Chapitre 10
Xiaojun passait un chiffon tâché de rouge sur son arme encore bien plus tâché. L'odeur du sang montait à ses narines, le frais et celui ayant déjà sèché depuis un moment.
Mais cette odeur ne le gênait pas, elle était le parfum qui emplissait quotidiennement sa vie, il avait fini par y être totalement habitué.
Tout comme il était habitué à donner la mort, mais ça c'était un autre débat.
Pour l'instant sa seule préoccupations était d'obtenir de sa hache qu'elle redevienne la lame brillante et dégarni de la moindre tâche de sang.
La personne à qui appartenait cette substance vitale n'importait pas, elle n'importait plus depuis le moment où sa tête s'était détaché de son corps.
"Qu'on lui coupe la tête"
La phrase que tout le pays redoutait, car synonyme d'un destin tragique instauré par l'affreuse reine de cœur.
Elle criait cela à tout va, dès que quelque chose l'ennuyait ou lui déplaisait. Elle cinglait ces quelques mots comme le remède à n'importe quel conflit.
Et personne n'était à l'abri de cette ordre, à partir du moment où une plainte était érigé à votre égard alors vous étiez persuadé de vous faire trancher le cou.
C'était ainsi que marchait le pays.
Et Xiaojun était cette personne qui faisait l'action délivré par la reine. Il coupait les têtes, lui et lui seul.
C'était son métier, son quotidien, la seule chose qui rythmait ses journées.
On l'appelait le faucheur, comme celui des contes qui arrivait vêtu de noir et une faux à la main.
Bon, le jeune homme avait une hache, mais cela était similaire de son point de vue. Et comme tous s'amusait à le surnommer faucheur alors il se conformait aux cliché, ne s'habillant que par des vêtements à la noirceur profondes.
On voulait faire de lui un monstre sans âmes ni couleur ? Alors il acceptait et se conformait.
La seule couleur vive qui venait tâcher son bel attirail se trouvait être le rouge sang, mais quoi de plus normal pour un métier comme le sien.
Xiaojun était un monstre, un tueur, un faucheur de vie. On ne le détestait pas, mais on le craignait.
Certaine rumeur venait à dire que ceux qui croisait son regard se verrait frapper par une mort prochaine, alors il s'amusait à croiser le plus de regard possible.
C'était la son seul lien avec les humains ordinaires.
Seul les futurs morts acceptaient de lui parler, mais simplement pour lui offrir leurs derniers mots en espérant qu'il se souvienne d'eux.
Mais, à peine la gorge tranché qu'il oubliait tout, ne voyant pas l'intérêt à garder en mémoire la parole des morts.
Xiaojun était ainsi, un être solitaire qui faisait plus l'effet d'un fantôme aux yeux du peuple.
Il apparaissait pour tuer, puis disparaissait.
Personne ne savait où il vivait, si même il avait une maison.
Au final, peut-être était-il juste un fantôme ?
Et bien non, pas vraiment en fait.
Le faucheur faisait peur, tout le monde l'evitait constamment et tentaient de faire comme s'il n'existait pas.
Tous sauf une.
- Xiao ? Tu veux une fraise ?
Il inspecta un moment sa lame, cherchant la moindre petite tâche qui aurait pu échapper à son œil eguisé.
Mais, comme prévu, le chiffon avait absorbé toute trace de sang qui avait pu se déposer sur la hache.
- Où as-tu trouvé ces fraises Yangyang ? Demanda-t-il en tournant le regard vers son ami.
Ce dernier, un grand rouquin habillé en costume entièrement blanc, laissait pendre un panier remplit de fruit et de pâtisserie à son bras, alors qu'il tendait une fraise bien rouge en souriant de toute ses dents
- Oh et bien elles étaient sur un étalage laissé à l'abandon, expliqua-t-il avec un clin d'œil.
- Tu les a volé alors.
- Personne ne surveillait, je me suis servit. Ce n'est pas un crime si personne ne s'en rend compte.
- Et si un jour quelqu'un s'en rend compte je devrais te compter la tête.
- Oh tu es toujours pessimiste mon vieux. Tout le monde était présent à l'exécution alors personne n'a pu me voir me servir tranquillement au marché.
- Tu devrais quand même faire attention Yang.
- Tais-toi et mange cette fraise.
Le rouquin déposa vivement le fruit sur les lèvres du faucheur, forçant ce dernier à entre-ouvrir la bouche pour ne pas laisser la petite fraise se faire écraser contre son visage. Il mâcha doucement l'aliment, appréciant le goût sucré qu'il deversait sur sa langue.
Xiaojun aimait ce genre de délice, mais c'était pour préserver une image sombre et effrayante qu'il évitait de le faire savoir à quiconque.
Quiconque excepté Yangyang évidement.
- Qui était-ce ? La personne à qui tu as tranché la tête ? Demanda le nouveau venu en fouillant parmi son butin, sûrement à la recherche d'un aliment appétissant à dévorer.
- Je ne sais pas, un garçon.
- Tu ne sais jamais.
- Ça ne m'intéresse pas.
- C'est triste pour ces gens, tu es pourtant la dernière personne qu'ils rencontrent.
- Moi j'en rencontrerais d'autre.
- C'est vrai, mais j'espère que tu seras différent le jour où tu me trancheras la tête à moi.
Yangyang lâcha cela dans un rire alors qu'il sortait deux cupcakes au allures similaire de son panier. Il en tandis un à Xiaojun, qui l'accepta volontié, et garda le second pour lui-même.
- Je plaisantais quand je disais que je te couperais la tête, souffla le faucheur.
- Pas moi, un jour où l'autre je finirais là, répondit son ami en désignant la petite scène garni d'une pierre lissé et emplie de sang.
Les personnes mise à mort déposaient leur tête sur cette pierre, le cou bien tendu afin de facilité un tranchage net. Tant de condamné était passé sur ce lieu qu'un mélange de substance vital s'était ancré dans la surface dur, cachant la couleur grise derrière une teinte écarlate qui ne se délogerait sûrement jamais.
- Je commet tellement de crime qu'il est impossible que je ne me fasse jamais prendre.
- Tu es un voleur discret, il n'y a que moi qui sait et jamais je ne l'aurais deviné si tu ne me l'avais pas dit.
- C'est vrai, toi et le chat vous êtes les seuls à savoir.
- Le chat ?
- Haechan sait tout.
- Hum, c'est vrai.
- Mais il ne dira rien, du moins tant que je ne lui fait pas tord.
- Pourquoi lui ferais-tu tord ? De tout les habitants de ce pays nous sommes bien les seuls à rester sagement dans notre coin.
- C'est vrai... La vie est ennuyeuse.
Xiaojun se laissa doucement tomber en arrière, sa hache toujours collé à son torse comme une peluche qu'il garderait serré contre lui.
- Oui, c'est vrai.
Yangyang ne tarda pas à rejoindre son ami, son panier remplit déposé sur son ventre.
Ils observaient tout deux le ciel qui se faisait entièrement bleu et dénué de la moindre tâche blanche que pourrait constituer un nuage.
Le faucheur et le voleur.
Deux personne plutôt effacé du pays.
Deux fantômes que personne ne pouvait identifié.
Le premier car on en avait peur, on le connaissait physiquement mais personne ne voulait l'approcher.
Et le second car il était inconnu de tous, personne ne connaissait l'identité du voleur qui pillait les villageois sans qu'ils ne le remarquent.
Tous connaissait Yangyang comme l'étrange idiot qui tenait compagnie au faucheur, l'aidant parfois à nettoyer les giclés de sang ou à déplacer les corps.
On le connaissait comme celui qui enterrait les morts et les pleurait même s'il ne connaissait pas leur identité. Car il était l'un des seuls à pleurer les morts, la plupart de ces derniers étaient oublié directement après leur trépas.
À quelques exception près, mais ça c'était un autre débat.
Yangyang n'était connu que comme cela, et personne ne l'approchait non plus.
Qui voudrait être en contact avec la mort ? Même indirectement ?
Et cela l'arrangeait, car ainsi personne ne pouvait deviner qu'il volait pour vivre.
Si quelqu'un venait à le découvrir alors il perdrait sa tête, et ça ce n'était pas un option plaisante.
Ça arriverait, ça il le savait, mais pas tout de suite.
Yangyang et Xiaojun vivaient paisiblement, seul enfermé dans un monde paisible qui n'appartenait qu'à eux.
Ils étaient peut-être un peu trop naïf de ce qui les entourait, mais cela n'était pas important tant qu'aucun problème ne les touchait.
Ils étaient deux fantômes, deux fantômes qui n'attiraient jamais l'attention de qui que ce soit.
Excepté celles des Alice trop curieuse...
Mais ça, c'était un autre débat.
°~~°
- Mettre fin à tout ça ? Répéta Renjun avec une incrédulité marqué.
Le Chapelier le fixait sans répondre, les lèvres toujours trempé dans un thé qu'il ne sirotait même pas. Sa tasse semblait juste là pour masquer un sourire qui pourtant se reflétait parfaitement dans ses yeux.
- Mettre fin à quoi ? Demanda Jeno visiblement tout aussi curieux.
Lucas haussa les épaules, son regard passant lentement du Lièvre au Loire. Ce dernier avait lentement relevé la tête pour venir attraper quelques morceaux de nourriture qu'il grignotait lentement.
- Pourquoi est-ce que Alice doit trouver le Temps ? Le Temps est introuvable, enchaîna Jaemin.
Toujours aucune réponse de la part de l'hôte, ce dernier échangeant toujours des regards entendu avec ces deux camarades.
Jungwoo semblait contrarié, comme en désaccord avec ce qui se passait. Quand à Taeil, il mangeait simplement en souriant. Peut-être était-il heureux de la tournure des évènements, ou alors la nourriture lui plaisait bien.
Allez savoir.
- Luc-cas, qu-qu'est ce qu-que t-tout ça veut d-dire ?
La question de Mark sembla être la seule qui intéressa le Chapelier, car il changea la direction de son regard pour le poser sur le jeune noiraud.
- J'ai été suffisamment clair.
Alice doit trouver le Temps et mettre fin à ce qu'elle a causé. Et après cela j'accepterais de la mener à la reine blanche, si elle le désire toujours.
- Je n'ai rien causé ! S'indigna Renjun.
- Oh que si, beaucoup de choses d'ailleurs. Tes prédécesseurs n'ont cessé de mettre le bordel, règle moi tout ça et je t'aiderais.
- Mais...
- Quelle journée ! Je suis épuisé ! Bon, ce fut un plaisir de parler avec vous tous mais je m'en vais dormir.
- Mais enfin...
Renjun n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà le Chapelier se levait pour quitter le lieu à une vitesse folle, suivit de prêt par Jungwoo qui les salua un peu maladroitement au passage.
Le Loire, quant à lui, s'était soudainement rendormi. Laissant les quatre garçons un peu perplexe face à tout cela.
Aucun ne se regardait dans les yeux, chacun réfléchissant silencieusement aux paroles qu'avait prononcé Lucas.
Trouver le Temps ? N'était-ce pas la une mission perdu d'avance ?
Est-ce-que le Chapelier n'avait pas exigé cela simplement parce qu'il ne voulait pas mener Alice à la reine blanche ?
Était-ce une manière de leur dire qu'il refusait de l'aider ?
Ça Renjun n'en savait rien, il ne connaissait pas suffisement cet homme pour être parfaitement sur de ses intentions.
Meme Mark, qui pourtant était plutôt proche de Lucas, ne savait comment interpréter tout cela.
Jaemin, lui, était bien plus agacé que perdu. Trop de choses avaient été dite et pour lui cela ne faisait aucun doute que Lucas avait quelque-chose derrière la tête de bien plus complexe qu'un simple refus d'apporter son aide.
Le cerveau du chasseur fulminait et il tentait de remettre toute les infos en place. Il devait forger solidement son plan d'action qui semblait encore bien trop bancale. Approcher Alice était une chose, mais s'accaparer une confiance sans faille en était une toute autre.
Quand à Jeno, et bien il se contentait d'observer les traits de Renjun comme il n'avait pas eut l'occasion de le faire avant. C'était sûrement une action très peu discrète, mais il fallait bien avouer que le brun possédait une beauté aux allures féerique qui ne le laissait certainement pas de marbre.
Il en venait à se haïr d'être aussi sensible au physique du jeune homme, mais c'était plus fort que lui, jamais il ne pouvait résister aux Alice. Telle était la malédiction qui lui collait aux corps et qui le rendait si faible.
Mais le pire était que cet Alice produisait en lui une désagréable attirance, bien différente de ce qu'il avait déjà pu ressentir auparavant.
- On a vraiment besoin de lui pour allez chez la reine Blanche ? Il y a bien d'autre personne qui peuvent nous y mener non ? Ou alors on peut y allez tout seul ? Proposa Renjun après avoir tourner la tête vers Mark.
- Non, p-personne d-d'autre qu-que lui ne p-peut nous em-emmener.
- Mais pourquoi ? Personne ne sait où est la reine Blanche ?
- Exact-exactement.
- Ma parole mais vous faites un cache-cache géant dans ce pays où quoi ?
Cette phrase fit pouffer Jaemin, ce qui lui valut un nouveau regard sombre de la part de Renjun qui n'était clairement pas d'humeur à rigoler.
Mais ça le rosé semblait s'en contre-ficher, puisque qu'il se contenta de ricaner encore plus vivement.
- La reine Blanche à caché son royaume pour ne pas qu'il se fasse attaquer par la reine de Cœur. Il y a déjà... Enfin son palais s'est déjà retrouvé prit d'assaut et elle a préféré le converver à l'abri de tous. On dit que seul le Chapelier et les habitants du royaume blanc savent où ils se trouvent, expliqua Jeno sur un ton doux après avoir lui aussi lancé un regard noir à Jaemin.
- Mais comment peut-on cacher un royaume ?
- La magie, répondit le violoniste comme si ça lui paraissait évident.
Renjun fronça légèrement les sourcils, mais avec tout ce qu'il avait vu jusqu'ici il ne devrait certainement pas s'étonner d'une telle réponse.
- Alors donc... votre monsieur Temps vous êtes sur qu'il est introuvable ?
- Personne ne l'a jamais vu en tout cas.
- Alors comment pouvez-vous savoir qu'il existe au moins ?
- On le sait, tout simplement.
- Mais, comment ?
- Ce n'est pas quelque-chose qui s'explique châton, intervient Jaemin.
Ce surnom lui valut une énième volé de regard plus sombre encore. Mais ça le chasseur n'en avait que faire, au contraire cela se trouvait plus amusant de jouer avec les nerfs de ceux qui l'entourait.
C'était là son petit plaisir coupable.
-Mais peut-être devrait-on commencer par chercher le lapin blanc ? Tout cela semble partir de lui non ? Continua-t-il en déposant son menton sur le dos de sa main.
- On ?
Jaemin tourna la tête vers Jeno, qui avait poussé cette exclamation sur un ton qui se voulait incrédule, mais qui était sûrement chargé d'une certaine haine ainsi que d'incompréhension.
- Oui "on", je compte bien apporter mon aide à mon ami Alice, lâcha le rosé en appuyant bien sur le mot "ami".
- Tu n'accompagnera pas Alice, moi je le ferais.
- Et depuis quand cette décision te revient Lee Jeno ?
- Depuis maintenant.
- Renjun est mon ami, toi il ne te connaît même pas. Tu t'es juste ramener comme une fleur ici sans même expliquer ta présence.
- Ce qui c'est passé avec Ye... Avec la dernière Alice suffit à expliquer pourquoi tu devrais rester loin de lui.
- Tu vas mettre sur le tapis quelque-chose qui c'est passé il y a 10 ans ? Et dont tu n'as aucune preuve ?
- On sait tous ce que tu as fait Jaemin !
- Et où sont les preuves alors ? Tu te crois meilleur que moi, mais moi au moins je ne bave pas comme un animal à en chaleur à chaque fois que je vois une Alice ! Qui nous dit que tu compte pas violer Renjun, hein ?
- Tu es bien placé pour savoir que je ne ferais jamais une chose pareil !
- Qu'est-ce-que j'en sais ? En 10 ans les gens change.
- Mark tu es de mon côté hein ? On sait tous que Jaemin n'est pas fiable !
Jeno s'était tourné vers Dodo qui sursauta en entendant son vrai prénom. Il regarda le violoniste avec une air un peu perdu alors que Jaemin se mettait également à le fixer.
- Oui c'est ça Mark, participe au débat. Toi tu es encore mieux placé pour savoir qu'on doit pardonner les gens de leurs erreurs passé, surtout quand y a aucune preuve.
- On a des preuves ! S'exclama Jeno.
- Où elles sont alors ?
- Tu veux qu'on parle de ça devant la justice ?
Jaemin laissa échapper un rire rauque et chargé d'un sentiment moqueur intense. Il semblait soudainement calmé et son regard changea pour une expression presque plus douce et attendri.
Comme si ses yeux s'était soudainement chargé d'une pitié intense vis à vis de Jeno.
- Je suis bien l'une des seules personne de ce royaume à qui la reine ne fera jamais couper la tête.
Sa voix était presque amer, et ça les trois autres garçons autour de la table ne purent que le constater tellement ça semblait flagrant.
- Je n'ai rien à perdre à tester, affirma Jeno avec une voix plus calme.
- Va y alors, convoque un procès.
- Je vais vraiment le faire si tu continues à me chercher.
- J'ai hate de voir ta tête rouler sur le sol, détaché de ton corps quand tu auras perdu ce procès.
- Tu es un psychopathe.
- Et toi un idiot.
- Bon, vous avez fini ?
L'intervention de Renjun calma instantanément la dispute des deux garçons. Ils tournèrent les yeux sur Alice qui les fixait d'un air ennuyé en poussant un lourd soupir.
Le brun n'avait pas compris un traître mot de la dispute et cela lui importait peu en réalité. En peu de temps il avait compris que tout le monde dans ce pays parlait presque en énigme, comme s'ils s'attendaient à ce qu'il étudie leurs paroles pour en déterminer le sens.
Mais ça le fatiguait, il y avait déjà bien trop de question dans sa tête pour se permette d'en ajouter d'autre. De toute façon ces deux garçon devaient être comme tout les autres, incapable de lui offrir la moindre réponse ou explication valable.
Alors c'est à peine si il avait écouté le débat, comprenant seulement que Jaemin avait, il y a 10 ans, fait quelque-chose qui lui valait la haine de Jeno et que ce dernier était un violeur.
Bon il n'était pas bien certain de cette deuxième information, c'était bien trop saoulant de devoir interpréter la moindre de leur phrase.
Il sentait que tout cela allait très vite lui donner mal à la tête.
- Si vous voulez m'accompagner alors c'est ok. Enfin, si Mark est d'accord bien sûr, dit-il en tournant la tête vers son ami.
Ce dernier fit soudainement les gros yeux, comme si Renjun venait de sortir un absurdité sans nom. Pourtant il ne dit rien, se contentant de jeter un regard vers les deux autres comme s'il étudiait les avantages que cela pourrait avoir de les emmener avec eux.
Et, ni Jaemin, ni Jeno ne doutaient du fait que Mark ne semblait pas vraiment enchanté par cette idée. Il fallait être un parfait idiot pour ne pas se rendre compte de cela.
- En fait, je dis ça mais je ne t'ai même pas demandé à toi si tu voulais bien m'accompagner. Tu as déjà fait beaucoup alors... Je ne veux pas te forcer si tu préfères qu'on se sépare ici, même si...
Dodo retourna ses yeux sur Renjun et ses paupières s'abaissèrent pour former une expression bien différente. Loin du regard calculateur qu'il avait posé sur les deux autres garçons, c'était une grande douceur qui ressortait désormais de ses pupilles.
Bien entendu Jaemin et Jeno constatèrent rapidement ce changement, et cela ne plût à aucun des deux.
- Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps mais...enfin, Mark je... Je me sentirais plus rassuré si tu venais avec moi... Enfin je ne veux pas te forcer hein ?
On pourrait presque croire que le brunet s'employait à une déclaration d'amour qui restait bloqué dans sa gorge. Du moins cette scène possédait tout les codes d'une situation de ce genre.
Pourtant, Renjun ne se rendait naïvement pas compte de cela. Lui voulait simplement que son ami ne le laisse pas tomber maintenant, il souhaitait juste la présence de Mark dans sa nouvelle quête.
- Et puis je...
- Renjun, j-je viens ave-avec t-toi. Ne te-te met p-pas d-dans des et-état p-pareil.
Un adorable et enfantin sourire égaya le visage d'Alice, ce dernier attrapant vivement les mains de son ami pour les serrer entre les siennes dans un geste solennel et emplie de gratitude.
- Vraiment ?
- Vr-vraimznt, et si t-tu veux emmener C-ces d-deux là alors o-ok. Pr-pre-pare t-toi jus-te à supp-orter leurs d-disp-disputes.
- Oh Mark tu ne peux pas imaginer à quel point je suis content que tu acceptes !
- Tu souris tellement qu'on le devine tous très bien, intervient Jaemin, un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulut.
Mais cette amertume dans la voix du chasseur ne semblait pas être perceptible aux oreilles de Renjun qui ne perdait pas son sourire. Jeno, par contre, l'entendit très clairement et lança un regard perplexe vers le rosé. Mais ce dernier se repris bien vite et à nouveau une expression narquoise étira les traits de son visage alors qu'il s'exclamait.
- Si je comprend bien on part tout les quatre en voyage ?
- Effectivement, mais si vous vous disputez de trop tout les deux je vous abandonne sur le bord de la route. Compris ? Lâcha Renjun en pointant Jaemin et Jeno de l'index .
Le violoniste pencha légèrement la tête sur le côté, son visage ne pouvant faire autrement qu'aborder une expression attendrit face au brunet. Malgré son effort à imposer une certaine autorité, il fallait bien avouer qu'il restait tout bonnement adorable. Et cette vision fit presque oublié à Jeno la situation dans laquelle il se trouvait.
Il allait voyager avec Jaemin et Alice, autrement dit les deux personnes avec lesquelles il s'était promit, autrefois, de ne jamais se retrouver en même temps.
- Je suis du genre collant, désolé d'avance, argumenta Jaemin en haussant les épaules.
- Alors je t'attacherais à un arbre.
- Toi tu vas m'attacher à un arbre ? Ta naïveté est beaucoup trop mignonne chaton.
Renjun se rembruma à ce surnom et il sentit que ses joues commençait légèrement à chauffer sans qu'il ne leur ai donné son consentement.
Mais il ne répondit pas, ayant rapidement deviné que le rosé n'attendait que ça, et se leva en tenant toujours la main de Mark dans la sienne.
- Ne perdons pas plus de temps, il faut qu'on aille trouver ce lapin, dit-il alors que les trois autres imitaient rapidement son action.
- Tu sais où allez au moins ? Demanda Jaemin avec un rire moqueur.
- Pas du tout, c'est vous qui vivez ici alors à vous de trouver le chemin.
- Je pense savoir qui pourrait nous aider, affirma Jeno.
Ce dernier avait rapidement contourné la table pour rejoindre Matk et Renjun du côté gauche. Il tentait tant bien que mal de ne pas regarder leurs mains emmêlé, qui faisaient monté un goût âcre dans sa gorge, et offrait un sourire amical à Renjun.
Sourire qui sembla plaire à ce dernier, puisque ses traits se détendirent lentement pour aborder une expression plus sereine.
- Qu-qui ça ? Demanda Dodo.
- Jisung et Chenle.
Renjun réfléchi un instant, il ne se souvenait pas avoir déjà entendu ces deux prénoms depuis son arrivé. Mais il constata que leur évocation ne semblait pas plaire à Mark, alors que Jaemin, lui, aborda un sourire encore plus grand qu'auparavent.
- Cela fait longtemps que je n'ai pas vu ces deux-là ! avoua le chasseur en sautillant comme une enfant.
- Je ne pense pas qu'ils seront ravi de te voir tu sais, cracha Jeno.
- M'en fiche, qu'ils soient content ou pas ça ne m'empêchera pas de pincer leurs petites joues.
Le violoniste leva les yeux aux ciels, prenant la décision d'ignorer le rosé pour repporter son attention sur Renjun.
Sauf qu'en tournant les yeux vers ce dernier il ne s'attendait certaiment pas à tomber sur le visage de Taeil qui avait prit place juste au milieu du brunet et de Dodo.
Le Loire, totalement réveillé et le regard légèrement vitreux, avait attrapé le bras libre de Alice dans sa main et le fixait avec de grands yeux curieux.
Aucun des quatre garçons n'osèrent dire quoi que ce soit, n'ayant même pas vu leur aîné se lever ni avancer vers Renjun.
À vrai dire, pour Mark, Jaemin et Jeno c'était même là une première tout à fait surprenante. Jamais au grand jamais ils n'avaient vu Taeil éveillé et debout, même quand ce dernier mangeait il semblait endormie.
- Te voilà donc, après 10 ans, souffla le Loire en approchant son visage de Renjun.
- Je...
- Tu es bien mieux qu'elle ne l'était, et pourtant tu devras voir avec ses yeux si tu veux comprendre.
- hein ?
Taeil ne cessait de se rapprocher, chuchotant ses mots de telle manière à ce que bientôt il n'y ait plus que le brunet pour les entendre.
- Elle, Yerim, tu dois connaître son histoire, tu dois retracer son passage ici pour comprendre. C'est le seul moyen que tu as pour survivre et réussir.
Renjun frissonna, mais il ne saurait dire si cela était du au souffle contre son oreille ou au parole que ce dernier lui livrait.
- Le bègue, le chasseur et le violoniste. Ils sont des protagonistes d'il y a 10 ans. Ne leur demande pas directement, ils ne te diront rien, soit subtil, stratégique, calculateur, manipulateur... Et alors tu obtiendras d'eux les informations que tu souhaitent.
Taeil se recula soudainement, le regard subitement voilé et un baillement bruyant étirant ses lèvres en un désagréable craquement.
Il gardait ses yeux sur Renjun, qui tentait d'assimiler ses paroles, et leva doucement son index pour venir le poser sur le front de ce dernier.
- Tout le reste des réponses, c'est dans le noir que tu les trouveras. Ainsi tu pourras recomposer le puzzle et tout remettre en place.
Sur ces mots, le Loire retourna à sa place aussi rapidement qu'il ne l'avait quitté et s'endormie dans la seconde.
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