5. De nouveau

Evie

- 1 semaine plus tard. 15h, rue de Boston, New-Hampshire, États-Unis -

- Il fait vraiment trop froid, Eviiie ! râla pour la millième fois Billie.

Nous étions sorties depuis à peine une heure.

J'avais rejoint Billie à son appartement pour passer la journée avec elle.

Parce qu'il était censé pleuvoir et faire froid et puisque aucune de nous n'avait de choses prévues, Billie m'avait proposé de venir chez elle.

On avait passé une bonne partie de la matinée à papoter de tout et de rien.

On s'était éclatée à danser comme des folles sur nos musiques préférées. Puis on avait mangé.

Et comme il n'avait toujours pas plu de la journée j'avais proposé à Billie d'aller se promener un peu dehors.

Parce que ça ne pouvait me faire que du bien.

- Je te jure Billie, t'as de la chance de pas avoir emporté ton écharpe parce que je t'aurai étranglée avec depuis longtemps, ripostais-je à son énième supplice pour rentrer.

- T'aurais même pas osé, j'en suis certaine ! se moqua-t-elle un grand sourire aux lèvres.

- T'en es si sûre que ça ? lui dis en la fusillant du regard et imitant que je l'étranglais sans regrets.

À la vue de mon mime, Billie et moi ne pûmes nous empêcher de lâcher un rire franc.

Me voyant rire de bon cœur, Billie souriait encore plus.

- Tu sais Evie, ça me fait plaisir de voir que tu reprends des couleurs et que tu vas mieux.

Oui, enfin ça c'est ce que tu lui dis, Evie.

En vrai, rien n'a-

C'est bon, tais-toi, elle a pas besoin de le savoir.

Le jour de ma crise d'angoisse, j'avais appelé Billie pour lui dire de passer chez moi dès qu'elle le pouvait.

Une fois avec moi, je lui avait raconté ce qui s'était passé.

Le soir où elle était partie, avec la moto, tout comme le lendemain quand j'ai fait ma crise d'angoisse.

Et je lui avais même parlé de cet homme terriblement glacial que j'avais vu en faisant mes courses.

La voix de Billie me ramena à la réalité.

- Ça m'attristais vraiment de te voir enfermée chez toi, à ne plus oser sortir de peur de recroiser une moto. Et là, je suis fière de voir que tu peux te balader dehors sereinement, me confessa ma meilleure amie sincèrement.

Hum hum je sais pas si sentir son coeur s'emballer de stress toutes les deux secondes on peut appeler ça se balader sereinement...

On va dire que oui !

Je voulu répliquer, mais la seconde qui suivit, Billie sauta à mon cou et me hurla dans les oreilles.

- Je suis trop fière de toi !

Si tu savais...

Quelques instants après, elle me lâcha et nous continuâmes notre marche tranquillement.

Lorsque le vent vint me fouetter de froid le visage, je claquais des dents et Billie ne rata pas l'occasion de protester.

- Ah ! Tu vois je l'avais dit qu'il faisait froid !

- Oui oui bon c'est vrai un peu...

- UN PEU ?!cria-t-elle. Il fait au moins -8000 !

- Rien que ça, dis-je en levant les yeux d'expiration.

C'est vrai qu'on se les gèle quand même.

Le froid qui s'engouffrait rapidement dans la rue vide vint à nouveau me faire frissonner.

Là j'avais vraiment froid.

- On a qu'à aller dans un café, ça te dis, me lança Billie. Histoire de se mettre en peu au chaud.

- Oui, pourqu-

Je m'arrêtais net dans ma phrase.

J'avais vu quelque chose bouger derrière moi.

Laisse tomber, c'est rien.

Tu es folle.

Je tournai rapidement la tête en arrière et constatais avec soulagement (ou surprise ?) que la rue était vide.

Nous n'en étions qu'au début et plus j'en observais le bout moins je me sentais à l'aise.

C'est alors que j'observais ce qui m'entourait le regard apeuré.

Des murs sombres.

Un bout de rue obscur.

Le sifflement du vent.

Le froid.

Le silence.

Je n'aime pas ça. Je n'aime pas du tout cet endroit...

- Ça va ? me questionna Billie.

Je sursautai à l'entente de sa voix.

- Je...euh, oui, enfin non, pas vraiment, bafouillai-je. Je-..je n'aime pas cet endroit. Tu sait où on est ?

- Eh, tenta de me rassurer Billie en me prenant par les épaules. Ça va, ne t'inquiètes pas, le motard n'est pas là, il ne viendra pas jusque là, d'accord ?

Elle n'a pas compris.

Il faut qu'on parte. L'endroit n'est pas sûr !

- Je...je, non. Il..il faut partir, Bi-..Billie. L'endroit n'es pas-

Je fis volte-face violemment.

J'avais vu quelqu'un.

J'en étais certaine.

Il y avait quelqu'un juste à l'angle de la rue parce que je venait d'y voir une ombre bouger.

Billie me regardait incrédule.

- Billie, chuchotai-je, il...il y a quelqu'un. Derrière le mur. Juste là..., lui indiquais-je en montrant le mur à ma gauche.

- Il n'y a personne Evie, me répondit-elle alors qu'elle n'était même pas allée vérifier. C'est peut-être une hallucination, comme l'autre fois avec la moto. Je pense vraiment que tu devr-

- Non ça n'a rien à voir ! tonnais-je à voix basse. Il y a vraiment quelqu'un ! J'en suis certaine !

Mon coeur commençait à s'affoler et mon souffle aussi.

Ma meilleure amie ne savait pas comment faire face à mes propos.

- Je-..je d'accord. Je te crois.

Mes épaules furent déchargées d'un poids énorme, même si au fond, je savais qu'elle ne me croyais pas et disait ça dans le but de me rassurer.

- Je n'aime pas l'endroit, Billie, lui avouais-je. C'est trop...sombre. Je n'aime pas ça.

Et comme si soudain Billie prenait réellement conscience du décors qui nous entourait, elle se mit à scruter les alentours, le regard inquiet.

- Je..moi non plus..., me confia-t-elle.

Et l'instant d'après, je retrouvais Billie collée à moi.

Nos étions apeurées, et aucune de nous n'osait bouger.

Billie semblait être désormais la plus stressée de nous deux.

C'est à toi de prendre les choses en mains Evie, alors..

J'étais apeurée mais je réussissais quand même à bafouiller quelques mots.

- Billie, est ce que tu-..tu sais où on est ? Tu reconnais l'endroit ?

- Je..peut-être, je ne sais pas Evie.

- Ok, ok. Regarde sur ton téléphone où on se trouve, d'accord ? Et moi, je vais aller voir s'il y a quelqu'un derrière ce mur.

Quoi ?

Mais putain ! T'as des couilles Evie maintenant ?

Fallait le dire !

Je ne sais pas d'où me venait ce bref élan de courage mais j'en profitais alors pour m'avancer lentement vers l'angle de la rue.

On se croirait dans un film à suspens.

Oh, ta gueule, c'est pas le moment.

Tandis que j'avançais et que le froid me foutait de nouveau le visage, mon coeur battait beaucoup trop pour que je puisse respirer correctement et ne pas trembler.

J'entendis soudain, au loin, un son.

Un grognement même.

Un grognement de douleur.

...d'un homme.

Putain, j'avais raison !

Il y a quelqu'un !

D'un seul coup, mes sens s'alarmèrent.

Et prise dans l'incompréhension, je décidais de m'arrêter.

Qui sait ce qui pourrait m'arriver si je passe le mur...

Je sursautai.

Un homme déboula du coin de la rue.

J'avais peur et mon corps me le faisait sentir.

Billie eu la même réaction que moi lorsqu'elle releva la tête de son téléphone.

Nous restâmes quelques instants ainsi avant que les gémissements de douleur de l'homme ne me ramènent à la réalité.

Il était proche de la quarantaine et de petite taille, avec un air un peu hirsute.

Il ne marchait pas droit, sûrement saoule.

Quand mes yeux se posèrent sur son visage, je compris alors pourquoi il avait mal.

Son nez était en sang et par conséquent la main qu'il posait dessus aussi.

Quelqu'un lui a pété le nez...?

Ses arcades sourcilières et ses lèvres étaient taillées de légères plaies.

Mais surtout ses paupières et sa bouche étaient enflées de bleus frais.

Son bras droit était totalement ballant le long de son corps et l'homme semblait incapable de le bouger.

Il s'est fait péter le bras aussi ?

Soudainement comme prise d'un déclic, je me supris à lui parler.

- Monsieur, vous av-

- NON, grogna-t-il fortement et la voix plus que pâteuse. LAISSE-MOI ! LAISSEZ-MO-..MOI TRANQUILLE ! cria-t-il.

Et sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit d'autre, il parti et disparu aussi vite qu'il était apparu, de la rue où nous nous trouvions.

Je restais quelques instants bouche-bée.

Qu'est-ce qu'il est arrivé à ce mec pour qu'il nous gueule comme ça dessus..?

Je me tournai vers Billie qui me regardait sans en y comprendre quelque chose non plus, puis elle replongea la tête dans son téléphone.

Mon corps se détendit finalement.

J'étais contente de voir que j'avais eu raison.

Il y avait bien quelqu'un derrière nous.

Je ne l'avais pas dit à Billie mais moi aussi sur le moment, j'avais cru à une hallucination..

Même si l'homme était parti je n'en aimait quand même pas l'endroit.

Je voulais partir d'ici le plus vite possible.

Tandis que je m'éloignais de Billie, vers la sortie de rue du côté de l'angle d'où l'homme était arrivé, j'entendis cette dernière à travers le vent me parler.

- Evie, je-..je crois, qu'on est... perdues.

À travers le vent ou..

L'information ne parvenue pas au cerveau.

- Evie..?

Parce qu'au même moment une grosse moto noire traça rapidement devant mes yeux, me happant le souffle.

Je m'immobilisai.

Pétrifiée.

Je n'en croyais pas mes yeux.

Je l'avais vu, j'en étais sûre.

Ce dragon.

La gueule grande ouverte, prêt à me dévorer.

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Le chapitre 5 est là !

Bon, je vous avoue que je suis pas trop fan de ce chapitre, mais je suis motivée parce qu'il va se passer par la suite !

Alors j'ai trop hâte !!

Bref!

(pas de gif pour aujourd'hui, j'ai plus d'inspi pour en trouver mdmrr)

Est ce qu'on parle de leur qualité aussi..?

Non non !

Allez, à Mercredi prochain !

JE VOUS ENVOIE PLEIN DE BONHEUR !

<33

PS : j'aime beaucoup les étoiles 〜⁠(⁠꒪⁠꒳⁠꒪⁠)⁠〜







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