Chapitre 17

- Humpty Dumpty était assis sur un mur...
Humpty Dumpty chute avec allure...

Un pas, deux pas. Lent et régulier sur le mur si étroit.
Kun avançait lentement, très lentement, les bras levés afin de concerver un équilibre qu'il espérait parfait.

- Tous les chevaux du Roi, ni ses hommes armés...
Ne purent remettre Humpty Dumpty entier...

Il pencha légèrement sur la droite, puis se redressa bien rapidement. Un soupir soulagé passa entre ses lèvres alors qu'il reprenait sa chansonnette:

- Humpty Dumpty cet idiot inconscient...
Humpty Dumpty, si fragile et lent...

Cette fois se fut vers la gauche qu'il pencha, de plus en plus vivement alors que son bras tournoyait à la recherche d'un nouveau point d'équilibre.
Il tenta de se remettre sur ses pieds, tout en chantant plus fort:

- Humpty Dumpty va sûrement mourir...
Pour tous il ne restera qu'un funeste souvenir...

Il parvient finalement à s'assoir sur le mur, échappant à une chute qui aurait très bien pu lui être fatale.
En bas de ce mur, assit dans l'herbe verte, Hendery le fixait avec dédain.

- La chanson n'est pas si longue Hyung, tu l'as modifie à ta sauce.

Kun afficha un sourire encore plus grand, le regard porté sur le jeune homme face à lui.

- La chanson est trop courte, alors j'y ajoute quelques versets. N'aimes-tu pas les paroles que je viens d'inventer ? Demanda-t-il sur un ton amusé.

Le visage se crispant, Hendery roula sur le dos et leva son révolver vers le ciel. Il le pointa droit vers le soleil qui les dominait de toute sa hauteur.

- Non. Et puis je n'aime pas cette chanson de toute façon.

Il tira.

La balle vola face à lui et toucha un oiseau en plein œil. La pauvre bête poussa un cri bien désagréable avant de dégringoler pour s'écraser un peu plus loin.

Un sourire étira les lèvres d'Hendery alors qu'il regardait la flaque rouge qui s'étendait lentement autour du corps de sa victime.
Kun, toujours du haut de son mur, afficha un visage plus attristé et poussa un petit soupir.

- Je vais prier pour l'âme de cet oiseau, pourvu qu'il trouve la paix.

- Il était laid et stupide, il n'y a pas besoin de prier pour une telle créature, répliqua Hendery.

- Je ne vais pas prier pour lui, mais pour son âme.

- C'est la même chose Hyung.

- Pas tout à fait, ou du moins pas à mes yeux.

- Tu es vraiment bizarre.

Hendery se redressa lentement et depoussiera son habit blanc décoré de coutures rouges à la forme d'un As de  Pique. Sa longue cape de la même couleur était légèrement emmêlé autour de ses jambes, si bien qu'il dû tourner sur lui-même afin de s'y déloger.

- Je dois allez travailler, descends de ce mur Hyung, dit-il en tournant les yeux vers son ami.

- Je suis bien sur ce mur, on voit plein de belles choses quand on est en hauteur.

- Tu vas tomber.

- Tu me rattraperas.

- J'ai dit que je devais y allez Hyung, si tu tombes je ne serais pas là pour te rattraper.

- Alors je tomberai et me briserai, quel est le problème ?

Le visage d'Hendery se crispa une nouvelle fois, si bien que ses yeux en devinrent presque effrayant. Il s'avança lentement vers le mur, afin de se placer sous Kun, puis tandis les bras vers lui.

- Descends, ordonna-t-il

- Je n'en ai pas envie.

- Descends.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est dangereux.

- Non, ça n'est pas bien haut.

- C'est trop haut pour toi.

Kun afficha un regard triste, les yeux levé vers le ciel coloré d'un bleu lumineux et brillant. Le soleil tapait fort, faisant doucement scintiller sa peau aussi lisse et blanche qu'un vase taillé dans de la porcelaine.

Sa peau aussi fragile que du cristal fin.

- Je remonterais sur ce mur, une fois que tu seras parti, avertit-il en se laissant tomber en avant.

Hendery le receptionna habilement, poussant un soupir exaspéré par la même occasion.

- Je sais que tu remonteras. Mais te dire de ne pas le faire ça me donne bonne conscience.

- Ah oui ?

Les deux se mirent à sourire en même temps, comme si chacun était le reflet de l'autre dans un miroir.
Sauf que, alors que Kun affichait un sourire moqueur, Hendery semblait complètement vide d'émotion.

- Si un jour on te retrouve brisé en bas d'un mur, au moins je pourrais dire que je t'avais prévenu. Comme ça je ne me sentirais pas coupable, avoua le plus jeune en relâchant son aîné.

- Moi qui pensais que tu étais triste à l'idée de perdre ton seul ami.

- Hyung, tu n'es pas mon seul ami.

- Ah oui ? Et de qui donc es-tu l'ami dans ce cas ?

Hendery leva un instant les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir.
Mais aucune réponse ne semblait lui venir puisque cette réflexion s'éternisa longuement avant qu'il ne se contente de secouer la tête.

- Je n'ai pas le temps de te faire une liste de mes nombreux amis à travers le pays, j'ai du travail, finit-il par dire.

Kun laissa un petit rire lui échapper.

- Bien sur, va donc tuer des gens.

- Je ne tue pas les gens.

- Ah oui ? Ne m'as-tu pas dit que Johnny t'avais demandé de tuer Lee Jeno ?

- Oui, c'est bien le cas. Mais je ne vais pas le tuer, je vais simplement lui retirer la vie.

- Oh je vois, c'est une question de nuance.

- Exactement.

L'As de Pique monta lentement sa main pour venir effleuré la joue du plus vieux. Une grimace gagna son visage alors qu'il sentait une surface lisse et dur sous ses doigts.
Comme s'il touchait du verre, du verre qui aurait prit la place de la peau de son aîné.

- Ne te brise pas Hyung, souffla-t-il.

- Pas Aujourd'hui, demain peut-être ?

- Je serai revenu d'ici demain, et je te redemanderais de ne pas te briser.

- D'accord, alors après-demain.

- Fais donc ça, espèce d'idiot.

Il retira sa main et cette dernière revient attraper l'arme qu'il avait accroché à sa ceinture. Il l'a pointa vers le front de Kun, durant un bref instant, puis l'abaissa avant de se remettre à sourire.
Kun ne bougea même pas, ne semblant pas effrayé par ce drôle de manège que le plus jeune orchestait. Hendery était bizarre, mais il était habitué à le voir ainsi.
Après tout, ces deux-là passaient tout leur temps ensemble. Ils semblaient se complaire en duo, bien que tout le monde se demandait ce que le grand As de Pique et un jeune homme à la peau de verre pouvaient bien avoir en commun.

Eux-même ne saurait pas répondre à cette question, ne sachant pas bien si ils s'appreciaient vraiment.

Hendery se détourna lentement de son Hyung et s'éloigna sans un mot de plus. Mais, à peine avait-il fait 5 pas qu'il entendit la voix de Kun qui s'élevait derrière lui, pour se relancer dans une comptine aussi enfantine que macabre:

-Humpty Dumpty était assis sur un mur...
Humpty Dumpty chute avec allure...
Tous les chevaux du Roi, ni ses hommes armés...
Ne purent remettre Humpty Dumpty entier...













































°°~°°










































Jaemin avait retrouvé toute sa bonne humeur. Il ganbadait désormais en sautillant, le sourire aux lèvres et en chantonnant une vieille comptine dont il ne se souvenait pas bien de toute les paroles.
Qu'importe, il était heureux et tenait à le faire savoir à toute les personnes qui l'entouraient.

N'en déplaise à Jeno, qui semblait bouillir à ses côtés.
Ou même à Mark, qui le fixait avec agacement.
Ou encore à Renjun, bien que ce dernier ne semblait pas faire bien attention à lui.

Le chasseur sautillait toujours, souriait toujours et chantonnait de plus en plus fort.

La raison de cette soudaine bonne humeur ? Et bien elle s'était bâti en trois étapes.

La première étant le fait que Haechan avait décidé de leur fausser compagnie il y a à peine quelques minutes, prétextant qu'il avait des choses plus importante à faire. Bon, il avait bien insisté sur le fait qu'il les rejoindrait dès qu'il le pourrait, mais au moins il s'absentait pour un moment.

La deuxième se trouvait dans l'éloignement soudain entre Jeno et Renjun. Depuis que ce dernier avait parlé avec le chat, il s'était plongé dans une réflexion silencieuse qui s'apparentait presque à de la déprime. Quand ils avaient reprit la route Renjun avait même décidé de venir accroché sa main à celle de Mark, comme si la présence de ce dernier le rassurait. N'en déplaise au violoniste, qui ne semblait pas voir l'éloignement d'Alice d'un très bon œil.
Il faut dire que les deux marchaient main dans la main depuis le début de leur voyage, Jeno devait se sentir délaissé car il était clair que Renjun l'ignorait volontairement.
Pourquoi ? Ça Jaemin n'en savait rien, et il s'en fichait un peu. Du moment que les deux n'étaient plus collé, alors il était le plus heureux des hommes.

Quant au troisième éléments qui venait combler le bonheur de Jaemin, cela résidait simplement dans ce que Jeno leur avait annoncé un peu plus tôt:

"Nous ne sommes plus très loin de la maison des jumeaux"

Jaemin se mit à sourire encore plus joyeusement en se dessinant les visages de Jisung et Chenle dans sa tête.
Deux belles bouilles blondes, l'un grand et avec des airs de petite sourie. Et le second plus petit avec un rire si communicatif que Jaemin rirait presque en l'imaginant.

Il était si impatient de les revoir, tellement qu'il avait accéléré son allure de marche.
Ses trois camarades étaient obligé de se presser pour le suivre, mais il n'y faisait absolument pas attention.

Depuis combien de temps n'avait-il pas vu les deux plus jeunes ?
Oh, cela devait bien remonter à il y a 10 ans, au moment où...

Enfin, bref.

C'était il y a longtemps, et ils lui avaient affreusement manqué.

- Jaemin tu ne peux pas ralentir un peu ? Tu vas beaucoup trop vite.

Il s'arrêta en soupirant, avant de se tourner vers Jeno en affichant une moue boudeuse.

- C'est vous qui avancez trop lentement, moi je marche à mon rymthe.

- Tu ne marches pas tu cours, on arrive pas à te suivre nous, répondit le noiraud en lui lançant un regard mauvais.

Jaemin afficha un petit sourire moqueur alors qu'il détournait son regard de Jeno pour venir le poser sur Renjun. Ce dernier se tenait toujours collé à Mark, ses petites mains accroché au bras de celui-ci comme un enfant qui rechercherait la protection et le réconfort auprès d'un adulte.
Il paraissait si minuscule à côté de Dodo, avec sa chemise trop grande, ses épaules frêles et le haut de sa tête qui semblait si bas comparé à eux tous.

Oui il semblait minuscule, si minusculement fragile.

- C'est parce que l'autre il a de toute petites jambes qu'on avance pas vite, annonça-t-il en désignant le brunet.

Renjun sembla s'étrangler suite à cette remarque. Son visage se tordit sous la surprise avant qu'il ne vienne aborder une expression plus dur, entre la moue boudeuse et la colère.

- De petites jambes ? Répéta-t-il

- Oui, toute petite même. C'est dingue de voir à quel point tu es minuscule.

- Tu...

Aucun autre mot ne sortit de la bouche de Renjun. Il poussa simplement un long soupir tout en fermant les yeux l'espace d'un bref instant. Sûrement ne voulait-il pas se disputer avec le chasseur, ayant bien compris que ce dernier aimait particulièrement se moquer de lui.
Mais, même s'il s'était décidé à reprendre la marche en tirant Mark avec lui, son visage demeurait crispé sous une frustration bien distincte.

Cette constatation amusa Jaemin, même s'il se décida également à ne rien ajouter pour avancer à son tour.
Les quatre garçons reprirent donc leur chemin dans un silence lourd et pesant.
Un certain malaise s'était installé entre eux tous, sans même que certain n'en comprenne la raison précise. Il faut dire que la soudaine morosité de Renjun semblait pesé sur Jeno et Mark, qui tentaient discrètement de décelé l'élément qui avait rendu leur protégé aussi étrange. La discussion avec Haechan semblait la plus grande raison, mais de quoi Alice et le chat avaient-ils bien pu parler ? Ça ils n'en savaient rien.
Renjun n'avait pas voulu rapporter sa conversation, affirmant que ça n'avait aucun importance.

Personne n'avait cru à ce mensonge, bien entendu.

Jaemin ne pourrait pas dire qu'il n'était pas un peu curieux, lui aussi se demandait ce que Haechan avait confié à Renjun. Il était assez bien placé pour savoir que le chat ne gardait jamais sa langue dans sa poche, quitte à blesser ceux qui l'entourait.
Mais, bien qu'il aborde un physique des plus fragile, Renjun ne semblait pas être le genre de personne à se briser sous une remarque un peu désobligeante. Jaemin ne pouvait pas se vanter de le connaître sur le bout des doigts, mais il avait au moins compris que le jeune homme n'était pas de ceux qui s'effaçait silencieusement.
Haechan avait dû lui dire quelque-chose de très déconcertant pour qu'il se retrouve à déprimer en s'accrochant à Mark comme un enfant.

- Je crois que c'est par là, on est plus très loin, annonça Jeno en les guidant vers une petite allé entouré de grands arbres.

Jaemin n'en sourit que davantage et accourut vers la direction indiqué. Les autres le suivirent en marchant simplement, des regards lasse posé sur lui. Enfin, Jeno et Mark surtout, Renjun avait reposé ses yeux dans le vide et ne semblait qu'à peine prêter attention à ce qui se passait autour de lui.
La remarque que le chasseur lui avait faite plus tôt sur ses petites jambes ne le touchait même plus. Il était passé outre sans grand mal, déjà habitué aux brimades de Jaemin à son égard.

- Je vais voir mes bébés ! Je vais voir mes bébés ! Criait le chasseur en courant dans l'allée.

Il avait levé ses bras à hauteur d'épaule, comme un enfant jouant à faire l'avion. Ainsi l'air claquait contre ses vêtements, faisant virevolter son manteau à l'arrière de son corps alors que ses cheveux s'emmelaient de plus en plus sous le souffle du vent.
La sensation était agréable, si bien qu'il aurait souhaiter courir ainsi pendant des heures et des heures sans jamais s'arrêter.

Mais une petite maison apparut rapidement face à lui, le poussant à ralentir s'il ne voulait pas se prendre la porte en pleine tête.
Cette maison possédait un toit en forme de bonnet blanc, décoré par quelques pousses de lierre qui ne semblaient pas avoir été engendrer par la nature tellement elles s'assemblaient en divers petits dessins verdâtres. Les murs étaient également blancs et une seule fenêtre se trouvait visible à côté de la porte d'entrée, toute deux fermé.
Jaemin franchi un petit portail en bois tout en admirant l'adorable petite demeure. Il avançait sur une allée qui était entouré de fleurs de différentes espèces et coloré par tellement de gamme qu'il serait bien dur labeur de toute les compter.
De toute façon, lui n'en avait que faire des fleurs. Il marchait d'un pas assuré vers la porte d'entrée avant de venir y tambouriner avec une excitation bien marqué.
Ses trois camarades arrivaient tout juste au portail quand des bruits de pas se firent entendre dans la maison.

- Jisung ! Chenle ! Venez ouvrir à votre Hyung préféré !! Se décida-t-il à crier pour presser les jumeaux.

Un silence s'en suivit, planant durant quelques secondes, jusqu'à ce que les pas se firent plus précipité et que quelques exclamations, suivit de cris, resonnent à l'intérieur. La porte s'ouvrit à la volé sur un jeune homme blond, légèrement plus grand que lui, qui le fixa avec une expression des plus surprise sur le visage.

- Jaemin-Hyung ?

Jaemin afficha le plus beau sourire dont il était capable, avant de sauter que cou du jeune homme.

- Oooh mon Jisung ! J'avais presque oublié à quel point tu étais mignon mon petit ! Presque plus adorable que moi !

La voix du Chasseur avait prit une drôle de tonalité, plus aigu et son ton semblait similaire à celui qu'on utilisait pour parler à un bébé. Il tripotait le visage et les cheveux de Jisung tout en le cajolant et le berçant de toute sorte de compliment synonyme de mignonneté.

Ses trois camarades observèrent la scène avec un certain désarroi, en particulier Renjun qui n'avait encore jamais vu Jaemin agir ainsi avant. Jeno et Mark savaient déjà que Jaemin se comporterait de cette façon, mais ils ne pouvaient qu'être perturbé par l'attitude fanatique que le chasseur abordait en présence des jumeaux.

-Hyung... Hyung tu m'étouffes, se plaignit Jisung alors que Jaemin avait décider de l'étouffer sous une forte étreinte.

Quand il fut satisfait d'avoir suffisamment câliné le blondinet, Jaemin jetta un coup d'œil à l'intérieur de la maison avant d'accourir dans cette dernière.
Là se tenait un second blondinet à qui il offrit le même traitement qu'à Jisung.

Chenle ne dit rien quand Jaemin commença à le cajoler, levant simplement les yeux au ciel tout en laissant échapper un sourire qu'il ne pouvait sûrement pas réprimer.

Les trois autres garçons, toujours dans l'allée, restèrent silencieux et immobile alors que leur camarade prenait désormais l'initiative de câliner les deux blondinets en même temps. Leur servant, par la même occasion, tout un tas de niaiserie qui le faisait passé pour un fanatique fou. Mais il n'en avait sûrement que faire, bien trop heureux de revoir les deux jumeaux qui ne semblaient pas dérangé par cette inconditionnelle dose d'amour.

- Vous avez grandi ? J'ai l'impression que vous avez grandi. Ou est-ce moi qui ai rétréci ? Dis donc n'êtes-vous pas devenu plus beau ?

- Bien sur que nous sommes plus beau Hyung, nous jouons et chantons à longueur de journée, ces activités contribue à la beauté, affirma Chenle avec un sourire des plus fier.

- Chenle à raison, il est intelligent, enchaîna Jisung.

Jaemin passa un instant ses doigts sur les visages des deux jeunes, retraçant les courbes de leurs traits en suivant un cheminements indentique.
Expeté par leur couleur de cheveux, les jumeaux étaient parfaitement différent, aucune courbures de visage de l'un n'était similaire à celles de l'autre. En fait, même leurs cheveux teint d'une même couleur différaient parfaitement.
Chenle abordait une touffe gonflé et épaisse, tandis que Jisung possédait des mèches bien plus lisses et fines.

Pourtant, Jaemin garda son expression attendrit en affirmant:

- Vous vous ressemblez de plus en plus avec les années, c'est impressionnant. Je peine presque à savoir qui est Jisung et qui est Chenle.

Les deux jeunes ne reprimèrent pas des sourires qui illumirèrent leurs visages, se rendant encore plus adorable qu'ils ne l'étaient déjà.

- Pour nous reconnaître c'est très simple, je suis intelligent et Chenle est bête comme une chaussette, affirma Jisung.

- Et si ça ne suffit pas, rappelle-toi que Je suis intelligent et que Jisung est aussi idiot qu'une casserole, ajouta Chenle.

- Oh je vois, je m'en souviendrais.

Il caressa les deux touffes blondes face à lui. Jisung et Chenle lui accordèrent encore un sourire avant de jeter un regard derrière lui, à l'endroit où se trouvaient Jeno, Mark et Renjun.

- Est-ce Alice que tu as ramené là ? Demanda Jisung.

Jaemin se retourna dans la direction indiqué et son regard tomba directement dans celui de Renjun. Ce dernier le fixait avec les sourcils abaissé et les lèvres légèrement entre-ouverte. Le Chasseur n'arrivait pas à savoir si cette expression exprimait de la colère ou de l'incompréhension.

- Voyons Jisung, Alice est censé être blonde. Celui-là n'est pas blond.

- OH tu as raison Chenle ! Il est brun, ça ne peut pas être Alice.

Les jumeaux contournèrent rapidement Jaemin pour venir se poster face à Renjun. Leurs regards l'analysaient de haut en bas alors qu'ils se mirent à lui tourner autour, bousculant Jeno et Mark au passage.

- Il est tout petit pourtant, les Alice sont petites, affirma Chenle.

- Et maigre, les Alice mangent peu, enchaîna Jisung.

- Et mignon, enfin bien moins que nous, mais son visage n'est pas désagréable à regarder.

- Il ressemble à une poupée.

Il tournèrent encore et encore autour de Renjun, ne laissant pas à ce dernier le soin de prononcer le moindre mot tellement ils le perturbaient avec ce manège qui donnerait mal à la tête.

- Une jolie poupée brune, enchaîna Jisung.

- Comme celle de la maison de poupée.

- Oh oui ! Celle dans laquelle on jouait quand on était enfant !

- C'est cela ! Il ressemble à une poupée avec laquelle on peut jouer !

Sur ces mots, les jumeaux empoignèrent chacun une main de Renjun et l'entraînerent dans une ronde avec eux. Ils sautillèrent en riant, tirant le petit brun qui commençait à avoir le tourni alors qu'il s'emmelait dans ses pieds.
À côté d'eux, Jeno et Mark observèrent la scène en silence, leurs regards désolé porté sur un Renjun au sommet de l'incompréhension. Ils le prenaient ne pitié, tout ne étant parfaitement conscient qu'ils ne pouvaient rien faire. Quand Jisung et Chenle agissaient ainsi il était préférable de ne pas stopper leur délire, sous peine de le regretter amèrement.
Il laissèrent donc Renjun subir la ronde enfantine des blondinets, même s'ils se tenaient prêt à rattraper le pauvre Alice à tout moment si ce dernier venait à chuter à cause d'un tourni trop présent.

Au pat de la porte, Jaemin observait également la scène en silence. Son sourire avait laissé place à une mine plus froide et intense, presque irrité.
Lui même ne saurait dire d'où lui venait cette soudaine irritation mêlé de colère qui émergeait en lui. Peut-être dû au fait que l'attention de ses protégés se soit tourné vers Alice ?
Encore une fois, tout le monde n'avait d'yeux que pour lui et ça commençait à le déranger vivement.

Après avoir lâché un soupir bien bruyant, il pénétra la petite maisonnette sans même y avoir été invité. Le sol était chargé de domino placé en ligne, de manière à entraîner un succession de chute si on venait à en pousser un. Cette constatation l'amusa, Jisung et Chenle devaient être en train de jouer.
Il exquiva habilement les dominos, ne souhaitant pas mettre les jumeaux en colère, tout en passant ses yeux sur le reste de l'habitation. Il ne distingua pas de cuisine, ni même de canapé, de lit ou de salle de bain, simplement des jouets à perte de vu.
Des peluches, des figurines, un train mignature, un baby-foot, un panier de basket... Toute sorte d'objet qui ne servait qu'à l'amusement.

Il reconnaissait bien là ses deux petits blonds.

En avançant parmi le bordel de jouet, il trouva un mur entièrement recouvert de photo. Presque l'entièreté des habitants du pays des merveilles y étaient représenté. Le Chapelier, le Lapin Blanc, Humpty Dumpty et même la reine de Cœur... Tous y figuraient.

Enfin non, pas tous.

Jisung et Chenle n'apparaissaient sur aucune de ses images.
Jaemin ne s'en étonna pas, les jumeaux avaient horreur de se voir autrement que dans le regard de l'autre. Leur maison ne comportait d'ailleurs aucun miroir dans lequel ils auraient pu constater leur apparence.

Jaemin avança la main vers une photo collé un peu sur la droite du mur. Elle les représentait, lui et Jeno, assient côte à côte sur des chaises en bois. Le noiraud avait la tête posé sur son épaule et tout deux regardaient l'appareil photo en souriant.
Ils semblaient beau, calme, comblé, heureux, amoureux...

Cette photo avait été prise avant l'arrivé de Yerim, ça Jaemin s'en souvenait parfaitement.

Son doigt traça longuement le visage de Jeno alors qu'un sourire triste se formait sur son visage.
Amoureux, ils l'étaient à cette époque.
Ils s'aimaient même plus que quiconque.

Et, même si le violoniste semblait avoir balayé ce sentiment d'un revers de main, Jaemin ne pouvait pas mentir en affirmant que lui il ne ressentait plus rien.

Ça il ne l'ignorait pas, et il serait même prêt à le hurler sur tout les toits si on le lui laissait l'occasion.
Mais ça gênerait Jeno, alors il ne le ferait pas. Son beau violoniste le détestait déjà suffisamment comme cela.
Il avait fait un choix il y a dix ans, un choix qui l'avait mené à tout ça, un choix qui lui avait valu la haine et qui lui avait fait perdre l'amour.

Son doigt descendit doucement pour venir se poser sur une autre photo, celle représentant un jeune homme aux cheveux brun et au sourire si doux qu'on pourrait fondre en larme rien qu'en le regardant.

- Hyung...

Jaemin retient un sanglot qui irritait sa gorge, alors qu'il fixait plus longuement encore la photo de ce jeune homme coiffé d'une couronne qui relevait l'éclat de sa beauté. Il n'avait pas besoin de cet accessoire pour être beau, même couvert de boue ce garçon resterait la plus belle personne du royaume.
Et quand il affirmait cela, Jaemin ne parlait pas simplement du physique.

Son doigt resta figé sur cette image, comme si par cela il parvenait à sentir la présence de ce garçon près de lui.
Il ne regrettait aucun des choix qu'il avait fait il y a dix ans, pas même celui qui lui avait fait perdre l'amour de Jeno.

Pas de regret, aucun.

Si on lui laissait la chance de recommencer, alors Jaemin ferait exactement les mêmes choix.

Parce que tout ce qu'il avait fait n'était, en réalité, que le fruit d'une seule décision.

Celle de protéger son grand-frère.

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