Chapitre V Le récit de Marion
Je me figeais à l'entrée de la salle de bain pour réfléchir et Hélèna qui se trouvait dans le salon avec Benji, se leva pour venir à ma rencontre aussitôt.
– Ça va Jenny ?
– Est-ce que je peux te parler avec Murielle, s'il te plaît ? Ça ne sera pas long je te le promets !
– Mais bien sûr Jenny, vas-y toujours, je te rejoins, lança-t-elle en allant embrasser son homme.
Je frappai à la porte et c'est Gilles qui m'ouvrit.
– Excuse-moi Gilles, mais j'ai absolument besoin de parler à Murielle.
– Ça ne va pas ? me demanda-t-il immédiatement.
– Si, assurais-je avec un faux sourire.
Hélèna était déjà à mes côtés. Et Rébecca sorti de la cuisine, les mains chargées d'un bouquet de fleurs blanches.
– Qu'est-ce que vous faites tous là ? demanda-t-elle suspicieuse.
– J'aimerais te parler aussi, murmurais-je à Rébecca.
Gilles comprit qu'il s'agissait d'une petite réunion entre filles et s'éclipsa de la pièce.
– J'arrive, je vais déposer mes fleurs dans le salon, souffla Rébecca en fronçant les sourcils.
– Vas-y toujours Hélèna j'arrive, je veux que Marion soit présente également.
À peine avais-je soufflé ces mots à Hélèna, que Marion, rappliqua aussitôt en compagnie de Rébecca. Toutes les filles étaient présentes dans la chambre maintenant.
– Rébecca, peux-tu isoler la pièce des oreilles indiscrètes s'il te plaît ?
Elle s'exécuta en fronçant à nouveau les sourcils.
– Tout d'abord excusez-moi de vous prendre au dépourvu, mais j'ai besoin d'avoir vos avis, sur un sujet... intime.
– Ok, souffla Rébecca en souriant.
Elle avait l'air soulagée de voir qu'il n'y avait rien de grave et fit apparaître des petits tabourets pour tout le monde.
– Alors Jenny, que se passe-t-il ? entama Marion.
Je pris une profonde inspiration.
– Pourquoi Nick ne veut pas de rapport avec moi ? Dites-moi la vérité, je vous considère toute comme des sœurs ici, alors jouez vos rôles de sœur et dites-moi sincèrement ce que vous en penser toutes.
C'est Hélèna qui prit la parole en premier.
– Il a juste besoin d'un peu de temps Jenny !
– Oui, mais j'ai l'impression d'être la seule, à avoir envie de lui, je ne comprends pas. Pourquoi veut-il m'épouser et que je devienne sa femme si je ne l'attire pas suffisamment pour qu'on fasse l'amour ? demandais-je en rougissant.
– Jenny, là je crois que tu te trompes complètement, Nick est fou de toi et je suis certaine qu'il doit lutter fortement pour résister, s'exclama Rébecca.
– Dans ce cas, pourquoi refuse-t-il mes avances ?
– À mon avis, reprit Marion, il doit avoir peur de te faire du mal, et c'est très compréhensible, tu es très fragile Jenny, tu dois en prendre conscience. Deuxièmement la grossesse de Murielle ne doit pas jouer en ta faveur non plus.
– C'est-à-dire ?
– Enfin, Jenny, ça me paraît évident ? murmura Murielle, d'une voix faible. Je prenais la pilule et je suis malgré tout tombée enceinte, il doit avoir peur qu'il t'arrive la même chose !
– Mais je lui ai déjà dit que j'étais prête à avoir un enfant avec lui.
– Jenny, reprit Marion, il voit la souffrance de Murielle et il t'aime trop pour envisager de te faire souffrir en connaissance de cause. Gilles ne savait pas que cela pouvait se produire mais lui le sait maintenant.
– Et que faut-il que je fasse ? Que je reste vierge jusqu'à la fin de ma vie ? demandais-je en m'emportant légèrement.
– Laisse-lui un peu de temps, après la naissance de bébé Wall, il changera peut-être d'avis, m'indiqua Rébecca.
– J'espère bien, soupirais-je.
– Et n'oublie pas que samedi, j'irais avec Benji t'acheter des sous-vêtements sexy, pour qu'il craque, renchérit Hélèna.
Je rougis comme une pivoine.
– Je peux venir ? demanda aussitôt Rébecca.
– Bien sûr, plus on est de fous, plus on rit !
Elle pouffa en regardant mon short et mon débardeur que je tortillais dans mes mains.
– Je veux bien te prêter une petite nuisette à fanfreluches rouge pour la nuit Jenny, cela lui donnera un avant-goût de ce qui l'attend.
J'approuvais et elle fit apparaître une magnifique nuisette. Je rougis à nouveau rien qu'à l'idée de la porter.
– Et heu, tu n'aurais pas une robe de chambre par hasard ? Je ne voudrais pas sortir de la salle de bain comme ça ? pouffais-je.
Toutes les filles rigolèrent et Rébecca fit apparaître un magnifique peignoir rouge en satin.
– Merci Rébecca.
– Je t'en prie, et au fait quel est ta couleur préférée Mumu ? On va en profiter samedi pour te prendre quelques vêtements de grossesse.
– Oh, c'est gentil les filles, je n'ai pas de couleur favorite, allez-y au feeling.
Rébecca approuva d'un hochement de tête.
– Je suis désolée de vous avoir ennuyé avec mes histoires de sexe.
– Mais pas du tout Jenny, on est là pour ça, m'assura Rébecca.
– Oui ça me fait plaisir, que tu partages ceci avec moi et les filles, ajouta Marion.
– Je suis peut-être enceinte, mais tu restes mon amie Jenny, tu pourras toujours compter sur moi, murmura Murielle.
– Elles ont raison, rajouta Hélèna.
– Marion, je peux te poser une question ? Mais bien sûr tu n'es pas obligée de répondre si je dépasse les bornes, m'empressai-je de rajouter.
Elle m'encouragea en me souriant.
– Comment ça s'est passé ta transformation ?
– Ça s'est passé un samedi vers trois heures du matin. Je rentrais d'un repas de famille avec mes parents. On était en voiture et mon père a perdu le contrôle de celle-ci. Ils sont morts sur le coup, lorsque la voiture a percuté un mur. Moi j'étais attachée à la vie, par un seul petit fil, je savais que ma fin était proche tant ma douleur était atroce, j'avais du sang partout, bref un carnage. Dean, est alors apparu, je pensais que c'était un secouriste ou un témoin de l'accident et je l'ai alors supplié de me laisser mourir, car je savais que si je m'en sortais, je serais certainement en fauteuil roulant ou alité, car ma colonne vertébrale avait été touché. Je lui ai dit que je le trouvais très beau et que j'étais très contente que ce soit son visage, que j'emporterais dans la mort. Il a réussi à me dégager rapidement de la voiture et a pris la fuite, jusqu'ici avec moi dans ses bras. Ensuite il m'a vaguement expliqué ce qu'il était mais je n'en croyais pas un mot, je pensais qu'il se moquait de moi. Il m'a ensuite proposé une alternative à la mort, celle de devenir une vampire comme lui. Il m'a assuré que le venin, guérirait mes blessures. Je lui ai répondu que je voulais que ma douleur disparaisse. Il a demandé à Benji de l'aider afin qu'il ne me tue pas et j'ai alors senti ses dents s'insérer profondément dans ma peau. La douleur qui s'en est suivi fut la pire chose qui ait pu m'arriver. Je me souviens d'avoir hurlé jusqu'au point de me casser la voix et mon supplice a duré cinq jours entiers. Dean était resté à mes côtés jusqu'à la fin de ma transformation, il n'arrêtait pas de s'excuser pour le mal que j'endurais. J'étais alors âgé de seize ans tout comme lui. On a appris à se connaître et sa famille, m'a très bien accepté, lança-telle en souriant à Rébecca. Un an après on s'est marié et ça fait maintenant quatre ans qu'on vit l'amour fou.
– Waouh, soufflais-je impressionné par son parcours.
– Et depuis as-tu regretté d'être devenue ce que tu es ?
– Au départ j'ai eu du mal, car je ne voulais pas tuer de gens, j'avais l'impression d'être devenue un monstre et puis Dean, m'a expliqué leur règles de chasse et je m'y suis habituée, mais je ne regrette pas, car depuis je suis avec l'homme de ma vie et je l'aime tellement.
J'approuvais d'un signe de tête, car je comprenais ses sentiments.
– Merci de nous avoir confié tout ça et merci de m'avoir écouté aussi, mais j'aimerais que toute cette conversation reste entre nous, je ne veux pas que Nick soit au courant.
– Avec plaisir Jenny et ne t'en fais pas, on ne dira rien, même sous la torture, plaisanta Rébecca.
Tout le monde se leva, Rébecca fit disparaître les tabourets, annula les sorts et j'en profitais pour enrouler la nuisette dans le peignoir. Je fis la bise à Murielle et on sortit toutes de la pièce, alors que Gilles rejoignait déjà Murielle. J'allais ensuite prendre ma douche. C'était la première fois que je me douchais dans cette magnifique baignoire Gréco-romaine, et ce fut très agréable. J'enfilais ensuite la nuisette de Rébecca et m'examina dans le miroir, elle était extrêmement transparente et très décolleté. Je rougis à nouveau avant de prendre mon courage à deux mains. J'enfilais mon peignoir et quitta la salle de bain.
– Bonne nuit à tous, lançais-je en traversant le salon.
Rebecca me regarda en pétillant et je rougis, imaginant très bien, ce qu'elle pouvait penser.
Je frappais à la porte de Nick, hésitante à l'ouvrir, mais celui ci vint à ma rencontre aussitôt.
– Pourquoi tu n'entres pas ? me demanda-t-il surpris.
– Je ne sais pas, je pensais que tu m'en voudrais peut-être ?
Il secoua la tête de droite à gauche, m'embrassa le front et me prit la main, afin de m'accompagner jusqu'au lit. Ma respiration, s'accéléra et j'enlevais mon peignoir, en le laissant glisser sur le sol. Nick écarquilla les yeux, la bouche grande ouverte. Je m'installais sur le lit à ses côtés, ravie de l'effet produit.
– Jenny, tu... es terrible, s'exclama-t-il ahuri.
Il sourit à nouveau, en m'embrassant fougueusement. Ses mains, me caressèrent le corps en douceur, et il se colla à moi brusquement en déchirant le haut de ma nuisette. Ses lèvres parcoururent mon corps en douceur. Sa respiration était de plus en plus saccadée, et pour la première fois, je sentis ses mains trembler légèrement. Puis il s'arrêta brusquement, et s'assit sur le lit, en essayant de se calmer. Je me redressais à mon tour, et me jeta à son cou, en l'embrassant derechef.
– Jenny, lança-t-il d'une voix presque apeurée, je ne peux pas.
– Chut, ça va aller mon cœur, le rassurais-je en l'attirant à nouveau vers moi.
– Jenny, j'ai réfléchis et je te promets qu'on le fera, mais laisse-moi un peu de temps pour m'y préparer, je t'en prie, pas ce soir.
– Tu es sérieux ? m'exclamais-je radieuse en sentant des larmes de joies, couler sur mon visage.
– Jenny, ne pleure pas !
– Mais non, bêta, ce sont des larmes de joie, je n'attendais pas moins de toi et je te laisserais le temps nécessaire, du moment que tu me promets qu'on essayera.
– Alors s'il te plaît, enlève-moi cette nuisette et mets quelque chose de moins excitant, supplia-t-il la respiration toujours saccadée.
Je me levais, en me déshabillant et Nick souffla.
– Jenny, je t'en prie, habille-toi, je n'en peux plus, baragouina-t-il en tremblant de tout son corps. Je dois sortir, je repasserais te voir avant de partir chasser.
– Non, beuglais-je en accourant vers lui, oubliant même que j'étais toujours nue.
Cette fois ci, il fut pris d'une sorte de transe, il tremblait tellement que le lit bougeait tout seul.
– Calme-toi, Nick. Je veux que tu restes avec moi s'il te plaît.
– Jenny, tu vas me rendre fou, murmura-t-il sans oser me regarder.
Il fixait le sol.
– Nick regarde-moi.
– Je ne peux pas Jenny.
– Nick, grondais-je, je vais être ta femme, tu peux quand même me regarder.
Il leva enfin son regard vers moi, et son visage affichait une telle souffrance que j'en fus effrayée.
– Embrasse-moi, Nick.
Il me fixa, et je voyais très bien, qu'il était partagé. Puis il m'embrassa, ses tremblements me firent frissonner en déclenchant une nouvelle crise de désir en moi. Je lui déboutonnai sa chemise en douceur, il essaya de m'en empêcher, mais pas avec la même conviction que d'habitude, il me laissa prendre le dessus sur lui et ferma les yeux. Je l'embrassai tendrement, ne voulant pas le brusquer.
– Jenny, souffla-t-il, on essayera, même demain si tu veux, mais pas ce soir.
– Pourquoi pas ce soir ? demandais-je tout en l'embrassant au cou.
– Il faut que je parle à Gilles d'abord, murmura-t-il la respiration haletante.
– Tu n'as pas besoin de lui, Nick, je sais que tu ne me feras pas de mal. Essayons au moins, si ça ne marche pas, je ne t'en voudrais pas.
Je dégrafais son jean, et il s'arrêta de respirer, me fis rouler sur le dos en m'embrassant derechef.
– Jenny, donne-moi du temps.
Ma main, glissa au-dessous de la ceinture, et Nick soupira en murmurant Adversus vox.
– Attends, attends Jenny.
– Attends quoi ? bredouillais-je, j'ai envie de toi et visiblement toi aussi, alors s'il te plaît, fais un effort mon amour.
– Et si je te fais mal ?
– Je te promets que je te le dirais aussitôt si j'ai mal d'accord ?
– Tu me le promets ? insista-t-il.
– Oui, affirmai-je en souriant.
Je sentais la victoire, qui arrivait.
– Mais tu as école demain Jenny !
– On a école demain, rectifiais-je.
– Raison de plus, pour reporter Jenny, je te promets qu'on le fera, je ne me défilerai pas.
Cette fois-ci des larmes, coulèrent sur mes joues et je me mis à sangloter.
– Jenny, non, Jenny, arrête, ne pleure pas.
– Nick je veux qu'on essaye, sanglotais-je en m'accrochant à son cou.
– Ok, tu as gagné, à condition, que l'on utilise deux, voire trois préservatifs Jenny !
– Quoi ? demandais-je prise entre les larmes et le rire.
Nick rigola également et me serra contre lui.
– Je ne veux pas que mon venin, traverse le plastique Jenny.
Je fus prise d'un fou rire incontrôlable. Nick murmura quelque chose d'inaudible et à ma grande surprise, la fatigue, l'emporta et je me retrouvais dans les bras de Morphée en quelques secondes. Ma nuit fut courte. Quand Nick me murmura debout mon amour, j'avais l'impression que je venais seulement de m'endormir.
– Quelle heure est-il ? demandais-je d'une voix ensommeillée.
– Six heures quarante-cinq, me murmura-t-il.
Je m'étirai en baillant en me rendant compte que j'étais habillée d'un long tee-shirt beige.
– Nick, comment ça se fait que je sois habillée ? demandais-je surprise.
– J'avais peur que tu es froid.
– Je n'en reviens pas, que je me sois endormis alors que j'avais enfin gagné le combat.
– De quoi tu parles Jenny ?
– Ne fais pas l'innocent, je sais très bien, que tu m'as dit, « ok t'as gagné ». Dis-moi par hasard tu ne m'as pas jeté un sort pour que je m'endorme ? demandais-je soupçonneuse à présent.
– Les toasts pour le petit déjeuner vont refroidir Jenny.
– Nick ! grondais-je.
– Bon, d'accord, mais c'était pour ton bien.
– Comment as tu osé ? reprochais-je.
– Jenny, mon amour, tu m'avais trop excité et j'ai pris peur, quand j'ai compris que j'étais en train de céder. Pardonne-moi, chérie.
– Non, grondais-je.
– Jenny, écoute-moi, je t'ai promis qu'on essaierait et je tiendrais ma promesse.
– Oui, bien sûr et au moment de passer à l'acte tu m'endormiras à nouveau c'est ça ? fulminais-je.
– Jenny, ne m'en veux pas, je t'en prie.
Je lui tournai le dos et m'habillai d'un jean et d'un top à bustier blanc, ainsi que de mes claquettes blanches.
Il se leva en se plaçant devant la porte.
– Laisse-moi sortir, tempêtais-je.
– Mon amour, excuse-moi, je n'aurais jamais dû utiliser un sort contre toi !
– Tout à fait, tu as eu tort Nick Wall, et maintenant laisse-moi passer.
– Je veux un baiser.
– Hors de question, grondais-je.
–Juste un bisou Jenny.
– Fais-moi l'amour, là tout de suite et tu auras un bisou.
Il soupira et me laissa passer, je m'empressais de sortir sans un regard en arrière. Je filais à la salle de bain, pour me laver les dents et me démêlai les cheveux.
Puis je rejoignis tout le monde à la cuisine, même Murielle était assise dans la cuisine, et avait l'air d'aller un peu mieux. Logan, aussi était toujours là. Nick nous rejoint à table et s'assis à mes côtés. Je sentis son regard braqué sur moi pendant que je prenais mon petit déjeuner mais refusai de le regarder.
– Allez les filles, s'écria Rébecca, on va finir par être en retard.
Je me précipitais dans la chambre pour récupérer mon sac de cours, Nick me suivit également.
– Jenny, je ne veux pas qu'on soit fâchés, je le regrette sincèrement et je te fais la promesse que je ne ferais plus jamais ça.
– On va être en retard, grommelais-je.
Je pris mon sac, et Nick prit également un sac, qu'il plaça sur son dos.
– Tu veux toujours que je vienne en cours avec toi ou pas?
– Tu fais comme tu veux, ripostais-je en quittant la pièce.
– Allez on y va, on y va, râla Rébecca. Benji, Nick, dépêchez-vous, hurla-t-elle.
Tous deux sortirent de leurs chambres au même moment. Benji prit Hélèna dans ses bras et se volatilisa.
– Rébecca, je viens avec toi, annonçais-je avant qu'elle ne disparaisse.
Elle me fixa comme si j'étais devenue folle et regarda son frère en fronçant les sourcils.
– Jenny est fâchée avec moi, souffla Nick à sa sœur.
– Mouais, murmura-t-elle avant de me tendre sa main que je saisis aussitôt.
Le tourbillon fut tout aussi désagréable qu'avec Nick. Le premier cours de la matinée fut deux heures de dessin, qui m'énerva, car Marine et deux de ses copines, draguaient ouvertement Nick. Même si celui-ci n'avait d'yeux que pour moi. Suivi de deux heures d'anglais, où Nana et Benji nous rejoignirent. Le cours passa vite et sans problème. À la cafétéria il y avait des pâtes à la bolognaise. Marine vint inviter Nick à manger avec elle et son groupe de copine. Apparemment elle ne savait pas que Nick et moi étions ensemble, vu que je ne lui adressais plus la parole. Et à ma plus horrible surprise, je vis Nick aller s'asseoir avec elle et son groupe « de glousseuses », qui dévorait Nick du regard, mais celui-ci n'y fit pas attention. Des larmes de colères et probablement de jalousie, roulèrent sur mon visage, mais je m'empressais de les essuyer d'un revers de main pour éviter que Nick les voient, mais Rébecca, les aperçut et me lança :
– Il est malheureux Jenny, il a horreur que tu sois fâchée avec lui.
– Et c'est une raison pour aller s'installer à une autre table que nous avec cette bande de... murmurais-je, afin que seule Rébecca puisse entendre, mais les mots me manquèrent.
– Jenny, tu es malheureuse et il est malheureux, faites donc la paix. Qu'est-ce qui s'est passé pour que vous en arriviez là ?
– Il m'a jeté un sort, murmurais-je à nouveau du son le plus inaudible.
– Quoi ? souffla-t-elle, il n'aurait pas fait ça Jenny !
– Et pourtant si, grommelais-je.
Benji et Hélèna étaient en grande conversation à notre table. Je débarrassais mon plateau, suivie par Rébecca, Benji et Hélèna. Nick se leva également de la table des glousseuses et rejoignis notre groupe. Je me rendis à mon cours de français avec Nick et Rébecca.
– Bon, vous deux ça suffit maintenant ! Parlez-vous, gronda Rébecca, sur le chemin, menant à notre salle de cours, puis elle accéléra le pas, pour nous laisser seuls.
– Jenny, commença Nick.
– Tais-toi, répliquais-je aussitôt.
– Mon amour, j'ai reconnu mon erreur, pardonne-moi.
– Alors c'était comment avec ses « glousseuses » ? Tu leur as donné ton numéro ? Ou peut-être veux-tu que je déménage de chez toi, pour que tu puisses les y inviter ?
Il grimaça, et me saisit par les épaules avec violence pour me forcer à le regarder.
– Jenny, ne sois pas bête voyons, tu es la seule et l'unique, mais je pensais que tu ne voulais pas de moi à ta table.
– Oh, c'est pratique comme excuse. Tu as quand même passé un bon moment j'espère ?
– Mon amour, je n'ai même pas entendu un mot de ce qu'elles racontaient, tu es la seule qui hante mes pensées.
Nous étions arrivées devant la salle de français. Rébecca s'était installée à côté d'une élève, pour me forcer à m'installer aux côtés de Nick.
– Jenny, murmura-t-il, tu me manques.
Mon cœur, voulait lui répondre, mais toi aussi Nick, à tel point que je suis jalouse de ses glousseuses, mais ma colère l'emporta et je fixais la prof sans un mot ni un regard envers Nick.
À la deuxième heure de français, il tenta une approche en posant sa main gauche sur ma cuisse tout en me caressant doucement. Cependant je continuais à l'ignorer. Bien que je fus convaincue que ma colère devenait ridicule.
Le dernier cours, que je partageais avec « les glousseuses » ne fut pas très réjouissant. Car même s'il était installé à mes côtés et qu'il ne regardait que moi, elles gloussaient en faisant toutes sortes de mimiques pour attirer son attention, en soufflant son prénom de temps à autres.
L'exaspération s'empara de moi, mais par chance, la cloche résonna pour annoncer la fin du cours. Je rangeais mes affaires, et me dirigea vers l'entrée du sentier, sans un regard en arrière.
– Tu veux bien que je te ramène ? me demanda Nick timidement.
Ne voyant ni Rébecca, ni Benji revenir, j'approuvais d'un très léger signe de tête.
Il s'approcha et me serra dans ses bras. Je m'attendais au tourbillon, mais rien ne se passa.
Je sentis sa main, caressait mes cheveux.
– Jenny, je ne veux pas qu'on rentre fâchés à la maison. Tu es la femme de ma vie, combien de fois faudra-t-il que je te le dise ?
– Nick, je t'aime, mais ramène-moi s'il te plaît.
Il soupira, prononça Onerariam et le tourbillon nous emporta, directement dans sa chambre.
Je posais mon sac sur le sol, l'ouvrit afin d'y dénicher mon agenda et fus ravie de voir que je n'avais pas de devoir pour le lendemain. Puis je quittais la pièce pour aller voir Murielle dans la chambre de Gilles.
– Coucou ma chérie, bébé va bien tu sais ? m'annonça-t-elle aussitôt.
– C'est vrai ? Tu as pu aller à l'hôpital alors ?
– Oui, Logan, m'a fait une échographie et bébé Wall est en pleine forme, tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse.
– Je suis ravie pour toi Mumu, je suis soulagée.
– Oui et ma fièvre a baissé un peu aussi, elle est à 38.5°
– Génial, lançais-je en souriant.
C'est vrai qu'elle avait meilleure mine.
– Et toi alors ta première journée avec Nick à l'école ?
– Je te raconterai ça plus tard.
– Oh, oh, ça ne s'est pas bien passé apparemment, résuma Mumu, en détectant de suite que ça n'allait pas.
– Non, pas vraiment, mais je n'ai pas envie d'en parler pour l'instant.
– Ok, mais je suis là, si tu as besoin d'en parler.
–Je sais bien Mumu.
– Allez viens là, déclara-t-elle en tapotant la place à côté d'elle.
Je m'exécutais, posa ma tête, sur ses épaules et le silence s'installa dans la chambre, mais ce ne fut pas un silence gênant au contraire, il était apaisant. Au bout d'un certain temps néanmoins, Rébecca m'appela pour aller manger, alors je quittais la pièce à regret et allais manger.
Le repas, encore une fois fut délicieux. Puis je me rendis dans la chambre de Nick, pour récupérer un oreiller et une couverture, avec la ferme intention de coucher dans le salon.
– Non, Jenny, si tu ne veux pas que je dorme avec toi, OK, mais toi tu restes dans la chambre moi j'irai au salon, assura-t-il en quittant aussitôt la chambre.
Mon cœur tomba dans mon estomac, je m'allongeais et une pression m'asphyxia, je savais que j'avais besoin, qu'il soit à mes côtés. Alors je me levais pour me mettre en pyjama et me rendis au salon où il était seul installé devant la télévision. Je m'avançais vers lui d'un pas décidé et lui tendis la main. Il me fixa, se leva aussitôt, et m'étreignis fortement.
– Oh, Jenny, murmura-t-il soulagé.
– Allez viens, grommelais-je, en lui tirant le bras pour le ramener dans la chambre.
– Il était temps ! se moqua Rébecca de sa chambre.
On regagna la chambre. Nick, ferma la porte derrière lui et me prit à nouveau dans ses bras, en se répandant en excuses.
– Pardonne-moi, Jenny, tu ne peux savoir, à quel point ça m'a fait du mal, de te voir en colère contre moi.
– J'espère qu'à présent tu ne me jetteras plus jamais de sort ?
– Je te le promets mon amour, excuse-moi encore.
– Et je ne supporte pas ces glousseuses qui te font du rentre dedans.
– Elles me sont transparentes, rien ni personne, n'arrivera jamais à me faire voir autre chose que toi.
Ravie par ces paroles, je fondis sur ses lèvres pour l'embrasser, et il me rendit mon baiser avec une ferveur encore inconnue.
On alla se coucher et je m'endormis, ses bras autour de mon corps. Cette nuit-là, je rêvais de David, il était revenu vivre à la maison et il n'y avait plus rien d'ambigu entre nous. C'était juste mon meilleur ami. Qu'est-ce que tu m'as manqué, lançai-je en le prenant dans mes bras. Puis je le voyais être mon témoin à notre mariage, il me souriait de ce sourire si chaleureux que j'aimais tant.
– Jenny !
– Oui David, je suis là.
– Jenny, réveille-toi, mon amour.
J'ouvris les yeux et je sentis mon estomac se contracter douloureusement, à l'idée que ce ne fut qu'un rêve. Que mon meilleur ami, n'était toujours pas là. « Pourquoi c'est quand on persiste à oublier que tout nous revient en pleine face ? » songeais-je.
– Mon amour je suis là, murmura Nick en me serrant dans ses bras.
– Nick, j'ai rêvé que David était revenu, qu'il avait enfin compris que lui et moi étions que des amis et... il était mon témoin à notre mariage.
– Chut, Jenny, calme-toi, me susurra Nick en m'embrassant en douceur.
Mais même ce baiser ne suffit pas à m'enlever la douleur de son absence. Néanmoins, je lui souris tendrement, afin qu'il ne s'aperçoive pas trop de ma détresse.
– Quelle heure est-il ? demandais-je.
– Six heures. Je t'aurais bien laissé dormir encore un peu, mais tu pleurais dans ton sommeil Jenny.
– À bon ?
« Pourtant mon rêve avec David était heureux, c'était peut-être des larmes de joie », songeais-je.
– Je n'aime pas quand tu es triste Jenny.
– Ça va Nick, ne t'inquiète pas pour moi, je vais me brosser les dents, à tout à l'heure.
Il se leva également.
– Jenny, me permets-tu de venir avec toi, à la salle de bain ?
– Nick, je vais bien, je ne vais pas m'effondrer en pleurs, je veux juste me brosser les dents !
Il soupira et regagna le lit. Je verrouillais la porte de la salle de bain derrière moi, me plaça devant le miroir en respirant profondément. Les images de mon rêve se bousculaient dans ma tête, et des larmes silencieuses, s'abattirent sur mes joues.
Je me rinçais le visage afin de me calmer, mais cela ne fit qu'empirer mon état. Je m'écroulais au sol, en étouffant mes sanglots. J'essayais de me ressaisir à plusieurs reprises, mais le visage de David me hantais comme jamais. « Pourquoi ma détresse, survenait-elle maintenant ? Alors que je m'étais résignée à l'oublier », songeais-je.
Je ne savais pas, combien de temps, j'étais assise là, mais quelqu'un frappa à la porte.
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