Chapitre 16 - Emotions
Média : Bad Lucky City – RL Burnside
Lundi 26 août 2019
Aujourd'hui, je me sens d'humeur maussade, je ne sais pas si cela est dû au temps pluvieux ou bien peut-être à cause de mes hormones à l'arrivée de mes menstruations. A moins que ce soit les réminiscences dues aux révélations d'hier.
Avant de partir, Mickael m'a avoué son affection et cela a produit un déclic en moi, durant ces dernières semaines de rapprochement, je me suis attachée à lui. L'annonce de l'arrivée de sa fiancée, de son mariage imminent et pour couronner le tout de son départ définitif pour la Californie m'a littéralement fait un électrochoc, j'allais le perdre.
Alors, dans un élan presque vital, je l'ai entraîné sur le canapé et après avoir baissé son bermuda et son boxer, j'ai soulevé ma robe pour me positionner sur sa virilité déjà prête à m'accueillir. C'était mal car je n'ai volontairement pas pris le temps de mettre un préservatif, j'ai eu ce besoin quasi animal d'avoir cette connexion avec lui, de le sentir réellement en moi, comme si c'était notre dernière fois.
Heureusement que je porte un stérilet car Mickael excité par mon audacieuse chevauchée n'a pas réussi à retrouver suffisamment de lucidité pour me stopper. Ce n'est que lorsque je me suis relevée après notre explosion de plaisir qu'il s'est rendu compte de sa bévue. Après l'avoir rassuré sur mon moyen de contraception, je suis allée me laver en lui demandant de partir.
Ce matin, je me sens toujours aussi sale de m'être servie de lui de la sorte. Il faudra que je lui présente mes excuses pour ce comportement impulsif et irréfléchi Quoiqu'il en soit, pour le moment il faut que je fasse un gros effort et prenne sur moi pour ne rien laisser transparaître. Surtout que je suis en fin de parcours, à partir de cette semaine je vais travailler en binôme avec mon père jusqu'à ce que je sois suffisamment autonome pour gérer mes rendez-vous clientèle et proposer mes créations.
J'arrive pile à l'heure pour le rituel du lundi. Malgré mon état, je parviens à être attentive et efficace. La Fashion Week est dans dix jours, les bijoux commandés par les créateurs de mode sont en cours de montage dans les ateliers. Par conséquent, en ce début de semaine, nous aurons uniquement des rendez-vous en boutique.
Après la réunion, je profite qu'Antonio ait un entretien téléphonique pour me servir un café en salle de pause dans l'espoir d'y croiser Mickael et pouvoir m'expliquer brièvement. Mais celui-ci ne s'y trouve pas. Je vais dire bonjour à ma mère et saluer les artisans en pensant le trouver là, toujours personne. Il ne reste que l'option de son bureau dans la boutique. Je fais signe à mon père que je descends et me dirige vers l'escalier privatif qui mène au magasin.
J'ouvre la porte qui mène à l'espace de vente lorsque je tombe nez à nez avec mon bel hidalgo. Je sursaute, ne m'attendant pas à le trouver ici, ce qui ne manque pas de le faire sourire.
— Bonjour Choupinette, ce n'est que moi ! me taquine-t-il en parlant tout bas. Je cherche Antonio, il est encore en haut ?
— Bonjour Mickael, oui il arrive, on a un rendez-vous à dix heures. Je peux te parler cinq minutes ? le convié-je en me dirigeant vers le bureau réservé aux designers.
Les verrières nous permettront de discuter sans faire jaser les vendeuses sur notre aparté. Je les salue de la main comme elles ne nous quittent pas des yeux depuis le comptoir. Je reste debout pour être bien visible et guetter en même temps l'arrivée de mon père.
— Je suis désolée Mickael, hier j'ai outrepassé les limites, me lancé-je, mon comportement était trivial, ça ne se reproduira plus.
— T'es folle, c'était trop bon, tu aurais dû me dire plus tôt que tu portes un stérilet. Ce matin j'ai été obligé de me branler en y repensant, m'avoue-t-il doucement. Je n'ai qu'une envie, c'est de me perdre de nouveau dans ton antre accueillante. Putain, rien que d'en parler j'ai une trique d'enfer, c'est malin, me raille-t-il en remettant son pantalon en place pour masquer son érection. J'espère que tu me laisseras encore savourer la sensation de ma vigueur dans ta moiteur ma Choupinette, quémande-t-il.
Voyant mon père approcher, je me tourne pour l'accueillir, le remerciant intérieurement pour cette diversion. La discussion avec Mickael était en train de prendre une tournure érotisée que j'ai eu du mal à détourner tant ses mots m'excitent. Je partage l'envie qui l'anime, même si je sais pertinemment que c'est mal.
— Nous t'attendions. Mickael voulait te voir, me justifié-je.
— Félicitations mon garçon s'exclame mon père en serrant l'intéressé dans ses bras. Alessandro m'a annoncé la bonne nouvelle. Pour nous, c'est une grosse perte mais je suis quand même très content pour toi. Toutes ces années de sacrifices vont enfin être récompensées, lui dit-il complice en lui faisant un clin d'œil. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
— Monsieur, vous avez tout le temps été là pour moi et je ne vous en remercierai jamais assez. J'ai cependant une dernière faveur à vous demander. Accepteriez-vous de dessiner nos alliances ?
— Avec grand plaisir fiston ! Ce sera même notre cadeau de mariage si tu en es d'accord. C'est prévu pour quand ?
— Si tout se passe bien, nous aimerions nous marier le samedi 14 septembre. Je sais que cela tombe mal pour vous et que vous serez très sollicité par la Fashion Week mais nous sommes un peu court en délai. Elena fait son entrée à l'école du Barreau le 1er octobre.
— Ne t'inquiète pas mon grand, on va s'arranger. Est-ce que cela te pose un problème si c'est Annabella qui gère les créations ? Elle commence aujourd'hui à m'épauler et comme vous vous connaissez bien, ce serait bien pour elle pour débuter. Qu'en penses-tu ?
Je reste médusée par la proposition que mon père vient de faire. Il me demande de créer les alliances de mon amant ! Quand le destin s'acharne. Je ne vois pas comment décliner décemment si Mickael accepte sa proposition. Je regarde le futur marié pour qu'il me vienne en aide. Mais visiblement, il n'interprète pas mon regard implorant dans le sens souhaité.
— Avec plaisir Monsieur. Ce sera un double honneur pour moi de porter un bijou Armanini si en plus c'est la première création d'Annabella, déclare-t-il fièrement.
— Et bien c'est parfait ! conclut Antonio en serrant chaleureusement la main de Mickael pour pactiser cet arrangement. On n'a pas de temps à perdre, Bella monte dans ton bureau avec Mickael comme on n'a pas de déplacement prévu ce matin, profitez-en pour ébaucher les esquisses des alliances. Tu me rejoindras en clientèle plus tard.
Je souris timidement pour cacher mon embarras et sors du bureau pour me diriger vers l'escalier avec Mickael sur les talons. Nous montons les marches en silence puis nous enfermons dans mon bureau. Je vérifie que la porte coulissante mitoyenne avec l'atelier soit bien verrouillée avant de me jeter de colère sur lui.
— Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Tu vas mettre au doigt de ta femme l'alliance créée par ta maîtresse, fulminé-je en sourdine pour ne pas alerter tout l'étage.
— Choupinette, calme-toi, murmure-t-il en saisissant mes poignets. Je pense sincèrement ce que j'ai dit à ton père. Je n'aurais pas osé te le demander mais je serai fier d'emporter un peu de toi avec moi à travers ces bijoux.
Je ne peux retenir une larme de couler le long de ma joue. Fichues hormones qui me rendent émotive. Mickael essuie la goutte du bout du doigt et me serre contre lui en posant son menton sur le haut de ma tête. Je ferme les yeux, hume son parfum et calque ma respiration sur la sienne pour retrouver de la sérénité.
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