- Soirée à sensation -


   Une jeune femme d'une vingtaine d'années, aux longs cheveux dorés et aux yeux couleur noisette, se tenait assise devant le comptoir d'un bar, redessinant du bout de son doigt la forme de son verre d'alcool.
   Moi. Lucy Heartfilia. Je me dressais ici même, dans une boîte de nuit, portant une robe explicite sur les attentes de cette soirée.
   Vêtue donc d'une robe prune, m'arrivant juste au dessus de mes genoux et qui mettait mes belles formes féminines en valeur, j'attendais l'arrivée de la personne qui deviendrait ma proie pour ce soir.

    J'avalai d'une traite le liquide présent dans mon verre et en redemandai un nouveau. Mirajane, la barmaid, était bien attentionnée de vouloir prendre soin de moi, mais je m'en moquais de ses inquiétudes et même, de sa personne.
   J'observai les garçons un à un et lâchai un soupir face au peu d'intérêt que je leur portais. Aucun de potable... pensai-je. Si ça continue, je prendrai le premier venu.
   Et alors que je revoyais mes attentes à la baisse, un homme attira mon attention. Un jeune homme qui devait dépasser la vingtaine. Un aspect physique du beau garçon attira mon attention : ses cheveux d'un remarquable rosé qui le détournait de l'ordinaire.
   Sa touffe en bataille lui donnait une allure de bête sauvage, ce qui le rendait assez irrésistible. Son regard se posa sur ma personne et je ne pus que constater. Dans l'obscurité de l'endroit, je réussis tout de même à remarquer l'envoûtante couleur émeraude de ses yeux. Ce jeune homme avait une prestance qui arrivait à me captiver.
   Son intérêt à mon égard ne s'était guère dissipé, je dirais même qu'elle avait dû croître au vu de l'apparent plaisir qu'il prenait à me détailler de la tête au pied, remontant toujours vers mes yeux pour y sceller son regard. Un sourire étira mes lèvres et, amusée, je lui envoyai un clin d'œil qu'il me rendit par un sourire malicieux.

   Je finis d'un coup mon shot de vodka puis quittai le support sur lequel mon postérieur reposait.
   Je croisai ses beaux yeux avant de subitement me retourner, laissant s'envoler ma longue chevelure suite à mon prompt mouvement. Je lui jetai un bref regard explicite par-dessus mon épaule et sortis hors de la boîte de nuit, dans l'espoir qu'il ne me foute pas un lapin.

    Dehors, j'attrapai une cigarette du paquet et l'incendiai avec la flamme de mon briquet. J'inhalai le tabac, extirpant par la suite la fumée de ma bouche. Je savourais la sensation de cette drogue légale lorsque je sentis un souffle chaud sur ma nuque qui m'électrisa instantanément.
- Bonsoir, belle demoiselle. Me susurra le nouvel arrivant.
Je tirai une bouffée de ma cigarette avant de lui faire face, plantant mes yeux dans les siens.
   Dehors et devant moi, l'onyx de ses iris ressortait davantage grâce au lampadaire à ma droite. Le rosé me scrutait en silence, un sourire à la commissure de ses lèvres.
- On va chez toi ou on se prend un hôtel ? Le questionnai-je, coupant court à ce moment.
- J'habite assez loin et l'hôtel n'est qu'à deux pâtés de maison d'ici.
- Alors on y va, Rosie ?
- " Rosie " ? Répéta-t-il, perplexe.
- Et aucune objection ne sera tolérée... Décrétai-je en m'approchant dangereusement de lui, le regard rivé vers ses lèvres.
Je passai doucement ma main sur sa joue que je caressai délicatement avant qu'elle n'atteigne sa nuque. Je l'amenai à moi et baisai tendrement ses lèvres. Elles avaient un goût d'interdit. Eve n'avait qu'à bien se tenir ; ce soir, j'allais lui voler la vedette.
    Le jeune homme lâcha un faible gémissement de surprise mais se détendit aussitôt, se laissant aller aux carresses de mes lèvres, m'enroulant de ses bras. Ses bras m'étreignirent contre lui pendant que j'entortillais nos langues ensembles, intensifiant notre baiser. Un baiser fougueux qui causa un fort rougissement au rosé.
   Lorsque nos yeux se rencontrèrent une nouvelle fois, notre souffle était court. J'avais l'impression d'être un diamant brut à ses yeux. Son regard pétillait d'une lueur taquine qui m'amusait fortement.
   Je tentai de réguler mon souffle, mes bras enroulés autour de son cou. Un riotement s'esbigna de ma bouche et je déposai un rapide baiser sur ses lèvres.
    Rosie, lui, ne me quittait toujours pas des yeux. Et là, sa main rejoignit la mienne qu'il entrelaça ensemble, leur lançant un regard avant de ramener son attention sur ma personne. Puis le jeune homme m'entraîna dans les rues de Magnolia pour nous chercher ce fameux hôtel. Rien de transcendant mais qui faisait l'affaire.

   Durant le trajet, le rosé s'était amusé à me porter sur son dos. Je m'accrochais à lui pendant qu'il me tenait fermement les cuisses.

   Dans l'hôtel, il attrapa les clés que le réceptionniste lui tendit et se dirigea ensuite à l'ascenseur, qu'il appela sans attendre.
- Tu pèses une tonne, Minsting- ! Râla le jeune homme, me laissant retrouver la terre ferme.
- Ta gueule, Rosie. Le coupai-je dans son élan.
- Oui, M'dame !
Je roulai des yeux et ne prêtai pas attention au petit sourire qui s'était dessiné dans le coin de mes lèvres.

    Les portes s'ouvrirent et cet étroit espace nous accueillit avec le moins d'hospitalité possible. Normal, puisque c'était un ascenseur.
    Je m'adossai contre le miroir qui décorait le mur en face des portes alors que le jeune homme aux cheveux farfelus appuya sur un étage.
    Le rosé sifflotait, les mains dans les poches, observant les alentours avant de me regarder à la dérobée. Il fit volte-face et se plaça devant moi, plantant ses beaux yeux dans les miens.
- J'hésite entre faire la causette et t'embrasser sauvagement.
- Je préfère la seconde proposition. Lui répondis-je en l'attrapant par le col pour l'amener à moi.
Je lui volai un baiser que Rosie apprécia. Il plaqua sa main contre le mur qui tenait mon dos et se rapprocha de moi.
   Sa main se posa sur le bas de mon dos, collant mon bassin à lui. Ils jouaient de ses lèvres, les mouvaient avec ferveur. J'y répondis en lui autorisant l'accès à ma bouche. Il effleura ma langue de la sienne. Je le sentais se détendre contre moi, puis l'ascenseur nous ouvrit ses portes.
    Je zyeutai l'extérieur et remarquai la mère et son fils qui nous dévisageaient avec leurs yeux de merlan frit. La femme cacha la vue à son enfant et s'offusqua de notre indécence. Je n'y prêtai pas attention alors que le beau jeune homme qui m'accompgnait m'empoigna pour nous dégager de cette cabine. Nous nous échangeâmes un regard avant qu'un rire ne suive par la suite.

    Comme si le temps avait été pour lui torture et souffrance, il me plaqua sauvagement contre le mur, m'ôtant maladroitement ma robe en m'embrassant le cou de ses lèvres. Je le défis de sa chemise et la lançai dans un coin de la chambre, plongeant mes yeux dans son regard dans une envie irrépressible qu'il me prenne.
   Je me jetai avidement sur ses lèvres et par réflexe, il recula légèrement sa tête avant d'intensifier le baiser, passant sa main dans mon dos, maintenant dénudé, et me collant à lui.

   Rosie nous entraîna lentement jusqu'au lit et je le fis basculer, me posant sur lui. Je me rapprochai de nouveau de son visage et le détaillai brièvement avant de reprendre tendrement ses lèvres.
    Ma poitrine dénudée contre son torse me rendait que plus excitée. Il caressa mon dos de ses doigts tandis que je lui débarrassai de ses mèches volantes. J'en replaçai une derrière son oreille, effleurant sa joue du dos de ma main.
    Le séduisant jeune homme renversa la situation et mon dos toucha les draps du lit. Je ne détachai pourtant pas mon regard du sien. Il se pencha lentement vers moi, les yeux rivés sur mes lèvres. Celles que le rosé prit subitement en otage avec tant d'ardeur qu'un gémissement m'échappa.
    Je passai mes mains sur ses joues, attrapant son beau visage de mes mains. J'y laissai mes doigts parcourir les traits de son faciès, descendant à sa nuque jusqu'à prendre place sur ses abdos. Je caressai son torse avant d'entourer son cou de mes bras.
   Un soupirement s'esbigna de ma bouche lorsqu'il saisit doucement mon sein de sa ferme main. Elle le massa avec délicatesse, conférant une pression un peu plus forte, mais qui se voulait toujours tendre, à chaque nouveau mouvement.

    Ses lèvres effleuraient les miennes, les baisant avec douceur. Rosie passa son regard de mes yeux à mon bas ventre, me jetant par la suite un certain regard. Fait prisonnier par la malice, un sourire lui étira la commissure de ses lèvres. Il s'amusait.
    Je ne perdais pas le contrôle. Je le gardais en main et le tenais fermement. Je ne le laisserai pas me rendre vulnérable. Confiante, je laissai mon sourire parler pour moi.
- Ne rêve pas trop, Rosie.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Dit-il, son petit sourire en coin toujours aussi visible.
Je ris et passai un coup d'œil sur son corps, bien sculpté. Il arqua un sourcil, tentant de faire son effet. Séduisant. Je souris, me réjouissant de cet instant.

   Le jeune homme se reprit et, dans un baiser, abaissa ma culotte. J'intensifiai le baiser au moment où ses doigts frôlèrent mon intimité.
   Il entreprit un mouvement circulaire à l'emplacement de l'organe du plaisir, me faisant légèrement me cambrer sous l'effet provoqué. Mes bras, toujours autour de son cou, resserrèrent la prise lorsque Rosie accélera son mouvement. De puissants gémissements se mirent alors à exprimer mon plaisir s'accroissant.
   Je tentai de contrôler mes essoufflements mais, haletante, je le suppliai de continuer, sous le regard amusé du jeune homme qui m'embrassa. Il passa la quatrième vitesse et, retenant mon cri, je me sentis faiblir. C'était si bon, et je ne pouvais pas le nier. Lorsque nos lèvres rentrèrent de nouveau en contact, j'y répondis avec avidité. Il alternait divinement bien entre instants de douceur où ses doigts cherchaient le point le plus sensible de mon clitoris et accélérations intenses, n'oubliant pas non plus de jouer sur une pression de son index et de son majeur entre ce dernier. Il ne manquerait plus qu'il croie que ma vulve était une table de mixage.
    Rosie redoubla d'efforts, me faisant lâcher un faible cri d'excitation. Je sentais ma respiration s'entrecouper, se faire plus profonde. À chaque nouveau coup de vitesse, je me sentais cambrer davantage.
   Remarquant sûrement les rougeurs, qui dissimulaient à présent mon ancienne peau de porcelaine, il se mit à sourire d'amusement. Puis, il inséra lentement son doigt en moi, me forçant à étouffer un gémissement. Cette sensation provoqua en mon bas ventre une fervente chaleur subite qui m'incita à mouver mon bassin selon ses allers et venues.
    Le rosé cherchait à me faire défaillir. Je le savais. Je le voyais bien. Et je n'allais sûrement pas lui laisser ce plaisir. Le beau garçon tapa de son doigt, grattant le fond. Il accéléra son mouvement et mon bassin continua d'onduler de lui-même. Je lui donnai le rythme à avoir grâce à ce balancement. C'était moi qui menait la danse à présent.
    Il pressa ses lèvres contre moi. Je le sentis alors sourire. Le rosé retira son doigt et le toucha de son pouce, observant la visqueuse semence qui le recouvrait.
- C'est moi qui te fais cet effet ? Demanda le rosé, amusé.
- Nan, le Pape en maillot de bain pardi. Lui répondis-je, la respiration pourtant saccadée.
Il eut un temps de réaction avant de ricaner comme un idiot. Inconsciemment, son rire s'enregistra dans ma mémoire et je sentis mon cœur s'attendrir.
  
   Sans que je ne lui demande de le faire, Rosie m'adressa un clin d'œil et se baissa jusqu'à mon jardin secret. Je l'observai un instant avant de laisser ma tête rencontrer l'oreiller, laissant mon regard rivé sur le plafond.
    Je lâchai un long soupir au moment où sa langue caressa délicatement mon intimité. Je plaçai ma main devant ma bouche et me mordillai la lèvre inférieure, tentant de garder le contrôle. Rosie chercha mon organe sexuel de sa langue et le titilla gentiment en provoquant des mouvements circulaires. J'étais en ébullition. Mon corps, rougi par l'excitation, bouillonnait.
    Tandis que mes mains venaient de rejoindre ses étranges cheveux, je pressai sa tête contre mon intimité, l'incitant à continuer. Rosie m'écouta et pressa ses lèvres contre mon clitoris avant de le mordiller une nouvelle fois. Je me pinçai les lèvres afin de ne pas hurler.
    Me sentant plus sensible au moindre contact contre ma partie, Rosie constata que j'étais sur le point de flancher.
   Époumonée, j'essayais de réguler ma respiration qui s'était saccadée. Ma bouche s'était déshydratée, devenant pâteuse. Elle me collait au palais. Je me mordais l'intérieur de ma joue, prête à déferler un tsunami s'il continuait. Et justement, Monsieur parut lire dans mes pensées puisque le rosé me sourit de son habituel sourire malicieux et reprit possession de mon intimité, pinçant deux de ses doigts mon clitoris.
- Oh bord- ah... Soupirai-je avant de râler. Qu'est-ce que t'attends ? Allez, vas-y !
Rosie rit et me rejoignit, m'embrassant de ses douces lèvres humides. Je le sentis ôter son boxer et il sauta hors du lit, cherchant un préservatif dans sa poche arrière de son pantalon délavé.
   Le rosé se hâta à ma rencontre, le sourire aux lèvres, puis enroula la capote sur son membre durci. Il se pencha ensuite vers moi et pressa nos lèvres ensembles. Je compris que le moment était venu. Et, dans un accord commun, mon séduisant amant me pénétra. Je soupirai de plaisir et remerciai la vie pour ce cadeau qu'était le sexe.

    J'ondulais contre lui tandis qu'il mouvait en moi avec délicatesse. Je fronçai des sourcils et plantai mon regard dans le sien. Le jeune homme comprit et, un sourire étirant ses lèvres, me donna un coup de rein, me faisant lâcher un gémissement. Un sourire, plus belle preuve de ma jouissance, s'étala sur mon visage. Il se mit alors à accélérer la cadence et je me joignis à lui de mes balancements de bassin.
    Contre lui, je prenais mon pied. Je le sentais aller et venir et je souris, comblée. Je m'agrippai à lui et me serrai à son corps. Il émit un petit rire et me baisa les lèvres. Ma réponse ne se fit pas attendre et je plongeai ma lèvre dans sa bouche dans le but de chercher la sienne. Il gémit.
    J'enroulai mes bras autour de son cou et Rosie passa ses lèvres sur mon cou, aspirant une partie de celle-ci. Il me laissa quelques marques rougeâtres et m'embrassa tendrement. Je sentais ses lèvres savourer chaque parcelle de mon corps, le dégustant tel un met des plus raffinés.
   Je soupirai de plaisir, d'envie que ce moment s'éternise. Pourtant, je me savais prête à exploser d'une minute à l'autre. Le sentant contre mon intimité, devenue plus sensible, mes parois vaginales se contractèrent. Pas besoin de l'avertir ; son râle me fit comprendre qu'il le savait. Le rosé posa son regard sur moi et je levai le mien vers lui. Nous nous embrassâmes avec toute notre fougue, nous serrant que davantage l'un à l'autre.

   Je me sentais venir. Haletante, mes forces m'avaient quittée tant l'excitation avait absorbé toute mon énergie. La sueur perlait de nos corps respectifs. La chaleur de la pièce m'étouffait. L'air s'était rarifié. Puis un dernier mouvement, l'amenant à relâcher sa semence, me suffit pour hurler à l'orgasme.
   Je m'accrochai aux draps défaits et mes parois se resserrèrent d'autant plus. Mes mains rejoignirent son dos et je l'étreignis de toutes mes forces, l'amenant à moi, tandis que j'y plantai mes ongles. Je me cambrai instantanément, lâchant un long soupir de plaisir.

   Je restai immobile un moment, tentant de reprendre tant bien que mal mon souffle. Puis mon corps se détendit et rencontra de nouveau le matelas. Ma bouche était devenu un désert aride. Je brûlai d'une douce flamme. Cette nuit a été plus qu'époustoufflante et mes fantasmes avaient été comblés les uns après les autres sans grande difficulté apparente. Mon cerveau avait dû mal à réaliser ce qu'il venait de se passer et ce que mon corps venait de subir. Pourtant, et d'autant plus que cette activité des plus torrides m'avait laissée pantelante, je m'obligeai à me relever et me rendis au toilette.
    Voilà une bonne habitude que j'avais instaurée. Aller au toilette pour prévenir de toute trace d'infection. Ma petite affaire terminée, je me barbouillai le visage d'eau fraîche et soupirai de contentement. J'en avalai une bonne lampée et me sentis revivre.

    De nouveau dans la chambre, je lançai un regard à Rosie, qui n'avait pas attendu pour s'assoupir aussitôt.
   Je me plaçai près de lui, laissant une certaine distance de sécurité. Puis mes yeux le détaillèrent, observèrent son corps, contemplèrent ses cheveux, fixèrent son visage. Je soufflai et m'allongeai, posant mon regard sur la plafond blanc de la pièce.
   Mon regard riva une nouvelle fois dans sa direction et je me mis à l'observer dormir paisiblement, prenant appui sur ma main.
- Je ne dors pas. Souffla-t-il.
- Tu dors.
- Si je dormais, je ne te répondrais pas.
- Pas faux.
Ses yeux clignèrent pour s'habituer à la luminosité. Ils rencontrèrent les miens, qui l'observaient. Après un temps à me scruter, un sourire se dessina sur son faciès.
- Tu es belle.
- Tais toi. Lâchai-je, me retournant dans le lit.
J'embrassai la pièce du regard et soufflai. Rosie se redressa.
    Il posa son regard sur ma personne et alors, je l'imitai. Ses yeux me parlaient. Et leur lueur, voilée par la malice, me noua le ventre.

    Je me positionnai correctement sur lui et le dévisageai.
- Me regarde pas avec ce regard arrogant. Lança le rosé.
- C'est pas mon problème.
Il arqua un sourcil. Soudain, Rosie me bascula et se posa sur moi, plantant son regard dans le mien. Je lui souris, amusée.
- Tu te sens pousser des ailes, Blondie.
- J'suis la femme du Diable en personne. Ne crois pas que je vais être charitable.
Il me toisa et leva les yeux au ciel. Je ris. Le jeune homme reposa ses yeux sur moi, me fixant avec une certaine intensité. Il m'embrassa. Je restai stoïque le temps que je réalise puis me laissai faire, l'entourant de mes bras.
   Je me collai à lui et enroulai mes jambes autour de lui. Rosie passa ses mains dans mon dos et intensifia notre baiser. J'essayai de garder un souffle régulier contre ses lèvres alors qu'il caressa ma langue de la sienne. Mes joues bouillaient.
   Son regard plongea alors dans le mien et là, à ce moment là, il me provoqua une décharge électrique dans tout le corps. Je me surpris à patauger dans une marre d'émotions. Ses yeux verts se baladèrent une dernière fois sur ma personne avant qu'il ne baîlle et ne se retourne dans le lit.
    Je le regardai une dernière fois puis me lançai dans une profonde introspection.

   Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis notre ébat et le rosé dormait à point fermé. Je fixais le plafond que je ne voyais plus très bien sans lumière, slalomant entre de nombreuses pensées, toutes plus sombres les unes que les autres.
    Je réfléchissais au sens de ma vie. Cette vie que j'avais décidée de mener pour l'oublier. Oui. L'oublier, lui, celui que j'avais aimé. À cette douloureuse pensée, une larme longea ma joue. Je m'empressai de la chasser vivement mais elle fut suivie de nouvelles pour finir en torrent de larmes.
    Mon cœur, détruit par la tempête de mes remords et de mes regrets, sombrait depuis longtemps dans les profondeurs des limbes, dans une mélancolie telle que ma peine m'amenait à agir au mépris de mes sentiments.
    Prise par la culpabilité et la honte, je me vêtis à la hâte avant de presser le pas jusqu'à la sortie de l'hôtel. Mon cœur se serra et mes larmes longèrent mon visage de plus belle lorsque son visage apparut comme un flash dans ma mémoire. Je ravalai un sanglot et tentai de mettre un terme au tsunami qui déferlait, en vain et ce, comme toujours. Juste, comme toujours. Cela était devenu une habitude de perdre la face après avoir autant forcé à garder le contrôle de la situation.

    Je me hâtai pour rentrer au plus vite chez moi. Je voulais être seule. Seule, loin de tout ça.

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