Chapitre 53
Il fut la 23ème Alice.
Shotaro fut la 23ème Alice.
Un soir d'automne, alors qu'il se baladait paresseusement aux alentours de la maison familiale, en quête d'un amusement quelconque, il trouva un lapin.
Non, pas juste un lapin, un lapin aussi grand qu'un homme.
Un lapin qui, en réalité, tenait plus de l'homme que de l'animal.
De grandes et longues oreilles blanches, pendante de part et d'autre de sa tête, et une petite queu touffu. Voilà ce que cette personne possédait du lapin. Le reste de son corps était parfaitement humain, une grande taille, des cheveux blonds à l'aspect soyeux, des traits de visage doux, presque comme ceux d'un enfant, et un regard évasif, rêveur et mélancolique.
Cette personne était humain, nul doute là-dessus, Et pourtant, à l'instant même où il l'avait vu, Shotaro s'était exclamé:
"Tient, le Lapin Blanc"
Cet homme blonc, aux attributs similaire à ceux d'un rongeur, lui avait parut familier, bien qu'il ne sache pas réellement pour quelle raison. L'avait-il déjà rencontré ? Il ne saurait le dire, sûrement les souvenirs lui faisaient faux bond.
"Le Lapin Blanc ? Ça fait bien longtemps qu'on ne m'avait pas appelé ainsi...Encore moins les Alice, qui n'ont de cesse de me nommé "monsieurs lapin". "
Sur ces mots, le lapin Blanc était parti en courant vers la forêt. Et Shotaro l'y avait suivi, sans trop savoir pourquoi.
Il lui était extrêmement familier, cet homme.
C'est ainsi qu'il était tombé dans un trou, qu'il avait chuté durant des mètres et des mètres sans fin, avec une peur intense. Il avait évidemment crié, appelé à l'aide, essayé de s'accrocher à tout ce qui pourrait lui parvenir.
Mais rien, que du vide autour, alors il avait chuté, dans ce qu'il croyait un espace sans fin.
Puis le sol l'accueilli, sans douleur, comme s'il ne venait pas de chuter d'une dizaine de kilomètre.
Il venait d'atterrir au pays des Merveille.
Il était devenu une Alice.
Shotaro ne saurait plus bien comment décrire la suite de son histoire, puisque tout semblait s'être enchaîné à la fois si rapidement et étrangement. Il se souvenait avoir mangé un gâteau, sans trop d'hésitation puisque, encore par un étrange hasard, la sucrerie lui avait parut familière. Une fois sortie de cette pièce qui avait accueilli sa chute, le Lapin Blanc se révélait introuvable. Alors il s'était mit à marcher, longtemps, très longtemps, sans vraiment savoir où il se rendait.
Shotaro n'était pas un garçon très anxieux de nature, ni vraiment de tendance à paniquer. Il souriait constamment, se montrait curieux, très très curieux.
Et cette curiosité, c'était elle qui l'avait guidé dans ce drôle de pays qu'il découvrait par hasard.
"Encore une Alice, combien est-ce-que mon Lapin Blanc compte-t-il en ramener encore. Es-tu la bonne cette fois ? Ou faudra-t-il attendre la centième pour que notre futur devienne plus beau ?"
Sa première rencontre fut un homme fumant la pipe, du haut d'un grand champignon. Cette personne n'avait pas semblé étonné de le voir, ni même vraiment intéressé, si bien que Shotaro s'en était vite fatigué et avait continué sa route.
"Tient, une nouvelle Alice, tu es mignon, moi j'aime ce qui est mignon. En fait je suis Haechan, voici mon compagnon Mark, enchanté de te rencontrer, nouvel Alice"
La deuxième fut donc Haechan, suivit de près par Mark. Ce couple lui avait parut un peu étrange, mais ne l'effrayait pas pour un sous. Il en avait été curieux et amusé, tout simplement.
"Quel adorable petite bouille que voilà, on le croquerait. Dis-moi, petit, quelle est le point commun entre un bureau et un corbeau ?"
Puis été venu le Chapelier fou, à un thé auquel il n'était pas convié mais où on l'avait reçu agréablement.
Cet homme au grand chapeau, imposant de sa taille et trop enjoué, n'avait pas non plus été bien intimidant. En fait Shotaro s'était même sentit bien à l'aise en compagnie de Lucas, avec qui il était resté prendre le thé des heures durant, à discuter de tout et de rien. Toujours cette étrange familiarité réchauffait son cœur, la compagnie de cet homme ne lui était pas étrangère, bien qu'il ignore où et comment il aurait pu le rencontrer auparavant.
"Tu sais, quand je vois une Alice mon couteau manque souvent d'échapper à mes mains pour finir sur son cou. Ça serait dommage hein ? De mourir à cause de ma maladresse. Alors reste loin de nous, Alice"
Là enfin il s'était senti effrayé, par ce garçon aux cheveux roses et au visage pourtant si sympathique. Lui et son petit-ami, un violoniste bizarre qui semblait paniquer à chaque fois qu'il le voyait, Shotaro ne les avait plus approché de tout son séjour.
Jaemin lui avait fait une menace, une seule, lors de leur première rencontre, et il avait prit bien à cœur de surtout la prendre très au sérieux.
C'est donc le seul contact qu'il avait eu avec le jeune couple, il ne les apercevait que quelques-fois lors de bal ou autre fête auquelle il était convié.
"Pif, paf, pouf... Boum. Et si je tombais ? Tu crois que je peux tomber ? Tu ne me rattraperas pas dis, si je tombe ?"
Encore un autre personnage étrange dont il faisait la connaissance. Kun, un homme perché en haut d'un mur, et qui penchait, penchait, penchait sans cesse.
Shotaro s'était enquit à le rattraper, ne pouvant descement pas laisser mourir cet homme. Ça lui brisait le cœur, de savoir que Kun voulait tomber, bien qu'il ne le connaisse pas.
"Un jour il tombera et se cassera, c'est bien fait pour lui. Je l'ai prévenu tant de fois, tant de fois, mais il insiste toujours pour monter. On échappe pas au destin, lui il provoque un fâcheux destin, un jour il tombera et se cassera"
Hendery, ou l'As de Pique. Il était effrayant, avec son air vide, ses paroles sombres et ses yeux fermés à toute les émotions. Pourtant Shotaro n'en avait pas eu peur, pas du tout même.
Il s'était sentit bien en sa présence, comme avec le Lapin Blanc, le Chapelier, ou même Kun. Tous lui était familié.
Il se sentait un peu triste, en leur présence.
"Ne dit à personne que tu m'as vu voler ça, je t'en donne la moitié si tu veux, mais ne le dis à personne. Sinon on me fera couper la tête, Xiaojun me coupera la tête. Tu imagines ? Il est mon ami, et pourtant il devra me tuer, c'est une histoire atroce"
Encore une fois il avait fait une bonne et agréable rencontre, avec un jeune voleur qu'il avait accidentellement surpris en plein acte. Yangyang lui avait donné une part du gâteau volé, et ainsi il décida de ne pas le dénoncé.
Il était devenu complice après tout, en mangeant cette part de gâteau.
"Tu as encore volé, n'en as-tu pas marre ? Un jour ça va mal finir. Tu me dis que tu es discret, mais voilà qu'Alice te surprend. Oui oui, il ne dira rien, mais tout de même ! Quand vas-tu prendre tes responsabilités ?"
Shotaro avait imaginé le faucheur bien différemment de ça. Il pensait à un type froid, sans âmes ni chaleur, un peu comme Hendery. Mais non, Xiaojun était quelqu'un de doux, de gentil, de bienveillant, de compréhensif. Enfin, sauf avec Yangyang, l'unique personne avec qui il passait du temps.
Shotaro aussi en avait passé du temps, en compagnie du faucheur et du voleur, puisqu'il appréciait leur présence. Les deux garçons s'en étaient surpris, personne ne cherchait leur présence habituellement, même les Alice trop curieuse ne leur adressaient pas plus qu'un mot.
Mais Shotaro était différent, parce-que lui n'était pas juste une Alice curieuse.
Il appréciait leur prèsence.
Et il se sentait triste en leur prèsence.
Pourquoi ces gens le rendaient triste ? Nostalgique ? Mélancolique ?
Pourquoi lui étaient-ils familié ?
Shotaro ne s'était jamais totalement penché sur la question. Il aurait dû pourtant, puisque les réponses renfermaient bien plus qu'une simple impression de déjà vu.
Mais il n'eut pas le temps d'y penser puisque, comme toute les Alice, Shotaro ressentit soudainement l'envie insurmontable de rentrer chez lui.
Sa maison lui manquait, sa famille lui manquant. Il voulait partir, rentrer, maintenant, tout de suite.
Personne, il n'avait personne pour le retenir.
Puisque, porté par ses ballades lointaines et le temps passé avec des personnes figés, Shotaro ne s'était fait aucun vrai ami.
Du moins c'est ce qu'il pensait.
"Rentrer chez toi ? Oh et bien... Je crois que la reine Blanche sait comment faire. Je ne l'ai jamais vu personnellement, mais on raconte que toute les Alice d'avant sont rentré chez elles après être allez la voir"
Un gentil soldat de Cœur, qu'il avait rencontré au détour d'un parc et avec qui il avait commencé à discuter. Pas plus vieux que lui, plus jeune même, trop jeune pour être soldat, mais grand en taille, plus grand que lui. Un garçon au visage juneville, au sourire sympathique et aux expressions pleine d'innocence.
Jung Sungchan, qui était devenu le premier et le seul ami de la 23ème Alice.
Sans trop savoir pourquoi ni comment, les deux garçons s'étaient de suite plu. Ils ne se ressemblaient pas vraiment, ni dans leurs physiques, ni dans leur personnalité, mais ils s'aimaient bien.
Sungchan proposa même à Shotaro de le guider jusqu'à chez la reine Blanche, afin de l'aider à rentrer chez lui.
Ils voyagèrent tout deux, se rencontrèrent davantage. Ils ne se plaisaient que plus au fil des jours, partageant bien plus qu'ils ne l'auraient pensé. Les conversations allaient naturellement, ils discutaient de tout et de rien, de leurs pays respectifs, des étrangetés de l'autre. Ils en arrivèrent même à confier des éléments qu'ils n'exprimaient à personne, des éléments de leurs vies, de leurs personnalités, de leurs quotidiens, de leurs habitudes, tout. Au fur et à mesure de ce voyage, où ils ganbadaient, visitaient des paysages merveilleux, rencontraient des personnes fascinantes, ils finirent par ne plus avoir le moindre secret l'un pour l'autre.
La 23ème Alice et un quelconque soldat de la reine de Cœur, ces deux garçons devinrent inséparables et leur amitié dépassa la limite de toute attente.
Ils se plaisaient, tellement, qu'une fois la destination arrivé un poids pesa sur chacun de leur cœur.
Ils se plaisaient tellement, que Shotaro en vient à questionner son envie de partir.
"Et si je restais finalement ? J'aime bien ce pays, les gens sont bizarre, mais je les aime bien. Et toi aussi je t'aime bien, c'est un peu triste de partir alors que je me suis fais un si bon ami"
Les 23ème Alice en venait à douter, alors que même l'entrée du royaume Blanc se faisait si près. Il doutait, puisque l'envie de rester se faisait de plus en plus grande.
"Tu n'es pas obligé de te décider maintenant, tu as tout ton temps. Va voir la reine Blanche, demande-lui comment une Alice repart puis, quand tu le sauras, reviens me voir. On pourra continuer à voyager ensemble, à jouer et parler ensemble. Et puis, une fois que tu en auras marre, tu partiras."
Sungchan affirma cela avec un sourire, un sourire si intense que Shotaro n'hésita plus. Il parlerait à la reine Blanche, obtiendrait des informations sur comment quitter le pays, puis reviendrait auprès de son ami.
Tout les deux pourraient repartir en voyage, sillonner le pays des Merveilles et rencontrer encore de fabuleux et étranges personnages avec qui ils pourraient discuter, apprendre, grandir.
Cela semblait un beau programme.
Shotaro s'en alla alors au royaume Blanc et promit à Sungchan, qui ne pouvait pas le suivre à cause de son titre de soldat de Cœur, de revenir au plus vite.
Il partit alors, et Sungchan l'attendit.
Il attendit.
Longtemps.
Très longtemps.
Trop longtemps.
Et Shotaro ne revient jamais.
~°°~
- Mark-Hyung !
Le corps de Renjun accéléra tout seul, le cœur soudainement éclaté et les larmes montant aux yeux. Il ne pensa même plus à Chenle, posté sur son dos, que ce mouvement soudain faisait glisser. Heureusement que Haechan s'enquit à rattraper le plus jeune, autrement c'est le sol qui aurait accueilli celui-ci.
Renjun se mit à courir, les yeux brûlants, les joues trempées et la gorge rempli de sanglot. Il se jetta sur Mark, sans retenu, simplement porté par l'émotion.
Son ami n'eut pas la moindre occasion de parler, même de faire un geste, simplement de le recueillir habillement au creux de ses bras.
Mark était là, devant lui, bien vivant.
Un mirage, voilà ce à quoi Renjun avait cru assister en le voyant débarquer à l'autre bout de couloir, aussi furtivement qu'un éclair et l'air aussi essoufflé que s'il faisait un marathon. Le sang n'avait fait qu'un tour dans le corps du blondinet, et il n'eut pas le temps de penser que déjà ses jambes s'élençaient. Il avait eut besoin de se rapprocher, de le sentir au plus près, de le serrer dans ses bras, de s'assurer qu'il était bien là, en vie et en pleine santé.
- Hyung... J'ai... J'ai cru que tu... Allais mourir... J'ai eu si peur... Mark...j'ai cru ne ja... Jamais te revoir, pleura-t-il contre son aîné.
Ce dernier, au départ prit de court, se mit soudainement à lui caresser les cheveux et sembla sangloter à son tour. Il renifla faiblement, tout en murmure un petit "je suis désolé, je suis là maintenant" entrecoupé de begayement.
Les deux amis se calinèrent ainsi sans penser au temps qui passait, oubliant même presque tout ce qui se déroulait autour d'eux. La guerre, le monstre, la reine Blanche, le pétage de câble prochain des jumeaux... Plus rien de tout ça n'avait réellement d'importance sur le moment.
Parce-que, à la base, à la toute base, Renjun était venu ici dans l'unique but de retrouver Mark.
Il s'était plongé dans le deni de tout le reste, n'avait même pas souhaiter entendre parler du Jabberwocky qui arrivait, et de sa probable disparition de ce pays. Lui il voulait juste retrouver son précieux ami, celui qui était à ses côtés depuis le début, le tout début.
Certes, maintenant il ne pouvait plus tourner le dos aux "priorités", mais retrouver son aîné maintenant était sûrement le plus beau cadeau que l'univers lui faisait.
- Les garçons, je ne veux pas interrompre ces adorables retrouvaille, mais vous penser pas qu'on a plus important à faire ? S'exclama Joy.
Elle coupa sans scrupule l'instant de bonheur des deux amis, et ces derniers se detachèrent avec dépit en se rappelant qu'elle avait raison de les presser.
- Je trouve ça plutôt injuste, mon beau Mark d'amour a le droit au meilleur câlin de sa vie alors que moi tu m'as engueulé ? Tu fais des préférences Bébé-Junie ! C'est pas bien !
Renjun, dont le corps était toujours relativement collé à celui de son ami malgré la fin du câlin, leva un sourcil perplexe face à la déclaration de Haechan.
- Mais parce que je préfère Mark-Hyung, répondit-il en haussant les épaules, évidement conscient que son ami chat n'apprecierait pas.
- Bébé-Junie tu...
Alors qu'il avait visiblement beaucoup de chose à rétorquer, Haechan se trouva coupé dans sa lancé par les mouvements soudain et brusques de Chenle contre lui. Le jeune garçon se mettait soudainement à gesticuler en gemissant étrangement, presque comme s'il grognait, et en vient même à se débattre de plus en plus violemment.
- Oh non... Chenle ! Chenle calme-toi, s'il te plaît calme-toi...
Haechan tenta de maintenir le garçon immobile, afin de le pousser à le regarder dans les yeux. Mais Chenle ne montrait aucunement l'envie de s'arrêter, il grognait de plus en plus fort, se débattait de plus en plus vivement et laissait échapper des sanglots, de nombreux sanglots.
Parmit les pleures qu'il dégageait, le prénom de Jisung se répéta plusieurs fois. En fait il ne cessait d'appeler son jumeaux, encore et encore, en suppliant pour qu'on le lui amène.
- Renjun vient-là, reprend-le tout de suite sur ton dos ! Ordonna Joy avec un air paniqué.
- Hein ? Mais...
- Fais ce qu'elle te dit ! Il est en train de devenir fou ! Enchaîna Haechan, dont l'expression était de plus en plus inquiète.
Renjun ne comprenait pas trop en quoi prendre Chenle sur son dos aiderait à calmer son excès de folie, il avait bien plus l'impression qu'on se servait de lui comme première victime du blondinet. Pourtant il s'exécuta, n'étant pas très confiant à l'idée d'énerver une Joy qui le détestait bien suffisamment.
Il approcha donc craintivement, la main plongé dans celle de Mark, au plus près d'un Chenle dont on perdait le contrôle.
Mais, pour une raison qui lui échappait, à peine le plus jeune avait-il posé ses yeux sur lui qu'ils se calma instentannement. Ses pleures perdurèrent, ainsi que sa demande incessante de Jisung, mais il cessa de se débattre et se jetta sur Renjun pour lui grimper de nouveau sur le dos, avant d'enfouir son visage tremblotant dans ses cheveux.
- Jisung... Jisung... Jisung..., répétait-il en boucle, le souffle entrecoupé de sanglot.
- Qu'est-ce... Pourquoi il agit ainsi ?
Renjun ne comprenait pas bien comment le plus jeune avait pu se calmer aussi vite, juste par le simple fait de s'être rapproché de lui. Il n'avait pourtant pas une relation si fusionnelle avec lui, d'ailleurs bien moins longue et profonde qu'avec Haechan ou Mark. Si Chenle avait été calmé par l'un des deux il aurait pu comprendre, mais là ça lui échappait.
- Ils ont l'air stupide et barré, mais ils sont bien plus intelligent que tu ne le penses. Pourquoi crois-tu qu'ils t'aient teint les cheveux en blond ? Pour que tu ressembles à Alice ? Non, les jumeaux avaient simplement deviné ce qu'il se passerait, dès l'instant où ils t'ont vu, affirma Haechan.
Ce dernier venait tout juste de se coller à Mark, et lui offrait quelques baisers papillons sur la joue en ronronnant.
- Je ne comprend pas le rapport entre tout ça et mes cheveux blond...
- C'est pourtant évident, Chenle et Jisung savaient que tu les entraîneraient dans une aventure périlleuse et qu'ils risquaient d'être séparé, alors ils ont prit des précautions. Tes cheveux lui rappelle Jisung, il parvient à se calmer un peu en les voyant et ça retarde sa folie, expliqua Joy.
Enfin il comprenait, même si ça paraissait assez fou expliqué comme ça. Ces gamins étaient plus intelligent qu'ils n'y laissait paraître, dès le départ ils avaient tout prévu.
- Jisung... Jisung... Jisung... Hyung... Je... Veux... Jisung.... Jisung... Jisung...
Le souffle sanglotant de Chenle résonnait dans son oreille, passait en boucle dans son esprit et broyait son cœur. Il ne s'était que rarement sentit aussi peiné qu'à cet instant, et un instinct qui était sûrement le drôle de mélange entre de l'amitié et de la fraternité le poussa à se remettre en route.
- Allons-y, on doit trouver Jisung.
Renjun repris la route vers la sortie du palais, sa main s'étant habillement accroché à celle de Mark au passage. La présence de son aîné créait une petite bulle de joie en lui, qui s'écrasait au milieu du stress, de L'inquiétude et de la peur.
Plus ils se rapprochaient du dehors, plus des hurlements se faisaient fort et bruyant.
Des hurlements, dont un qui n'avait rien d'humain.
- Mon Mark, pourquoi es-tu tout seul ? Je t'avais dit de rester caché derrière les trois idiots. Jaemin va m'entendre, il m'avait promi de te protéger, grogna Haechan en calinant son fiancé, ce qui handicapait visiblement ce dernier dans sa marche.
Les paroles du chat firent tilter Renjun qui tourna la tête vers son aîné, et le coupa alors qu'il s'apprêtait à répondre.
- Hyung, tu étais avec Jaemin ? Comment il va ? Ou est-il ? Il est en sécurité j'espère ? Et Jeno ? Tu sais où il est ?
Il s'affolait légèrement en parlant, lui qui aurait voulu concerver un peu de calme. Mais c'était bien plus fort que lui, une inquiétude monstre le prenait à chaque fois qu'il pensait à Jaemin et Jeno. Il voulait les retrouver au plus vite, se tenir au creux de leurs bras et y rester, longtemps, infiniment, pour se sentir enfin apaisé.
Une pointe de tristesse s'accompagnait de cette pensé, et il ressentait une envie folle de pleurer.
Mais il ne pouvait pas, pas tout de suite. Ses larmes, toute ses larmes, il devait les garder pour l'instant fatidique.
- Je l-leur ai fau-faussé comp-pagnie. Ils a-allaient sur l-le champs-champs de bat-bat-taille la d-der-dernière fois qu-que j-je les ai v-v-vu.
- Sur le champ de bataille ? Mais Jeno était blessé, gravement blessé. Cet idiot ne s'est quand même pas dit qu'il pourrait combattre alors qu'il a une balle dans le ventre ? Déclara Haechan avec affolement.
Un frisson d'effroi parcouru l'ensemble du corps de Renjun, si violent qu'il faillit perdre l'équilibre et faire tomber Chenle de son dos.
- Une balle dans ventre ?! Comment ça une balle dans le ventre ? S'exclama-t-il soudainement prit de panique.
- Ah, j'ai oublié de te parler de ce détail. Notre petit Jeno est blessé, mais ça va il va s'en remettre... Du moins s'il n'empire pas la chose, répondit Haechan avec un air peu confiant.
Renjun s'apprêta à lui répondre, à le sermonner pour ne lui voir rien dit sur ce "détail". Mais les mots restèrent figé au fond de sa gorge, par une peur si intense qu'elle était bien plus grande que sa colère.
Les bruits de la bataille extérieur parvenaient jusqu'à eux, décrivant sans mal à quel point ce qui se passait était violent et meurtrier. Savoir que Jaemin et Jeno s'y trouvaient provoquait une panique monstre qui frappait son cœur, et l'idée que le second soit blessé accentuait cette douleur d'inquiétude qu'il sentait couler partout dans ses veines.
Il devait les rejoindre au plus vite, s'assurer qu'ils allaient bien et, bien qu'il ignore par quel moyen, les sortir de là.
- Chenle, accroche-toi de ton mieux s'il te plaît, souffla-t-il à la petite tête blonde qui gemissait contre son épaule.
Parmi le brouillard de "Jisung" que le jeune garçon répétait il ne perçu aucun réponse audible, mais les bras qui étaient entouré autour de son cou se resserèrent et les mains de Chenle s'accrochèrent plus fermement à son vêtement.
Il l'avait entendu et, avec le peu de lucidité qu'il lui restait, s'efforçait d'obéir.
- Tient bon.
Après avoir murmuré cela au plus jeune, Renjun lâcha soudainement la main de Mark et se mit à courir, le plus rapidement possible. Il devait sortir d'ici, chaque minute, chaque seconde comptait.
La bataille engagé dehors promettait une violence qu'il n'osait pas imaginer. Aucun doute que tout leurs amis y soient mêlé, eux qui attendaient l'arrivé de la reine Blanche et du Jabberwocky. Renjun s'inquiétait pour tout le monde, évidemment, mais la quasi-totalité de ses pensées tournaient en boucle autour de Jaemin et Jeno.
Ni l'un ni l'autre, ils n'avaient pas le droit de mourir. Ils n'avaient pas le droit de se faire tuer, quel que soit leur objectif.
Même s'ils cherchaient certainement à le protéger, à le sauver, Renjun refusait qu'ils se mettent dans un tel danger pour lui.
- Renjun ! Attend nous !
Il ignora les appels de ses amis à l'arrière, qu'il distançait déjà sans grand mal. Certes il avait un lourd poids en plus, mais Joy était gravement blessé et Mark pas encore totalement remit de ses blessures. Tout les deux ne pouvaient pas se permettre de courir vite, et ni Yerim, ni Haechan ne voulaient les laisser.
Renjun n'avait sûrement jamais couru aussi vite qu'à cet instant. Malgré Chenle sur son dos, ses jambes le portaient à une vitesse incongrue. Jamais il n'aurait cru son corps capable de cela, et d'ailleurs son corps n'était sûrement pas capable de cela en temps normal.
Les éclats de panique, de peur, d'inquiétude et d'affolement, tout ça créait une adrénaline nouvelle en lui, aussi puissance que s'il avait avalé une dizaine de boisson énergisante.
- Jisung... Jisung... Jisung... Jisung...
Les murmures sanglotant de Chenle le poussaient à accélérer plus encore. Puisqu'à chaque "Jisung" répété, Renjun murmura le prénom d'un des deux garçons qu'il aimait.
Il devaient les rejoindre. Rapidement.
Enfin la sortie du palais se présenta à lui, au loin d'un grand hall qu'il lui restait à traverser. Une minime pincé de soulagement le prit en voyant la distance réduite qu'il devait encore parcourir. Bientôt son corps allait lâcher, il le savait, un effort trop grand était effectué. Il ne sentait pas encore la douleur de l'épuisement, mais elle l'attaquerait dès l'instant qu'il s'arrêterait.
Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ? Longtemps, trop longtemps.
Les cris, les coups de feu, les entrechoquements d'épée, tout ça lui parvenait avec un résonnement tel qu'il ne frisonnait même plus. Excepté ses jambes toujours en course, et ses bras qui maintenaient Chenle, tout son corps semblait en arrêt, comme tétanisé par la peur.
Était-il vraiment en train de courir vers une guerre ?
Une grande part de lui ne parvenait toujours pas à y croire.
Enfin il passa la grande porte d'entrée, qui était ouverte, et deboula dans les jardins royaux.
Le spectacle auquel il assista fut au-delà de ses attentes, au-delà de ses craintes.
Face à lui, remplissant désormais l'entièreté des étendu autrefois verte, se trouvait un nombre inconsiderable de combattant. Certain à terre, blessé ou mort, et une grande partie en pleine affrontement. Du sang souillait presque chaque partielle du sol, celui des enemies, des alliés, des amis...
Renjun n'y croyait pas, il ne voulait pas y croire.
Enfin ses jambes avaient stoppé leurs courses.
Tout était si virulant, si grouillant. On distinguait des bras, des jambes, des têtes, des armes... Vacillant de partout, l'ensemble semblait orchestrer une drôle de danse folle.
Ça pourrait être beau, poétique, pour quiconque aimait les chants de douleurs et la danse des larmes.
Parmi la foule, bien que très peu distinctement, il cru par moment répérer des êtres connu. Une oreilles de lapin blanche, un haut-de-forme surdimentionné, une aile de papillon, une longue chevelure aussi noire que la nuit, une oreille de lièvre... À un moment il aperçu le visage de Ten, mais furtivement, si bien qu'il se demanda s'il n'avait pas rêvé.
Aucune trace de Jaemin et Jeno, la cohut était trop massive, les corps trop mouvable et la poussière recouvrait l'air en un brouillard infame.
Les jambes de Renjun lachèrent.
Ses yeux s'étaient rapidement dirigé vers le ciel, qu'une ombre noire semblait recouvrir tel un sombre nuage.
Sauf que ce n'était pas un nuage, encore moins une simple ombre.
Un dragon, immence, effrayant.
Qui grognait, rugissait, hurlait.
Il semblait hurler, hurler avec une force inouï.
Le Jabberwocky.
Renjun se souvient soudainement de sa première rencontre avec Chanyeol. À un instant, un bref instant, il avait eut la vision de ce serpent ailé.
Elle était brièvement apparut, se superposant à l'image du barman, avant de disparaître aussi vite.
C'était cette même image, ce même dragon.
Exactement le même.
Le Jabberwocky était là, vraiment là, juste au-dessus de sa tête.
Et il rugissait en tournoyant, en gesticulant, en se debattant...
Il hurlait.
Chanyeol hurlait.
Il hurlait sa rage, son désespoir, sa colère, sa peur.
Il hurlait la folie des Hommes, cette même folie qui avait fait de lui ce qu'il était.
- Je suis... désolé, murmura Renjun.
Une brume de tristesse et de remord l'englobait soudainement, née d'une culpabilité qui n'avait cessé de se terrer en lui.
Maintenant qu'il était là, face au Jabberwocky, tout lui semblait si réel.
C'était de sa faute, si cet innocent était devenu un monstre.
- Jisung... Jisung... Jisung... Jisung ? JISUNG !
Chenle gesticula soudainement plus vite sur son dos, sembla même vouloir se redresser. Cette action fit sursauter Renjun, qui détourna les yeux du dragon pour s'occuper du plus jeune.
Les sanglots de ce dernier s'étaient calmé, désormais il s'exclamait des Jisung incessant rempli de joie et d'espoir.
Comprenant que le second jumeaux devait être dans les parages, Renjun tenta de retrouver un certain calme et se tourna vers le plus jeune, qui était descendu de son dos. Chenle abordait un visage désormais défait de toute larmes, et dont un sourire éclatant illuminait l'entièreté. Il posait des yeux pétillants et plein de joie sur leur droite, et Renjun suivit rapidement son regard.
Puis son cœur manqua un battement, peut-être même deux ou trois, alors que sa respiration se coupait. Sans réfléchir, par un instinct purement protecteur, il attrapa le bras de Chenle et le colla violemment contre lui.
Le jeune blondinet ne sembla pas vraiment réagir, il ne le repoussa même pas, et clamait des "Jisung" sans cesse. Désormais ils n'était plus sanglotant ou suppliant, ses "Jisung", mais porté par un ton plus étrange et indescriptible.
La joie était passé, le visage de Chenle avait changé d'expression à l'instant même que sa tête s'était percuté contre le torse de son aîné.
Ses yeux dessinaient désormais une peur immence, que Renjun abordait également.
- Che... Chenle ?
Face à eux se tenait bien Jisung.
Un jisung immobile, munit d'un faible sourire, et les joues trempé de larme.
- Hyung qu... Qu'est-ce-que tu fais ? Murmura Chenle, dont le visage se barrait désormais d'un air horrifié.
La personne à qui il s'adressait semblait étrangement tout aussi horrifié que lui, même plus encore.
Elle semblait morte de peur, cette personne, et laissait échapper plus de larmes encore que les deux jumeaux réuni.
Des larmes qui s'écoulaient depuis des yeux brillant de folie.
Byun Baekhyun se tenait près de Jisung, tout près de Jisung.
- Ne bouger pas, tout les deux... Surtout toi... Alice... Ne bouge pas..., bafouilla le pâtissier.
Il se tenait près de Jisung, collé à Jisung.
Un couteau dans la main, dont la lame menaçait le cou du plus jeune des jumeaux.
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