Chapitre IV Le secret de Brad

– Nick, je peux t'emprunter Jenny quelques minutes ? demanda-t-il.

– Pourquoi ? répliqua Nick soupçonneux.

– Je dois discuter avec elle de quelque chose, c'est urgent, insista-t-il.

Nick le dévisagea quelques secondes avant d'approuver d'un signe de tête.

– À tout de suite Jenny chérie.

– Ne t'inquiète pas je ne vais pas te manger, plaisanta Brad.

Je lui souris, et on sortit tous les deux de la grotte.

– Alors de quoi voulais-tu me parler ? questionnais-je curieuse.

– Pas maintenant, je voudrais te parler seul à seule. Tu permets que je te prenne la main ?

– Heu, bredouillais-je.

Il pouffa.

– Ne t'en fais pas Jenny, c'est juste pour éviter que tu ne tombes. Nick ne me le pardonnera pas si je te ramène amochée.

Il me tendit la main et je la saisis aussitôt. On marcha pendant dix minutes, à l'opposé de l'étang. Une partie de la forêt que je n'avais jamais vue jusqu'à présent. La végétation était de plus en plus dense, et Brad s'arrêta enfin au niveau d'un gros pied de tamarin.

– Alvus, prononça-t-il à deux reprises et deux petits tabourets apparurent.

– Vas-y assieds-toi Jenny.

Je m'assis, en m'interrogeant sur ce qu'il pouvait bien avoir à me dire de si urgent.

– Je vais devoir aller droit au but, car Nick va s'impatienter sinon.

J'approuvais d'un signe de tête.

– Tu vas être la première à le savoir, et j'aimerais avoir ton avis.

Je fronçais les sourcils. Pourquoi m'avait-il emmené si loin dans la forêt pour me demander mon avis ?

– Je connais quelqu'un qui est médecin et qui pourrait être présent pour Murielle.

– Génial, m'exclamais-je.

– Il s'appelle Logan et c'est...

– Oui ? insistais-je.

– Tu risques de me voir différemment, même avoir des préjugées sur moi, mais c'est comme ça.

– Pourquoi j'aurais des préjugés sur toi ?

– Logan et moi on est en couple.

Je pouffais, et il dut prendre mon rire pour une moquerie, car la tristesse traversa son regard.

– Brad, c'est donc ça tout le mystère ? Tu es homosexuel et alors ? Je ne vois pas où il est le problème.

Il me fixa comme si j'étais devenue folle.

– Il n'y a rien de mal à aimer quelqu'un de même sexe que soi. C'est ta vie, je ne vois pas pourquoi je te jugerais par rapport à ça ?

– Tu es sérieuse ?

– Mais bien sûr. Alors ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?

– Sept mois, répliqua-t-il en souriant.

– Et tes frères et sœur ne sont pas au courant, c'est bien ça ?

– Oui, je ne sais pas comment leur dire. Toi je vois que tu es ouverte d'esprit, mais je ne sais pas comment eux vont réagir. Mais s'ils acceptent Logan, je pourrais lui dire de venir ausculter Murielle.

– C'est un... humain ? demandais-je hésitante.

– Non, c'est un vampire, l'un des fils de Greco.

Greco, est le créateur de Taylor, le père de Nick. Celui-ci souhaitant créer une grande famille de vampires de sexe masculin, mordait des petits enfants et leur arrache à leur vie paisible. C'est ainsi qu'il créa dix-huit fils jusqu'à présent dont Taylor, mais celui-ci, refusant de transformer des victimes innocentes en vampire, s'émancipa sous les menaces de son créateur. Il rencontra Naima et eut six enfants avec cette dernière. Lors du décès de celle-ci à l'accouchement, Greco tenta de s'accaparer de ses « petits-fils », mais Taylor refusa catégoriquement. C'est pour ça que Greco et sa famille inspire une telle haine chez les Wall, car il a tué les véritables parents de Taylor seniors, Gabriel et José. Afin de pouvoir intégrer Taylor alors âgé de seulement six ans à sa grande famille.

– QUOI ? beuglais-je.

– Voilà tu as tout compris, même s'ils acceptent mon homosexualité ils risquent de moins apprécier le fait que ce soit l'un des fils de Greco.

– Mais comment...

– Jenny, il n'est pas du tout comme Greco. Lui, tout comme papa, ont pris leur indépendance et choisi un autre chemin que le sien. C'est pour ça qu'il est devenu médecin. Il est plus vieux que moi, mais ça ne me dérange pas, je l'aime et c'est ainsi.

J'approuvais d'un nouveau hochement de tête.

– Jenny, crois-tu qu'il faut que je leur en parle ?

– À mon avis oui, si tu aimes Logan et que tu es sur de tes sentiments pour lui, alors oui il faut leur dire.

Il soupira.

– Ça va aller, je ne pense pas qu'ils vont te juger pour ça, ce sont tes frères et ils t'aiment. De plus Murielle va avoir besoin de lui.

– Oui tu as raison Jenny, je leur en parlerais.

– Quel âge a-t-il ? demandai-je curieuse.

– Trente-cinq ans.

– D'accord, mais si c'est un vampire, comment fait-il pour travailler ?

– Il a énormément de contrôle, sauver des vies est sa priorité première.

J'approuvais.

– Et avec mon frère comment ça va ? me demanda-t-il.

– Ça va très bien, il est super. D'ailleurs j'ai une nouvelle pour toi.

Il plissa les sourcils.

– J'emménage chez vous ce soir si vous êtes tous d'accord évidemment !

– Avec plaisir Jenny, je te considère comme membre à part entière de la famille. Tu rends mon frère tellement heureux.

– Tu crois que les autres seront d'accord ?

Il sourit.

– Je vois qu'on est tous les deux dans l'incertitude.

J'approuvais à nouveau.

– Mais rassure-toi, je suis presque certain qu'ils seront tous très ravis, en tous cas moi ça me fait plaisir.

– Merci c'est... commençais-je mais un petit papier fendit l'air en atterrissant directement dans la main de Brad.

– Ton futur mari s'impatiente, il me demande si je te détiens en otage et s'il faut qu'il vienne te libérer.

Je pouffais.

– Allez ma belle, on va renter.

Il fit disparaître les tabourets, me prit la main et on rebroussa chemin.

– Tu vas leur dire quand tout ça ? demandais-je curieuse.

– Peut-être ce soir, ça dépendra de l'ambiance et de l'état de santé de Murielle. Si tu pouvais garder le secret pour l'instant.

– Il n'y a aucun souci Brad, je te promets que je ne dirais rien.

– Tu es adorable sœurette, je comprends pourquoi Nick s'est épris de toi.

Je rougis en lui lançant un petit sourire. Puis on regagna la grotte en silence.

Nick m'attendait à l'entrée de celle-ci.

– Alors c'est fini les cachotteries ? bredouilla Nick en fixant son frère.

– Tu sauras tout bientôt frangin, murmura Brad en regagnant la grotte.

Nick me prit dans ses bras et fourra ses lèvres dans mes cheveux.

– Alors je ne t'ai pas trop manqué ? demandais-je en riant.

– Oh si, tu ne peux pas savoir à quel point !

– Pas autant que moi monsieur Wall.

Il pouffa, et me lança un regard malicieux.

– Que t'a demandé Brad ?

– Il t'a dit qu'il te le dirait bientôt !

– On ne doit rien cacher à son mari Jenny !

– Tant mieux parce que tu ne l'es pas encore mon cœur, tu as encore un peu moins d'un mois à attendre pour ça.

Il pouffa à nouveau et me serra contre lui.

– Je vais parler à Hélèna, toi tu parles à tes frères et à Rébecca d'accord ?

– DE QUOI ? hurla Rébecca du salon.

– ON NE DOIT PAS ÉCOUTER AUX PORTES répliquais-je en souriant.

Je l'entendis rire et Nick sourit également. On se rendit au salon et Rébecca nous dévisagea curieuse de savoir ce qu'avait à dire son frère.

– Hélèna, je peux te parler une minute ?

– C'est quoi tous ces mystères ? grommela Benji.

– Ne t'en fais pas, je te la ramène vite Benji.

Il embrassa Hélèna et celle-ci me rejoignit dehors.

– Où va-t-on ?

– À l'étang, j'ai quelque chose à te dire.

– Que t'a dit Brad ?

– J'ai promis de ne rien dire Nana, mais il n'y a rien de grave ne t'inquiète pas.

On arriva à l'étang, et on s'assit l'une en face de l'autre sur le sol.

– Nana, je voulais t'en parler avant que Nick l'annonce. En fait, je déménage et je vais venir habiter chez les Wall.

Elle me dévisagea incrédule durant quelques secondes.

– Et moi ? Tu vas me laisser toute seule au dortoir ? Ce n'est pas juste Jenny.

Je pouffais.

– Quoi ? demanda-t-elle aussitôt.

– Tu réagis mieux que moi ! J'ai failli étrangler Nick quand Murielle m'a annoncé qu'elle venait habiter chez les Wall.

– Quoi ? Murielle aussi reste ici maintenant ?

– Oui, tu n'étais pas au courant ?

– Non, ça veut dire que je vais me retrouver toute seule ? Jenny, tu es la seule véritable amie que j'ai à l'école, qui je vais embêter si tu n'es plus là ?

– Tu sais quoi ? Après tout on n'est plus à un emménagement près ? Dis à Benji que tu veux venir habiter chez eux aussi, je suis sure qu'il ne pourra rien te refuser. Mais prépare-toi à de nombreuses conditions.

– Comment ça ?

– J'ai dû promettre à Nick, que je serais prudente, que je ne ferais pas d'acte téméraire, que je me concentrerais sur mes cours et qu'on ne ferait pas... l'amour, ajoutais-je en rougissant.

Elle étouffa un rire.

– Tu es sérieuse ? Il ne veut rien faire avec toi ? Mais pourquoi ? Si son frère a réussi lui doit pouvoir y arriver non ?

– C'est ce que je lui ai dit, mais il manque de confiance en lui à ce niveau-là.

– Tu crois que Benji accepterait de m'avoir sur le dos tout le temps ? me demanda-t-elle.

– Nana, il est littéralement fou de toi.

Elle sourit.

– Jenny, tu sais, je l'aime vraiment beaucoup. J'ai vraiment l'impression d'avoir trouvé ma moitié. Et je suis heureuse et... comblée, ajouta-t-elle.

– Non, beuglais-je, en comprenant l'allusion. Toi aussi tu as pu avoir... une relation intime avec Benji ?

Elle approuva en rougissant.

– C'était merveilleux, je n'ai jamais ressenti ça. C'était magique.

Je soupirais.

– Ne t'inquiète pas, Jenny, je suis sure que Nick a juste besoin d'un peu de temps. Et tu sais quoi ? On va aller en ville, ok ?

– Quoi ? m'exclamais-je, en ne comprenant pas où elle voulait en venir.

– Oui, on va aller acheter des tenues sexy pour l'heure du coucher et je te promets qu'il craquera. Ça reste un homme, il a ses faiblesses.

– Tu crois ? demandais-je en sentant mon cœur battre la chamade.

– Jenny, on a fait un pacte toutes les deux, et je ne te laisserais jamais tomber, tu verras, on n'a qu'à aller en ville samedi ?

– Samedi je dois aller annoncer à mon père que je me marie.

– Oh, zut, écoute si tu veux j'irais avec Benji et je m'occuperais de tes achats. Tu fais la même taille que moi, donc ça sera un jeu d'enfant.

– Tu ferais ça pour moi ?

– Bien sûr Jenny, et je suis certaine que bientôt je serais marraine d'un petit Nick ou d'une Jenny junior ? plaisanta-t-elle.

– Ouh là, il ne veut déjà pas de rapport sexuel avec moi, alors un enfant, ça m'étonnerait.

– Fais-moi confiance, je me trompe rarement ma belle.

Je pouffais et elle joignit ses rires aux miens.

– Tu ne lui en parles pas hein ? Si jamais il sait que je complote contre ses résolutions, il risque de m'empêcher de venir habiter chez lui.

– Ne t'inquiète pas, secret absolu Jenny.

– Je t'adore Nana, toi et Mumu vous êtes mes meilleures amies, et je tiens énormément à vous.

Elle me sourit et ses yeux s'emplirent de larmes.

– Nana, pourquoi tu pleures ? Excuse-moi.

 – Non, c'est juste que c'est la première fois que tu me dis que je suis ta meilleure amie et ça me fait extrêmement plaisir. J'avais peur qu'avec l'arrivée de Murielle, tu me laisses à part. Mais en fait non, tu es une véritable amie Jenny, ma meilleure amie, ajouta-t-elle.

– Merci, ça me fait plaisir Nana, mais sèche tes larmes ou Benji va croire que je t'ai maltraité et il risque de me transformer en crapaud.

Elle gloussa, s'essuya les yeux et me prit dans ses bras.

– Amies pour la vie, lança-t-elle.

– Amies pour la vie, repris-je.

Puis on se leva et on regagna la maison. À peine avais-je franchi la paroi de la grotte menant au salon que Rébecca me sauta au cou.

– Oh, c'est génial Jenny, je suis trop ravie que tu emménages chez nous.

Elle m'étreignit à nouveau vigoureusement et me relâcha en souriant.

– Alors vous êtes tous d'accord pour que je m'installe chez vous ?

– Bien sûr que oui, mais tu ne devras pas prendre à la légère les conditions de Nick !

Celui-ci me sourit et Brad me lança un petit clin d'œil.

– Oh, merci vous êtes géniaux. Je vous adore, m'exclamais-je aux anges.

Tous les Wall présent dans la pièce, avaient un sourire accroché aux lèvres.

– Et... accepteriez-vous une personne de plus chez vous ? murmura une voix hésitante derrière moi, c'était Hélèna.

Benji, se leva en fixant celle-ci comme s'il n'en croyait pas ses oreilles.

– Tu es sérieuse ? Tu veux bien venir vivre avec moi et ma famille malgré les risques qui peuvent y avoir ?

– Rien ne me ferait plus plaisir Benji, répliqua Hélèna ravie.

– Et bien que de bonnes nouvelles, la famille s'agrandit c'est génial, s'écria Rébecca.

– Et il va bientôt avoir encore une autre personne à intégrer cette famille, renchérit Brad.

Toute la pièce, le fixait à présent.

– De quoi tu parles ? Tu t'es trouvé une amoureuse ? demanda Dean en souriant comme s'il n'en revenait pas.

– Un amoureux pour être exact.

L'atmosphère se figea aussitôt.

– Moi, je trouve que c'est super. Si tu es heureux, c'est ce qui compte, revendiquai-je pour détendre la pression.

Et je fus ravie d'entendre des murmures d'approbation résonner dans la pièce. Gilles débarqua en trombe de sa chambre pour nous rejoindre au salon.

– Tu es homosexuel ? répliqua-t-il aussitôt, comme s'il avait peur d'avoir mal entendu.

– Oui, affirma Brad, il s'appelle Logan et il est médecin.

– Il fait partie de notre monde ou du monde des humains ? demanda Marion.

– C'est un vampire, il travaille à l'hôpital de Bellepierre. Il n'a donc aucun problème avec les humains.

– Qu'est-ce que tu attends pour le faire rappliquer ici ? Il a une famille à rencontrer et une patiente à ausculter, affirma Gilles avec un sourire encourageant.

– Vous... vous êtes sérieux ? Vous voulez bien qu'il vienne ? Vous n'allez pas vous moquer de nous ? bégaya Brad.

– Brad qu'est-ce que tu peux être décevant comme frère parfois, franchement tu as une si mauvaise estime de nous? répliqua sa sœur.

– Ce n'est pas ça, mais je pensais que vous alliez vous moquer de moi et que vous n'accepteriez pas ma différence.

– Du moment qu'il te rend heureux frangin. C'est sûr que cela a était un choc quand tu l'as annoncé car je m'attendais pas du tout à ça. Mais c'est ta vie et personnellement je respecte ton choix, indiqua Nick avec un sourire narquois accroché aux lèvres.

– Nick a raison, rajouta Taylor.

Et tous les autres firent de petits hochements de tête pour approuver.

– Merci, bredouilla Brad gêné mais soulagé.

– Est-il possible qu'il vienne aujourd'hui voir Murielle, car son état de santé empire je trouve.

– Très bien, répliqua son frère, qui sortit de sa poche son portable, composa un numéro avant de sortir de la pièce.

Gilles s'assit sur le canapé, posa ses coudes sur ses genoux, et prit son visage entre ses mains en soupirant. Nick qui était assis à côté de ce dernier, lui donna une petite tape dans le dos, pour lui faire savoir, qu'on était tous là pour le soutenir.

– Ma puce, je vais devoir t'abandonner quelques heures, me signala Nick en me fixant de son regard tendre.

– Pourquoi ? m'exclamais-je aussitôt.

– Je dois aller chasser, si tu veux que je vienne en cours demain ! Rébecca et Gilles aussi.

– Je n'en ai pas besoin, répliqua Gilles aussitôt.

– Gilles, tu dois aller chasser c'est pour la propre sécurité de Murielle, renchérit Benji.

– Je ne peux pas la laisser toute seule Benji, elle a besoin de moi.

– Je reste là, ne t'en fais pas, s'il y a le moindre problème je te contacterais immédiatement.

Gilles hésita, puis sembla penser que ses frères avaient raison, car il approuva en soupirant.

– Benji et Marion, je vous confie également Jenny, veillez sur elle et prévenez-moi également s'il y a le moindre souci.

– Mais ne t'en fais pas, Nick, tu es beaucoup trop soucieux, beuglais-je.

Il sourit et me prit dans ses bras.

– Tu pars à quelle heure ? demandais-je.

– Quand tu dormiras, comme ça je ne te manquerais pas trop.

Je m'apprêtais à répliquer mais il ajouta.

– Et si je ne me trompe pas, il y a plusieurs déménagements à faire non ?

J'approuvais en souriant et Brad regagna le salon.

– Logan, travaille actuellement mais il peut être ici pour 20h30.

– Es-tu certain qu'il saura contrôler sa soif ? Car je suis obligé d'aller chasser avec Nick et Rébecca ? s'inquiéta Gilles.

– Certain, j'en prends la responsabilité frangin.

– D'accord, je me fie à ton jugement, répliqua Gilles.

L'après-midi, passa à une vitesse folle. Nick, Benji, Hélèna et moi avions passé la fin d'après-midi à déménager nos affaires du dortoir afin de les réinstaller dans nos nouvelles chambres respectives.

Rébecca s'affairait en cuisine pour nous préparer un repas sans magie, alors qu'avec la formule magique calidum prandium, le repas aurait été réglé en deux secondes.

À 19h30, alors que tout le monde regardait le bulletin d'information à la télévision, Nick, Gilles et Dean se levèrent brusquement du canapé, les yeux fixant la porte d'entrée.

– Du calme, mes frères, ce n'est que Logan, répliqua aussitôt Brad en allant à sa rencontre.

– Logan, je te présente ma famille, voici mon frère Nick et sa fiancée Jenny. Mon frère Dean et sa femme Marion. Mon frère Gilles et sa compagne Murielle, c'est elle que tu devras ausculter. Ma sœur Rébecca, mon demi-frère Benji et sa compagne Hélèna ainsi que Taylor mon frère également.

Des « bonjours » timides et des « enchantés » résonnèrent dans le salon.

– Je vous présente donc Logan Scott.

Celui-ci était très filiforme et avait les cheveux bruns en épis. Les yeux étrangement clairs, un mélange de gris clair et de vert d'eau. Il portait sa tenue de travail, une blouse blanche ouverte, qui laisser entrevoir en dessous un jean et un tee-shirt noir ainsi qu'une grosse valise noire.

– Bonjour, j'ai pu me libérer un peu plus tôt, donc je suis venu directement. J'espère que cela ne vous dérange pas ? questionna timidement Logan.

– Non, au contraire, déclara Gilles en se levant du fauteuil pour aller lui serrer la main.

– C'est votre compagne que je dois ausculter c'est bien ça ?

– Oui, approuva Gilles, mais vous pouvez me tutoyez, ce sera plus simple pour tout le monde.

Il approuva en souriant et Murielle étouffa un cri de douleur. Gilles fut immédiatement à ses côtés.

– Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Gilles aussitôt.

La respiration de Murielle s'accéléra et elle se recroquevilla en tenant son ventre dans une position vaguement fœtale, en poussant des gémissements de douleurs.

– Murielle, il faut que tu t'allonges ! ordonna Logan en ouvrant sa valise noire.

Aussitôt, le canapé se vida, pour laisser la place à Murielle.

Logan, pris un petit appareil dans sa valise, et le plaça dans l'oreille de Mumu. Au bout de quelques secondes, il retira l'appareil en faisant une grimace.

– Qu'y a-t-il ? demanda Gilles aussitôt.

– Elle a une très forte fièvre, elle est à 40,1 de température.

Il retira de sa valise, un calepin, un stylo et le fourra dans les mains de Gilles.

– Tu vas devoir noter exactement ce que je te dis, afin de pouvoir voir l'évolution de son état de santé.

Gilles acquiesça et se prépara à écrire.

– Alors d'abord tu vas écrire qu'elle a 40, 1 de température à...

Il jeta un coup d'œil à sa montre.

– ... 19H41.

Il sortit un autre appareil qui servait à mesurer la tension.

– Elle est en hypertension légère avec 15 de pression systolique.

Gilles s'affairait à écrire tout ce que disait Logan.

– Elle a 95 pulsations par minutes.

Puis il remonta le tee-shirt de Murielle sous sa poitrine et je fus surprise de voir que son ventre s'était beaucoup arrondi en quelques jours. Il balada son stéthoscope, de la poitrine à Mumu, jusqu'à son ventre.

– C'est la première fois que je vois une grossesse accélérée, souffla Logan en continuant sa consultation.

– Murielle, est ce que tu crois, que tu peux te lever sans trop de douleur ?

– Pourquoi ? allais-je demander mais Gilles me devança.

– Son état n'est pas alarmant, mais il faut absolument faire baisser cette fièvre rapidement et le meilleur moyen c'est un bain.

Gilles fila aussitôt à la salle de bain, et fit couler l'eau.

– À combien de degrés dois-je mettre l'eau du bain ? cria celui-ci de la salle de bain, alors que Logan étant un vampire, l'aurait entendu même en chuchotant.

– C'est deux degrés en dessous de la température, et vu qu'elle est à 40.1°, il faut que le bain soit à 38°.

Gilles retourna aussitôt pour doser la température de l'eau.

– Il me faudrait également un verre d'eau, demanda Logan.

Rebecca fit apparaître un verre d'eau et le lui tendit.

– Je vais t'aider à te redresser, pas de mouvement brusque, prends ton temps d'accord ?

Murielle approuva et soutenue par Logan, elle se redressa en faisant une grimace, apparemment la douleur était toujours présente.

– Tu vas devoir boire entièrement ton verre d'eau !

– Mais je n'ai pas soif, répliqua-t-elle d'une petite voix que je ne lui connaissais pas.

– Je sais, mais il faut que tu te forces un peu, ça va aider à faire baisser la température, vu que je ne peux pas te donner de médicament ne connaissant pas les posologies nécessaires à une grossesse accélérée.

Elle fit la moue, mais vida quand même son verre d'eau d'un trait.

– Voilà, son bain est prêt, déclara Gilles en revenant dans la pièce.

– Ok, je te laisse la porter, je vais venir avec toi, pour te montrer les gestes que tu devras effectuer si sa fièvre persiste.

Gilles hésita, mais finalement accepta que le médecin puisse voir Murielle nue.

Au bout de dix minutes, Logan sortit de la salle de bain et laissa Murielle en compagnie de Gilles dans son bain.

– Rebecca, peux-tu me remplacer auprès de Murielle, il faut que je parle à Logan.

Celle-ci se volatilisa aussitôt remplacée par Gilles.

– Logan, maintenant je voudrais que tu sois sincère avec moi sur son état de santé, ne m'épargne pas.

– Comme je te l'ai dit tout à l'heure, son état n'est pas alarmant mais à surveiller. Le plus dangereux pour l'instant c'est sa fièvre qu'il faut impérativement faire baisser. Je crois aussi qu'il faudrait qu'elle subisse un examen plus complet à l'hôpital...

– Mais c'est impossible, répliqua Gilles aussitôt.

– Bien sûr que si ! Je m'occuperai d'elle personnellement.

J'informerai ma secrétaire que vous devrez passer, et elle ne posera pas de questions. Il faut que je puisse lui faire une échographie, pour voir comment se porte aussi le bébé. Ensuite il faut qu'elle soit alitée et au repos jusqu'à nouvel ordre.

– Donc elle ne pourra pas aller en cours ?

– Non, c'est trop risqué pour elle, il faut qu'elle se repose pour l'instant. Je te fournirais un certificat médical, pour éviter les problèmes avec l'école.

– Très bien, merci pour tout, heureusement que tu es là, remercia Gilles. Du coup je n'irai pas chasser ce soir Nick, souffla-t-il à son frère.

– Tu devras de toute façon chasser, alors il vaut mieux que tu viennes avec nous ce soir, comme ça tu pourras être à ses côtés sans risques.

– Non, elle a l'air de ne vraiment pas être dans son assiette.

– Si tu veux, je peux rester là ce soir, afin que tu sois rassuré, proposa Logan.

– Tu ferais ça pour moi ?

– Bien, sûr, mais il faudrait que vous soyez de retour avant 7h00 du matin, car je travaille à 8h00. Bien sûr si Brad m'emmène au boulot par magie, ça sera plus rapide.

– C'est moi qui t'emmènerais, enfin, Brad si tu veux venir tu peux aussi, ajouta Gilles en regardant son frère, mais comme ça je pourrais emmener Murielle pour que tu la consultes à l'hôpital.

– Ok, il n'y a aucun souci pour moi.

– Merci Logan, je te revaudrai ça.

– Il faudrait la sortir du bain, maintenant, l'habiller très légèrement, lui faire boire encore un peu d'eau et l'allonger.

Gilles acquiesça avant de rejoindre Rébecca à la salle de bain. Celle-ci alla chercher une tenue légère pour Murielle alors que Gilles l'a transportait en douceur jusqu'à sa chambre.

– Les filles, lança Rébecca en s'adressant à Hélèna et moi, venez manger.

– Je n'ai pas faim, grommelais-je.

– Jenny, je me suis cassée la tête pour vous préparer un repas équilibré, alors tu vas me faire le plaisir de venir manger et immédiatement ! râla Rébecca.

– Jenny, Murielle s'en sortira, ne t'en fais pas, souffla Nick à mes oreilles.

Apparemment il avait compris que c'était l'état de santé de ma meilleure amie qui m'inquiétait tant.

Je soupirais et en compagnie de Rébecca et d'Hélèna, je rejoignis la magnifique cuisine des Wall. Rébecca nous avait concocté un menu digne d'un restaurant étoilé. Il y avait en entrée une salade de saumon, en plat principal une blanquette de veau avec du riz et en dessert de la glace. Gilles, prépara un plateau pour Murielle, et le lui apporta dans la chambre.

– Rébecca c'était excellent, souffla Hélèna.

– Oui c'est vrai, renchéris-je, même si je n'avais pas vraiment d'appétit.

– Merci les filles, ça me fait plaisir.

Elle fit disparaître les assiettes et les verres avec quelques formules magiques et on regagna le salon. Mais Nick n'y était pas. Je me rendis alors dans sa chambre et celui-ci était allongé sur son lit.

– Nick, soufflais-je.

Il me sourit et m'invita à m'allonger à ses côtés.

– Tu as bien mangé ? me demanda-t-il.

– C'était très bon, mais je n'avais pas très faim. Rébecca est une excellente cuisinière, le repas est cent fois mieux que ceux de la cafétéria de l'école.

Nick pouffa en me dévisageant.

– Je peux te poser une question Nick ?

– Bien sûr mon amour, qu'y a-t-il ?

– Pourquoi, ne m'as-tu pas accompagné à table ?

– Je pensais que tu aurais voulu être un peu seule entre filles.

Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas d'où pouvait bien lui venir cette idée.

– Je ne sais pas trop comment m'y prendre Jenny. T'avoir à la maison est tout nouveau, et j'ai peur que tu finisses par te lasser de moi, si je suis tout le temps à tes côtés.

Je le dévisageais quelques secondes avant d'éclater de rire.

– Nick enfin, qui t'a mis une idée pareille en tête ?

– La télévision, répliqua-t-il en souriant à son tour.

– Nick, je ne pourrais jamais me lasser de toi, et dès que tu n'es pas à mes côtés j'ai comme l'impression qu'il me manque quelque chose, une partie de moi.

– Mais Jenny, insista-t-il, tu vas vivre 24h sur 24 avec moi et... je ne veux pas que tu me quittes ou que tu me trouves trop collant !

– Nick, tu les sors d'où toutes ces bêtises ? Tu les inventes à la chaîne ?

Il fronça les sourcils sans rien ajouter.

– Je suis comblée avec toi, et rien n'aurait pu me rendre aussi heureuse que le fait d'être en ta compagnie à chaque seconde. Tu vas bientôt devenir mon mari, il serait peut-être temps que tu prennes un peu plus confiance en toi. Et je voudrais te parler de quelque chose qui me tient à cœur. Pourrais-tu jeter ce sort qui empêche de nous entendre ?

Il me dévisagea, curieux de savoir ce que j'avais à lui dire, mais s'exécuta néanmoins.

– Je t'écoute mon amour, qu'est-ce qui te tient à cœur ?

– D'abord promets-moi que tu m'écouteras sans interruption et que tu y réfléchiras ?

– Tu m'inquiètes là Jenny.

– Promets-le moi Nick ?

– Très bien, mon amour, je te promets que je t'écouterais jusqu'au bout et que j'y réfléchirais.

– Embrasse-moi, murmurais-je en décidant de ne pas attaquer le problème directement.

– Quoi ? s'exclama Nick perdu.

Je le caressais doucement, le serra contre moi en l'embrassant voluptueusement. Comme à mon habitude, je perdis pied, et c'est Nick qui me ramena à la réalité.

– Je ne comprends pas Jenny !

– Excuse-moi, tu m'as manqué, et j'avais envie de sentir ta présence auprès de moi. Tu n'es pas encore parti chasser que je ressens déjà comme un manque.

– Jenny, je te promets que je ne partirais que quand tu seras profondément endormi, comme ça, je n'aurais pas le temps de te manquer.

– Même quand je dors tu me manques Nick.

Il me dévisagea et je crus voir au fond de ses yeux, une résolution nouvelle.

– Je n'irais pas chasser ce soir Jenny !

– Quoi ? Mais non ? Tu dois..., oublie ce que j'ai dit Nick.

– Tu es triste alors que je ne suis même pas encore parti. Jenny, je ne veux pas que tu souffres davantage.

– Non, tu iras chasser avec ton frère et ta sœur, fais-le pour moi.

– Tu es très contradictoire, le sais-tu ?

– Excuse-moi, ça doit être le stress, pouffais-je.

– Je ne t'en veux pas mon amour, mais détends-toi, je suis là et je le serais toujours Jenny.

– Tu connais le seul moyen qui me permettrait de me détendre.

Il sourit.

– Et si tu me posais plutôt ta question ? Ou du moins ce que tu avais l'intention de me dire il y a quelques minutes ?

Je déglutis bruyamment en rougissant.

– Ok, mais tu me laisses parler sans m'interrompre ?

– Oui je te l'ai promis Jenny.

Je pris une profonde inspiration.

– Je suis extrêmement heureuse à tes côtés, tu me combles de bonheur et de tendresse. Je te serais fidèle jusqu'à la fin de ma vie et je tiens d'abord à ce que tu le saches.

– Mais Jenny...

– Laisse-moi finir, grommelais-je. J'aimerais que tu revoies une de tes conditions, car j'aimerais pouvoir goûter au plaisir charnel avec toi, avant notre mariage

– C'est impossi...

– Tais-toi, tu m'as promis de me laisser finir, alors respecte ta promesse. Réfléchis-y au moins. Ce n'est pas impossible et tu le sais très bien il suffit d'un peu de bonne volonté c'est tout. Je suis prête à te laisser du temps, car je t'aime, mais je ne veux pas que tu réfutes cette possibilité, car ça me tient à cœur et je suis certaine qu'une petite part de toi le souhaite aussi.

– Une petite part ? Jenny tu me rends dingue, ton parfum, ton corps, ta sensibilité, ton sang, tout chez toi me plaît, et je puis t'affirmer qu'il n'y a pas qu'une petite part de moi qui ait envie de toi, mais...

– Pourquoi toujours "mais" ? Oublie deux secondes que tu es un vampire je t'en prie et laisse-toi aller un peu.

Il soupira et se tira les cheveux.

– Jenny, pourquoi tu me fais ça ? C'est déjà suffisamment dur pour moi, alors ne me rends pas la vie plus difficile, je t'en prie.

– Je ne peux pas te forcer à le faire, je peux comprendre que tu ne tiens pas suffisamment à moi ou que je ne t'attire pas assez, mais réfléchis-y au moins. Je vais prendre une douche, à plus tard.

Je pris mon short, mon débardeur et me dirigea, vers la salle de bain, mais je sentis mon estomac se contracter, et je savais pertinemment qu'il fallait que je parle à Hélèna et Murielle.

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