Chapitre 4 : Une sombre vérité
Après avoir posé mes affaires à l'entrée du salon, je m'affalai dans le canapé rouge sang. Ma mère était debout devant moi.
— Il faut que tu comprennes ma chérie, que si je t'ai caché tes véritables origines c'était pour te protéger. Tu es l'élue, celle qui sauvera notre monde de la destruction provoquée par les ténèbres. Les Sorcied sont à ta recherche pour te capturer et te livrer à leur maître.
— Pourquoi veulent-ils me capturer ?
— Les Sorcied sont des hommes malveillants qui pourchassent sans répit la dernière elfange de la lignée royale. Ce qui fait de toi...
— Une princesse ! la coupais-je sidérée. Une princesse qui ignore le royaume d'où elle vient et qui est pourchassée par une organisation maléfique. C'est une histoire à dormir debout ! Je ne peux pas être une princesse et encore moins posséder des pouvoirs !
— Ma chérie, c'est la vérité ! Tu es une elfange. La moitié de ton sang est celui d'un ange et l'autre d'un elfe. Tu es une princesse que tu le veuilles ou non ! Tu es née au royaume d'Algatia situé sur la planète d'Owana ! Tu es la seule à pouvoir renverser le tyran Frohan Lepieux ! me révéla-t-elle en haussant le ton.
— Qui est ce Frohan Lepieux ?
— C'est le souverain du royaume de Démondia où vivent les loups-garous, les sorciers, les vampires et les elfes noirs. Mais, il n'est pas seulement le roi. Il est aussi ton Maître... m'avoua-t-elle attristée.
— Mon Maître, mais comment se fait-il ? la questionnai-je interloquée par cette révélation.
— Aurais-tu récemment reçu une lettre de la part de ton directeur ?
— Oui aujourd'hui, pourquoi ? insistai-je avide d'en savoir un peu plus sur son interrogation.
— Donne-la-moi, je crois savoir qui il est en réalité !
— Elle est dans mon sac. lui répliquai-je d'un ton nonchalant
Ma mère se tourna. Dos à moi, je me levais du sofa pour l'observer. Je la vis tendre ses bras devant elle et fixer de ses yeux, mon sac à dos. Puis elle les ferma pour se concentrer. Il y avait un mètre de distance entre mes affaires de cours et nous. Soudain, comme par magie, mon sac s'éleva petit à petit dans les airs. Ma mère pivota légèrement ses mains pour le faire venir jusqu'à nous. Léger comme une plume, il se posa à côté de moi.
— Maman, comment as-tu fait ? m'exclamais-je émerveillée.
— Je voulais te faire une petite démonstration de mes dons elfique pour te prouver que j'ai raison. Maintenant, peux-tu me donner cette lettre ? m'ordonna-t-elle.
Je fouillai aussitôt mon sac à la recherche de ce fameux courrier. Mais avant de lui remettre, je lui demandais :
— Pourquoi es-tu si inquiète, maman ? Quel est le rapport entre le courrier du directeur et Frohan Lepieux ?
— J'ai bien peur que Frohan Lepieux soit sur terre pour te rechercher. Une fois qu'il aura mis la main sur toi, je n'ai pas le choix de te laisser partir avec lui. me répondit-elle fébrilement en plongeant son regard azur larmoyant dans le mien.
J'ignorais pourquoi elle était si triste. Sûrement, une terrible nouvelle qui lui arracherait le cœur en me la dévoilant.
— Pourquoi devrais-tu me laisser partir avec lui ? Tu es censée me protéger ! hurlais-je, hors de moi.
— Tu es sa propriété, tu l'as toujours été depuis ta naissance, m'avoua-t-elle. Il a tous les droits sur toi, et je ne peux malheureusement pas te libérer.
— Me libérer ? je ne comprends pas, maman, plaidai-je. Comment peux-tu me faire une chose pareil !
— Donne-moi cette lettre, je vais te la lire et tu comprendras.
C'était le cœur lourd et les mains tremblantes que je la lui remis. Elle retira le cachet en cire au dos de l'enveloppe et commença la lecture :
— Chère Eloranne Wells,
Tant d'années nous ont séparés. J'ai voyagé à travers le temps et l'espace pour vous retrouver, vous et votre fille.
J'ai envoyé un de mes sorcieds pour vous localiser. Maintenant que j'ai mis la main sur vous, il est temps que mes biens me reviennent de droit.
Tous les elfanges sont ma propriété, la dernière encore vivante à ce jour, réside dans votre demeure. Elle sera destinée à me servir pour l'éternité.
Aussi, comme le dit la prophétie, elle est liée au destin de mon fils. Autrefois, votre époux a pris la décision d'unifier nos deux royaumes grâce à un mariage arrangé. Je vous rappelle que votre fille est fiancée à mon fils.
Bientôt, l'union aura lieu.
Après avoir lu et approuvé cette missive, votre fille sera dans l'obligation de se présenter à ses nouveaux maîtres.
Démondiennement, Frohan Lepieux
J'étais sous le choc de cette révélation. Cette nouvelle fracassante m'avait tétanisée.
Comment ma mère pouvait-elle me faire une chose pareille ? Me poignarder en plein cœur ?
Jacy m'avait prévenu de rester éloigné du directeur. Ma mère avait-elle un plan en tête ?
Au fond de moi, je me sentais trahie par mes parents. Je retenais mes larmes pour ne pas éclater en sanglots en me laissant envahir par l'amertume et la résignation.
— Comment as-tu pu me dissimuler la vérité durant tout ce temps ? Me laisser dans l'ignorance de mes origines ? m'écriai-je.
— C'était pour te protéger ! protesta-t-elle.
— De lui ? Pour me jeter dans la gueule du loup après ? m'étonnai-je
— Je n'avais pas le choix ma chérie et puis tu étais beaucoup trop jeune pour connaître la vérité ! se justifia-t-elle sur un ton fébrile.
Elle qui semblait avoir des pouvoirs magiques semblait terrifiée, comment étais-je censée réagir à une nouvelle pareille ? La panique commença à me gagner et j'y cédai.
— Si, tu aurais dû trouver un autre compromis ! Au moins, je n'aurais pas fini dans leurs griffes !
— Il n'y en avait aucun à part celui-ci, plaida-t-elle. Soit les ténèbres régnaient sur notre monde ou soit notre fille devenait l'épouse du fils du souverain de Démondia pour sauver l'avenir de notre peuple.
Si le bien et le mal s'unissaient, tous les royaumes vivraient enfin en harmonie. Il n'existerait plus de conflits.
— Oui... Mais, être l'esclave de son futur beau-père, ça craint un max ! m'affligeai-je.
— Pas l'esclave de ton beau-père, mais celle de ton... s'interrompit-elle d'un coup ne trouvant pas les mots.
Je fus inquiète de constater qu'elle retenait également ses larmes.
— Que veux-tu dire ? demandai-je
— C'est beaucoup trop difficile de te l'avouer ! céda-t-elle en larmes
— Je t'en supplie, dis-le-moi ! la harcelais-je vivement.
— Je ne peux ça va te briser le cœur... sanglota-t-elle.
— Maman, on n'est pas à une révélation près. Dis-moi ! Qui est-ce ? Pour l'amour du ciel ! la suppliai-je.
Au fond de moi je savais que j'allais regretter ces mots, mais le besoin de savoir l'emportait à cet instant.
— Très bien ! Tu n'es pas l'esclave de ton beau-père, mais celle de ton grand-père. m'avoua-t-elle finalement.
Encore une fois, cette atroce révélation était comme une lame aiguisée. J'étais incapable de dire quoi que ce soit. Après quelques minutes de silence, je réussis à parler.
— Mon grand-père, c'est une blague ?
— C'est vrai ma chérie. C'est la triste vérité, se désola-t-elle.
— Tu veux dire que l'homme qui a pris le contrôle de notre monde est mon grand-père ? Je ne veux plus rien écouter. J'en ai assez entendu ! J'ai besoin de sortir, pour me changer les idées ! lui dis-je en me levant du canapé en me dirigeant vers la porte d'entrée.
— Où vas-tu ? Tu ne peux pas y aller toute seule ! C'est trop dangereux pour toi, les sorcieds sont sûrement à ta recherche à cette heure-ci ! objecta ma mère en essayant de m'empêcher de sortir.
— Tu aurais dû m'avertir du danger bien avant, ripostai-je davantage par frustration que par colère. Au moins j'aurais pu apprendre à me servir de mes pouvoirs.
— Très bien, je vais te laisser partir, mais où vas-tu aller ?
— Pas très loin, je reviendrais quand je serais calmée. lui répondis-je insolemment.
Elle s'écarta et je sortis en claquant la porte derrière moi.
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