Chapitre 51

Chenle et Jisung, Jisung et Chenle.

Bonnet blanc et Blanc bonnet.

ou encore, les Jumeaux.

Quel que soit l'appellation qu'on leur accordait, jamais l'un n'était dissocié de l'autre.

Comme s'ils étaient une seule et même personne, une seule et même entité, une seule et même âme.

Comme simplement deux faces d'un même miroir.

Indissociable, puisque jamais séparé.

Si on en voyait un, l'autre ne tardait jamais à pointer le bout de son nez.

Si l'un parlait, l'autre enchaînait rapidement sur ses paroles.

Si l'un entrait dans un jeu, l'autre l'y rejoignait sans attendre.

Si l'un riait, l'autre riait.

Si l'un pleurait, l'autre pleurait.

Jisung et Chenle, Chenle et Jisung.

Deux corps, et pourtant ils semblaient ne former qu'un.

N'était-ce pas ce qu'ils étaient en réalité ? Une seule et même personne ?

Pourtant ils ne se ressemblaient pas, pas le moins du monde.
Si ce n'est leurs cheveux blonds et leurs airs adorables, ils différaient grandement l'un de l'autre.

Chenle et Jisung, Jisung et Chenle.

Ils étaient une seule et même personne.

Parce-que c'est ainsi qu'ils avaient décidé de vivre.

Pour Jisung, il lui suffisait de regarder Chenle pour savoir qui il était, à quoi il ressemblait.

Pour Chenle, il lui suffisait de regarder Jisung pour savoir qui il était, à quoi il ressemblait.

Qui, un jour, leur avait dit qu'ils étaient jumeaux ? Qu'ils étaient identique ? Qu'ils étaient indissociables ?
Ça personne ne le savait, parce-que personne ne savait vraiment qui était le jumeaux.

Jisung et Chenle, Chenle et Jisung.

Ils étaient née de deux mères différentes.

Deux femmes qui s'aimaient, qui désiraient des enfants, mais qui ne pouvaient pas en avoir de leur chairs et leurs sang mêlés.

Deux femmes malheureuses, qui ne désiraient d'autres enfants sinon les leurs.
L'adoption était impensable, puisqu'elles ne souhaitaient la représentation de leur amour que par un bébé portant leurs gênes à toute deux.

"Oh je peux arranger cela, mais toute magie à un prix mesdemoiselles. Êtes-vous prête à le payer ? Ce prix ?"

Elles étaient prête, totalement et complètement prête. Les pouvoirs de la sorcière ne leurs faisaient pas le moins du monde peur, puisque leur désir de procréation était si grand.
Un enfant, elles voulaient un enfant qui soit le fruit de leur amour. Elles en voulaient un, pour qu'il perdure cette preuve qu'elles s'étaient un jour aimé.

"Un enfant ? Vous en aurez donc deux mes chères. Un chacune.
Chacun de ces deux enfants possédera les gênes de celle qui l'aura mise au monde, aucune magie n'est assez puissante pour donner la vie telle qu'on la trouve partout. Mais n'ayez crainte, chère demoiselles, bien qu'aucun de ces deux enfants ne soient la représentation même de votre amour, leur relation le sera. Aucun des deux ne sera un être complet, puisque engendré par une seule et même personne, alors ils auront sans cesse le besoin de se trouver en compagnie de l'autre. Ils ne seront complet qu'ensemble, ils ne formeront qu'une seule et même personne.
Mais, comme je vous l'ai si bien dit, toute magie à un prix. Et ce prix est lourd, très lourd."

"Nous ne pouvons pas avoir un seul et même enfant, mais simplement un chacune. Ce n'était pas complètement ce que nous désirions. N'est-ce pas déjà cela le prix ?" avait demandé l'aîné des deux femmes.

"Ah non, cela n'est pas le prix. Je vous l'ai dit, donner la vie n'est pas chose aisé, même par magie il est impossible de concevoir un être humain tel qu'on en voit partout. Deux moitiés d'un seul être, voilà tout ce que je puisse faire.
Mais le prix est tout autre.
Voyez-vous, mes très chères et belles demoiselles, ces deux enfants ne devrons, sous aucun prétexte, être séparé. S'ils le sont, alors petit à petit ils sombreront dans l'égarement. Ils rechercheront constamment la présence l'un de l'autre, quitte à ne plus rien sentir et voir autour d'eux et sombrer dans la folie. Et si, par le plus grand des malheurs, ils ne se retrouvent jamais, et bien chacun se laissera mourir."

Les deux femmes avaient accepté les termes de la sorcière, bien qu'auparavant grandement hésitante. Quel que soit la manière dont ces enfants naîtraient, il n'y avait à leur yeux pas de plus belle démonstration d'amour que cela. Elles se firent la promesse de leur apprendre, dès leur plus jeune âge, à être constamment ensemble, et les enlèveraient ainsi, dans l'amour le plus grand qu'ils se porteraient l'un à l'autre.

Chenle et Jisung, Jisung et Chenle.

Elles les nommèrent ainsi, et les élevèrent avec le plus grand des amours qu'on puisse donner à des enfants. Ils furent gâté, peut-être même trop, ne manquèrent jamais d'espace pour s'amuser au sein d'un immense manoir qui leur servait de maison.

Jisung et Chenle, Chenle et Jisung.

Ils grandirent ainsi, heureux, entouré de leurs mères et de leurs tantes, avec qui ils s'amusaient sans cesse.
Toujours collé l'un à l'autre, jouant ensemble, parlant ensemble, riant ensemble, pleurant ensemble.

Leurs âmes étaient les mêmes, leurs esprits identiques.

Seul leurs corps différaient, mais ça personne ne leur en fit la remarque.

Ils grandirent ainsi, heureux. Trouvèrent l'amitié avec un petit garçon bègue, un autre portant des attributs félin, un troisième au sourire caressant et un dernier au cheveux semblable à de la barbe à papa.

Ils vécurent heureux, dans le déni de leurs apparences, mais heureux tout de même.

Ils leurs suffisait d'être ensemble, pour être heureux.

Leurs mères étaient fier d'eux, et eux les aimaient toute deux sans distinction. Même après avoir quitté le nid familial, il y retournèrent de nombreuse fois, pour y jouer et passé du temps avec celles qui leur avaient offert la vie.

Chenle et Jisung, Jisung et Chenle.

Des enfants qu'on sur protégeait, des enfants qu'on aimait, des enfants que personne au monde n'osait effleurer.

Des enfants précieux, qu'on ne devait pas séparer, sous peine de provoquer leur mort.

Et, si cela arrivait, leurs mères ne tarderaient pas à retrouver les coupables, et à leur faire payer.

Jisung et Chenle, Chenle et Jisung.

Ils avaient besoin l'un de l'autre.

Tout le temps.

Constamment.

S'ils ne souhaitaient pas devenir fou.

Car aujourd'hui, la folie, c'est bien ce qui grognait violemment dans les entrailles de Jisung.

Le pauvre garçon marchait sans réellement réfléchir, le souffle court et le corps tanguant. Ses doigts glissaient contre les murs du château, de peur de tomber, de s'effondrer.

Où était Chenle ? Ça il n'en savait rien, il l'avait perdu.

Comment avaient-ils été séparé ? Ça il n'en savait rien, il était perdu.

Jisung s'était retrouvé dans les jardins, seul, et apeuré en entendant les sons assourdissant qui s'en échappaient. Il avait été attiré par sa curiosité, sans même prendre conscience, au départ, que Chenle n'était plus avec lui.
La bataille faisait rage, et le pauvre avait été tout effrayé.

Les bruits de lames, les cris de rage ou de douleur, les coups de feu... Tout ça il détestait, il détestait, il détestait.

Ça faisait peur, trop peur, lui il voulait juste Chenle, il voulait jouer avec Chenle.

Mais il était où ? Chenle ?

Son cerveau commençait à fondre, son esprit bafouillait et il n'était plus capable de réfléchir correctement.
Vide, il se sentait juste vide.

Complètement, vide.

Ses pas maladroit le menait au derrière du château, il espérait inconsciemment y entrer et retrouver son jumeaux à l'intérieur.
Il devait le trouver, vite, très vite, très très vite.

Son corps sombrait, petit à petit, dans ce sombre vide qui l'etouffait.

Pourquoi ne pouvait-il pas réfléchir sans la présence de Chenle, pourquoi se sentait-il si perdu, si triste, si vide.

Il devait le trouver, vite, très vite, très très vite.

Jisung marchait, du moins il tentait de marcher. Sa respiration sifflotait et lui irritait la gorge, comme si son organisme entier se fondait dans une crise d'angoisse intense.
Les cris de la bataille se faisaient plus éloigné, et il un minime soulagement s'immisça en lui. Il ne voulait plus allez là-bas, ça faisait trop peur, lui il voulait Chenle.

Juste, Chenle.

Alors qu'il arrivait presque à la porte arrière du château, sa route croisa soudainement celle d'une personne qu'il ne se serait pas attendu à voir ici.
Au départ il cru à un mirage causé par ses yeux fatigués et usagés, mais non, il y avait bien un homme face à lui. Un homme dont le regard était porté sur le ciel, les mains tremblantes et les pieds presque sautillant.

Il semblait étrange, à gesticuler ainsi comme s'il était mal à l'aise, mais Jisung n'y porta guère plus d'attention. Il approcha seulement, la curiosité me gagnant.

- Baekhyun-Hyung ? Qu'est-ce-que tu fais ici ?

Le pâtissier sursauta et effectua un geste vif, comme pour rapidement cacher quelque-chose dans son dos. Jisung n'eut pas le temps de voir de quoi il pouvait bien s'agir, mais ne chercha pas davantage à s'en informer.
Il était bien trop surpris de voir cet homme ici, et celui-lui lui offrait un sourire un peu crispé qui n'avait rien de naturel.

- OH Jisung ! Je ne pensais pas te croiser ici ah ah... Tu es tout seul ? Où est Chenle ? Vous êtes toujours fourré ensemble d'habitude !

Baekhyun parlait avec un étrange ton, comme s'il semblait à la fois empressé et tremblant. Ses lèvres ne décrispaient pas d'un grand sourire à la forme rectangulaire, formant ainsi un trait en apparence joyeux sur son visage. Mais au sein même de ses pupilles se reflétait une émotion toute autre que la joie, que Jisung n'arriva pas à bien identifier.
Une sensation de malaise se rependit à l'ensemble de son corps et il eut soudainement l'impression d'être nauséeux. Malheureusement, le jeune blondinet ne prit pas compte de ce message d'alerte que son cerveau lui envoyait, lui qui était déjà trop désorienté.

Il arrivait à discerner que quelque-chose clochait, mais ne parvenait pas à savoir quoi exactement. Son esprit semblait déconnecté, incapable de faire l'impasse sur le vide qu'il ressentait pour correctement réfléchir à la situation.

Baekhyun, cet homme qu'on voyait toujours muni d'une joie inouï, d'une gentillesse débordante et d'un brin de bienveillance exaltant. Il n'était pas dans son état ordinaire.
Le blanc des yeux injecté de sang, les orbres frémissantes, le sourire craquelé et un corps qui ne cessait de gesticuler. Il semblait comme un moteur en pleine surchauffe, sur le point d'exploser.

Jisung sentait tout ça, il voyait tout ça, ses membres tous ensemble réclamaient la fuite la plus imminente.
Mais il n'en fit rien, parce-qu'il ne parvenait pas à réfléchir et prendre conscience de ce qui se passait.

Quelque-chose clochait, il le savait, mais ne se l'admettait pas totalement.

- Hyung... Tout va bien ? Demanda-t-il en approchant avec hésitation.

Il remarqua tout de même que son interlocuteur deviait constamment le regard, pour ensuite le reposer sur lui. Baekhyun faisait cela depuis plusieurs secondes maintenant, il semblait scruter partiellement le ciel avec des yeux dilatés.

Trop dilatés pour que tout soit normal.

- Bien sur que je vais bien, mais revenons donc à toi. Qu'est-ce-que tu fais ici ?

Jisung avança encore, perdit son regard sur le sourire de Baekhyun et s'y attarda. Ce sourire sonnait franc, normal, adorable, alors il ne prit pas en compte tout le reste.
Il oublia l'air instable de son aîné, ses gesticulations, ses tremblements, son bras étrangement caché derrière son dos, et surtout ses yeux.

Des yeux vomissant divers éclats d'égarement et d'affolement.

- J'ai perdu Chenle, je pense qu'il doit se trouver dans le palais alors je comptais y entrer par la porte de derrière. Par devant c'est un carnage, un vrai carnage, tout le monde est armée et habillé de bouclier. Moi je n'aime pas ça alors... Alors je cherche Chenle.

Baekhyun perdit son sourire, l'espace d'une seule seconde, et une vision horrifié se dessina sur ses traits. Une alarme sonna dans l'esprit de Jisung à cet instant, comme si quelque-chose dans son cœur venait d'exploser et de sonner un signal de danger.
Mais le pâtissier se reprit rapidement, si rapidement qu'il cru avoir rêvé.

De nouveau Baekhyun afficha un air bienveillant, compatissant et légèrement inquiet. Il approcha le plus jeune et posa une main légèrement tremblante sur son épaule.

- Oh je comprend, tu dois te sentir perdu et... Seul... sans lui. Ne t'inquiète pas, je... Je vais t'aider à le retrouver.

L'alarme résonnait toujours en Jisung, de plus en plus fort, de plus en plus intensément.

Quelque-chose clochait, Baekhyun était... Étrange.

Comme s'il n'était pas lui-même.

Il souriant pourtant, posait un regard plein d'empathie sur lui, était tactile comme toujours, proposait gentiment son aide. Il semblait semblable à d'ordinaire, même ses gesticulations ne sonnaient pas bizarre étant donné qu'il était connu pour ne pas tenir en place.

Mais il y avait ses yeux, des yeux que Jisung voyait desormais si proche qu'il était dur de ne pas s'en rendre compte.

- Je... Je ne sais pas..., répondit-il en reculant presque.

Il avait peur, désormais incroyablement peur.

Pourquoi est-ce-que Baekhyun lui faisait si peur ? Alors qu'il trouvait sa présence confortable habituellement.

Mais quelque-chose clochait.

Quelque-chose ternissait les pupilles du pâtissier.

La folie...

Elle vaguait dans ses pupilles.

- Tu dois être perdu, toi et Chenle vous n'êtes jamais séparé. Je comprend tu sais, personne n'aime être séparé de... De sa moitié. Je vais t'aider, tu n'as pas à t'en faire Jisung, je... Tout va très bien se passer.

Pourquoi ses paroles sonnaient comme un mensonge ? Pourquoi semblaient-elles suante d'un message caché ?

"Tout va très bien se passer"

À qui est-ce-que Baekhyun disait cela ?

- Viens, allons le chercher... Il ne faut... Pas avoir peur.

Un sourire plus grand s'etira sur les lèvres du pâtissier, assortit à un regard désormais éclatant.
Il semblait incroyablement heureux, soudainement.

Follement heureux.

Et Jisung ne savait plus bien quoi penser, il était complètement perdu.

Vide, il se sentait vide.

Réfléchir lui semblait impossible, son cerveau ne souhaitait marcher qu'en adéquation avec celui de Chenle.

Alors il se laissa simplement entraîner par Baekhyun, sans réellement penser au lieu où son aîné le tirait.

Vers le champ de bataille, qu'il avait pourtant fui quelques minutes plus tôt.

Jisung ne réfléchissait plus, il ne pensait plus, il n'écoutait pas les signals d'alerte qui tambourinaient dans son corps.

Il voulait Chenle.

Juste Chenle.

- Moi je n'ai pas peur, Murmura Baekhyun, comme pour lui-même

Un hurlement bestial brassa l'air, plus proche, bien plus proche, bien trop proche.

Jisung ne sursauta pas, il n'y pensa pas.

Il voulait Chenle.

Juste Chenle.

- Jisung, j'espère que tu me pardonneras.... Que tu me comprendras...

Baekhyun souffla cela, si doucement qu'on ne l'entendit qu'à peine.

Jisung ne l'entendit pas, parce-qu'il n'entendait pas.

Il ne voulait plus rien entendre, plus rien penser.

Il était vide, juste vide.

Il voulait Chenle.

Il avait besoin de Chenle.

Juste, de Chenle.
















































~~°°~~
















































- Vous ne comptez tout de même pas rester ? C'est du suicide ! Affirma Renjun entre deux essoufflements.

Il ne courait pas vraiment, et pourtant la fatigue l'écrasait plus fort à chaque seconde. Le souffle trouvait une insuffisance alarmante, et il se maudissait d'être aussi épuisé alors que le moment demandait concentration et force. Son corps entier semblait réclamer une pause qu'il ne lui accordait pas, et le fait qu'il n'ait pas dormi depuis de trop nombreuses heures y était sûrement pour beaucoup.

Enfin, peut-être que si Chenle n'avait pas eut la brillante idée de se percher sur son dos, alors il serait moins fatigué. Mais ça c'était un détail.

- On ne partira pas ! Tout le monde est en danger, c'est encore mon royaume ! Clama Taeyong.

Ses paroles s'accompagnaient d'une autorité presque maternelle, comme s'il était en pleine dispute avec des enfants. Mais son visage boudeur contrastait étrangement avec le ton sévère de sa voix, lui retirant ainsi une bonne dose de prestance.

- Je suis d'accord avec Bébé-Junie, vous allez vous faire tuer tout les deux si vous vous entetez à rester. Le Jabberwocky deviendra fou en vous voyant et se jettera à votre attaque.

Haechan pointait un doigt accusateur vers Jaehyun et Taeyong en parlant, et désormais c'est lui qui semblait disputer de jeunes bambins.
Cette conversation tournait ainsi en rond depuis qu'ils avaient quitté la salle de trône, bien déterminé à sortir du palais pour confronter le Chao du dehors. Renjun et Haechan ne cessaient d'incendier le couple royale avec l'idée qu'ils devraient s'en allez, se mettre en sécurité bien loin du monstre et de la reine Blanche. Mais ni la reine, ni le roi, n'acceptaient cette proposition. Ils voulaient se retrouver sur le front, ne pas fuir alors que tout le monde se mettait en danger.
Renjun s'en frustrait, pour lui il était hors de question que Jaehyun et Taeyong se retrouvent au dehors avec eux. Si l'un des deux se retrouvait blessé, ou pire tué, il ne se le pardonnerait pas et ne pourrait plus jamais regarder Jaemin en face.

La bonne nouvelle était qu'aucun des deux ne semblaient contre l'idée d'une prochaine reine Verte, ils avaient même semblé timidement heureux quand on leur avait parlé de cela. Ils s'affirmaient prêt à aider Renjun dans son "Ascension", ce qui gênait un peu notre jeune héros.
Lui ne voulait toujours pas devenir cette reine Verte, mais il évitait bien soigneusement de le faire savoir haut et fort.

- Mais justement, ne pouvons-nous pas servir d'appat ? Si le Jabberwocky est occupé à nous attaquer il sera plus simple de le tuer, et ainsi il fera moins de mort, proposa Jaehyun.

- Exactement ! Ça me paraît une bonne idée, ajouta son mari.

Renjun secoua vivement la tête, manquant presque de percuter Chenle qui avait posé son menton sur son épaule. Cet enfant ne pesait pas le poids d'une plume d'ailleurs, il commençait à être vraiment gênant ainsi perché sur son dos. Mais il était trop occupé à se disputer avec la reine et le roi pour tenter de le faire descendre.
Connaissant le caractère de ce jeune diablotin au visage d'ange, il faudrait se battre des heures pour allez contre sa volonté.

- C'est hors de question ! Jaemin va faire une attaque s'il vous voit jouer avec la mort ainsi, cet idiot sera capable de se jeter devant vous et de se faire tuer !

Taeyong fronça les sourcils en affichant un air plus boudeur encore. Il ne semblait pas savoir quoi répliquer, ce qui prouvait que cette hypothèse était plus que probable. Jaemin ne supporterait pas de voir les membres de sa famille directement confronté au danger, c'était sans aucune hésitation qu'il se sacrifierait pour les sauver.

Mais Renjun ne profita pas complètement de cette petite victoire dans le débat, puisqu'il remarqua une lueur étrange sur le visage de Jaehyun.

À l'évocation du nom "Jaemin", l'expression du roi c'était faite curieuse, pleine d'incompréhension et perdu. Il avait semblé réfléchir, comme s'il se demandait où est-ce-qu'il avait déjà pu entendre ce prénom. Cette réaction était normal en soit, puisqu'il ignorait qu'il s'agissait de son petit frère. Mais la suite était plus étrange puisque, soudainement, les traits de son visage s'étaient détendu et avait repris leur expression d'avant, comme si jamais il n'avait été plongé dans une incompréhension et une réflexion profonde.
Comme si, en a peine une seconde, il avait complètement oublié l'évocation de Jaemin et le fait qu'il ignorait qui était cette personne.

Renjun pensa comprendre une chose qui provoqua un frisson d'horreur en lui.

Une chose qui chamboulait soudainement beaucoup de ses pensées, et dont il espérait fortement se tromper.

- Excusez-moi, Jaehyun, vous... Vous vous souvenez de ce que je viens de dire ?

Le roi lui lança un regard étonné, un sourcil relevé et les traits chargé d'une étrange lueur vaporeuse. Il semblait à la fois fixer Renjun comme s'il était un drôle de gamin qui parlait bizarrement, et en même temps une personne qui l'intriguait fortement.

- Bien sur, tu as dit "C'est hors de question", répondit-il avec un adorable petit sourire en coin.

Le frisson se rependit de nouveau sur la peau de Renjun.

- Oui, et après ça ?

- Après ça ? Mais... Excuse-moi mais tu n'as rien dit après ça, si ?

Renjun se stoppa subitement, manquant de se prendre Sungchan qui marchait juste derrière lui. Tout le monde s'arrêta également, Jaehyun le regardant toujours avec curiosité tandis que les autres posaient des yeux désolé sur lui.
Ils savaient tous ce qu'il venait de comprendre.

- Mais alors... Il ne l'a pas juste oublié, il ne peux pas se souvenir de lui et l'oublie... Constamment ? Demanda-t-il en se tournant vers Haechan.

Il avait espérer que son ami révoque ses paroles, lui rigole au nez en affirmant que tout ça c'était du délire et que Jaehyun n'oubliait pas constamment l'existence de Jaemin. Mais au lieu de cela le chat lui présenta un air attristé, démontrant que cette situation le touchait aussi énormément.

- Le sort a effacé Jaemin de son esprit, totalement et définitivement. Même si on lui racontait tout, qu'on lui pensentait Jaemin et qu'on le poussait à apprendre à le connaître de nouveau, ça ne servirait à rien... C'est ça le but de la potion, Jaemin est constamment effacé de l'esprit de Jaehyun et c'est ça qui fait... Toute la tragédie, Expliqua Taeyong avec une voix un peu tremblante.

Ce dernier se colla plus proche à son mari, tout ne lui caressant tendrement les cheveux. Le pauvre ne semblait pas capter ce qu'il se passait, ses yeux passait de l'incompréhension au vide toute les secondes, et il gardait un petit sourire bêta au coin des lèvres, comme si tout ça lui passait bien au-dessus.
Renjun fourra sa main dans la poche de son pantalon, et ses doigts effleurèrent la potion qui s'y trouvait.

- C'est triste...bien triste... Deux âmes séparé... Jaehyun n'est plus que l'ombre de lui-même, il y a un trou dans son cœur, un grand trou... Avec Jaemin c'est toute une partie de lui qui a été effacé... Une partie qu'il ne peut pas retrouver...une partie qui fait qu'il n'est pas... Complet, murmura Chenle, au plus prêt de son oreille.

Renjun sentit un frémissement sur sa peau et toute ses nouvelles réflexions furent balayé en une fraction de seconde. Soudainement son cœur tambourina plus fort qu'à l'accoutumé, et cela n'était dû qu'à l'étrange ton employé par le plus jeune.
Chenle avait parlé en tremblant, dans un souffle presque erratique et un rythme se plaçant sans cesse entre la vitesse et la lenteur. Comme s'il était mal au point, très mal au point.

Doucement, il tourna le regard vers le blondinet toujours perché sur son dos et dont le menton se reposait sur son épaule. Il sentit une remonté de panique en constatant les yeux trempé de larme que Chenle lui présentait, mais également brillant d'une inquiétante lueur de folie.

- Chenle, qu'est-ce-que tu...

- Où est Jisung... J'ai besoin de Jisung... Rendez-moi Jisung... Jisung...Jisung... Jisung...

Il répéta le prénom de son "frère jumeaux" encore plusieurs fois, dans des murmures de plus en plus bas et presque macabre.

- Merde... Depuis combien de temps ils sont séparé ? Demanda vivement Haechan en posant une main sur le front de Chenle, comme pour mesurer sa température.

- Trop longtemps visiblement. Oublions le reste pour le moment, notre priorité est de trouver Jisung.

Tout le monde hocha la tête aux paroles de Taeyong, excepté Renjun qui ne comprenait pas bien ce qu'il se passait. Il se laissa pourtant entraîner par Haechan qui le tira par le bras, le poussant à augmenter la cadence de marche.

- Qu'est-ce-qu'il se passe ? Parvient-il à demander.

Il manqua de trébucher plusieurs fois, mais se maintenait en équilibre du mieux qu'il pouvait. Le plus jeune commençait à l'alourdir de trop, mais la situation semblait trop grave pour qu'il le fasse remarquer.

- Ils ne doivent pas être séparé, jamais. S'ils le sont trop longtemps, il ne vaut mieux pas être là pour voir les conséquences ! Lui répondit Haechan.

- Les jumeaux ? Quelles conséquences ?

La main du chat se resserra sur son bras et il sentait le souffle erratique de Chenle dans son oreille. Tout cela ne faisait qu'augmenter son anxiété, qui était bien trop mise à l'épreuve depuis quelques-temps.

- Disons que Chenle pourrait devenir assez fou pour tous nous tuer... Puis, s'il ne trouve pas Jisung, il se suicidera.

- Hein ? Mais... Pour...

Les mots de Renjun se perdirent dans une exclamation surprise alors que, une fois de plus, tout leur petit groupe s'arrêta vivement dans sa course. Jaehyun fut le premier à se stopper, et Taeyong se cogna violemment le nez contre son épaule. Renjun manqua encore de tomber mais Haechan le rattrapa in-extrémiste, tandis que Sungchan maintenait Chenle droit sur son dos.
Face à eux, ayant soudainement débouché à une intersection, venaient de surgir deux silhouettes que tous connaissait très bien.

- Il manquait plus que ça, marmona Haechan.

Visiblement il ne semblait pas heureux de constater les présences de Joy et Yerim face à eux, toute deux essoufflé et les yeux exorbité par la surprise. D'ailleurs le chat ne fut pas le seul à afficher un air mauvais en les voyant, puisque Taeyong ne perdit pas de temps pour tirer Jaehyun derrière lui et offrir un regard des plus sombres et haineux aux nouvelles venus.
Renjun, quant à lui, ne remarqua que les deux grosses tâches rouges qui enduisaient les habits de Joy, une au niveau de l'épaule et l'autre sur sa cuisse. Elle se tenait debout, parfaitement droite, mais le sang était trop dégoulinant pour que ça ne soit pas grave.

- Yerim...

Ce fut Jaehyun qui prononça le nom de la dernière Alice, dans un souffle qui ne fut perceptible que grâce au silence soudainement imposé. Ses paupières s'ouvraient si grande qu'elles semblaient sur le point de se déchirer, et ses lèvres ne cessaient de s'ouvrir et se refermer dans un tremblement incessant. Il semblait presque avoir la vision d'un fantôme face à lui, ce qui en soit n'était pas bien étonnant.

- Taeyong tu... Tu m'avais dit qu'elle... Qu'elle était morte, continua-t-il après quelques secondes à fixer Yerim de haut en bas.

Celle-ci ne faisait pas un seule geste, elle paraissait à la fois horrifié, heureuse, triste et effrayé, un mélange qui se reflétait sur son visage de manière étrange, par des plis de décomposition plutôt nombreux. Ses pieds semblaient vouloir reculer, mais la main qu'elle accrochait à celle de Joy l'en empêchait.

- C'est ce que je croyais... Doyoung m'avait dit qu'elle... N'avait pas survécu, répondit la reine.

Taeyong paraissait tout aussi surpris que son mari, mais les lueurs de haine et de peur surplombaient ce sentiment. Lui il reculait, et entraînait Jaehyun à reculer avec lui.

- Désolé d'interrompre vos charmantes retrouvailles, mais on a autre chose à faire pour le moment. Restez à discuter si vous le voulez, nous on doit allez retrouver Jisung, s'exclama soudainement Haechan.

Ce dernier tira de nouveau sur le bras de Renjun, le poussant à reprendre la marche.
Les nouvelles venus posèrent des yeux étonnés sur yeux, puis soudainement Joy afficha un air horrifié.

- Par une marre de sang, pourquoi Chenle est seul avec vous ? Qui les a séparé ? Ils ne doivent jamais être...

La duchesse perdit ses paroles dans un "Aïe" étranglé. Elle avait tenté d'avancer vers eux, mais sa jambes blessé semblait ne plus vouloir porter le poids de son corps. Le sol l'accueilli bien vite alors qu'elle jurait face au sang qui s'écoulait, comme pour le maudire le trou qui perçait sa peau.

- Fais attention ! Tu ne dois pas forcer sur ta blessure, lui ordonna Yerim en se penchant vers elle.

- On s'en fiche de ça, où est Jisung ? Vous devez à tout prix les réunir, vous vous rendez compte de ce qui arrivera s'ils ne se retrouvent pas ?

- Bien sûr qu'on le sait, c'est pourquoi on doit vite sortir d'ici. Par les moustaches d'un chat, vous apparaissez vraiment au mauvais moment vous deux, siffla Haechan en dévisageant mauvaisement les deux jeunes femmes.

Il passa ensuite son regard sur Jaehyun et Taeyong, toujours collé l'un à l'autre. Ils avaient arrêté de reculer et observaient la scène avec frayeur pour l'un, et toujours beaucoup de haine pour le second. Ensuite il posa ses yeux sur Sungchan, debout et droit comme un piquet juste à côté. Il semblait attendre des ordres, et en même temps paraissait totalement perdu.
Haechan fini par déposer les doigts sur sa tempes et se la masser, comme pour mieux réfléchir. Renjun le fixait simplement, attendant que son ami prenne les décisions de ce qu'ils allaient faire.

Dans un sens il trouva cela amusant, de se rendre compte qu'il portait désormais une totale confiance à Haechan et se sentait prêt à faire tout ce que celui-ci lui dirait.

- Sungchan, mène la reine et le roi au-delà du château, en passant par derrière. Ils doivent partir, loin et au plus vite. Et ne pensez pas à répliquer, le temps n'est pas aux gamineries quand des vies sont en jeu. Vous ne ferez que rendre le Jabberwocky fou avec votre présence, et le tuer n'en sera que plus dur, clama soudainement Haechan.

Il posa un regard sévère sur Jaehyun et Taeyong, si ce n'est même imposant et effrayant. Renjun se sentit lui-même frissonner en voyant l'expression sérieuse et déterminé du garçon, il ne l'avait jamais vu ainsi, dénué de la moindre once d'amusement ou de moquerie sur le visage.
Ni la reine, ni le roi ne trouvèrent à redire et, même s'ils le voulaient, les yeux du chat pesaient trop lourdement sur eux pour qu'ils trouvent la force de parler.

- Yerim, si tu veux leur dire quelques-chose c'est maintenant. On ne sait pas ce qui va se passer ensuite, tu n'auras peut-être plus jamais l'occasion de le faire.

Ce fut au tour de la jeune fille de se trouver fusiller par les pupilles félines et effrayantes. Elle deglutit, sûrement prise d'un mélange d'angoisse et de réflexion. Puis, doucement, se leva et se trouna vers le couple royale.
Taeyong l'a fixa avec un air féroce et Jaehyun, maintenant que la surprise était passé, paraissait ému de la voir, bien qu'il demeurait silencieux.

- Je... Jaehyun, tu...

Elle se coupa, ferma un instant les yeux et souffla. Ce qu'elle s'apprêtait à dire semblait difficile pour elle et ça se comprenait. Renjun souhaitait l'encourager, mais ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait dire ou faire pour l'aider.
Il l'a fixait seulement et, heureusement, elle sembla se reprendre rapidement et déballa tout d'une traite.

- Je suis désolé... Sincèrement désolé. Tu... Tu ne pourras jamais savoir à quel point j'ai été horrible mais... Mais pardonne-moi. Tu étais mon ami le plus précieux ici et... J'ai pensé agir pour ton bonheur... Je ne pouvais pas prévoir ce qu'il s'est passé... Je voulais te sauver... Je pensais te sauver en... Te poussant à fuir cet endroit qui te rendais si malheureux...

Elle s'avança légèrement en parlant, l'épiderme intégralement remplie de frisson. Sûrement avait-elle entièrement préparé son discours, mais l'angoisse du moment la poussait à s'emmêler les pinceau et servir une tirade tremblante et annonceuse de sanglot. Joy s'était levé derrière elle et posa une mains sur son épaule comme marqué de soutien.
En face Jaehyun n'avait pas fait le moindre geste, mais des larmes se versaient librement sur l'étendu de ses joues. Taeyong se tenait toujours devant lui, comme formant un barrage.

- Je pensais que tu serais plus heureux ainsi, en oubliant... Ton mari. Pour dire vrai... Je ne sais même plus quoi penser, je ne sais pas si tu es vraiment heureux avec lui et je ne sais pas... S'il t'aime autant que toi tu l'aimes. Mais je n'aurais pas dû essayer de choisir pour toi... Tu ne le sais pas, mais à cause de moi tu as oublié une chose très importante, plus importante encore que ne l'es Taeyong... Tu es détruit par ma faute mais... Tu ne pourra jamais savoir à quel point... Pardonne-moi Jaehyun, tout ce que j'ai fais je l'ai fais parce-que je t'aimais... énormément...

Elle arrêta d'avancer après la fin de sa tirade, ses yeux ne quittant pas ceux complètement trempé du roi. Ce dernier la fixa un instant, sans expression claire, puis afficha soudainement un maigre sourire bordé de perle salé.

- Je ne comprend pas tout Yerim, mais je te pardonne... Quoi que tu ais fait, tu es pardonné.

Elle lui sourit en retour, un sourire triste et presque amer.

- Je savais que tu dirais ça... Même si tu savais tout, tu aurais dit ça... Pourquoi faut-il que tu sois si gentil ? Je ne m'en veux que davantage.

Sa dernière phrase se prononça dans un souffle quasi égaré, avant qu'elle ne vienne poser son regard sur Taeyong. Toute l'ombre d'un sourire s'effaça désormais, prouvant ainsi les sentiments toujours mitigé qu'elle portait à la reine.
Renjun s'en inquièta un peu, si les deux venaient à se disputer ça ne ferait que perdre du temps qu'il n'avait déjà pas. Il sentait que Chenle devenait de plus en plus tremblant sur son dos, ce qui n'annonçait rien de bon.

- J'imagine que tu n'as pas l'intention de t'excuser auprès de moi ? Clama Taeyong avec un sourire amer.

- Je devrais, Jaemin m'a dit de le faire. Mais ça ne sonnerait pas sincère, parce-que je ne sais toujours pas quoi penser de toi. Alors je vais juste te demander de prendre soin de Jaehyun. J'ai l'impression que tu ne te rend pas compte de la chance que tu as de l'avoir... Personne au monde ne sera jamais autant aimé que toi, parce-qu'il t'aime à un point que je ne peux même pas décrire.

Yerim parla en relevant le menton, comme en signe de défie. Mais la reine n'en fit rien, cessant même de trembler et affichant à air soudainement neutre.

- Bien, dans ce cas bonne chance.

Taeyong n'ajouta rien de plus, il détourna simplement le regard et fit comme si la jeune fille n'existait désormais plus. Il posa ses yeux sur Haechan et Renjun, avec une expression légèrement adouci.

- Ne mourrez pas, surtout toi Huang Renjun. Si tu es réellement le nouveau copain de Jaemin alors ta vie est précieuse, j'espère sincèrement que tu deviendras la reine Verte.

Sur ces mots, il se détourna et attrapa la main de Jaehyun dans la sienne, sûrement déjà prêt à s'en allez et suivre les ordres donné par Haechan. Sungchan s'apprêtait d'ailleurs à les suivre, puisqu'ils se tenaient plus droit encore qu'à l'accoutumé.

- Nous n'avons pas le temps de nous faire de long et beaux au-revoir, mais de toute façon aucun de nous ne mourra. Faites attention à vous, je vous aime... et c'est pas une blague, lâcha Haechan en offrant un grand sourire au couple royale.

Ces paroles ainsi que son sourires semblèrent positivement résonner sur les visage de Taeyong et Jaehyun, puisqu'ils rendirent une expression complice avant de s'éloigner dans l'autre sens. La relation qu'ils partageaient avec le chat était étrange, sûrement incompressible pour beaucoup, mais eux seul savait à quel point ce que Haechan venait de dire était précieux.

Renjun les regarda partir, le cœur lourd et des pensées hurlantes dans son crâne. Les tremblement de Chenle s'accentuait, mais il ne savait plus bien si c'était réellement le jeune blondinet qui tremblait ou lui-même.

Diverses options se bousculaient dans son crâne, et il n'arrêtait pas de se dire que le moment était cruciale pour l'ébauche de plan qu'il avait forgé.
Il avait prit une décision, et il avait choisi de s'y tenir coûte que coûte. Mais, pour se l'avouer franchement, il aurait bien voulu pouvoir se cacher au font d'un trou pour ne pas réellement avoir à le mettre en œuvre.

- Bien, maintenant ne perdons plus de temps, on doit sortir au plus vite d'ici. Joy, tu peux courir ? Demanda Haechan.

- Bien sur ! Ces blessures c'est rien pour moi !

- Parfait.

Renjun ne les écoutait plus vraiment, ses oreilles semblaient bourdonner face au boucan de son cerveau. Ses doigts tremblaient, en particulier celui qui effleurait le flacon dans sa moche, alors qu'il regardait les silhouettes du roi et de la reine qui s'éloignaient.

Tout s'emmelait dans son esprit, tout, et il se sentait de plus en plus nauséeux.

- Je veux Jisung... J'ai besoin de Jisung... Juste... De jisung... Renjun-Hyung... Ça fait mal... J'ai besoin de lui... J'ai trop mal sans lui..., murmura Chenle, si bas qu'il fut le seul à l'entendre.

"Moi aussi j'ai mal"

Renjun aurait voulu dire cela, mais il resta silencieux. Ses yeux se fermèrent, puis s'ouvrirent, et il laissa une seule et unique larme salir sa joue.

Il ne pouvait pas renoncer maintenant, il ne pouvait pas être si lâche.

- Je me sens vide... Le vide tue... Je ne veux plus être vide... Rendez-moi Jisung... Je veux Jisung... J'ai besoin de Jisung...

La voix de Chenle résonna en lui, encore et encore.

Il laissa la larme couler.

Souffla fort.

- Je sais... Personne ne devrait se sentir vide, murmura-t-il à son tour.

Ils avaient tous un rôle dans cette histoire, dans cette guerre. Chacun un combat, un avenir, une histoire, un destin.
Lui n'y échappait pas, bien qu'il ne soit pas personnage de ce monde.

"Et qu'Alice mette fin à tout ça"

Son rôle à lui, n'était que de mettre fin, une bonne fois pour toute, aux folies et aux problèmes de ce pays.

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