https://youtu.be/3YnB3_Rqx_g

Quand j'ouvris les yeux, il faisait jour dehors. Nick était allongé à mes côtés, bras sous la nuque. Il était déjà habillé. J'émergeai des couvertures et me jetai sur lui aussitôt. 

– Jenny, tu... commença-t-il. 

Je le fis taire en l'embrassant, et en déboutonnant son pantalon. Il me repoussa sèchement. 

– Jenny... 

– Nick, chut ! J'en ai envie. 

Je titillai son cou mais il ne faiblit pas. 

– Jenny il faut qu'on parle ! 

– Non, on parlera après chéri, tu es mon époux et tu dois répondre à ton devoir conjugal. 

Je lui souris, c'était la première fois que je le voyais aussi sérieux. 

– Nick, j'en ai très envie, je te promets que je ne te le demanderais pas si je n'en mourrais pas d'envie. 

Je l'embrassai mais il ne répondit pas à mon baiser, il resta de marbre. 

– Nick, si tu ne me fais pas l'amour tout de suite, je te jure que je vais le faire avec quelqu'un d'autre !

Il écarquilla les yeux incrédule. 

– Jenny ! Tu m'as promis fidélité tu t'en souviens ? 

– Et tu m'as promis soutien et devoir conjugal ! 

La colère commençait à le gagner, je le voyais au fond de son regard. Je me relevai du lit et enfila un peignoir. 

– Tu vas où ? me demanda-t-il sèchement. 

– Je vais chercher du sexe ailleurs Nick Wall ! 

Il gronda et fut à mes côtés en quelques secondes. Il me bascula sur lit, enfilai ses préservatifs et me pénétra aussitôt sans préliminaire. Il effectua ses va et vient sans un regard, ni une once de tendresse. Je fus déçue. Je pris l'oreiller et me le mis sur le visage. Il s'arrêta aussitôt en me retirant celui-ci. 

– Qu'est-ce que tu fais ? me demanda-t-il d'une voix toujours sèche. 

– J'essaye de t'imaginer en train de me faire l'amour tendrement et non pas comme à une prostituée. 

Il grimaça en haussant les sourcils. 

– Tu voulais du sexe, je t'en donne ! Qu'est ce qu'il y a encore ? 

Il grondait cette fois. Je le repoussai brusquement sur le lit en me dégageant. J'enfilai une culotte, un short, un débardeur et je le fixai dans les yeux. J'étais moi aussi sacrément remontée à présent. 

– Je ne suis pas une poupée gonflable ! Je te demandai un minimum d'attention et de tendresse pendant nos ébats Nick ! 

Je lui tournai le dos et il me rattrapa à la porte. 

– Jenny, je n'en ai pas envie ce n'est pas ma faute ! Je ne peux pas faire semblant. Si j'ai accepté c'est parce que tu m'as menacé de me tromper, et je ne supporterais pas de te voir dans le lit d'un autre Jenny ! 

Je bouillais de rage. 

– Oh, ne t'inquiète pas Nick Wall, je ne peux pas te forcer à avoir envie de moi et rassure toi je ne te demanderai plus jamais rien. Après ce que je viens d'entendre, je préfère encore mourir que de te demander la moindre petite chose. Tu n'auras plus jamais à te forcer je t'en fais la promesse ! 

Il fondit sur mes lèvres. 

– Dégage ! hurlai-je en le repoussant. 

Il me saisit par les épaules. 

– Jenny chérie, calme-toi. 

– ME CALMER ? JE NE SUIS RIEN POUR TOI NICK WALL ET J'AI ÉTÉ TROP BÊTE POUR NE PAS M'EN APERCEVOIR PLUS TÔT. 

Hélèna ouvrit la porte. 

– Jenny, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle sans tenir compte de la tenue d'Adam de Nick. 

– Hélèna peux-tu nous laisser cinq minutes s'il te plaît ? demanda Nick poliment à mon amie.

 Celle-ci approuva. 

– Non je n'ai rien à te dire de plus Nick. 

– Moi j'ai à te parler Jenny ! 

Hélèna s'éclipsa et Nick murmura un sort pour nous isoler. 

– Mon amour... 

– Ne m'appelle plus « amour » compris ?

 Nick me saisit par les épaules pour que nos regards se croisent. 

– Jenny, tu vas m'écouter maintenant ! Tu es enceinte, Logan m'a confirmé le résultat ce matin. Il faut qu'on aille à l'hôpital maintenant ! 

– Je suis... enceinte ? 

Je me rendis compte que malgré les soupçons de Logan je n'avais vraiment pas pris conscience du fait de l'éventualité de cette grossesse. Je m'accrochai à l'armoire pour ne pas tomber et Nick me soutint aussitôt par la taille. 

– Logan nous attend à l'hôpital, tu veux bien que je t'y emmène ? 

J'approuvai d'un léger hochement de tête toujours abasourdie. Nick, s'habilla, prononça Onerariam et on se retrouva dans des toilettes. Il me prit la main et on quitta ces dernières pour se retrouver dans un couloir de l'hôpital. Puis Nick poussa une porte sur la gauche où était inscrit : salle d'attente Docteur Scott. 

– Bonjour, vous avez rendez-vous ? nous demanda une voix fluette sur la gauche. 

Une petite secrétaire, les cheveux grisonnants et les yeux sombres s'approcha de nous. 

– Oui nous avons un rendez-vous au nom de Wall, répondit Nick. 

Elle vérifia sur son agenda. 

– Jenny Wall, en effet. Asseyez-vous, le docteur Scott est actuellement en consultation et il vous recevra dans quelques instants. 

Nick et moi prîmes place sur les chaises de la salle d'attente. Au bout de dix minutes, la porte du bureau des consultations s'ouvrit et une femme en sortie en toussant. 

– Merci et bonne journée docteur, s'exclama-t-elle en serrant la main de Logan. 

J'avais tellement pris l'habitude de voir Logan en tenue de civil à la maison, que je faillis éclater d'un rire nerveux, en le voyant habillé d'une blouse blanche, le stéthoscope autour du cou. Il nous fit un petit signe pour le rejoindre et referma la porte alors que Nick lançait déjà un sort pour isoler la pièce. Logan me fit la bise et me demanda de m'allonger, sur le matelas médical. 

– Jenny, je vais devoir te faire une échographie pour voir où tu en es. Mais il est trop tôt à mon avis pour l'échographie externe. Je vais donc devoir procéder à une échographie interne. 

Je le dévisageai bêtement, ne comprenant pas vraiment ce qu'il disait. 

– C'est un petit appareil que je vais devoir t'insérer par le vagin, m'expliqua Logan en prenant un appareil qui ressemblait à un gode en aluminium. 

Je me redressai du matelas. 

– Logan, je ne peux pas. Je veux dire, je suis pudique ! 

Il sourit. 

– Jenny, je suis médecin, et j'ai déjà soigné ton intimité lors du dernier incident.

J'approuvai penaude. 

– Déshabille-toi Jenny, je vais préparer l'appareil. 

Il se retourna et alluma un écran sur ma droite. Je soupirai et m'exécutai, puis je m'allongeai en serrant les jambes. Logan, mettait une sorte de gel à l'extrémité de l'appareil. 

– Euh... Jenny, il faut desserrer les jambes. Tu dois poser tes pieds dans chacun des étriers situés sur les côtés. 

Nick s'approcha de moi et me prit la main. 

– Logan est médecin, Jenny. Détends-toi. 

Je desserrai les jambes, et Logan plaça mes pieds dans les étriers.

 – Vous verrez sur l'écran de droite les images en direct. Jenny, si tu te détends ça glissera tout seul. 

Il glissa son appareil en moi et j'agrippai Nick par la chemise. Puis on tourna tous le regard vers l'écran de droite. Logan, bougeait son appareil en douceur. J'aperçus une ombre sur l'écran mais rien de précis, l'image était floue et sombre. Logan poussa alors une exclamation. 

– Quoi ? demandèrent Nick et moi d'une même voix. 

Logan retira l'appareil et me donna un grand morceau d'essuie-tout pour essuyer l'excédent de gel. Celui-ci, se dirigea ensuite vers son bureau, il s'assit en silence, pendant que je me rhabillais. Puis, Nick et moi, nous assîmes en face de Logan. 

– Qu'est ce qu'il y a Logan ? Mon bébé va bien ? demandai-je paniquée. 

Nick me dévisagea étrangement. 

– Les bébés vont bien, informa-t-il. 

– Les bébés ? répétai-je bêtement. 

– Il y en a deux, répondit-il. 

– Des jumeaux ? demandai-je aux anges. 

– Logan, quand peux-tu t'occuper de l'avortement ? demanda Nick sèchement. 

– De l'avortement ? Nick il n'en est pas question, je refuse d'avorter !

– Jenny, ne dis pas de bêtise, tu ne garderas pas ces bébés, gronda-t-il. 

– Tu peux dire ce que tu veux je n'avorterai pas Nick ! 

– Logan, quand peux-tu t'en occuper ? 

– Nick, je ne peux rien faire sans le consentement de Jenny. 

– Mais elle est humaine Logan, hurla-t-il. 

– Je ne peux pas aller contre sa volonté, ce serait un crime Nick ! répliqua Logan. 

– Non, non, non ! 

Nick était entré dans une colère noire. Logan se leva pour essayer de le calmer. 

– Calme toi Nick, je vous propose de retourner à la maison et de discuter de ça calmement. Si vous optez pour l'avortement, je pourrais le faire à partir de demain. Mais je suis obligé d'avoir le consentement de Jenny également. 

– Jenny, ce sont les bébés ou moi ? me posa Nick comme ultimatum. 

Je grimaçai incrédule. 

– Nick, comment peux-tu me dire ça ? 

– Je n'ai pas le choix Jenny 

– Dans ce cas, mon choix est fait Nick, je choisis les bébés. 

Je me retournai vers Logan. 

– Logan, je peux t'emprunter ton téléphone ? 

Il approuva et je composai le numéro de Rébecca. 

– Rébecca, c'est Jenny. Tu veux bien venir me chercher dans le bureau de consultation de Logan ?... Merci à tout de suite. 

Nick quitta la pièce en colère. Rébecca se matérialisa dans la seconde qui suivit et je me jetai dans ses bras en pleurs. 

– Jenny, qu'est ce qu'il y a ? me demanda-t-elle aussitôt. 

– Elle attend des jumeaux. Nick lui a posé un ultimatum, de choisir entre les bébés et lui, elle a choisi les bébés. Il veut absolument qu'elle avorte, résuma Logan. 

Rébecca soupira. 

– Jenny, ça lui passera, je te parie que dans une heure il viendra ramper à tes pieds pour que tu le reprennes. Et félicitations pour les bébés, je suis heureuse pour toi. 

– C'est vrai ? Tu ne me trouves pas stupide et puérile ? 

– Absolument pas, si j'étais à ta place j'aurais fait le même choix. Moi je ne pourrai jamais avoir d'enfant Jenny, alors je t'envie tu sais ? 

– Tu trouveras quelqu'un un jour avec qui tu pourras... 

– Non, Jenny, mon corps est empli de venin, un fœtus ne pourra jamais se former dans mon corps sans être aussitôt étouffé par mon venin.

 – Oh, Rébecca, je suis navrée, je ne savais pas ! 

– Ce n'est rien Jenny, allez on rentre ! 

J'approuvai, remerciai Logan, et Rébecca me fit tourbillonner jusqu'à la cuisine. 

– Tu as faim ? me demanda-t-elle aussitôt. 

J'approuvai et elle me prépara un sandwich sans magie. 

– Au fait Jenny merci, ajouta-t-elle. 

– Pourquoi ? demandai-je en mordant à pleines dent dans mon sandwich. 

– J'ai eu une grande discussion avec David après le mariage. 

Elle capta aussitôt toute mon attention. 

– Alors ? Viens-en aux faits ? m'empressai-je de demander. 

Elle éclata de rire. 

– On a décidé de se laisser une chance, mais d'aller tout doucement. Il ne veut pas brusquer les choses et je suis de son avis. 

– C'est formidable, je suis ravie pour vous deux. 

Et je l'étais sincèrement. Après avoir discuté avec ma belle-sœur pendant de longues minutes, je rejoignis Murielle et ma filleule Nelly dans la chambre de Gilles. 

– J'attends des jumeaux ! annonçai-je fièrement. 

Murielle semblait heureuse pour moi mais également tendue. 

– Jenny, je peux te parler à cœur ouvert ? 

J'approuvai, au même moment Hélèna et Benji entrèrent dans la pièce.

– Nick nous a appris pour les bébés Jenny, je ne sais pas si je dois te féliciter ou te présenter mes excuses, annonça Benji. 

– Félicite-moi grand frère ! lâchai-je avec un sourire. 

Hélèna fondit dans mes bras sans un mot. 

– Je vous laisse discuter entre vous, ajouta Benji en entraînant Gilles avec lui. Et au fait, sœurette, félicitations ! 

Je lui souris et ils quittèrent la chambre. Murielle reprit aussitôt la discussion 

– Jenny, tu es mon amie, et je suis dans l'obligation de t'avouer que j'en ai réellement bavé pour ma grossesse. Je n'ai jamais autant souffert, sauf lors de la transformation en vampire, ça c'était le summum. Mais je veux être sûre que tu saches dans quoi tu t'engages ? Moi je suis allée un peu vers l'inconnu, on ne savait pas comment ça aller se passer mais pour toi c'est différent. 

– Tu as regretté ta grossesse Murielle ? 

Elle s'esclaffa. 

– Jenny non ! Nelly est le plus beau cadeau de ma vie, jamais je ne pourrais regretter de l'avoir portée et mise au monde. Même si la grossesse n'a duré qu'un mois ça reste un moment fort de ma vie. Et maintenant ma petite Nelly, ne fait que me combler davantage de jour en jour. 

– Vous me soutenez les filles ? demandai-je en regardant également Hélèna. 

Elle semblait sonnée. 

– Moi je te soutiendrai toujours Jenny. Je n'oublierai jamais tout ce que tu as fait pour moi et toute l'énergie que tu as dépensée pour me soutenir pendant ma grossesse, confia Murielle.

 – Moi Jenny, j'avoue que je suis un peu sous le choc. J'ai en tête les complications qu'a eues Murielle lors de sa grossesse et j'ai peur pour toi. Je tiens à toi énormément mais je te soutiendrai, qu'importe tes choix, je serais toujours là. 

Puis elle leva le petit doigt en souriant. Je savais qu'elle faisait référence au pacte qu'on avait fait un soir dans la forêt « être toujours présente l'une pour l'autre ». 

– Merci les marraines, je vais vraiment avoir besoin de vous, surtout si je ne peux plus compter sur Nick. 

Les larmes me montèrent aux yeux à cette perspective. 

– Jenny, il est inquiet pour toi, pour ta santé et ton humanité. Mais il t'aime comme un fou, affirma Murielle. 

– Murielle a raison, il t'aime et il serait prêt à tout par amour pour toi. Laisse-lui un peu de temps pour se faire à l'idée qu'il va être papa de jumeaux. Au fait t'as bien dit « marraine » ? me demanda Hélèna les yeux pétillants. 

– Mes jumeaux ne pourraient rêver de meilleures marraines que vous deux. Si jamais il m'arrive quelque chose, prenez soin d'eux comme de vos enfants.

 – Jenny, il ne t'arrivera rien, tu vas tenir bon. 

– Les filles je veux être sûre que vous prendrez soin de mes enfants ! 

Hélèna, s'avança vers moi, prit ma main et celle de Murielle et apposa la sienne par-dessus. 

– On va faire un second pacte Jenny. Je te promets que je prendrai soin de tes bébés si dans le pire, et je dis bien le pire des cas, il t'arrive quelque chose, affirma Hélèna. 

– Jenny, je m'occuperai de tes enfants comme de la mienne. Ils ne seront jamais seuls dans leurs vies, je te le promets, ajouta Murielle. 

– Merci les filles, ça me touche vraiment. 

Et je les serrai dans mes bras. 

– Je vais m'allonger, je suis un peu fatiguée. Je vous aime les filles, à plus tard. 

– A plus tard, repose-toi bien, bredouilla Murielle. 

– Et nous aussi on t'aime, du moins on vous aime ajouta Hélèna en regardant mon ventre. 

Je quittai la pièce et allai me reposer dans ma chambre. Je me réveillai en étouffant un cri de douleur. Je mordis dans mon oreiller pour étouffer celui-ci mais Logan arriva aussitôt. 

– Tu as mal où ? me demanda-t-il immédiatement. 

– C'est bon, c'est passé Logan. Tu n'es plus à l'hôpital ? 

– Jenny, il est vingt-trois heures !

– Vingt-trois heures ? 

Je n'en revenais pas d'avoir dormi toute l'après-midi et une partie de la nuit. 

– Où est Nick ? repris-je. 

– Je ne sais pas, on ne l'a pas revu depuis qu'il a quitté l'hôpital ce matin. 

– Oh, mon Dieu, soufflai-je. Logan, il ne lui est rien arrivé ? 

– Je pense qu'il a juste besoin d'un peu de recul et de solitude Jenny. Il reviendra ne t'en fais pas. 

– Rébecca est là ? Elle dort ? 

Mais celle-ci se matérialisa aussitôt dans la chambre. 

– Non, je ne dors pas Jenny, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? 

– Tu pourrais me faire apparaître de la glace à la fraise s'il te plait ? 

Elle pouffa en levant les yeux au ciel. 

– Jenny, tu ne vas pas manger une glace à cette heure-ci ! Tu ne voudrais pas plutôt un repas chaud ? 

– Non, merci, je veux de la glace s'il te plait. 

Elle m'aida à me relever et m'accompagna jusqu'à la cuisine, avant de faire apparaître une sublime glace à la fraise. Un régal. Logan et Rébecca m'observèrent manger celle-ci jusqu'à la fin. 

– Heu... merci Rébecca pour la glace, je vais me recoucher. A demain. 

– Plutôt à tout à l'heure sœurette ! 

Je lui souris et allai me recoucher. Je fis un drôle de rêve, j'avais des ailes et je volais dans un ciel bleu dégagé quand subitement je n'avais plus d'aile, je tombais en chute libre et je me réveillai en sursaut la respiration haletante. Bien évidemment mes hormones se réveillèrent également et j'eus une terrible envie de sexe.