Chapitre 37 - Mon ange (PDV Robin)
Média : Human – Cover By Tom Ellis
Dimanche 15 septembre 2019
Lorsque j'ouvre les yeux ce matin, j'ai l'impression d'être en plein rêve, ma belle Annabella est dans mon lit et dort paisiblement.
Hier soir, elle est montée dans ma voiture et le temps que je prenne le volant, elle s'était déjà endormie. J'aurais pu regarder son adresse dans son sac, mais je ne l'ai pas fait. Déjà, je ne voulais pas fouiller dans ses effets personnels sans son autorisation et puis surtout, parce que je voulais la garder prêt de moi encore un peu. Alors j'ai pris la route en direction de mon penthouse. Je l'ai porté jusque chez moi et sans réfléchir je l'ai monté dans ma chambre. J'aurais pu l'installer dans la chambre d'amis mais je devais veiller sur elle cette nuit. Pour sombrer comme elle l'a fait, elle a dû bien abuser de l'alcool pendant la soirée. Cet état de coma éthylique, je le connais très bien pour m'y être plongé bien trop souvent.
Annabella me tourne le dos, allongée sur le côté, ses magnifiques cheveux bruns étendus en corolle autour de sa tête. Je prends le temps d'admirer les courbes de ses fines épaules dénudées et découvre un joli petit tatouage à la naissance de son cou représentant ses initiales en forme d'ailes d'ange. Le dessin est très fin et délicat, comme elle, cela la représente tellement bien. Mon ange.
Le drap épouse ses formes me laissant imaginer ses hanches et ses fesses que je sais nues en dessous. Mon sexe ne se fait pas attendre pour réagir, mon érection en est même douloureuse contrainte dans mon boxer. Il faut que je me lève pour me libérer de cette torture.
Afin de la laisser dormir, je décide d'aller prendre ma douche en bas dans la chambre d'amis, j'attrape mes vêtements et m'éclipse à contrecœur de la pièce. Une fois arrivé sous le jet d'eau chaude je ne mets pas longtemps à soulager ma hampe congestionnée en la sachant à l'étage juste au-dessus de moi, nue dans mon lit.
Propre et détendu, je décide de lui préparer un petit déjeuner digne d'une princesse. Si elle n'avait pas autant picolé la veille, je lui aurais fait découvrir mon cocktail maison à base de Champagne, mais ce sera pour un prochaine fois, j'espère. Pour aujourd'hui, je lui prépare plutôt le tube d'aspirine.
Je suis occupé par mes préparatifs culinaires mais malgré ça, je tourne en boucle dans ma tête. Le fait qu'elle m'ait envoyé ce SMS hier alors qu'elle était entourée de ses amis me donne espoir. Je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre mais je dois trouver un moyen de la conquérir, sans la brusquer car mon Ange est un être sensible.
Je connecte mon système multiroom audio dans la cuisine et sélectionne une playlist aléatoire pour me laisser surprendre par les titres qui vont suivre. J'adore la musique. J'ai pris très jeune des cours de piano, instrument que j'affectionne toujours et dont je ne pourrais jamais me séparer tant c'est un exutoire pour moi de laisser mes doigts caresser les touches. Adolescent, je me suis également mis à la guitare pour épater les copains lors des soirées feux de camps. J'aime aussi beaucoup chanter, il paraît que j'ai l'oreille absolue couplée d'une voix de baryton, ce qui m'a valu une place attitrée à la chorale du lycée. C'est d'ailleurs comme cela que j'ai rencontré Victoria la première fois. Enfin, je n'ai pas envie de penser à elle, encore moins aujourd'hui que Bella est sous mon toit.
J'entends les premières notes du titre « Human », à croire que le destin veut m'aider à extérioriser cette rancœur en chantant. Je laisse ma voix répéter le refrain tel un mantra qui soulage mon âme, lorsque je l'aperçois dans ce peignoir immaculé, on dirait un ange, mon Ange. Je cesse de chanter, mon cœur à présent apaisé de la voir devant moi, je souris béatement face à cette vision du paradis.
Nous mangeons en silence, je suppose qu'elle doit avoir une bonne migraine donc je ne vais pas l'abreuver de paroles au saut du lit, j'attends que l'aspirine fasse effet et qu'elle se sente prête à me parler. Elle a un appétit d'ogre et je suis content de constater qu'elle apprécie mon petit déjeuner. J'en profite pour l'admirer, j'imprime chaque détail de son doux visage dans mes rétines. Elle est magnifique, ses cheveux bruns légèrement emmêlés tombant sur ses épaules. Ses beaux yeux noisettes sont moins pétillants qu'à leur habitude, à cause de la fatigue, mais ils expriment toujours cette grâce innée. Elle a enlevé les résidus de maquillage de la veille laissant apparaître des petites taches de rousseurs qui lui donnent un air mutin, son visage au naturel est parfait.
— Merci Robin, c'était délicieux, me révèle-t-elle en essuyant ses lèvres pulpeuses.
L'entendre prononcer mon prénom avec tant de douceur me provoque un pincement au cœur.
— De rien Bella, j'aime faire plaisir, lui avoué-je avec un sourire entendu.
Ses joues rosissent pour ma plus grande satisfaction en m'étendant susurrer ces mots, la connexion s'établit.
— Avons-nous couché ensemble ? me demande-t-elle sans détour.
— Voyons, non Bella, je ne suis pas ce genre d'homme, tenté-je de la rassurer. Je n'ai pas pour habitude de profiter des femmes sans leur consentement.
— Alors comment cela se fait que je me retrouve nue dans votre lit ce matin ? m'interroge-t-elle suspicieuse.
— Vous vous êtes endormie avant même de me donner votre adresse, me justifié-je. Vous étiez tellement comateuse que j'ai trouvé préférable de vous installer dans ma chambre au cas où vous vous sentiriez mal pendant la nuit. Quant à votre nudité, ne vous inquiétez pas, je vous ai déshabillée dans la pénombre, sans arrières pensées comme l'aurait fait un infirmier avec un malade. Vous savez, pour moi aussi c'est inhabituel, vous êtes la première femme que j'invite dans ma chambre, confessé-je.
Elle me fixe l'air dubitatif. Alors avant qu'elle ne réagisse je surenchéris pour garder l'ascendant tant que je la sens captive :
— Je pense que vous vous méprenez sur moi Bella, je ne suis pas l'homme que vous imaginez. Il faut vous méfiez des apparences. Et vous, dites-moi, pourquoi vous êtes-vous mise dans cet état hier soir ?
Elle semble hésiter puis baisse les yeux sur ses doigts qu'elle triture nerveusement. Je pose ma paume sur sa main pour la calmer, mais surtout parce que j'ai besoin de ce contact. Depuis qu'elle est levée, j'ai envie de la prendre dans mes bras, de la toucher pour vérifier que ce n'est pas un mirage.
Elle ne me repousse pas. C'est un bon début.
— Mickael, notre chauffeur et garde du corps s'est marié hier. Et vous ne vous étiez pas vraiment trompé lorsque vous pensiez que c'était mon petit ami. Nous avons été intimes pendant quelques semaines, enfin avant l'arrivée de sa fiancée, précise-t-elle en sondant ma réaction.
— Je ne vous juge pas Bella, la rassuré-je en faisant une légère pression de mes doigts avant d'enlever ma main. L'amour peut s'avérer être la plus douloureuse des souffrances.
— Je suis attachée à lui mais ce n'est pas de l'amour. Mickael part dans quelques jours avec sa femme pour s'installer en Californie, je vais perdre un collègue, un ami en plus de l'amant qu'il a été. Je me suis juste sentie dépassée par les émotions hier. Je suis désolée de vous avoir importuné, Robin. Où sont mes vêtements s'il vous plaît ? Je ne vais pas vous déranger davantage.
— Je les ai apportés au service de pressing de la résidence hier soir. Ils doivent être propres, allez-vous doucher je vous les déposerai sur le lit. Et vous ne m'importunez pas, vos désirs sont des ordres Bella, lui rappelé-je.
Elle me dévisage troublée par mon assurance puis se lève pour monter à l'étage se préparer. Je la regarde s'éloigner avec tendresse. J'espère avoir été suffisamment convaincant pour que l'idée de me voir différemment germe dans son esprit.
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