Amortentia, ft. Mary & Evan
Caché derrière les serres du château, Evan était assis tranquillement par terre, une cigarette entre les doigts, regardant la fumée de la nicotine disparaître vers le ciel. En entendant des pas, il tourna la tête et aperçut Mary qui marchait dans sa direction. Mary, la petite préfète parfaite de Gryffondor, plus à cheval sur les règles que Remus.
Evan hésita un instant à éteindre sa cigarette et à prétendre que l'odeur ne venait pas de lui, mais c'était déjà trop tard, elle l'avait vu depuis longtemps, tout ce qu'il pouvait faire, c'était de continuer à fumer malgré les remontrances à venir. Pourtant, il fut surpris lorsque Mary se laissa tomber à côté de lui, s'asseyant si près que leurs genoux pouvaient se toucher.
— Un problème ? questionna Evan, plus par politesse que réel souci pour l'amie de ses amis.
— Mon problème s'appelle l'Amortentia, répondit aussitôt Mary qui semblait vouloir se confier.
— Qu'est-ce que cette potion t'a fait au juste ?
— Elle n'a pas d'odeur !
Il fallut un moment au Serpentard pour comprendre le problème et la raison qui avait poussée Mary à venir le voir lui et personne d'autre. Il prit le temps de tirer sur sa cigarette avant de lui répondre, le regard tourné vers le ciel au-dessus de leurs têtes.
— Et alors ? Je ne sens rien non plus, ce n'est pas la fin du monde.
— Oui, mais toi tu t'en fous ! Tu te fous du monde, il n'y a que Barty, Panda et Reggie qui arrivent à capter ton attention plus de cinq minutes sans que ça ne t'agace, répliqua la Gryffondor en agitant ses mains, cherchant à essayer d'exprimer un sentiment qu'elle n'arrivait même pas à nommer.
— Je te ferais remarquer que tu es assise à côté de moi depuis plus de cinq minutes, je n'ai pas encore eu l'envie de te virer, commenta Evan pour la détendre.
Mary marqua un temps d'arrêt, mettant un moment à comprendre ce qu'il venait de dire avant de se rendre compte qu'il disait la vérité. D'autant plus qu'il aurait pu l'envoyer balader avant même qu'elle ne se laisse tomber près de lui. Evan était l'un des êtres les plus incompréhensibles qu'elle avait pu rencontrer à Poudlard et ça ne s'arrangeait pas avec le temps.
— Pour en revenir à l'Amortentia, reprit-il sans la regarder, est-ce que c'est si grave que ça de ne rien sentir ? Moi, je m'en porte très bien. Et je te signale que, depuis que tu as appris que tu ne sentais rien, tu n'en es pas morte. Pour finir, qu'est-ce que ça change ? Peut-être que ça viendra plus tard.
— Ou pas, le coupa-t-elle.
— Laisse-moi finir, par la barbe de Merlin, McDonald !
— Désolée, continue.
— Donc... Je disais quoi ? Ah oui ! Peut-être que ça viendra plus tard et si, par le plus grand des hasards, ça ne vient jamais, tant pis, tu es comme ça, ça fait partie de toi et il te faudra l'accepter. Tu sais, accepter ce que l'on est est parfois la chose la plus courageuse qu'on puisse faire dans une vie. Après tout, tu as très bien réussi à accepter le fait que tu étais une sorcière malgré les origines de ta famille, termina Evan.
Mary le regarda pendant quelques secondes, réfléchissant à ce qu'il venait de dire et finissant par hocher la tête, acceptant ce qu'il venait de dire. Puis un sourire taquin naquit sur ses lèvres tandis qu'elle le regardait.
— Evan Rosier, philosophe ou psychologue depuis 1976.
— Continue et je te fais payer la consultation.
Ils échangèrent un petit regard amusé avant de se remettre à regarder devant eux, profitant du silence paisible qui régnait autour d'eux.
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