Chapitre 52

Une tête tranché, deux, trois, quatre, cinq...
Johnny avait arrêté de compter.

Lui il ne coupait pas les têtes d'habitudes, il n'ordonnait pas non plus la découpe.

Toujours, il ne faisait que regarder les condamnés se diriger vers la mort.

Il les regardait.

Il priait.

Puis détournait le regard.

Jamais, non jamais l'As de Cœur ne regardait qui que ce soit mourir.

Il ne tuait pas non plus.

Il ne tuait jamais.

Jamais.

Comment était-il donc devenu As ? S'il était si sensible, si peiné pour les morts, si répugné à l'idée d'ôter la vie ?
Lui-même aurait dû mal à l'expliquer, toujours étant que son mari l'y avait drôlement et secrètement aidé.

Johnny ne voulait pas savoir comment Taeil s'y était prit pour le mener à une telle place, parce-qu'il aimait se voiler la face, comme il le faisait face à chaque condamné à mort.
Il détournait les yeux, comme si le fait qu'il n'en voit rien annulait la réalité de ce qu'il se passait.

L'As de cœur jouait les braves, il jouait les insensibles, il mettait tout en œuvre pour que rien ne dégénère.
Mais ça degênerait toujours, quoi qu'il fasse, toujours il se trouvait confronté à des situations désastreuses.

Avec le temps il avait compris que l'humeur de la reine jouait beaucoup là-dessus.

Plus Taeyong était heureux et stable, moins il y avait de mort.

Moins Taeyong était heureux et stable, alors plus il y avait de tête tranché.

Johnny détestait la mort, il l'a détestait plus que tout au monde.
Pas qu'il en ait peur, du moins pas pour lui-même, mais depuis enfant il trouvait malheureux que des personnes disparaissent du jour au lendemain, sans possibilité de revenir, sans possibilité de vivre plus longtemps.
Il trouvait ça cruel, alors il voulait en éviter un maximum.

"Tu es si gentil, derrière cet air de grand gaillard. C'est ce que j'aime chez toi, c'est pour ça que je suis tombé amoureux de toi", lui disait Taeil, parfois.

Johnny était une bonne personne, gentil et sensible, bien que peu soit au courant. Il jouait les durs, se faisait passer pour une homme puissant et sans cœur, prêt à rabaisser quiconque se présenterait à lui.
Mais la réalité était toute autre, parce-que, dans cette réalité inconnue de tous, il était un véritable amas de bienveillance et de simplicité.

Johnny ne détestait pas grand monde, bien qu'il affiche des airs renfrognés face à tous. Certaines personnes l'agaçaient, comme Na jaemin par exemple, mais il ne leur portait pas la moindre haine.

Il ne détestait réellement qu'une seule et unique personne dans ce pays.

Haechan.

Mais ce n'était pas sans raison, puisqu'il fallait en faire beaucoup pour obtenir de la rancœur profonde de la part de Johnny.

Ce gamin à moitié chat était régulièrement la raison pour laquelle les choses dégénéraient, il était celui qui tirait discrètement sur les fils, encore et encore, pour que tout vienne à s'effondrer. Souvent il visitait la reine et le roi, et souvent ces derniers se retrouvaient à pleurer sur ses épaules. Il les faisait pleurer, constamment, et révélait au grand jour tout ce que Johnny s'efforçait a masquer. Tout le mal du pays, ce vicieux félin s'amusait à le déterrer sans cesse.
Il ne comprenait pas pourquoi Haechan faisait cela, pourquoi il semblait si joyeux à l'idée d'etirer les nerf de tout le monde. Toujours étant que Johnny détestait cela, il détestait cet enfant/chat.

- Ils sont des centaines, des milliers ! On en viendra jamais à bout, tellement de nos soldats sont déjà tombé ! S'exclama l'As de trèfle juste à côté de lui.

Johnny poussa un léger juron, à peine assez fort pour se faire entendre.

Habituellement il ne haïssait que Haechan, ce garçon insupportable qui semblait toujours vouloir faire bouger les choses et briser le peu de tranquillité qu'il s'efforçait de créer. Mais aujourd'hui une seconde personne trouvait une place détestable en lui, une personne qui surpassait même le jeune garçon.

Habituellement, Johnny ne tuait pas, il détestait ça.

Mais aujourd'hui il tuait, il tranchait la chair, faisait couler le sang, poussait des vies aux bras de la mort.

Et tout ça à cause de cette vivieuse et insupportable reine Blanche.

Depuis longtemps déjà il se préparait à un assaut de la part de cette femme, conscient que cette dernière portait des yeux envieux sur le trône de cœur. Il s'y attendait, à un combat gorgé de Chao pour défendre sa reine.
Mais il faut bien avouer qu'il n'avait pas imaginé que tant de soldat se soit affilié à leur ennemie, il ne s'attendait pas à une telle armée face à lui.

Il ne perdait pas, il ne perdrait pas, il allait tué, même si ça le répugnait.

- Rassemble les Trèfle sur le côté gauche, qu'ils tentent de frayer un chemin jusqu'à la reine Blanche. Moi et les Cœurs on va tenter de percé dans le milieu, clama-t-il à son camarade As.

L'As de Trèfle le fixa avec un mélange de tristesse et de peur, avant d'obéir sans attente.
Tuer la cheffe ennemie était la grande priorité, mais Johnny cherchait encore un moyen de l'atteindre.

Elle se trouvait au milieu, plus vers l'arrière, entouré d'une bande si vaste de ses fidèle que la rejoindre se révélait une tâche complexe. Johnny ignorait comme il pourrait y parvenir sans se faire blesser ou, pire encore, risquer de perdre la vie.
D'ailleurs sa vie il manquait de la perdre à chaque instant, et encore maintenant puisque deux soldats Blanc se jetaient simultanément sur lui, chacun brandissant une épée. Il ne pourrait en contrer qu'un seul, l'autre le toucherait sans hésitation, lui provoquant une douloureuse entaille qui pourrait, si la chance le perdait, lui être fatale.

Johnny leva sa propre épée, prêt à se battre jusqu'à la fin et accepter de mourir dans un tel combat. Une pointe de regret le gagnait, ajouté de tristesse et de nostalgie. Il n'avait même pas eut l'occasion de saluer son mari une dernière fois, de le regarder une dernière fois, de l'embrasser une dernière fois.

Comme prévu, il en contra un, mais le second fit percuter la pointe de son épée contre son flanc. Une douleur s'en échappa alors que le temps semblait s'arrêter, et qu'il sentait la blessure s'étirer sous la force de l'arme.

Mais, alors qu'une vibration de souffrance se repercutait dans son corps, deux coups de feu sifflèrent soudainement à ses oreilles, juste à côté de lui.

Les deux ennemies tombèrent au sol, chacun innanimé et une balle parfaitement planté entre les deux yeux. Johnny posa instinctivement une main sur sa blessure minime et resta figé, la situation ayant prit une tournure surprenante et inattendu. La précision de cette attaque était telle qu'elle se vouait à l'admiration, et il devina très rapidement qui était la personne qui venait de lui épargner la mort.

- C'est maintenant que tu arrives ? Sais-tu combien de soldat on a déjà perdu ? J'ose espérer que cette fois tu es là pour bien faire ton travail, monsieur l'As de Pique, lâcha-t-il en se tournant vers son sauveur.

Ce dernier arrivait tout juste à ses côtés, un léger sourire sur le visage et son révolver pendant à sa main.

- C'est une drôle de manière de me remercier. Mais venant de toi, monsieur l'As de Cœur, je prend ça comme un grand signe de reconnaissance.

Johnny leva les yeux au ciel et se masqua de son air dédaigneux habituel, afin de ne pas exprimer la moindre trace de faiblesse sur un champ de bataille. Au font il était réellement heureux et soulagé de constater la présence de Hendery ici puisque celui-ci était, de loin, le meilleur combattant parmi tout les soldats de la reine de Cœur.

- Fais-moi un point sur la situation, clama l'As de Pique en se plaçant à ses côtés.

Derrière lui une drôle de bande apparaissait, qui laissa d'ailleurs Johnny aussi surpris que dubitatif. Accompagnant Hendery, on pouvait distinguer toute un tas de personne qu'il était étonnant de voir ensemble, comme le Faucheur, le Chapelier fou, le Lapin Blanc et encore d'autre qui n'avait clairement rien à faire au milieu d'un combat.
Le pauvre As de Cœur ne compris pas très bien pourquoi son collègue se trimballait un groupe pareil, lui qui était habituellement si solitaire, mais il se doutait que le moment n'était pas aux questions.

- Nous signalons de grande perte au sein de nos rang, dont notre pauvre As de Carreaux. L'armée de la reine Blanche avance vite, la bonne nouvelle est que nous parvenons à venir à bout de nombreux combattant, mais très certainement trop lentement.

- Ils semblent très nombreux, les soldats de Cœur n'ont pas l'air en bonne posture, fit remarquer un type que Johnny ne connaissait pas, et qui tenait la main de Hendery.

Ce geste avait tout d'affectif, aucun doute là-dessus. L'As de Pique était en couple ? Ce type qui ne présentait d'habitude aucun sentiment ? C'était à n'y rien comprendre, et Johnny espérait survivre à tout ça pour avoir le temps d'éclairer cette drôle de situation.

- Les tuer ne servira à rien, ils semblent se multiplier à chaque instant. Personnellement je pense qu'il y a un peu de magie là-dedans. Bref, c'est cette peste de reine Blanche qu'il faut atteindre, si on l'a tue tout sera fini.

Trois nouvelles personnes approchaient, dont celle qui venait de s'exprimer. Johnny fut d'autant plus surpris en constatant qu'il s'agissait de trois des comtesses, des jeunes femmes qu'il ne pensait certainement pas voir ici.
Irène, Seulgi et Wendy, toute trois habillé de vêtement haute-couture certainement pas adapté à un combat, mais qui présentait de nombreuses tâches d'un sang qui ne leur appartenait visiblement pas. Chacune tenait au moins deux armes, toutes également couverte de sang, et qui ne laissait donc aucun doute quant aux massacres qu'elles étaient en train de causer.

Décidément, tout les personnages étranges et importants du pays avaient décidé de se réunir sur ce champ de bataille.

- Ah, et bien si la jolie Irène le dit c'est que ça doit être vrai ! Ça me met en joie tout ça, moi qui rêvait tant de tuer la reine Blanche ! S'exclama Lucas en sautillant contre Jungwoo, tout en partageant des regards complices avec celui-ci.

- Bien, même si j'ai du mal à comprendre pourquoi vous êtes tous là, on a pas de temps à perdre. Frayons-nous un chemin jusqu'à elle et tranchons-lui la tête.

C'était bien la première fois que Johnny prononçait cette célèbre phrase et, même si un dégoût certain se deversait sur sa langue, une certaine satisfaction le gagna en constatant que tout le monde hochait la tête.
Cette équipe était décidément bien étrange, mais il ne doutait en rien de leur compétance. Si déjà les comtesses et l'As de Pique collaboraient cela promettait un nombre important de mort. Mais également le reste du groupe semblait prêt à en découdre, tous armé jusqu'au pied.

Johnny se sentait plus confiant qu'auparavant, lui qui se croyait engagé dans un combat jusqu'à la mort.

Il était l'As de Cœur, le plus important de tout les As, celui qui devait tomber en dernier.

Il se battrait pour sa reine, pour le palais, et surtout pour regagner la paix qu'il chérissait tant.

























































































Alors que la bataille faisait rage, que divers personnages loufoques montaient une équipe contre un ennemi commun, que le sang et les larmes coulaient à flot, un énième rugissement brassa l'air.

Cette fois, personne ne pu se plonger dans le deni, personne ne pu ignorer, se cacher, fuir, faire comme si cela n'arrivait pas.
Le rugissement résonna, encore, encore, encore, encore, à tout leurs tympans.

Le cri les percuta fort, si fort, trop fort.

Pour la simple et bonne raison qu'il était près, si près, trop près.

Beaucoup trop près.

D'un seul et même mouvement, toute les têtes se levèrent vers le ciel.

Une ombre, immense, imposante, effrayante, recouvrit l'ensemble du monde présente.

Une ombre noire et sinistre.

Une ombre hurlante, une ombre monstrueuse aux ailes se mouvant comme des flammes, aux yeux injecté de sang, à la mâchoire taillé pour tuer et aux cros blancs et pointu.

Personne désormais ne pouvait ignorer sa présence, personne ne pouvait fuir, personne ne pouvait ignorer le monstre.

Puisque dans le ciel, flottant juste au-dessus de leurs têtes à tous, se tenait le Jabberwocky.





















































~~°°~~












































Jaemin, Jeno, Mark et Doyoung s'étaient stoppé net dans leur avancé, les yeux rivés sur le ciel et leurs lèvres soudainement si tremblantes qu'elles semblaient parler en silence. Ils se collaient les uns aux autres, sans même en prendre réellement conscience, comme si chacun de leurs frissons d'effroi créait des aimants dans le but de se rassurer. Une frayeur telle montait en chacun d'eux qu'elle provoquait un tétanisement complet, alors qu'aucun de leurs regards ne parvenaient à se defaire de la forme bestiale qui était apparu dans le ciel.

- J'y crois pas, murmura Doyoung, dans un souffle si tremblant qu'on percevait à peine ses mots.

Le duc s'était instinctivement avancé à l'avant du petit groupe, cachant ainsi partiellement les plus jeunes derrière son corps. Sûrement souhaitait-il se plonger dans le rôle d'un barrage humain, afin de protéger des personnes à qui il tenait. Et aucun des trois autres garçons ne trouva à redire face à cette action, trop choqué et effrayé par ce qui se présentait à leurs yeux.

Le Jabberwocky sillonait le ciel juste au-dessus de leurs têtes, il volait en rond et ses ailes immences émettaient des battements si puissant qu'un vent violent s'abattait sur eux tous.
Il était entièrement noir, une peau rocailleuse et serti de pointes tranchantes. Un corps long et fin, telle celui d'un gros serpent, planté par des ailes imposantes qui pourraient tuer en un coup. Il avait des pattes également, contenant des griffes à la taille d'un homme, prête à déchiqueter quiconque s'en approcherait. Ses yeux semblaient l'unique point brillant de son faciès, puisque d'un rouge si ardant qu'on les penserait constitué de feu. Quant à sa mâchoire, elle s'ouvrait et se refermait sans cesse en rugissement, dévoilant des cros à faire parlir les plus grosses et effrayantes bestioles.

Il semblait épier l'assemblé qui se trouvait dans les jardins, en majeure partie des soldats de Cœur et des attaquants Blanc, qui tous avaient cessé leur combat en voyant le monstre apparaître. Son corps flottait à plusieurs mettre au-dessus du sol, mais il ne faisait pas mine de vouloir descendre, et tournoyait sans cesse. Ses yeux semblait analyser chaque être humain qu'il avait en observation, s'attardant plus longtemps sur certain que d'autre.

- C'est ça... Que Renjun doit tuer ? Demanda Jeno, avec une voix aussi tremblante que celle de son grand frère.

- Il faut croire, lui répondit Jaemin, dans un souffle tout aussi vacillant.

Tout deux se trouvaient si collé qu'ils semblaient même ne former qu'un, leurs jambes n'étaient désormais plus constituer que d'une telle faiblesse qu'elles ne demandaient qu'à retomber sur le sol.
Ils étaient tétanisé, mort de peur, et ils partageaient l'affreuse pensée commune que jamais Renjun ne pourrait venir à bout d'une bête aussi monstrueuse.

Tout le monde était immobile, parfaitement immobile. Les combattants, les soldats, personne ne faisait le moindre geste. Tout le monde, sans exception, fixait ce dragon qui tournoyait, encore, encore, encore.

Le Jabberwocky tournoyait et les regardait, il les observait, les epiait.

Les analysait.

Comme si ses yeux flamboyants se mouvaient à la recherche de quelque-chose.

À la recherche de quelqu'un.

- ABBATEZ-LE ! QUE JE PUISSE LUI TRANCHEZ LA TÊTE

La reine Blanche venait tout juste de hurler, avec une force telle que sa voix résonna dans l'ensemble du jardin.
Elle apparut et avança au milieu des soldats, devenant ainsi la seule forme en mouvement parmi l'assemblé. Son sourire était si grand qu'elle paraissait s'emporter dans une joie immence, son regard s'injectait de bonheur et ses lèvres laissaient un rire affolant s'échapper. Dans sa main droite se trouvait une épée, à l'aspect si tranchant qu'elle semblait faite pour scier la peau du monstre.

À peine une seconde après son cri, tout les soldats Blanc possesseur de fusils, révolver et toute autres armes à feu, se mirent en action et tirerent soudainement une volé de balle en direction du Jabberwocky. Sûrement avaient-ils pour ambition de le faire tomber au sol, afin que leur reine puisse lui ôter la vie.
Tout ceux qui n'était pas doté d'arme capable de l'atteindre reprirent leur combat avec les soldat de Cœur, dans une danse s'entrechoquement, de cri et de gicler de sang.

Tout s'enchaînait bien trop vite, la bataille reprenait si soudainement qu'elle ne semblait à aucun moment s'être stoppé, et les coups de feu s'accentuaient sur la peau du Jabberwocky qui grognait et hurlait de plus en plus fort.

Notre petit groupe se reculait sans même en prendre réellement conscience, ne sachant pas le moins du monde comment ils devraient agir dans une telle situation. Le Chao faisait rage et tellement d'actions se superposaient qu'ils ignoraient où est-ce-qu'ils devaient poser leur attention.
Partout le jardin se remplissait de combats, la belle herbe verte prenait la teinte rouge de la mort, et personne ne pourrait dire qui était en train de gagner cette guerre.

Non, mais une évidence se fit soudainement lumière dans de nombreux cerveau.

Dont celui de Jaemin qui, soudainement, cessa de reculer et agrippa fermement le vêtement de Jeno, afin de le pousser à tourner les yeux vers lui. Le noiraud lui offrit un regard perdu, ne comprenant pas ce qui passait par la tête de son petit-ami, et parut effrayé en constatant les pupilles chargé d'affolement que Jaemin lui offrait.

- La reine Blanche va tuer le Jabberwocky, déclara le rosé en resserrant sa prise.

Jeno ouvrit des paupières tout aussi affolé, puis leva de nouveau la tête vers le monstre. Ce dernier se faisait bombarder de toute part et, même s'il ne présentait pas de blessure apparente, une énervement pourrait le gagner et le pousser à descendre soudainement sur la terre ferme. Si cela arrivait, alors la reine Blanche se jetterait de suite sur lui, sûrement se préparait-elle depuis des années, alors elle avait bien une idée de la manière dont elle comptait le tuer.

- On y va.

Jeno clama ces mots désormais sans tremblement. Il déposa sa main sur celle de Jaemin et la serra aussi fort que celui-ci le faisait déjà, partageant un regard intense avec lui.

- Attend Jeno, tu ne peux pas y allez, tu es blessé, intervient Doyoung.

Son grand-frère avait raison, Jeno sentait que sa blessure n'était en rien minime et elle le faisait toujours autant souffrir. Pourtant c'était avec un détermination forte qu'il se décida à ne pas y faire attention, puisque l'issue de cette histoire était bien trop importante.

- Je vais bien. Je ne compte pas me battre de toute façon, juste tenter de retenir cette peste qui veut prendre la place de notre Renjun, clama-t-il.

Face à lui Jaemin semblait soudainement hésitant, sûrement également inquiet quant à son état. Mais il ne lui laissa pas l'occasion de faire la moindre remarque qu'il lui agrippa le bras et l'entraina à l'avant, droit direction le champ de bataille.

Le rosé ne fit pas de réclamation et le suivit docilement. Une conversation maintenant ne ferait que leur faire perdre un temps précieux, hors ils devaient à tout prix empêcher le Jabberwocky de se faire tuer maintenant.

Le monstre semblait de plus en plus neveux et il perdait de l'altitude. Bientôt ils se poserait sur le sol, et personne ne savait comment il allait agir une fois à proximité de tant de monde.
Peut-être causerait-il le plus gros massacre de tout les temps.

- Les gars ! Où est Renjun ?

Alors que Jaemin et Jeno venaient de s'immiscer parmi les combats qui venait de redémarrer, Sicheng apparut soudainement à leur côté. Il semblait avoir été transporté en l'air par Yuta, puisque ce dernier se tenait à ses côtés en flottant légèrement au-dessus du sol.

- Sûrement dans le château, on a envoyé Haechan le chercher.

- Il faut qu'il vienne immédiatement, si on veut lui permettre de trancher la tête du Jabberwocky. Pour le moment il survole et observe, mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne se décide à descendre, affirma le Lapin Blanc.

Il semblait vouloir parler avec une certaine maîtrise, mais les vibrations de stress qui se reflétaient dans sa voix ne trompaient pas.
La peur et la panique se développaient en lui, à une vitesse sûrement intense.

- Haechan est censé le ramener, on doit gagner du temps, clama Jaemin en zieutant mécaniquement le monstre.

Il tournoyait de plus en plus vite et ondulait étrangement. On pourrait penser qu'il gesticulait parce-que les balles le blessaient, mais elles ne semblaient pourtant pas très vorace et ne faisaient que rebomdir que sa peau.

- Le Jabberwocky ne tombera pas, il est trop puissant pour que les assauts des soldats Blanc l'égratigne. Sa peau est très solide, il faut en faire beaucoup pour lui prodiguer la moindre blessure... La première fois qu'on s'est battu contre lui nous n'avons même pas été capable de faire couler un seule petite goutte de sang.

Un voile de tristesse se posa sur le regard de Sicheng tandis qu'il prononçait ces mots, et un frisson commun attaqua le jeune couple en comprenant ce que ça sous-entendait.

- Comment quelqu'un pourrait-il lui couper la tête dans ce cas ? S'il est si puissant ? Demanda Jeno.

Le lapin Blanc ne lui répondit pas tout de suite, mais fit valser son regard vers le centre du champ de bataille, où se trouvait tout ses amis. Ces derniers, accompagné par les comtesses et l'As de Cœur, combattaient dignement les soldats Blanc afin de détruire la barrière qu'ils dressaient devant leur reine. Cette dernière se tenait debout, droite et planté comme un arbre, à fixer le Jabberwocky en souriant. Elle ne prêtait pas la moindre attention à ce qu'il se passait devant elle, comme si elle savait parfaitement que personne ne l'atteindrait, et attendait patiemment le moment où elle pourrait se jeter sur le monstre.

- Elle a une épée, forgé dans des éclats de diamant. Ce matériau est le plus solide et puissant qu'on puisse trouver au pays des Merveilles, avec ça aucun doute qu'elle pourra trancher la tête du dragon, lâcha Yuta.

Lui en l'occurrence s'exprimait avec un détachement évident, comme si la situation ne l'alarmait en aucun cas. Il se passionnait plus à passer ses doigts dans les cheveux de Sicheng tout en s'éclairant d'un petit sourire, comme si ce qu'il touchait était la chevelure la plus douce et soyeuse qui lui était donné d'effleurer.

Jaemin et Jeno échangèrent un nouveau regard, sans besoin du moindre mot pour communiquer. Ils savaient déjà ce qu'ils devraient faire désormais, et rien n'y personne ne pourrait leur en empêcher.

- Allons lui prendre cette épée, lâcha Jaemin.

- Tu m'ôtes les mots de la bouche, enchaîna Jeno.

Sur ces bonnes paroles, ils s'apprétèrent à reprendre leur course en direction de la reine Blanche, où déjà de nombreux de leurs camarades tentaient de se diriger. Mais, avant qu'ils n'aient pu faire le moindre pas, Jeno sentit son bras se faire retenir bien fermement. Il se retourna, et ne fut en rien surpris de se retrouver face à Doyoung.

- Tu es blessé, gravement blessé, il est hors de question que je te laisse allez te faire tuer, clama son aîné avec un regard sévère.

Jeno avait toujours eut pour habitude d'obéir au doigt et à l'œil à tout ce que son grand-frère lui disait, sans jamais rechigner, puisqu'il pensait le duc doté d'une telle vertu qu'il se trouverait bien mauvais d'allez contre lui. Mais, pour une fois, il ne comptait en rien lui laisser le dernier mot. Déjà puisqu'il le savait désormais moins bon et parfait qu'il le pensait, et également parce que l'idée de rester en retrait lui était insupportable.
Depuis toujours, il n'avait que trop laissé Jaemin se mettre devant lui, lui servir de barrage, le protéger. Il n'avait cessé de se cacher face au danger et laisser à son petit-ami la responsabilité de leur sort. Aujourd'hui c'était différent, parce-qu'il voulait à tout prix devenir une force pour Jaemin, et non plus un boulet à protéger. Et, de plus, maintenant il y avait une personne de plus qu'il devait sauver.

Hors de question que le rosé s'attire toute les clameurs en cas de réussite, lui aussi voulait contribuer à leur fin heureuse à trois.
Lui aussi il voulait participer à la victoire de Renjun.

- Je ne mourrais pas, mais je ne resterais pas non plus à ne rien faire. Hyung, tu ne pourras rien dire ou faire pour me convaincre de ne pas y allez.

Sans plus attendre, Jeno aggripa la main de Jaemin et l'entraîna vers le champ de bataille. Son petit-ami se mit rapidement à courir auprès de lui, et leurs doigts s'enlacèrent intensément.

- Je suis un peu d'accord avec Doyoung, mais je n'ai pas envie qu'on se dispute sur le fait que tu es trop gravement blessé pour être là. Sache juste que je vais faire ne sorte de t'épargner le plus de combat possible, lâcha le chasseur en tranchant net le visage d'un soldat Blanc à côté duquel ils passaient.

- Je sais, mais je ne compte pas non plus te laisser me pousser en arrière. C'est pas ton combat Jaemin, c'est le notre, répondit le violoniste en degainant rapidement son propre poignard et entaillant un ennemi qui les approchait de trop.

- "Notre combat"... J'aime cette expression. Notre combat en tant que beaux chevaliers servant de notre petit chaton.

Tout deux se jetèrent en même temps sur un soldat et le tuèrent en un coup, comme si cette action n'avait rien de plus impressionnant qu'une tâche quotidienne.
Ils continuaient de courir, de débarrasser leur chemin des ennemies, tout en gardant leurs regards rivés sur leur but.

Ils aillaient prendre l'épée, ils allaient la confier à Renjun, ils allaient lui permettre de rester.

Puis ensuite ils se construiraient un bonheur dans la paix, tout les trois.

- Je t'aime Jaemin.

- Moi aussi je t'aime Jeno.






























































En voyant Jaemin et Jeno avancer vers la bataille, puis Doyoung les suivre sans attendre, Mark n'avait pas hésité une seule seconde à faire demi-tour.
Il parti dans la direction inverse des autres, loin des cris, des combats, des amres et du sang.

Il venait de comprendre quelque-chose.

Quelque-chose de crucial.

Son regard passa un long instant sur le corps imposant du Jabberwocky, puis se reporta sur le château. Regarder le monstre trop longtemps lui donnait la nausée, et il préférait donc épargner cette vision à ses yeux.

Mark ne savait pas se battre, il n'avait jamais appris et se ferait tuer sans attendre s'il se jetait à corps perdu dans la bataille. Il aurait tout de même pu s'y rendre, sa présence aurait peut-être été utile, un tout petit peu du moins, mais il s'y refusa.
Pas parce-qu'il était un lâche, puisque la peur d'être blessé ou de souffrir ne trouvait pas présence en lui. Non, Mark refusait juste de mourir maintenant, et s'y rendre signifierait mourir en quelques minutes.

Il ne voulait pas mourir, pas maintenant qu'il s'était réconcilier avec Haechan, pas avant d'avoir pu revoir Renjun.

Pas maintenant qu'il avait compris une chose qui pouvait tout changer.

C'est cette pensée qui le poussait à courir en direction du château, il espérait pouvoir y trouver son ami sain et sauf.

"Alice doit mettre fin à tout ça"

C'est ce que Lucas avait dit, et aucune parole que prononçait Lucas n'était à lire avec une seule interprétation. Dodo ignorait toujours s'il analysait bien les paroles du Chapelier, mais cette phrase en particulier suscitait une certain frisson en lui.

"Alice doit mettre fin à tout ça"

Alice est la seule à pouvoir mettre fin à tout ça.

Alice doit tuer le monstre, elle doit monter sur le trône, elle doit mettre fin au Chao.

Alice, la vrai Alice.

Est-ce ce que Lucas voulait sous-entendre quelque-chose entre l'éclat de ses paroles ? Peut-être que oui, peut-être que non.
Mark n'en savait rien, il n'avait pas le temps de réfléchir, il ne voulait pas réfléchir.

Il devait rejoindre Haechan, rejoindre Renjun.

Rejoindre Alice.

Alice...

"- Ainsi notre Renjun à trouvé le Temps... À l'heure qu'il est, est-il au moins toujours Alice ? "


C'est ce qu'avait dit Haechan, après que le soldat nommé Sungchan leur avait résumé la situation.
Mark s'était tout de suite interrogé sur cette phrase, dont il ne comprenait pas bien le sens.

"- Co-comment ça ?"

"- Et bien, mon amour, moi je ne sais pas tout. Mais mon père, il m'a dit une fois que les gens devaient trouver un sens à leur présence, s'ils voulaient trouver leur place"

Mark ne savait pas quoi penser des paroles que Haechan lui avait soufflé quand ils étaient tout deux prisonniers, à vrai dire tant de chose lui avait été annoncé en même temps qu'il avait eut du mal à réfléchir.
Il avait apprit la légende, la malédiction de Chanyeol, le destin de celui qui lui couperait la tête, que le Temps était libéré, que Yerim était vivante, qu'une guerre allait bientôt éclater...
Il avait appris tant de chose qu'il n'avait pas été capable de réfléchir. Mais maintenant que toute les informations se mettaient en boucle dans sa tête, une drôle d'évidence se formait en lui.

Une évidence que la vision de Jaemin et Jeno, se jetant sans hésiter vers les combat, avait soudainement mit en lumière.
Ils étaient prêt à tout, prêt à mourir, tout ça pour un garçon qu'ils avaient rencontré il y a peu. Un garçon qui avait tant vécu à leur côté, un garçon qui ne les avait pas jugé, qui avait tenté de les comprendre, qui les avait guéri, qui les avait aimé.

Et qu'ils avaient aimé en retour.

Renjun trouvait une place avec eux.

Renjun n'était plus une "vrai" Alice.

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