assailli par de nouvelles larmes.

- Mais, mon Chapelier, vous disiez... Vous disiez me trouver belle.

- Je mentais.

- Vous disiez m'aimez.

- Vraiment ? Oh ma chère vous avez dû mal comprendre, il y a peu de personne que j'aime et vous n'en faites pas partie.

La tristesse visible sur le visage de la reine se changea soudainement en fureur, elle aggripa subitement le manche de son épée et élança la lame vers Lucas. Ce dernier ne fit pas un geste, ne frissonna pas, ne se recula pas.
Il se contentait de sourire, amusé, alors que Jungwoo avait également dégainé son épée et, dans un geste vif, bloqua celle de la jeune femme.

Il croisa ses yeux remplis de colère et de dégoût, et lui accorda une expression narquoise, lui qui riait tellement de cette situation.

- Toi ! C'est à cause de toi n'est-ce-pas ! Saleté de lapin ! Tu as manipulé mon Chapelier ! Tu m'as arraché mon amour !

Jungwoo haussa les sourcils, sans perdre de son air moqueur.

- Je ne suis pas un lapin très chère, je suis un Lièvre. Et de quel amour parlez-vous donc ? L'amour du Chapelier n'a jamais été votre, c'est à moi et à moi seul qu'il appartient, depuis toujours et pour longtemps.

Il agita son épée afin de désarmer son adversaire. Cela fut simple, trop simple, en plus d'être pathétique elle était plus faible qu'un enfant.

- Voyez-vous, madame, Lucas aime les belles choses. Vous n'êtes pas belle, moi je suis magnifique.

Il déposa la pointe de son arme au creux du cou de la reine Blanche, prêt à lui retirer la vie.

- Blesses-la, qu'elle ne puisse plus bouger, mais ne la tue pas. Si on la tue nous éliminons l'Alice qu'elle représente, et nous prendrons le risque qu'elle revienne.

Lucas parla doucement en se redressant, le regard inexpressif pour la reine qui le fixait avec des yeux horrifié.
Après un bref hochement de tête, Jungwoo devia son arme et la planta violemment dans le ventre de sa victime, à un point non vital mais suffisamment douloureux pour prévenir la moindre pulsion d'action.

Elle lâcha un cri étranglé en s'affalant sur le sol, la main sur sa blessure et les sanglots se berçant parmis ses hurlements.

- Je te dis adieu, Alice.

Le Chapelier ne lui accorda pas un regard, il ramassa simplement l'épée qu'elle présentait férocement plus tôt, et attrapa la main de Jungwoo.
Tout deux se mirent en route vers le Jabberwocky, le bonheur résonnant au creux de leurs estomac et accordant les battements heureux de leurs cœurs.
























































Sungchan et Shotaro regardaient les alentours sans agir, à la fois fasciné et terrifié par ce qui se déroulait autour d'eux. Ils se mêlaient au champ d'Alice fleurissante, certaine en pleine fuite dans tout les alentours du jardin et d'autres immobiles, ne sachant pas ce qu'elles devraient faire. Toute étaient parfaitement consciente que celle d'entre elles qui irait aux avants du Jabberwocky pour le tuer deviendrait reine Verte, mais aucune ne faisait mine de se diriger vers le monstre qui s'était désormais éloigné. De là où ils étaient ils apercevaient que deux hommes s'attaquaient bravement à l'immense dragon, tout en paraissant incapable de lui fournir des dégâts importants.

Les deux garçons se tenaient la main, debout immobile au milieu des autres.
Sungchan se tourna vers son ami et demanda encore:

- Ne veux-tu pas le tuer ?

Shotaro aborda une mine hésitante, avant de souffler.

- Je ne sais pas, il est gros, je ne sais pas me battre, comment le tuerais-je ?

Puis ils se murent de nouveau dans le silence, mains liées, immobile, alors que tout accélérait aux alentours.
Sungchan tourna les yeux vers l'arrière, il repera au loin une Alice en plein combat avec Jaemin, sous les yeux horrifié du roi. Cette Alice désirait-elle se rendre auprès du Jabberwocky ? Jaemin tentait-il de l'arrêter pour laisser une chance à Renjun ? Ça lui paraissait la raison la plus probable à cet affrontement, et cette idée créa un gouffre de tristesse en lui.
Tout le monde se battait pour son intérêt, tout le monde possédait sa fin rêvé de l'histoire.

Lui aussi il en avait une, mais elle n'était plus réalisable, ne le serait jamais.

- Si tu le tue tu deviendras la reine de notre pays, lâcha-t-il en serrant plus fermement ses doigts à ceux de son ami.

- Oui, je sais.

- Alors, toi et moi, nous ne pourrons jamais réaliser ce rêve que nous avions ensemble. Tu te souviens ? On voulait parcourir ce pays, découvrir des environs perdu, rencontrer des folles personnes et converser avec elles, tout ça sans accroche ni contrainte.

- C'est vrai, c'est ce qu'on voulait faire.

Sungchan se sentit trembler, la tristesse brûlait en lui, elle picorait ses yeux.
Il regardait Shotaro, surpris ce dernier en train de fixer le Jabberwocky avec un mélange d'hésitation et de détermination.

- Si tu ne le tue pas tu partiras, pour toujours cette fois, et si tu le tue tu deviendras reine, avec la responsabilité de gérer un pays, marmona le jeune soldat.

Le rêve qu'il se faisait de la fin était impossible, quoi qu'il arrive Shotaro et lui ne pourraient jamais accomplir ce qu'ils avaient planifié. Ça l'attristait, car pendant des années ils avaient patienté inconsciement au retour de son ami, ayant toujours l'espoir au fond de lui que ce dernier reviendrait.
Il s'était sentit seul tout ce temps, sans Shotaro, affreusement seul.

Cette pensée le frappa plus fort que la tristesse de ce que serait son futur.

Il ne voulait plus être seul, il refusait d'être seul.

Qu'importe qu'ils ne puissent pas librement parcourir des terres inconnus, pourvu que Shotaro restait.
Il ne serait heureux qu'ainsi.

Sur cette pensée il détacha sa main de celle de son ami et se jeta à genou en face de lui. Il deposa une main solennelle sur son cœur et inclina la tête en signe de respect, sous le regard surpris et déboussolé du petit blondinet.
Sungchan ne lui laissa pas le temps de  demander quoi que ce soit qu'il clama, d'une voix suffisamment forte pour être entendu par les Alice à proximité:

- Fais de moi ton soldat, je te guiderai et t'epaulerai aujourd'hui et pour toujours pour que tu puisses devenir la meilleurs reine que ce pays ai connu ! Si tu décides que ton avenir se place sur le trône, alors je serais ton premier soutien, je combattrais quiconque tente de te barrer la route, je ferais de toi la plus grande des reine !

Des regards certainement bien choqué l'assaillaient, mais Sungchan n'en avait que faire. Il voulait être le soldat de la reine Verte, il voulait que cette reine Verte soit Shotaro.
Il voulait que son ami reste avec lui.

- Sungchan, qu'est-ce que tu fais ?

Shotaro s'agenouilla devant lui, attrapa ses bras et tente de le relever. Mais le jeune soldat ne se laissa pas entraîner et aggripa les poignet de son ami avant d'ancrer ses yeux dans les siens.

- Je te protégerai, je t'épaulerai, je te conseillerai, je te réconforterai, je me battrai à tes côtés, je me battrai pour toi, je ferai tout pour toi, tout ce que tu désires. Redressons ce pays ensemble, créons un avre de paix où tout le monde pourra vivre comme bon lui semble, loin de la peur et des larmes, loin des guerres et de la haine. Deviens la reine Verte Shotaro, deviens la reine... et reste avec moi.

Les larmes devalaient le visage du jeune soldat, des larmes qui ne tardèrent pas à se refléter sur le visage de celui qui lui faisait face.

- Sungchan...

- Reste avec moi, s'il te plaît, même si on ne pourra pas parcourir le monde, même si on ne pourra pas être aussi libre qu'on le souhaitait, même si ce sera dur parfois, même si on aura mal parfois... Malgré tout, malgré les difficultés, on sera heureux, on sera heureux si on est tout les deux.

Shotaro écarta doucement les lèvres, s'apprêtant à répondre, mais il n'en fit rien et laissa simplement ses yeux se porter aux arrières de son ami. Sûrement observa-t-il le Jabberwocky, avant de laisser valser son regard les jardins saccagés. Cela ne durant que de brèves secondes, mais Sungchan eut l'impression qu'une éternité passa avant que le blondinet n'esquisse un petit sourire en reposant les yeux sur lui.

- Tu as raison... Sungchan, malgré tout, on sera heureux tout les deux.

Sur ces mots ils se redressèrent ensemble, ignorant des regards qui les épiaient, puis se tournèrent vers le Jabberwocky. Leurs mains s'accrochèrent encore, mais ils n'eurent à plein amorcé un pas qu'un trio d'homme se présenta soudainement à eux, essoufflé après ce qui semblait une importante course.

- Par une montagne d'or, on te trouve enfin ! C'était si dur de repérer une Alice en particulier parmis toute les autres ! S'exclama l'un des nouveaux arrivants en déposant une main sur l'épaule de Shotaro, comme pour s'appuyer afin de reprendre son souffle.

Les deux amis le reconnurent comme Yangyang, un jeune garçon qui traînait régulièrement autour du palais. Il était accompagné du faucheur et de Humpty Dumpty, tout deux munit de sourire soulagé et joyeux.

- Ne perdons pas plus de temps ! Maintenant qu'on est là on va t'escorter auprès du Jabberwocky pour que tu puisses lui trancher la tête, clama Kun en attrapant le bras de Shotaro.

Les trois hommes se remirent à courir en traînant les deux jeunes garçons derrière eux. Ces derniers partagèrent un regard déboussolé, ne comprenant pas le pourquoi du comment de la situation.

- Ne fait pas cette tête de chiot égaré, tu ne te souviens pas de nous ? À l'époque où tu étais une Alice tu passais régulièrement du temps en notre compagnie à discuter, lâcha Xiaojun avec un air amusé en direction de Shotaro.

- Si, bien que que je me souviens de vous ! Mais je ne comprend pas ce qu'il se passe ? Pourquoi vous me cherchiez ?

Les trois hommes échangèrent un sourire, ils semblaient rayonnant, au comble même de la joie.

- Kun vient de le dire, on va t'aider à tuer le Jabberwocky, répondit Yangyang.

- Mais pourquoi ? Pourquoi moi parmis toute les Alice ?

Leurs trois regards posèrent de nouveau sur Shotaro, empli d'un mélange de confiance, d'affection et de tendresse. Sungchan, qui se laissait entraîner par sa main lié à celle de son ami, sentit un petit picotement qui lui agressait la poitrine. Pourquoi cette légère sensation négative ? Alors que ces hommes tombait à point nommé et semblait se diriger vers le même objectif qu'eux ?
Ça le pauvre garçon ne le su pas tout de suite, et n'eut pas le temps de s'y attarder. Peut-être comprendra-t-il plus tard qu'il ne s'agissait que de cette amusante émotion qu'on nommait la jalousie.

- Parce-qu'autrefois nous nous sommes battu pour protéger quelqu'un, nous avons donné nos vie, et cette personne nous a offert une seconde chance, elle nous a permis de tous nous retrouver afin qu'on puisse la servir de nouveau. Et nous avons toute les raisons de croire que tu es la réincarnation de cette personne, lâcha Kun, au milieu d'un rire amusé.






























































- HENDERY !

Ten se jeta sur son petit-ami pour plonger avec lui vers le sol, esquivant ainsi la griffe acéré qui aurait pu le découper en deux. L'As de Pique observa vaguement ce qui avait bien failli lui causer la mort, avant d'attraper son arme fraîchement tomber et de se redresser dans la seconde. Il tira un balle, sa dernière balle, qui manqua de peu le second œil du monstre. Il n'avait réussi qu'à lui en percer un seul, cette frustration le poussa à lâcher un affreux juron.

- T'es encore plus fou que la première fois ! Recule bon sang ! Tu veux encore te faire tuer ?

Il se faisait tirer en arrière par Ten, tandis qu'il restait immobile à réfléchir. Il n'avait plus de balle, son révolver n'était plus d'aucune utilité. Et pourtant il fallait se débarrasser du second œil de cette bête. Impossible de compter sur l'arme de Ten, une épée que le monstre avait brisé plus tôt, les laissant dépouillé de tout moyen de défense et d'attaque.

- Ne reste pas sans bouger comme ça ! Pourquoi je me coltine un idiot comme toi ? Si je n'étais pas là tu serais déjà mort 10 fois !

Ten le tirais encore, l'incitant à courir du côté ou le monstre restait aveuglé. Ils faisaient de leur mieux pour le retenir et l'affaiblir le temps que leurs amis arrivent avec une Alice, mais ils commençaient à être épuisé, et désormais complètement désarmé. Ils ne tiendraient plus longtemps, et Hendery restait figé sur son idée de rendre le monstre totalement aveugle.
À ses yeux il s'agissait du seul moyen pour qu'une Alice puisse l'abattre sans mal.

- Non mais vraiment t'es le type le plus idiot que je connaisse ! C'est pas Lucas le plus fou de tout les fou, c'est toi Hendery ! Tu vas me faire faire un arrêt cardiaque avec tes conneries, arrête donc de t'approcher autant, il peut t'ecraser en une fraction de seconde et...

Hendery embrassa son petit-ami, le faisant ainsi taire, avant de le tirer à son tour loin d'une nouvelle attaque du Jabberwocky. Ce dernier faisaient valser ses pattes de partout, dans la danse d'un chaotique tambourinement. Il ne semblait pas contrôler ses propres mouvements, ce qui leur laissait de nombreux instant de repis. C'était triste à voir, la manière dont il se tortillait afin de gagner un contrôle sur son propre corps.
Le monstre contre l'humain en lui, c'était affligeant de constater cette guerre à l'intérieur même du Jabberwocky.

- Il faut le délivrer rapidement, je ne supporte plus de le voir souffrir ainsi, murmura Hendery.

- Pour ça il nous faudrait une Alice, et une épée, hors on a rien de tout ça. Que font les gars ? Vraiment ils n'ont pas changé, jamais à l'heure.

Ils s'embrassèrent encore, avant d'esquiver une nouvelle attaque. Et encore, encore, encore... Leurs actions semblaient une danse folle de recommencement afin de gagner du temps. Et ils s'embrassaient dès qu'ils le pouvaient, brièvement, comme pour s'assurer que l'autre était bien toujours en vie. Hendery faisait cela pour rassurer Ten, son petit-ami se masquait derrière des plaintes et des insultes, mais au fond il était terrorisé par ce nouveau combat contre leur vieil ennemi.
Au bout de ce qui leur sembla des heures et des heures de mouvements fatiguant, Hendery répéra enfin l'un de leurs amis, et afficha un air comblé en constatant qu'il était armé. Bon, ils n'avaient toujours pas d'Alice, mais Lucas et Jungwoo couraient vers eux munit de deux épées.
Celle que tenait le Chapelier était celle de la reine Blanche, forgé dans le but même de tuer le monstre, et celle du lièvre une simple arme sans particularité. Pourtant c'est cette dernière que l'As de Pique convoitait.

Ils s'approchèrent rapidement des nouveaux arrivant, le sourire forgé sur les lèvres, après avoir esquiver les pattes du monstre.

- La reine Blanche n'est plus un souci, où est donc notre future reine Verte ? Annonça Le Chapelier en présentant fièrement ce qu'il avait dérobé à la première Alice.

- Kun, Xiao et Yang devraient la ramener rapidement, on fait patienter notre vieil ami. Dis, tu permet que je t'emprunte ça ?

Sans attendre la réponse de Jungwoo, Hendery se saisi de son épée avant de se tourner vers Ten. Il l'embrassa encore, plus longuement cette fois, puis lui offrit un sourire.

- C'est pas un baiser d'adieu d'accord ? C'est juste pour me donner du courage. Je reviens vite, très vite.

Il ne laissa pas à son petit-ami le soin de lui répondre et le poussa dans les bras de Lucas, afin de s'assurer qu'il ne puisse pas le retenir ou le suivre, puis s'élança une nouvelle fois en direction du monstre. Ce dernier tendait encore la patte vers lui, avec la ferme intention de le projeter, et cette fois Hendery n'esquiva pas. Il se jeta sur le bras tendu du dragon et s'y accrocha fermement, laissant au loin la douleur qui se rependait dans son corps dû au choc. Sans perdre de temps, l'As de Pique escalada en s'accrochant aux écailles, porté par un tel flot d'adrénaline que les balancements du monstre pour le faire chuter ne retardèrent qu'à peine son ascension. Il arrive rapidement à la tête, les mains toujours aggripé à ses écailles. Mais alors qu'il atteignait son objectif, le Jabberwocky effectua un geste plus brusque avec son crâne et le jeune homme perdit l'équilibre. Il se sentit tomber et perçu furtivement des cris provenant de plus loin, sûrement ceux de Lucas et Ten, il tenta de se rattraper à tout ce qui se trouvait à proximité. Malheureusement ce fut le Jabberwocky lui-même qui le rattrapa, au abord de ses crocs, qui se plantèrent fièvresement dans sa cuisse gauche. Hendery poussa un cri étranglé en sentant la pointe qui s'enfonçait sans sa chair.

Il voyait ainsi sa fin arriver, il s'imaginait déchiqueté dans la gueule de celui qui avait déjà prit sa vie une première fois. Et encore sous les yeux de ses amis, des amis qui l'avaient déjà vu mourir.
Mais cette pensée fut rapidement chassé quand il constata qu'il sentait encore sa jambe gauche, bien que très douloureuse. Avec des crocs aussi aiguisé que les siens le Jabberwocky aurait eut vite faire de la lui trancher net, mais il n'en faisait rien, il le tenait juste et enfonçait ses dents au minimum pour lui empêcher la chute. Cette idée lui évoqua une nouvelle vague de pitié, voilà que l'humain terrer au fond du monstre se battait encore férocement, il luttait pour un contrôle qu'il avait déjà perdu.
Hendery ne perdit pas plus de temps, devinant qu'à tout moment il pourrait perdre sa jambe, puis la vie dans la foulée, il se redressa avec l'aide de ses dernière force et tenta de positionner son corps en face de l'œil encore intacte du Jabberwocky.
Leurs regards se croisèrent, il pu sans mal lire le chao brumeux qui se réfugiait au sein de la bête. Il répéra un mélange de tristesse, de colère, de désespoir, un sentiment vide de destruction...
Et surtout il pu lire une supplication, la demande silencieuse d'une personne en détresse.

Un sourire triste étira les lèvres de l'As de Pique, alors que se levait l'épée qu'il avait réussi à ne pas lâcher.

- Tu t'es bien battu, bientôt tout sera fini, tu n'auras plus à tant souffrir, murmura-t-il.

La pointe de la dent s'enfonçait petit à petit dans sa cuisse, et il sentit que le temps était compté.

- On va te libérer.

Sur ces mots il abaissa son arme et la planta violemment dans l'œil du Jabberwocky. Ce dernier poussa un hurlement, gueule parfaitement ouverte, et Hendery pu ainsi se libérer des crocs et chuta vers le sol. Heureusement il ne percuta aucune surface dur prête à lui laminer le dos ou le crâne, puisque Ten et Lucas le rattrapèrent en se jetant à corps perdu pour le secourir.
Ils s'effondrèrent tout les trois à terre, sous le regard inquiet de Jungwoo, et Ten s'empressa d'enfermer son petit-ami au creux de ses bras après lui avoir violemment frappé le torse.

- Tu es fou ! Bon sang Hendery tu es un imbécile ! J'ai eu si peur ! Tu es fou Hendery !

Au-dessus d'eux le Jabberwocky hurla toujours, la tête levé vers le ciel et se secouant de toute part. Il semblait chercher à se défaire de l'obscurité dans lequel il était plongé et, craignant qu'il ne puisse les écraser, les quatre garçons s'écartèrent rapidement.

- Je suis mal placé pour traiter quelqu'un de fou, mais je suis plutôt d'accord avec Ten. Tu es fou Hendery ! On a bien cru que tu allais te faire bouffer, ne refait plus jamais ça ! Clama Lucas en frappant également le pauvre As de Pique, qu'ils devaient soutenir puisque sa cuisse blessé handicapait sa marche.

- Énervez-vous autant que vous voulez, au moins grâce à moi cet Alice n'aura aucun mal à devenir reine verte.

Hendery souriait à pleine dent en regardant droit devant lui, où il apercevait Kun, Xiaojun et Yangyang qui couraient droit vers eux, accompagné d'un jeune soldat et d'une Alice qu'ils avaient bien connu. Ces amis suivirent son regard et de grands sourire éclairèrent leurs traits.

- C'est lui, aucun doute, murmura Ten.

Ils se rejoignirent rapidement, et Hendery se prit une nouvelle volé d'insulte et de frappe par ses trois amis qui n'avaient rien loupé de sa catastrophique preuve d'héroïsme. Il les laissa le réprimenda sans répliquer, notant tout de même qu'aucun d'eux n'eprouvait de pitié alors qu'il était blessé.

La suite s'enchaîna rapidement, puisque l'épée fut confié à Shotaro, qui l'accuilli avec un mélange de fierté et d'appréhension. Excepté Hendery, qu'ils décidèrent tous de laissé à la surveillance de Jungwoo, tous accompagnèrent le jeune Alice aux avants du Jabberwocky.

Et c'est vaillement qu'il leva son arme vers le monstre aveugle et incapable de le voir venir. Porté par le soutien de tous, la lame ne tarda pas à trouver le cou de la bête.

Cette scène mythique, tant attendu par tous, ne fut l'affaire que de brèves secondes. Shotaro ne vient que terminer un travail déjà bien enclanché par tous, il n'offrit que le geste symbolique qui mettait fin à l'histoire.

Ce geste symbolique qui fit de lui la nouvelle reine.












































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Yerim et le Jabberwocky perdirent la vie en même tant, leurs malédictions prirent fin au même instant. Renjun fut presque amusé de le remarquer, puisqu'au moment même où il planta la lame du poignard il apercevait du coin de l'œil qu'un Alice abaissait son épée sur le cou offert du dragon.
Tout ce terminait ainsi, l'histoire se terminait donc ainsi.

Il avait accomplit sa mission, au fond il se félicitait d'être celui grace à qui tout se terminait enfin.

"Et qu'Alice mette fin à tout ça"

Il avait réussi, la paix allait de nouveau trouver place dans ce merveilleux pays.

Son regard se perdit sur le visage de Yerim, morte en quelques seconde, les yeux ouvert et choqué. Il vient doucement lui abaisser les paupières, ne souhaitant voir d'elle qu'un air paisible et presque endormi.
Il la savait parti, éveillé dans son monde, leur monde, celui qu'elle n'avait jamais quitté.

Au loin, alors même que le Jabberwocky perdait tout juste la tête, la reine Blanche poussa un hurlement qui les atteignit tous.
Son corps entier se dissipait, se changeait en une drôle de poussière doré qui s'élevait lentement vers le ciel.

La première Alice disparaissait, elle quittait le pays des merveilles.

Et bientôt une seconde subit le même sort, puis une troisième, une quatrième...

- On se reverra bientôt... Yerim...

Renjun eut le temps de prononcer ces mots, juste ce simple petit au-revoir, avant de se sentir tirer en arrière.

- Renjun ! Mais qu'as-tu fais ? Pourquoi tu as fais ça ? Renjun ? Pourquoi ? Hurla Jaemin, si proche de son oreille qu'il participait malgré lui à la douleur qui lui fourmillait dans le crâne.

- Tu l'as tué... Renjun... Tu as tué Yerim..., murmura Jeno, qui semblait ne pas croire à ce qu'il venait d'assister.

À côté d'eux le roi de Cœur tombait à genou de le sol, les mains pressé contre sa bouche et les larmes sillonnant son visage. À l'arrière on pouvait voir que Taeyong et Doyoung couraient droit vers eux, les regards chargé d'incompréhension sur ce qui se passait.

Renjun ferma les yeux, prit d'un vertige, un énième vertige. Il allait partir, d'une seconde à l'autre il s'en irait.
Il se sentait mourir, il se sentait s'éveiller.

- Ne perd pas connaissance Renjun ! Reste avec nous ! Mon amour... reste et expliquez-nous pourquoi tu as fais ça ! Expliquez-nous... Il doit bien y avoir une raison... Tu as un plan hein ? Je t'en pris dis-moi que tu as un plan...

Jaemin pleurait en parlant, des sanglots qui se brisaient aux abords de ses lèvres. Cette voix fissuré chagrina Renjun au point qu'il reouvre les yeux.
Il ne voyait qu'une forme brumeuse de ce que son petit ami était, et se tourna vers Jeno pour constater qu'il en était de même.

Il ne les voyait plus.

- N'ayez pas peur, ne soyez pas inquiet... Tout ira bien... Je vous aime, murmura-t-il.

Il sentais la douceur des larmes qui parcourait ses joues, ainsi que la tristesse qui se mêlait en lui.

Il ne les voyait plus, il n'arrivait plus à les regarder.
Le monde devenait brumeux, Jaemin et Jeno devenaient brumeux.

Ses amours disparaissaient face à lui.

Ou plutôt, c'est lui qui s'en allait sans eux.

- Je vous aime... Tellement...

Parler était même le plus grand des calvaires, puisque ce n'était plus que part de difficile souffles qu'il parvenait à s'exprimer.
Pourtant il avait encore tellement de chose à leur dire, tellement d'amour à leur raconter.

Autour d'eux les Alice disparaissaient une a une, il ne leur restait plus beaucoup de temps.

- Nous aussi on t'aime... On t'aime Renjun... Tu fais partie de nous... Tu es tout ce qu'il nous manquait... On est fou amoureux de toi, sanglota Jeno en le serrant contre lui.

Jaemin ne tarda pas à acquiescer, puis à le serrer tout aussi fermement. Ils l'étreignirent, avec le désespoir qui explosait en eux, avec la force suffisante pour que jamais plus il ne puisse se déloger de leur bras.
Tout deux ils voulaient enfermer Renjun auprès d'eux pour toujours, il voulaient se fondre en lui, ne devenir qu'une seule et même entité indissociable. S'il disparaissait alors ils étaient prêt à prier pour disparaître avec lui, pour ne jamais être séparé de cette pièce qui complétait le puzzle que représentait leurs cœurs.

C'était avec cette force que Jaemin et Jeno enlacérent et cajolèrent Renjun, sanglotant leur amour dans des paroles bercées de tendresse.

Autour d'eux les Alice disparaissaient une à une, bientôt le ciel se dégagea pour ne laisser place qu'à une longue traîné de nuages poussiéreux et dorés. Les Alice s'en allaient vers le ciel, elles rentraient enfin chez elles.

Et juste à côté de leurs trois corps affligé de chagrin, se tenaient Jaehyun, Taeyong et Doyoung, tout trois également enlacé et les observant en déversant de silencieusements larmes. Le roi et la reine de Cœur s'étaient presque jeter dans les bras l'un de l'autre en se retrouvant, et c'est tout naturellement qu'ils avaient attiré le duc à se joindre à leur étreinte.
Ils regardaient le corps étendu de Yerim, puis Jaemin et Jeno qui pleuraient leur amour mourant.
Malgré la guerre achevé et la paix bientôt retrouvé, ils avaient la sensation que la fin de l'histoire tournait en une belle et infâme tragédie.

De toute part on pouvait voir que du monde approchait, comprenant que la mort du Jabberwocky n'était en rien la réelle fin de l'histoire. Les quelques soldats encore debout s'agenouillèrent en signe de respect, guidé par l'As de Cœur amoché mais encore droit et fier. Ce dernier apercevait au loin son mari, Taeil, caché derrière les branchages de la forêt et observant la scène d'un œil peu surpris.
Ceux qui se trouvaient précédemment au côté du Jabberwocky se traînaient également vers là, les mines affectées. Malgré le bonheur qui devrait irradier leurs traits avec cette victoire contre leur passé, leurs visages ne présentaient que l'affligeante tristesse face à cette situation. Ten se mit rapidement à pleurer contre Hendery, Sungchan ne parvient pas non plus à se retenir et tomba malheureux aux bras de Shotaro, Lucas et Jungwoo également laissèrent échapper leur larmes. Quant à Kun, Xiaojun et Yangyang, il baissèrent simplement la tête en signe de respect.
Mark et Haechan arrivaient également, accompagné de Jisung, Chenle, Irène et Seulgi. Ces deux dernière allèrent se pencher au-dessus du corps de Yerim, qu'elles installèrent contre elles, dans l'accablante attente que leur precieuse petite sœur se change en poussière entre leurs bras. Wendy les rejoignit rapidement, chargé d'une joy inconsciente. Et elles restèrent tristement les unes contre les autres, sans chercher à savoir ce qu'il s'était passé.
Les jumeaux, Mark et Haechan s'asseyèrent au sol au côté de Jaehyun, Taeyong et Doyoung. Ils restèrent silencieux à observer leurs trois amis au centre de ce cercle nouvellement forgé. Les Larmes souillaient leurs visages, même Dodo qui n'avait en rien perdu son optimiste ne parvenait pas à rester indemne devant une telle scène. Il murmura simplement ces mots "À très bientôt, mon ami", mêlé aux frémissement d'un vicieuse tristesse.

Tous entouraient la dernière Alice mourante, comme le cortège de ce que la grande majorité pensait un adieu.

- Vous vous souvenez... Il y a un moment... On avait évoqué le fait que ce pays... N'avait aucun sens... Qu'il ressemblait à un rêve...

Jaemin et Jeno turent leurs sanglots en entendant s'élever la faible voix de Renjun. Ils ouvrirent leurs yeux précédemment fermé et le regardèrent, surprenant un petit sourire qui égayait son visage ensommeillé.

- C'est vrai... Cet endroit n'a aucun sens... Ce pays... Ce monde... La vie... Rien n'a de sens.... Tout es fou... Comme cet endroit... Comme nous tous... C'est fou et magnifique...

Renjun parlait en levant les yeux sur le ciel, vers cette étendu de poussière doré qu'il se savait rejoindre bientôt. Doucement, sans grand besoin de force, il repoussa ses deux petits-amis et s'allongea sur le sol. Le dos planté à terre, il étendit ses bras et laissa les sensations le quitter peu à peu.
Il ne voyait déjà plus grand chose, n'entendait qu'à peine les sanglots qui frémissaient tout autour, et devinait l'atroupement autour de sa personne sans réellement pouvoir vérifier son hypothèse.
Ça le rendait heureux de savoir tant de monde l'accompagnant dans son départ, mais les présence de Jaemin et Jeno étaient celles qui comptaient le plus.

- Parce-qu'en vrai on s'en fiche de ça... C'est pas important... C'est pas important qu'il y ait du sens... La folie c'est magnifique... Et Je vous aime... Je suis heureux ici... Avec vous... Et tout les autres... Pas besoin de trouver un sens à ce monde qui en est démuni ...

Jaemin et Jeno se mirent à sourire, entre les larmes qui se deversaient pour se mélanger sur le sol. Ils échangèrent un regard, lurent dans les pupilles de l'autre et, dans un étrange accord commun, il s'allongèrent sur le sol autour de Renjun.
Ils formèrent une nouvelle douce étreinte, têtes pressé les unes contre les autres, et regards porté sur le ciel qui se dégageait. Autour d'eux les expressions devaient se faire chargé d'incompréhension, et pourtant personne ne parla, personne ne les dérangea.

Tout les trois, allongé sur le sol, les visage tourné vers le ciel, si proche qu'ils entendaient parfaitement leur trois respirations qui s'associaient. Les Larmes se turent, les sourires perduraient, et Renjun ferma les yeux.

- Mais alors, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en créer un ? Demanda doucement Jaemin, sa main pressé à celle du blondinet.

Il tourna la tête et embrassa la tempe de Renjun, avant de fondre son visage dans sa chevelure blonde. Il ferma les yeux à son tour.

- Un monde ou un sens ? Enchaîna Jeno, sur un ton presque chuchoté.

Ce dernier tourna également la tête, embrassa également la tempe du blondinet avant de fondre son visage dans ses cheveux. Il ferma également les yeux.

Renjun sourit davantage, il les entendait, il les entendait distinctement, alors que tout le reste disparaissait autour de lui.
Il mourrait, il partait, lentement, au point même de ne plus sentir l'étendu de son corps.

Il n'y avait plus qu'eux, Jaemin et Jeno, il ne ressentait plus que leurs présences qui l'entouraient.
Ces présences qui le confortaient, qui l'accompagnaient, qui l'aimaient.

Ces garçons dont il était amoureux, fou amoureux.

- L'un ou l'autre... les deux ?... Qu'importe... C'est nous... Qui l'inventerons... De toute façon.

Ces mots, faiblement murmuré, furent les derniers qu'il prononça.

Les derniers avant de mourir.

Jaemin et Jeno, tout les deux, malgré leurs sourires et leurs yeux fermé, ne furent pas ignorant de cela.
Ils le sentirent s'en allez, ils l'accompagnèrent bien malgré eux dans ce départ, ils comprirent qu'il n'était plus là au moment où la troisième respiration se coupa.

Il n'en restait que deux, des souffles.
Juste les leurs, alors que leur Renjun était parti.

À côté d'eux le corps de Yerim disparu peu à peu, s'envolant comme celui de toute les autres Alice, une mêlé de poussière qui quittait le pays des merveilles.

Jaemin et Jeno n'eurent pas à se regarder, il n'eurent pas besoin de lire en l'autre pour se comprendre une fois de plus sans un mot.
Au même instant il se remirent à pleurer, tout en serrant le corps de Renjun entre eux, pleurer et hurler, une explosion de douloureux sanglots qui fracassaient leurs poitrine.

Ils pleurèrent, sous les regards tristes et larmoyant de ceux qui se tenaient autour. Tout le monde se rapprochait, les mains liés et les sanglots aux abords des lèvres, dévasté par la tragique scène qui s'offrait à eux.
Mais personne ne se permettait de crier sa souffrance, personne n'osait pleurer autrement qu'en silence, personne ne voulait se mêler aux hurlement douloureux que poussaient Jaemin et Jeno à l'unisson.

Petit à petit, alors qu'ils laissaient jaillir leur chagrin, ce qui leur restait de Renjun se dissipa peu à peu, s'envolant comme toute les autres Alice avant lui. Les deux garçons se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, pleurant et pleurant encore, jusqu'à remplir un océan entier de larmes amoureuses.

Renjun était parti.

Plus aucune Alice ne foulerait le pays des Merveilles.

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