Média : Modern Love – David Bowie

Dimanche 25 août 2019

Je me réveille en sursaut lorsque je sens une main chaude se poser sur ma cuisse.

— T'inquiète pas Choupinette il n'est que dix heures. Ils n'arriveront pas avant une heure.

— Quoi ?! Mais tu aurais dû me réveiller avant, il faut que je me lave et que je prépare le brunch. Et puis, il faut que tu partes, imagine que mon frère décide de venir en avance, débité-je paniquée en sautant du lit.

— Si je t'aide à cuisiner, on a le temps pour un petit coup rapide sous la douche. Tu ne vas pas commencer la journée sans un orgasme, tu verras ça va te détendre et moi aussi, me chambre-t-il en me montrant le drap dressé comme un chapiteau au niveau de son entrejambe.

— Et pour mon frère ? lui demandé-je en envisageant sa suggestion coquine.

Après tout, il a raison, cela ne me ferait pas de mal de faire le plein d'endorphines, surtout que je vais devoir faire abstinence pendant les jours à venir à cause de mes règles. Mon bel hidalgo me rend aussi insatiable que lui. Mickael me sort de mes pensées en déambulant nu devant moi pour se diriger vers la salle d'eau.

— Ton frère me connaît, il sait que je suis toujours très ponctuel, déformation professionnelle ! Je trouverai une excuse s'il arrive plus tôt, ce que je doute venant de sa part. Alors, tu me rejoins au lieu de perdre du temps à méditer ? me taquine-t-il avant de disparaître.

J'entends l'eau de la douche couler, j'attrape un préservatif et file le rejoindre avant de changer d'avis. Ravi de me voir arriver, Mickael attrape une serviette pour pouvoir sécher son intimité avant de mettre la capote que je lui tends avec un sourire de conspiratrice. Celui-ci se caresse en se délectant de ma nudité tout en déroulant le condom sur sa virilité. J'en profite pour me faufiler sous le jet d'eau qui est à température idéale. Je me détends les yeux fermés lorsque mon amant se plaque contre mon dos me serrant contre son torse ferme. Il m'embrasse le long de la clavicule me provoquant des frissons jusqu'au bas des reins.

Je sens la chaleur se répandre dans mon ventre et après une étreinte fugace, nous nous laissons envahir par les volutes du plaisir. Nous terminons de nous laver à la hâte et pendant que je choisie une robe dans mon dressing, Mickael descend prendre des affaires de rechange dans sa voiture. J'en ai profité pour l'envoyer acheter des viennoiseries et du pain à la boulangerie du coin de la rue.

Il me reste très peu de temps, je commence par préparer la pâte pour les pancakes, ensuite je dispose la vaisselle, la confiture, le sirop d'érable et le jus d'orange sur l'îlot central. Lorsque Mickael remonte, je lui tends une corbeille pour arranger les croissants tandis que je tranche le pain de campagne pour concocter mes bruschetta tomates-mozzarella.

Lorsque la porte sonne, je termine juste la cuisson des pancakes. Le timing est parfait !  J'ai également mis Mickael à contribution, il s'est chargé des œufs brouillés et du bacon grillé. Je vais accueillir Alessandro, Nate et Nina qui ont heureusement quinze minutes de retard. Ainsi la présence de Mickael au fourneau ne questionne pas mon frère qui au contraire en profite pour le prendre en photo et la poste sur Instagram afin de le taquiner sur son statut d'invité. Je mets au réfrigérateur la bouteille de Champagne et celle de Prosecco qu'ils ont apporté pour honorer ma pendaison de crémaillère. 

Après la courte visite de mon appartement à mes amis qui le découvrent pour la première fois depuis son relooking, nous nous installons tous à table. Malheureusement Martin n'a pas pu se joindre à nous. Malgré tout, nous passons un agréable moment convivial, chacun se régale des plats mis à disposition.

Soudain, nous sommes coupés dans nos échanges animés par une sonnerie de portable que je ne reconnais pas. Mickael bondit hors de sa chaise pour s'isoler avant de répondre.

— C'est sa fiancée Elena, nous renseigne mon frère. A chaque fois qu'il y a cette musique sur son téléphone, il accourt comme un gentil petit toutou, c'est beau l'amour, se moque-t-il.

Je suis gênée par cette confidence et échange un regard complice avec Nina, d'un naturel optimiste, qui hausse les épaules pour m'inciter à ne pas me formaliser. Après plusieurs minutes, Mickael finit par nous rejoindre le sourire jusqu'aux oreilles, visiblement épanoui par sa conversation privée.

— C'est Elena, éprouve-t-il le besoin de se justifier. Elle a reçu son visa, elle vient me rejoindre à New York dans quinze jours ! exulte-t-il.

Mon frère se lève et lui donne une accolade amicale.

— Félicitations mon pote ! s'exclame-t-il en regagnant sa place. Je fais vite fait un aparté en tant que patron, du coup concrètement c'est quoi la suite ?

— Et bien, ça va aller très vite. On va se marier dès son arrivée et on devra partir en Californie avant sa rentrée à l'école du Barreau en octobre.

— Ok ça nous laisse un mois pour trouver ton remplaçant. Bon maintenant mon gars, il faut qu'on t'organise un enterrement de vie de garçon digne de ce nom ! déclare mon frère en tendant la main pour que Mickael vienne claquer la sienne. Bella et Nina, on compte sur vous pour préparer une petite surprise à Elena pour marquer le coup également, elle ne connaîtra personne à New-York, nous implore-t-il.

J'interroge mon amie du regard.

— Bien sûr, s'enthousiasme-t-elle, tu peux compter sur nous Mickael !

Je réponds par politesse avec un grand sourire hypocrite.

— Et si on buvait un coup pour fêter ça ? invite mon frère. Bella qu'est-ce que tu as à nous proposer ?

— J'ai des bières ou il y a le Champagne et la bouteille de Prosecco que vous avez apportés, réponds-je en consultant l'intérieur du frigo.

— Fais péter le Champagne ! s'exclame mon frère.

Je dépose la bouteille sur la table et vais récupérer les flûtes dans le meuble du salon.

— Attends je vais t'aider, accourt Nina qui me connaît par cœur et sait que la nouvelle est dure à encaisser. Ça va ma Loulette ? me murmure-t-elle en me caressant le dos.

— Oui Nanou ne t'inquiète pas, je savais que cela arriverait, il faut juste que je digère maintenant, la rassuré-je en la prenant dans mes bras.

— Hey la naine, viens plutôt faire des câlins à ton mec, on dirait qu'il est en manque, sort mon frère pour taquiner Nate qui ne nous a pas quittées des yeux.

—  Il n'a pas de carences, rassure-toi rajoute mon amie avec son sourire coquin. C'est plutôt Bella qui aurait besoin qu'un homme l'aime et prenne soin d'elle, lance-t-elle l'air de rien.

Mickael qui a bien saisi que la pique de Nina lui était destiné, prend la bouteille et fait sauter le bouchon pour faire diversion tandis que mon amie et moi les rejoignons avec les coupes.

— Ne vous faites pas de soucis pour moi, rétorqué-je, pour le moment les mecs je les utilise pour mon plaisir et je suis très bien comme ça.

— C'est bon, petite sœur, épargne-moi les détails de ta vie sexuelle ! Alors, trinquons à l'amour, pour ceux qui l'ont trouvé, plaisante mon frère en levant son verre.

Nous faisons tinter nos flûtes, Nate et Nina échangent un regard complice avant de boire une gorgée de vin pétillant. Je suis sûre que ces deux-là sont déjà très amoureux l'un de l'autre mais n'osent pas encore se l'avouer.

Nous terminons l'après-midi dans la bonne humeur, retrouvée par l'ivresse du Champagne pour ma part. Mais l'émulation a laissé place au vide. Alessandro a souhaité rentrer tôt car il avait rendez-vous avec ses potes pour suivre un match de basket. Quant à Nate et Nina, ils l'ont suivi, ravis d'avoir l'appartement pour eux deux pour la soirée.

Tandis que je suis occupée à ranger la cuisine en silence, Mickael qui a insisté pour m'aider, s'approche délicatement de moi. Il m'attrape par la taille et me retourne face à lui.

— Choupinette, viens là, m'intime-t-il en me tenant dans ses bras. Je sais que ça fait bizarre, je ne réalise pas encore mais nous savions tous les deux que cela allait arriver. Je ne veux pas te faire souffrir, ni que tu me considères comme un connard qui a profité de toi. Sache que pour moi au-delà du sexe, qui est certes très agréable avec toi, précise-t-il avec un sourire coquin, tu es devenue plus qu'une sexfriend, tu es une amie et tu comptes pour moi. J'espère que tu garderas ce souvenir de nous, m'avoue-t-il en déposant un baiser sur mon front. Maintenant, je vais te laisser te reposer, à moins que tu n'aies pas envie d'être seule ce soir.