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Remus se réveilla avec un visage encore plus pâle qu'à l'accoutumée, ses traits tirés par la fatigue et l'angoisse. La veille, James et Sirius l'avaient bombardé de questions, essayant désespérément de comprendre ce qui n'allait pas. Mais Remus, dans un mélange de frustration et de peur, les avait repoussés, esquivant leurs interrogations avec une froideur inhabituelle. Il se sentait seul avec son fardeau, prisonnier d'un secret trop lourd à porter. Lorsqu'il entra dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner, son humeur maussade ne fit que s'aggraver. Il espérait pouvoir s'asseoir tranquillement, loin des autres, mais ses plans furent rapidement compromis.

« Bonjour, Mumus ! » s'écria Louisa, pleine d'énergie, en sautant au cou de Remus sans prévenir. Le contact le fit sursauter. Le poids de ses propres émotions, combiné à l'étreinte inattendue, le fit réagir plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu.

« Lâche-moi, putain ! » grommela-t-il en repoussant la jeune fille, peut-être un peu trop violemment. Louisa le regarda, surprise et blessée, mais ne dit rien. Elle recula, l'air troublé, tandis que Remus s'efforçait de ne pas croiser son regard. 

Sirius, de son côté, ne semblait pas remarquer la tension qui régnait autour de son meilleur ami. Il se précipita vers Maria, la Serpentard avec qui il passait de plus en plus de temps ces derniers jours. Il l'embrassa tendrement avant de l'inviter à partager leur petit-déjeuner à la table des Gryffondors. Maria, accompagnée de sa cousine Bellatrix, s'installa avec les Maraudeurs, un geste que Remus trouva pour le moins étrange. Voir des Serpentards à la table des Gryffondors était inhabituel et dérangeant, mais cela semblait amuser Sirius. 

Louisa, elle, chercha à retrouver un peu de complicité avec Remus. Elle posa doucement sa tête sur son épaule, espérant peut-être apaiser les tensions. Mais Remus, trop agité et mal à l'aise, réagit immédiatement. Il se redressa brusquement, repoussant son épaule comme s'il tentait de se débarrasser d'un poids invisible. 

« Je vais à la bibliothèque » lâcha-t-il sèchement, les dents serrées, avant de s'éloigner à grands pas sans attendre de réponse.

Il marcha rapidement, traversant les couloirs du château en proie à une agitation intérieure qu'il peinait à contenir. Arrivé à la bibliothèque, son refuge habituel, il s'installa à une table isolée. Mais à peine s'était-il posé que la cloche sonna, annonçant le début du cours de Défense contre les Forces du Mal, celui qu'il redoutait tant désormais.

Un soupir profond s'échappa de ses lèvres. Chaque jour, ce cours était devenu un supplice. Le chapitre sur les loups-garous était toujours au programme, et Remus ne pouvait échapper aux descriptions horribles qui lui rappelaient sa propre condition. Il quitta la bibliothèque à contrecœur et descendit les escaliers vers la classe, son cœur battant la chamade. Comme la veille, il prit place à côté de Sirius, essayant de paraître aussi normal que possible. Mais à l'intérieur, tout s'effondrait. Le professeur reprit son explication sur les loups-garous, évoquant avec une froideur académique ces créatures qu'il décrivait comme des monstres dénués d'humanité. Remus essaya de ne pas écouter, se réconfortnt sur le fitue, comme l'a dit le professeur en début d'heure, c'est le dernier cours sur ce sujet. Il baissa la tête et se mit à dessiner machinalement sur sa feuille, griffonnant des croquis sans but, tentant de se perdre dans les lignes tracées par son crayon. Mais au bout d'un moment, il sentit des regards pesants sur lui. Il releva les yeux timidement et vit que James, Peter et Sirius le fixaient intensément. Ce regard perçant, empli de questionnements, le fit rougir de gêne instantanément. Il détourna les yeux, mal à l'aise, et se replongea dans ses dessins, priant pour que le cours se termine vite. 

Quand enfin la cloche retentit, mettant fin à la leçon, Remus se leva précipitamment, encore une fois, ramassant ses affaires avec une maladresse nerveuse. Mais Sirius, plus rapide, lui saisit le bras et l'entraîna dans une salle de classe vide. James et Peter suivirent, fermant la porte derrière eux pour s'assurer qu'ils ne seraient pas dérangés.

« Tu vas nous écouter et nous répondre, maintenant, Remus John Lupin ! » tonna Sirius, le tenant fermement par les épaules. Remus tenta de se dégager, mais Sirius le retenait avec une force inébranlable. Les regards de ses amis étaient lourds de détermination, mais aussi d'inquiétude.

« Qu'est-ce que vous voulez ? » s'écria Remus, la colère montant en lui. Il savait très bien où cette conversation allait mener, et il ne se sentait pas prêt à y faire face.

« Pourquoi, en cours de Défense contre les Forces du Mal, tu ne prêtes plus attention au prof ? demanda Sirius avec insistance. Je sais très bien que c'est l'une de tes matières préférées ! La dernière fois, je t'ai trouvé en pleurs dans les toilettes ! poursuivit-il, la voix pleine de frustration. Remus... si tu as un problème, tu peux nous en parler, tu le sais, non ? »

Remus se sentit acculé. Ses amis étaient trop perspicaces pour qu'il puisse leur cacher la vérité encore longtemps, mais il ne pouvait tout simplement pas leur dire. 

« Je ne me sentais pas bien, c'est tout ! répondit-il d'une voix tremblante, essayant de se défaire de leur emprise. Laissez-moi partir, on va être en retard en cours ! »

« Tu mens, Remus ! répliqua James, sa voix plus calme mais tout aussi résolue. Depuis qu'on parle des loups-garous en classe, tu es à deux doigts de craquer à chaque fois. Tu en as peur ? » demanda le jeune Potter, le regard plein de compassion.

Remus sentit ses jambes trembler sous son poids. La lutte intérieure qu'il menait chaque jour, ce combat pour cacher la vérité, devenait trop difficile. Il baissa la tête, et soudain, les larmes qu'il retenait depuis si longtemps commencèrent à couler, silencieuses mais dévastatrices. Il se sentait si vulnérable, si effrayé à l'idée que ses amis découvrent son secret et le rejettent.

Sirius, choqué de voir Remus pleurer, le lâcha immédiatement. James et Peter échangèrent un regard inquiet, ne sachant pas comment réagir face à la détresse de leur ami. Remus ne pouvait plus rester dans cette pièce. Il se dégagea et s'enfuit, courant à travers les couloirs jusqu'aux toilettes. Une fois à l'intérieur, il s'appuya contre l'un des lavabos, tremblant. Il essuya rapidement ses larmes, mais celles-ci continuaient de couler malgré lui. Le poids de sa condition, l'imminence de la pleine lune... tout se mélangeait dans un tourbillon de douleur qu'il ne pouvait plus contenir.

Après vingt minutes passées dans les toilettes à essayer de reprendre contenance, Remus se décida finalement à rejoindre son cours de métamorphose. Il frappa à la porte, le cœur toujours lourd.

« Entrez ! » lança la voix sévère de Professeur McGonagall.Remus entra en silence, les yeux encore rouges et légèrement gonflés par les larmes.

« Monsieur Lupin ! Pourquoi êtes-vous en retard ? » demanda McGonagall, son regard perçant scrutant le visage du jeune homme.

« Désolé, madame, mentit Remus. J'ai posé quelques questions à Mr Slughorn avant de venir...» Il aperçut Sirius qui lui avait réservé une place à côté de lui, comme d'habitude. Mais Remus, incapable d'affronter le regard de son ami, préféra s'asseoir au fond de la classe, seul. McGonagall le regarda un instant avant de reprendre son cours, devinant qu'il se passait quelque chose de grave, mais choisissant de ne pas insister pour l'instant.

Le reste de la journée se déroula dans une étrange solitude pour Remus. Il évita soigneusement ses amis à chaque pause, trouvant toujours une excuse pour s'éclipser avant qu'ils ne puissent l'interroger à nouveau. Mais il ne pouvait éviter l'inévitable. 

À la fin de la journée, il devait regagner leur dortoir commun. Remus fut le dernier à entrer dans le dortoir ce soir-là. Il baissa les yeux, évitant soigneusement de croiser les regards de James, Sirius, et Peter. Il s'effondra sur son lit, tirant les rideaux pour se cacher du monde. Il savait que dans deux heures à peine, il devrait partir pour la Cabane Hurlante. La pleine lune approchait, et avec elle, la transformation qu'il redoutait tant.

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Omg mais j'était pas bien petite pour écrire ça ?? 

Non désolé je découvre l'histoire limite en même temps que vous et vraiment j'ai envie de rajouter des moments joyeux là... 

Bref j'espère au moins que ça vous plait ! 

★ 29 Août 2024 - 23 Août 2016

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