9. Deux lattes

Evie

- Boîte de nuit de Boston, New-Hampshire, États-Unis -

Froids et durs.

Une telle froideur dans sa voix me fit comme l'effet d'un électrochoc.

Je sursautai presque. Je ne m'attendais pas à l'entendre parler, et ces mots, dit tellement bas m'avaient gelée sur place.

Je n'osais pas bouger tandis que cette foutue impression de déjà-vue hantais mon esprit.

Putain je l'ai déjà vu quelque-part j'en suis certaine !

Oui, tout à l'heure dans la salle pendant que tu dansais comme une timbrée.

Non, je sais que c'est le même homme. Je l'ai déjà vu. Mais..pas ici. Pas aujourd'hui.

L'homme face à moi ne bougeait pas, et cette sensation de l'avoir déjà croisé se faisait de plus en plus forte.

Je l'observais. Il était de dos, glacial, imposant, terrifiant, et avait de larges épaules.

Quand soudain l'évidence me frappa brutalement.

Je savais où je l'avais déjà croisé !

J'en étais presque sûre.

Il était l'homme qui m'a bousculée dans le magasin l'autre jour.

Celui qui avait serré les poings si fort que j'avais cru entendre ses phalanges craquer et qui avait du sang le long de l'une de ses mains.

Des frissons de peur parcoururent rapidement mon épiderme.

"Touche moi et je te tue"

Je le croyais. Je ne l'avais croisé qu'une fois et pourtant je le croyais.

En me remémorant ses mots, je savais, qu'il était sérieux.

Très sérieux.

Son aura dégageait une impression si sanglante et meurtrière que je ne pouvais qu'être sûre qu'il serait capable de me tuer.

Apeurée et stressée je serrai le briquet dans ma main et me questionnais.

Comment voulait-il que je lui rende son briquet sans le toucher ?

Peut-être que ça n'est pas le sien.

Pourtant..quand il est arrivé, je l'ai entendu tombé par terre.

Je fixai mes pieds et sentais mes jambes trembler.

Je me stoppai quasi net lorsque je vis ses pieds se positionner en ma direction.

Il s'était tourné. Il me faisait..face.

Je relevai lentement mon visage vers le sien, et quand mes yeux croisèrent ses iris, les miennes s'ancrèrent instannement dans son regard d'acier.

Et comme tout à l'heure, se fut le vide. Aucune émotion. Il ne laissait pas même en transparaître une.

Si compté qu'il en ressente...

Je n'osais pas dire un seul mot. Parce que je prenais sa menace de mort pour tout ce que je pouvais faire.

Je tentais de soutenir son regard autant qu'il soutenait le mien, car, même si la peur faisait bondir mes tripes, je ne pouvais expliquer cette attirance électrisante que je ressentais en sa présence.

Bordel...t'es complètement barrée Evie.

Tu le connais même pas..

J'avais toujours le briquet dans ma main. Et plus je regardai ses yeux plus je serrai l'objet au creux de ma paume.

J'observai son visage. Maintenant qu'il était plus près je pouvais le voir plus en détails.

Je voyais sa mâchoire droite et carrée, et devinait ses dents serrées, au vu des veines qui ressortaient presque sur les bords de son front.

Ses cheveux par de fines bouclettes collaient à son front et son large cou laissait voir les épais muscles qui le formaient.

Mais aussi le début d'un tatouage dont je pouvais juste voir...des écailles.

Mon observation fut coupée par sa voix qui résonna dans le silence obscur qui nous entourait.

- Mon briquet.

Je relâcha la pression que j'exerçais sur l'objet et ne sachant quoi faire je lui tendais, ma main ouverte.

Foutue pour foutue...

- Non. Remet-le par terre. mordonna-t-il la voix grave.

Quoi ?

Il veut vraiment pas que je le touche.

J'étais perdue, je ne savais pas si je devais le prendre au sérieux ou non. Je continuais alors à le fixer sans bouger, tandis que mon stress augmentait.

- Je. Veux. Des. Mots.

Son ordre était bas. Et glacial.

La peur fit soudain vibrer mes veines. Cet homme était vraiment terrifiant.

Je me pinçait les lèvres avant de répondre la voix fluette et tremblante.

- Ou-...oui, d'accord.

Doucement je lâchai mon regard du sien et me baissais vers le sol pour y reposer son briquet.

Je le posais, avant de me relever lentement la tête baissée.

J'agissais comme si il me pointait un arme dessus.

Je le vis relever sa main gauche, tirer une latte de sa cigarette avant de la déposer au coin de ses lèvres.

- C'est bien. Bonne fille. J'aime quand on m'obéit, dit-il froidement avec un air satisfaisait, ce qui eu le dont de faire chauffer mes nerfs.

Mais soudain, quand je le vis tirer une deuxième latte, mon souffle se rompit et mes yeux s'écarquillèrent.

- Qu'est-ce qu'il y a ? T'as vu un fantôme ?me dit-il dubitatif.

C'était lui. Cette fois j'en étais certaine.

L'homme qui m'avais bousculée l'autre jour et celui en face de moi, n'étaient qu'une seule et même personne.

Ce tatouage à son doigt. Ce dragon qui s'enroule autour de son index...

C'était le même.

- Réponds.

Sa voix rauque me fit sursauter.

- Je..n-..Non.dis en me reprenant, la voix peu assurée.

Il me regarda sans rien dire, les sourcils froncés et la mâchoire serrée.

Et l'instant d'après il rentra, sans m'adresser ni un mot, ni un regard.

Tant mieux...

Et je me rendis compte qu'il n'avait pas récupéré son briquet.

Pourquoi me le faire mettre par terre, et ne pas le récupérer ?

Décidément cet homme est vraiment étrange.

Sachant que je n'allais pas trouvé de réponse, je me collait de nouveau au mur froid, ce qui fit redescendre mon stress. Je soufflais lentement et me reprenait.

Puis je rentrais.

Lorsque je fis irruption à l'intérieur la chaleur me colla directement à la peau et la musique me perça rapidement mes tympans.

Je vis pas l'homme de tout à l'heure et à vrai dire je le ne cherchais pas.

Je sillonnais au milieu des gens, pour tenter de me frayer un chemin et retrouver le bar pour y attendre Billie, ou pour la rejoindre parce qu'elle m'y attendait peut-être.

Ouais enfin ça j'en doute..

Les gens dansaient avec la même force et la même frénésie qu'en début de soirée. Et les leds rouges remplissaient la pièce.

Et renforçaient cette impression de chaleur pesante et constante.

J'étais presque arrivée au bar, lorsque qu'une main attrapa la mienne et me tira rapidement à travers la foule.

Billie.

Elle me sembla en...colère.

Et je l'entendis me crier par dessus la musique.

- ON RENTRE !

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Heyy !

Chapitre 9 ! Check !

Voilà voilà, notre homme commence à parler!

Hehehe !

D'ailleurs puisqu'on parle de check, qu'est ce que vous pensez de l'histoire à ce stade ?

Sinon je vous dis à mercredi prochain !

Je vous envoie plein de bonne humeur.

<33

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