Chapitre 47
Taeyong ne s'était jamais considéré comme une personne chanceuse, bien au contraire. Sa vie n'avait longtemps été qu'un profond gouffre de tristesse, de solitude et de douleur.
Beaucoup penserait qu'il fut été comblé de bonheur, puisque ayant grandi dans la royauté, au sein d'un palais grandiose et noyé de richesse. Dès sa naissance il était destiné à devenir quelqu'un d'important, de respecté, d'adulé et de craint. Reine de Cœur il serait, succédant à sa mère qui fut été la reine la plus respecté et cruelle que ce pays n'ait jamais connu.
Son destin était tout tracé, il épouserait un noble et suivra les pas de sa mère à la vieillesse de celle-ci, sous ses ordres discrets évidemment.
"Pourquoi cet enfant est si laid ?"
Taeyong avait tout pour être heureux, pour être comblé, pour être le personnage le plus souriant du pays.
Il avait grandi au sein du plus beau des palais, pouvait posséder tout ce qu'il souhaitait, que demander de mieux ?
"Tu marches à peine droit, Regardes-toi enfin, un vrai boulet"
Taeyong avair grandi dans les paillettes et l'or, entouré d'objet d'une valeur inestimable, de la perfection de chaque petit détail décoratif, de la perfection de chaque habit, maquillage, coiffure...
"Cesse donc de manger, tu es déjà si gros !"
Le palais de Cœur étaient le symbole de la perfection et de l'immaculé. Aucune tâche n'était permise, pas la moindre.
Tout devait être parfait, de la plus petite vice à la peinture des tableaux, des carreaux aux plafonds, de la moindre petite pouce d'herbe aux roses qu'on faisait pousser par millier.
"Ne Peux-tu pas être plus intelligent ? Tu es incapable de tenir une conversation !"
Aucun écart n'était permis, pas même la moindre poussière ou le moindre aspect fané.
"Personne ne voudra jamais épouser un idiot tel que toi !"
De la perfection, encore et toujours de la perfection.
"Tiens-toi droit !"
Parfait, parfait, toujours, parfait.
"Habilles-toi mieux que ça !"
Les fleurs difformes étaient arraché, la poussière traqué, les taches éliminé.
"Fais quelque-chose de tes cheveux ! Ils sont horrible"
Tout devait être parfait.
"Pourquoi ne peux-tu pas être comme les autres enfants ?"
Aucune erreur n'était admise.
"Pourquoi es-tu si lent comparé aux autres ?"
Taeyong devait être parfait.
"Si tu n'étais pas mon unique descendant, je te ferais couper la tête"
Taeyong n'avait jamais réussi à être parfait.
Durant longtemps il avait tenté de se conformer aux exigences de sa mère, de se tordre pour lui faire plaisir, pour parvenir à devenir le fils qu'elle voulait qu'il soit. Il pensait que c'était ça qui le rendrait heureux, que son malheur venir de son incompétence.
Il n'arrivait pas à être parfait, et ça le tuait.
elle le tuait.
"Pourquoi faut-il que tu sois si décevant Taeyong ?"
Jamais il ne parvenait à la satisfaire, jamais il n'atteignait le niveau de perfection qu'elle lui imposait.
Il en était incapable.
Il était seul, triste, nul, stupide, moche, gros, malheureux...
Qu'est-ce-qui clochait chez lui ?
Taeyong était une fleur tâché, incapable d'être aussi blanc et immaculé que toute les autres.
"Les fleurs parfaite ne sont pas belle Taeyong, elles sont ennuyeuse. Toi tu es une fleur unique, c'est ça qui te rend si beau"
Taeyong était beau, il était intelligent, interressant, précieux, parfait.
Taeyong était parfait, il l'était dans les yeux de Jaehyun.
Simplement dans ces yeux à lui.
Et il était heureux, quand il se voyait dans les pupilles de ce garçon.
Le bonheur ne venait pas de cette perfection imposé, il ne venait pas de cette royauté ou de cette richesse qui était la sienne. Le bonheur, il le trouvait auprès de Jaehyun, la seule et unique personne qui n'attendait rien de lui, qui le prenait tel qu'il était.
Tout était tellement plus simple à ses côtés, les masques pouvaient tomber, il n'avait pas à surveiller le moindre de ses faits et gestes.
Jaehyun l'aimait tel qu'il était.
"Qu'est-ce-qui cloche chez moi ?"
Cette question, il se l'était posé durant 10 année, encore et encore.
Sa mère était morte depuis longtemps, et pourtant elle revenait sans cesse le hanter.
"Personne ne t'aimera jamais, tu es si laid, si stupide, si maladroit, si..."
Jaehyun l'aimait tel qu'il était, il l'avait aimé tel qu'il était.
Du moins c'est ce qu'il disait, alors Pourquoi au final il s'était penché vers un autre que lui ? Qu'avait-il fait de mal ? Était-il trop moche ? Trop gros ? Trop stupide ? Il devait l'avoir dégouté, il n'y avait pas d'autre explication.
Toute ces réflexions avaient torturé le cerveau de Taeyong durant 10 longues années, alors qu'il se noyait dans la folie.
Qu'est ce qui clochait chez lui ?
"Mais parce-que je t'aime"
Jaehyun l'aimait, Jaehyun l'aimait.
Il l'aimait, il l'aimait, il l'aimait.
Il avait besoin de s'en persuader, de se le répéter.
Parce qu'il en doutait encore, il doutait tout le temps.
Son comportement était malsain, ses pensées étaient malsaines, ses actions étaient malsaines. Il le savait, il se sentait pourrir de l'intérieur.
Le palais le tuait, il le tuait à petit feu.
Cette présence fantôme, celle de sa défunte mère, elle le tuait.
Il se tuait, il tuait Jaehyun.
Il les tuait sans cesse.
Voila la raison pour laquelle il devait fuir ces murs étouffant, ce plafond hurlant de vieilles reproches et ce sol souillé de son sang.
Taeyong n'était pas parfait, mais il ne souhaitait plus l'être.
Il voulait juste se voir heureux dans les yeux de Jaehyun, et l'observer, des heures et des heures.
Taeyong ne sera jamais parfait, mais Jaehyun, lui, il l'était.
Dans les yeux de Taeyong, Jaehyun était la perfection incarné.
Pas celle de sa mère, strictement immaculé, mais une perfection plus belle et réconfortante.
Un perfection d'innocence et de douceur, celle dont il avait toujours eut besoin.
Parce que dans son monde si froid et solitaire, Taeyong n'avait trouvé le bonheur que dans le sourire de celui qu'il aimait.
- Je l'aime, je l'aime tellement... Par une carte abîmé... Je l'aime tellement...
Posté dans un coin de la grande salle de trône, assit derrière le trône lui-même, il observait distraitement un tableau accroché face à lui sur le mur.
Depuis sa cachette, Taeyong avait une vu parfaite sur le portrait de lui et son mari affiché à plusieurs mètres du sol, juste derrière le trône, au dessus de sa tête.
Lui et Jaehyun, beau, amoureux.
Ensemble ils étaient aussi imparfait que deux fleurs blanche tâché de rouge.
Ensemble ils étaient parfait.
~~°°~~
Jeno n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait, ni de comment il était parvenu jusqu'ici. Il ne savait pas non plus où étaient tout les autres, si même ils s'en sortaient indemne ou vivant.
Tout ce qu'il savait était que lui n'était plus poursuivi, qu'il était seul, et qu'il avait incroyablement mal au niveau de la hanche.
Une main pressé contre une parois froide, la seconde sur sa peau déchiré et poisseuse de sang, il avançait en priant pour que ses camarades soient devant. Il avait peu d'espoir, très peu d'espoir même, puisque quand sa main s'était défaite de celle de Jaemin il aurait parié que celui-ci se trouvait derrière lui. Seulement Renjun avait couru en avant, comme il le lui avait hurlé, alors peut-être que celui-ci se trouvait au bout de ce couloir sombre.
Et plus les prière s'enchainaient dans son esprit, plus il se sentait essoufflé et désespéré. Devrait-il faire demi-tour ? Emprunter un autre chemin ? Il ne connaissait pas ces souterrains, il allait forcément se perdre s'il tentait de chercher quelqu'un.
Jaemin n'était pas mort, ça Jeno le savait, parce que son petit-ami n'était pas le genre de type qu'on tue aussi facilement. Renjun aussi était vivant, puisqu'il l'avait poussé à courir devant eux. Joy et Yerim aussi devaient être en vie.
Tout le monde allait bien, ça il s'en persuadait au mieux.
Tout le monde allait bien.
Tout le monde sauf lui.
La douleur se faisait plus intense, et il sentait un liquide chaud qui glissait toujours vivement entre ses doigts. Dans le noir il n'avait pas pu inspecter l'étendu de sa blessure, elle ne lui semblait pas mortelle, mais plutôt profonde. S'il ne se faisait pas soigner vite ça pourrait être dangereux, voir fatal.
Mais il était seul, perdu, et ignorait parfaitement où menait le couloir de pierre que sa main effleurait depuis de nombreuses minutes.
Jaemin avait affirmé que ce souterrain menait à trois endroits différent, la salle de trône, les jardins ou les cachots. Lequel de ces lieux étaient le plus sur ? Le mieux adapté pour qu'il puisse analyser sa blessure ? Ça il l'ignorait.
La douleur se faisait plus forte, son souffle moins satisfaisant et il sentait sa tête comme remplie de poids. Ce n'était pas le moment de faire un malaise, clairement pas.
Pourquoi avait-il fallu que des soldats se trouvent dans les souterrains en même temps qu'eux ? Faisaient-ils régulièrement des rondes ou savaient-ils que du monde passeraient par là ? Il n'était pas à même d'y réfléchir, il avait mal, bien trop mal.
Un malaise sonnait à l'orée de son corps, mais il refusait de le laisser entrer.
Le moment était bien trop critique pour qu'il meurt ainsi, en se vidant de son sang dans l'inconscience.
- Putain les gars... S'il vous plaît ne mourrez pas...
Parler tout seul lui permettait en partie de rester éveiller, mais pour combien de temps encore ?
Il espérait suffisamment pour arriver au trou de lumière qu'il voyait au loin face à lui.
De la lumière, une toute petite lumière au milieu d'un mur de pierre. Où menait ce tunnel ? Il avait la désagréable impression qu'il le guidait tout droit aux cachots. Très bien, il allait mourir dans les cachots, quelle bonne perspective.
Ses pas se faisaient lent, mais jamais stoppé. Il avançait, la douleur qui bourdonnait ne parvenait pas à le pousser au repos. Il devait avancer, il n'avait pas le droit de mourir.
Ce n'était pas le moment, ni l'endroit.
À force de marcher, il parvient plus ou moins rapidement à ce trou de lumière qu'il entrevoyait, et constata rapidement qu'il s'agissait d'un mur de petites pierres entassé les unes sur les autres. Cette petite étincelle était bien minime, ce qui confirmait l'idée qu'il était sûrement arrivé aux cachots.
Aucune trace de Renjun, il n'avait sûrement pas emprunté le même chemin.
La mort dans l'âme et la colère striant ses traits, il prit la décision de briser ce mur de pierre pour sortir de cet enfer sombre. De toute manière il ne gagnerait rien à rester dans ce souterrain dont il ne connaissait pas les passages, dehors il aurait bien plus de chance de retrouver les autres.
Si ils s'en étaient sorti eux-aussi.
Aidé de son coude, il frappa plusieurs coups contre la parois rocheuse, s'égratignant sévèrement au passage. Heureusement ses assauts n'étaient pas inutile, puisque les pierres se délogèrent une à une. Bientôt il pu passer un bras, puis une épaule et, à force d'effort sanglant, un passage suffisamment grand pour sa personne se forma.
À peine sorti du souterrain qu'il s'effondra à genou, le souffle court et une douleur plus grande encore le recouvrant. Il penait un peu à garder les yeux ouvert et l'esprit lucide, mais força quand même son menton à se redresser.
Il était dans les cachots, comme prévu.
Cette vision des barreaux de fer, des murs humides et des saletés abandonné ne furent pas le moins du monde surprenante.
Non, et pourtant il écarquilla les yeux, la bouche, et se leva avec une précipitation telle que sa blessure hurla.
Jeno avait émergé dans le fin font des prisons, là où jamais personne ne se rendait et où on trouvait souvent peu ou pas de détenu.
Et pourtant il n'était pas seul dans cet endroit, mais directement face à une cellule habité.
Habité par une personne qu'il connaissait bien, très très bien même.
Une personne qui le fixait avec un regard aussi surpris et horrifié que le sien.
- Jeno ! Oh mais que t'est-il arrivé ! Bon dieu, tu es couvert de sang !
Ce détenu s'était précipité au barreau de sa cellule, le visage penché entre les cilindres de fer et un bras tendu dans sa direction.
De la peur et de L'inquiétude se lisait sur son visage.
- Dis-moi que tu vas bien ! Cette blessure a l'air profonde, que s'est-il passé ? Il faut faire soigner ça vite, tout de suite même !
De l'affolement gagnait le prisonnier qui criait de plus en plus fort, les yeux chargés d'un grand effroi. Et pourtant Jeno n'entendait qu'à peine ce qu'il disait, il ne voyait qu'à peine toute cette peur qu'il renvoyait.
Il le voyait juste lui, comme face à un tableau, un fantôme.
Il le voyait sans le voir, ou plutôt sans parvenir à y croire.
Doucement, il se traîna vers lui, faisant abstraction de la souffrance.
- Jeno ! Ne bouge pas ! Tu vas empirer cette blessure !
Il ignora grandiosement cette prévention et avança encore. Son corps tout entier était prit de tremblement, et cela n'était ni du à la fraîcheur du lieu ou même à la douleur sur sa hanche. Une boule d'émotion remontait dans sa gorge, éclata à l'embrassure de ses lèvres et causa un murmure étouffé par un sanglot.
-Hyung ?
Sans même réfléchir, il se saisit de cette main tendu dans sa direction. Entre ses doigts strié de sang, il effleura cette peau qui ne lui semblait pas réelle.
Et pourtant elle était là, cette peau qu'il tachait de rouge.
Il était là, réellement là.
- Hyung... Hyung...
Ses traits se deformèrent en une grimace brisé, alors que les larmes glissaient désormais en masse. Sa main se serra sur celle du prisonnier et il continua à cingler des "Hyung" perdu au milieu des sanglots et reniflements.
- Chut, oui je suis là, ne pleure pas Jeno... tout va bien, ne pleure pas.
La main libre de son aîné se mit à lui caresser tendrement les joues, y attrapant toute les perles salé qui coulaient. Il souriait en le réconfortant de la sorte, en approchant son visage et son corps près du sien, comme pour l'éteindre entre les barreaux.
-Hyu... Hyung...
- Je suis là Jeno, tout va bien, je suis là. Je suis désolé de t'avoir laissé seul tout ce temps.
Le jeune violoniste s'effondra, les sanglots se changeant en violent pleurs alors qu'il laissait sa tête retomber contre le torse de son aîné. Les barreaux n'était pas un barrage suffisant à leur étreinte, puisqu'il parvient quand même à se fondre dans ses bras.
- Do... Doyoung-Hyung...
Excepté son nom, Jeno n'était aucunement capable de lui dire quoi que ce soit. Alors il répéta des "Doyoung-Hyung", encore et encore, en pleurant comme jamais il ne l'avait fait.
Cela dura longtemps, très longtemps, avant qu'il ne parvienne à dire autre chose.
- Tu étais... Ils ont dit... Traître... Tu es..
Hyung... S'il te plaît.... Dis-moi que tout est... Tout est faux...
Doyoung le serra plus fort à l'entente de ces mots, confirmant ainsi qu'il avait bien compris de quoi son petit frère adoptif voulait parler.
- Je vais tout t'expliquer, je suis désolé Jeno, murmura t-il en fondant son visage entre les mèches noir du plus jeune.
Renjun était seul, vraiment seul, complètement seul.
Seul face à ce point de lumière, face à cette porte encastré dans un mur de pierre. La lumière sortait depuis la serrure, mais à aucun moment il ne pensa à poster son œil au devant pour voir ce qui pouvait se trouver derrière.
Non, Renjun ne pouvait plus penser, parce-qu'il était mort de peur.
Il était seul, ses mains étaient vide, son cœur battait comme désireux de briser sa poitrine.
Un effroi tel le prenait qu'il était incapable de faire le moindre geste.
Devrait-il faire demi-tour ? Chercher ses amis parmi les souterrains inconnus ?
Cela semblait une fausse bonne idée, d'abord parce qu'il ne connaissait rien à ce lieu, et également car les soldats patrouillaient sûrement toujours.
Jaemin et Jeno s'en étaient sûrement sorti vivant, ils étaient fort, bien plus que lui.
Si lui il avait survécu, ça serait un comble que les autres soient mort.
Son doigt vient lentement effleurer l'embrassure de la porte, traçant une ligne ferme jusqu'à cette petite serrure sans poignée. Devrait-il entrer ? Était-ce ouvert au moins ? Et où allait-il débarquer ?
Sûrement pas dans les cachots, la lumière étaient bien trop forte. Mais donc dans le jardin ? Ou la salle de trône ? L'un ou l'autre, il ne savait pas bien lequel était le meilleur.
Peut-être qu'il devrait faire demi-tour finalement, tenter de retrouver les autres. Tout seul il était incapable d'accomplir quoi que ce soit.
Cette décision il n'eut malheureusement pas le temps de la prendre puisque, soudainement, il entendit de nombreux bruits de bottes tambourinant le sol derrière lui. Inutile d'être un génie pour deviner que ces personnes n'étaient autre que les soldats qui les avaient attaqué plus tôt, leurs pas résonnaient exactement de la même manière que plus tôt.
Prit d'une violente panique, il poussa rapidement sur le battant de la porte en espérant que celle-ci s'ouvre. Si jamais elle demeurait fermé alors il était fait comme une pauvre petite sourie en cage, il n'aurait plus qu'à supplier pour sa vie et espérer un peu de compassion de la part de ses assaillants.
Heureusement sa bonne étoile semblait s'être mise en action, puisqu'à peine avait-il poussé dessus que la porte s'ouvrit. Il n'hésita pas une seconde à s'engouffrer dans l'embrassure, effrayé par les pas qu'il entendait se rapprocher à vive allure.
La porte ne s'ouvrait pas complètement, puisqu'elle était bloqué derrière un imposant meuble. Renjun ne prit pas le temps d'observer le mécanisme, puisqu'il se glissa rapidement à l'extérieur des souterrains et longea l'espace entre le meuble et le mur de manière un peu maladroite. L'entièreté de ses membres tremblaient, et ses pieds penaient à porter le poids de son corps. Les bruits de pas se rapprochaient, son cœur hurlait de plus en plus fort dans sa poitrine.
Une fois sortit de derrière le meuble, il constata qu'il s'agissait d'une immense étagère pleine d'objet précieux dont le derrière n'était pas complètement pressé contre le mur, afin de laisser un espace vers la porte. Cette imposante construction de bois n'était pourtant que minuscule au milieu de ce qui se révélait être la plus grande pièce dans laquelle il ne s'était jamais trouvé.
L'espace pourrait facilement être confondu avec un grandiose terrain de sport, si jamais la décoration n'était pas si princière. De multiples tableaux ornaient les murs, tous représentant des hommes ou femmes seuls, avec des traits plus ou moins similaire, des vêtements rouges sang et des visages si forgé de perfection qu'ils semblaient des poupées de cire. Cela était, en plus du meuble, les seules décorations de cette pièce intégralement coloré en rouge et or. Le plafond semblait si haut qu'on se confondait avec le ciel, et Renjun se tordit presque le cou pour l'observer avec la bouche en cercle. Une peinture bleu nuit creyonnait ce plafond, tacheté de petit point doré qui devait représenter un milliard d'étoiles. Cette peinture était sublime, si bien que ses yeux s'y perdirent à tel point qu'il ne faisait plus attention au pas qui se rapprochait.
Ses pieds le baladaient tout seul à travers la piece alors que son regard restait accroché à ce ciel étoilé qui semblait si réel. Il pouvait presque y lire les constellations, lui qui était si friant d'astronomie.
Les bruits de pas se rapprochaient, sûrement les soldats étaient presque à la porte, mais il ne s'en rendit pas compte tout de suite.
Ce n'est qu'une fois que ses propres pas l'aient mené au plus près d'un imposant et magnifique trône, qu'il n'avait pas constaté jusqu'ici, qu'il reprit conscience. Un bruit sourd avait résonné dans la pièce et le gros meuble s'était mis à vibrer, comme si quelqu'un venait de donner un violent coup dedans. Un coup de feu suivit ce bruit, faisant sursauter Renjun au point qu'il vienne à se cogner contre le trône.
La peur qui avait disparu à la vu de la peinture d'étoile éclata de nouveau en lui. Il se figea en entendant des voix résonner depuis le souterrain, ainsi que le glissement des corps contre un mur.
Les soldats arrivaient, et lui il était là, seul et vulnérable. Un minuscule animal faible au milieu de cette grande pièce presque vide.
Le temps était compté, il n'avait que quelques secondes pour prendre une décision. Trop tard pour fuir en courant, il devait trouver une cachette ou se rendre en espérant ne pas être tué.
Finalement il n'eut encore pas l'occasion de prendre la moindre décision puisque, alors qu'il se reculait lentement vers le trône à l'entente des vives rapprochements, une main se saisie soudainement de son poignet.
Sans qu'il n'ait le temps de réfléchir, il se trouva tirer en arrière et tomba sans retenu derrière l'imposant siège royal. Il sentit qu'un corps réceptionnait le sien, puisqu'il se retrouva assit au sol, le dos collé contre le torse de ce qui semblait être un homme. Une paume se pressa contre sa bouche alors qu'un bras lui encerclait le ventre, le maintenant ainsi totalement immobile.
Il tremblait toujours autant, totalement déboussolé par cette enchaînement d'événement incompréhensible. Un cœur battait fort contre son dos, prouvant ainsi que la personne qui le tenait était tout aussi perturbé et effrayé que lui.
- LÀ ! ATTRAPEZ-LES ! Hurla une voix masculine qui trouva une puissante résonance dans la pièce.
Renjun sursauta, et l'inconnu qui le tenait aussi. D'ailleurs ce dernier le serra davantage en déposant sa tête contre le derrière de son crâne, créant une proximité si intense qu'il pouvait sentir son souffle frénétique percuter la peau de son cou.
Des coups de feu retentissaient toujours, faisant trembler les murs et créant un effroi plus grand encore. À chaque détonation, l'homme derrière lui émettait un violent sursaut, suivit de reniflement et d'une respiration criblé de frémissement. Renjun le devina plus effrayé encore que lui ne l'était et, alors même qu'il ignorait son identité, il se mit à lui caresser doucement le bras dans l'espoir de le calmer.
La peur picorant l'entièreté de sa peau, il parvient tout de même à relever doucement la tête pour regarder face à lui. Il était posté derrière le trône, face à un mur si blanc qu'on pouvait voir des formes s'y refléter. Renjun aperçu ainsi que deux silhouettes aux courbes féminine venaient de pénétrer la salle par le souterrain et courraient vers l'unique porte, l'une d'elle tirant des coups de feu à foison. Ainsi il devina qu'il s'agissait de Joy et Yerim, et fut horrifié de voir qu'elles étaient poursuivi par plusieurs soldats. Il aurait aimé les rejoindre, ou au moins leur faire savoir sa présence, mais la peur associé à la main pressé sur sa bouche l'empêchait de faire quoi que ce soit.
Il ferma donc les yeux et resta immobile, le corps toujours fermement maintenu par un inconnu qu'il tentait de calmer par de douces caresses.
Une éternité sembla passer, rempli de bourdonnement, de cris et de pas, avant que le silence s'installe à nouveau dans la pièce.
Les bruits de course s'éloignèrent lentement, jusqu'à devenir de sourd éléments lointain à ce grand espace devenu silencieux. Les battements de cœurs que Renjun ressentait dans son dos se calmèrent peu à peu, et il se permit à ouvrir enfin les yeux.
Tout de suite son regard se posa sur un imposant tableau qui se trouvait juste au-dessus de sa tête. Un de plus, dans cette pièce qui en était rempli.
Sauf que ce tableau là était différent des autres, qui représentaient tous des hommes ou femmes seul aux aspects de splendides et effrayantes poupées. Contrairement à ceux-là, l'esquisse qui se trouvait juste sous ses yeux dépeignait de deux hommes, l'un assit sur le trône, le visage sérieux et fermé, et le second debout à sa droite, souriant et posant une main protectrice sur le premier.
Renjun ne perdit pas de temps à reconnaître ces deux personnes, qu'il avait déjà croisé en rêve ou sur les photos affiché dans la maison des jumeaux.
La Reine et le Roi de Cœur.
Taeyong, assit sur le trône, les yeux en apparence vide et la mâchoire serré. Il semblait vouloir imposer une image intimidante de lui, supérieur et presque effrayante. Et pourtant Renjun ne decelait dans l'expression peinte qu'une étrange vague de malaise, comme s'il était effrayé et tentait de rester de marbre pour ne pas le faire savoir.
Jaehyun, debout à sa droite, souriait de manière étrange, comme s'il était lui-même un peu gêné. Sa main posé sur l'épaule de la reine semblait présente pour lui apporter un soutient et une source de réconfort. Si on regardait bien il était facile de voir que ses doigts étaient comme fermement serré sur l'habit de son mari, et Renjun en vient à penser qu'il le touchait pour lui envoyer une certaine force par sa présence et son affection.
Assit sur ce trône, Taeyong semblait minuscule et mal à l'aise. Il avait bien entendu la posture d'un grand souverain, le menton levé et posture parfaitement exécuté, mais il paraissait à deux doigts de s'affaisser. Était-ce pour le maintenir droit que Jaehyun le tenait ainsi ? Ça ne serait pas bien étonnant.
Quoi qu'il en soit, cette peinture était intimidante, effrayante et provoquait en lui un intense malaise. Mais, au-delà de ça, il ne put s'empêcher de penser qu'ils étaient magnifique tout les deux, individuellement et surtout ensemble. Il y avait comme une profonde harmonie entre leur deux personne, une sorte de belle unité qui poussait à l'admiration.
Ils formaient un couple magnifique, un couple parfait.
Voilà là les impressions qu'il possédait face à cette image.
- C'était juste après mon couronnement... Qu'on a fait peindre ce tableau... C'est un tradition... Quand on devient reine de Cœur...
La voix masculine qui avait soufflé à son oreille le fit sursauter, ramenant ainsi son esprit dans le présent. Il se rappela de la situation dans laquelle il était, et surtout du fait qu'il était toujours pressé contre un stricte inconnu qui venait de lui sauver la vie.
La main qui pressait sa bouche jusque-là s'était délogé et le laissait désormais libre de parler, mais le bras qui l'encerclait n'avait toujours pas bougé. Il sentait toujours les tremblements de l'homme contre lui, et n'avait pu que constater le cassure dans sa voix quand il avait parlé. Était-il en train de pleurer ?
Doucement, Renjun tenta de se redresser en passant outre son corps toujours crispé par la peur. L'inconnu ne le retient pas, ainsi il pu se décoller de lui et se retourner lentement.
Les paroles que cet inconnu avait prononcé se répétait en lui, encore et encore, et son cerveau fatigué penait à réellement analyser les mots.
Pourtant il n'y avait pas plus clair que ce qu'il avait entendu, l'homme lui avait révélé son identité sans même se présenter.
Une boule monta dans sa gorge alors qu'il se retournait vivement, espérant fortement se tromper. Pourtant il ne pu nier la réalité lorsque ses yeux se posèrent sur le visage de son sauveur.
Un visage familier, puisqu'il venait tout juste de l'admirer sur le tableau.
Un visage qu'il n'avait jamais rencontré en vrai, et qui n'avait été en mouvement que lors de l'un de ses rêves.
Dans ce rêves où on le lui avait décrit un hommes froid, sans cœur, hypocrite, modeler à une perfection jusqu'a la moindre mèche de cheveux.
Entre autre, un homme bien différent de celui qui se présentait à lui.
- Vous... Taeyong ? Lacha-t-il dans ce qui semblait être à la fois une petite exclamation de surprise et une réaction de panique.
Le Taeyong face à lui n'était clairement pas celui du portait, ni du rêve dans lequel Yerim l'avait vu. Ce Taeyong là était loin d'être bien maquillé, puisque sa peau semblait vierge de tout produit esthétique. Il était loin d'être bien coiffé, puisque ses cheveux retombait aplatit sur son front et que quelque mèche formait des boucles sauvage. Il était loin d'être bien habillé, puisque simplement vêtu d'un pantalon froissé et tâché au niveau des chevilles, et d'une chemisse toute plissé et mal boutonné.
Ce Taeyong là n'avait pas l'air d'une poupée, il n'avait pas l'air d'une reine, il n'était pas intimidant.
Il semblait juste un jeune homme ordinaire.
- Tu... Alice ?
Renjun se recula lentement, prit de la peur intense de ce que cet homme pourrait lui faire. Après tout, il voulait le tuer non ? C'est pour cette raison qu'il avait payé Jaemin, qu'il avait envoyé l'As de Pique, fait enfermer Mark...
Il n'eut pas le temps de s'éloigner que l'autre lui attrapa de nouveau le poignet, puis se mit à le serrer si fermement qu'il coupait sûrement l'avancée du sang.
Leurs regards se croisèrent réellement, pupille sur pupille, causant un intense frisson qui effleura la peau de Renjun.
La Reine de Cœur allait-elle le tuer ? D'un coup ? De sang froid ?
Cette rencontre inattendu le perturbait à un point qu'il n'essaya même pas de se déloger, comme acceptant son sort en cas de tragique destin. Le visage de Taeyong n'était pas si proche du sien, et pourtant il sentait son souffle erratique comme s'il se trouvait à une distance infiniment minime.
Une lueur de peur brillait dans les yeux du garçon, Renjun en vient à se demander si c'était sa propre frayeur qu'il voyait se refléter juste devant lui.
Cette pensée s'évapora en un coup de vent, alors qu'une lueur pailleté se mit à étinceller dans les yeux de son vis à vis.
Des larmes s'accumulaient à l'orée de ses paupière, ce qui fut d'autant plus perturbant pour notre hero qui perdit toute l'envie de fuir.
Taeyong n'était pas effrayant, il s'en rendit enfin compte.
Cet homme, juste devant lui, paraissait aussi fragile qu'une souple pétale de fleur déchiré.
- Alice tu... Tu es ici pour me tuer ?
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