Chapitre 2 - La nouvelle

Média : The Sun Rising – The Beloved

Mercredi 2 septembre 2020

Je me réveille avec une méchante gueule de bois. Je regarde l'heure, il est déjà midi. Mon père ne va pas tarder à m'appeler pour que je vienne manger avec lui. Il est super cool comme paternel, mais il a ses règles et tant qu'on vit sous son toit, les repas doivent être pris ensemble. J'enfile un short et un t-shirt et sors de ma chambre la tête enfarinée. Personne à l'horizon, impeccable, j'ai le temps de prendre une douche pour me sentir moins vaseux.

Hier soir, j'ai retrouvé Martin dans un bar avec une superbe terrasse rooftop. J'étais super content de le revoir, il y avait une bonne ambiance et j'avais bien besoin d'une soirée entre mecs pour me vider la tête. Dommage qu'Alessandro n'ait pas pu se joindre à nous, cela aurait été vraiment le top. Mais au lieu de cela, avec Martin, on a parlé du bon vieux temps, de l'anniversaire de Bella puisque forcément lui aussi il y a pensé et comme deux cons on s'est mis minables. Du coup autant vous dire que pour pêcher des gonzesses dans l'état où on a fini, c'était mort. Tant pis ce ne sera que partie remise, je tâcherai d'être plus raisonnable la prochaine fois.

— Hijo, à table ! hurle mon père.

— J'arrive papa, ne crie pas s'il te plaît. J'ai mal au crâne.

— Il faut assumer ses excès ou apprendre à ne pas abuser.

— Oui je sais papa, mais hier c'était un peu particulier.

— Tu sais Hijo, dans la vie, il y aura toujours des situations pour se trouver des circonstances atténuantes. Allez sers toi, j'ai fait des spaghettis bolognaise. Mange, c'est bon pour ce que tu as.

Je prends une petite assiette de pâtes et comme dit le proverbe, l'appétit vient en mangeant et j'en suis à ma deuxième plâtrée lorsque mon père m'interpelle.

— Hijo, j'ai moi aussi quelque chose à t'avouer.

Je bois un verre d'eau et l'encourage à poursuivre avec une grande attention.

— Il y a environ six mois, j'ai rencontré quelqu'un. En fait, cela a plutôt été un concours de circonstances. Elle était venue dans la boutique pour acheter une bouteille de lait en dépannage pour une amie qui habite dans le quartier. En l'encaissant, j'étais tellement aveuglé par sa beauté que j'ai maladroitement mis la bouteille à côté de son sac et elle a explosé à ses pieds. J'étais extrêmement confus car ses chaussures et son pantalon étaient imbibés. Mais au lieu de se mettre en colère, elle a éclaté de rire. Une douce mélodie qui m'a fait chavirer le cœur par sa sincérité. Pour me faire pardonner, je lui ai proposé d'essuyer ses bottines et de payer le nettoyage de ses vêtements. Elle a refusé et à la place, elle m'a invité à boire un café. On a discuté, on a appris à se connaître et puis on s'est revu, à plusieurs reprises. Je ne t'en ai pas parlé plus tôt car tu étais malheureux et que ce n'était pas le bon moment. Tu sais Hijo comme j'aimais ta mère. Elle restera toujours dans mon cœur mais je crois que la vie m'offre une seconde chance de croire au bonheur. Vous grandissez mes garçons, un jour vous allez partir, même s'il vous arrive de revenir, hein Hijo, me taquine-t-il. Alors je ne veux pas louper cette chance. Tu me comprends, n'est-ce pas ?

Mon père a à peine fini de me poser cette question que je le prends dans mes bras les larmes aux yeux. S'il y a bien quelqu'un qui peut le comprendre c'est moi.

—  Bien sûr papa, sois heureux, tu le mérites.

— Merci Hijo, tu es un bon fils. Je souhaiterais vous la présenter à tes frères et à toi. Elle a une fille aussi. On pourrait les inviter à manger avec nous dimanche midi. Qu'en penses-tu ?

— Les jumeaux sont au courant ?

— Non, mais on leur en parlera ce soir si c'est d'accord pour toi.

— Ok papa.

— Très bien. A présent je retourne ouvrir le magasin. Tu as été voir Antonio pour lui demander s'il a du travail pour toi ?

— Mais non papa, ils ont Daniel maintenant. Alessandro est super content de lui donc je ne vais pas importuner les Armanini. Ne t'inquiète pas, je vais trouver. Allez vas-y, je débarrasserai la table.

Mon père a à peine tourné les talons que je vide le contenu de mon assiette dans la casserole, il n'y verra que du feu et puis c'était froid de toute façon. Je suis franchement super content pour mon paternel, mais cette nouvelle m'a coupé l'appétit. Même mon père a rencontré quelqu'un, c'est un comble car depuis le décès de ma mère, il n'a jamais voulu refaire sa vie pour ne pas nous imposer une autre femme. Et ironie du sort, au moment où mon mariage s'effondre, lui il rencontre l'amour.

Avec toutes ces émotions, j'ai une furieuse envie de fumer. Alors plutôt que de céder à la tentation, je chausse mes baskets, prends mon casque avec mon téléphone et pars en courant en direction de Central Park.

Il fait chaud mais j'ai une bonne foulée et en quarante minutes j'arrive dans le parc. Je suis satisfait, l'endurance revient, par contre j'aurai dû prévoir de l'eau. Heureusement, je trouve un billet de cinq dollars au fond de la poche de mon short. Je me dirige vers un kiosque pour m'acheter une bouteille.

Je fais quelques étirements et m'installe sur le gazon pour profiter du soleil. Mon t-shirt est tellement mouillé qu'il me colle à la peau. C'est désagréable comme sensation alors je décide de l'enlever et l'étale à côté de moi pour qu'il sèche. Je m'allonge sur la pelouse et profite du soleil en regardant mon fil d'actualités des réseaux sociaux sur mon téléphone.

Je somnole presque lorsqu'une voix m'interpelle :

— Ce n'est pas bien d'exposer ses tablettes de chocolat au soleil, elles vont fondre.

Je relève la tête et découvre une jolie petite brunette qui se marre en déroulant son tapis de yoga à proximité de moi. Je lui fais un sourire en coin pour répondre à sa blague et repose mon crâne au sol pour ne pas la déranger dans sa séance.

— Je suis désolée, c'est une déformation professionnelle chez moi, je suis coach sportive et je ne peux pas m'empêcher d'admirer les corps bien sculptés, surenchérit-elle.

Je rêve ou elle me drague ? Cette fois, je m'assois pour en avoir le cœur net et la détaille de la tête au pieds pendant qu'elle prend une posture de flamand rose sur une patte. Elle est plutôt jolie avec son petit visage rond et avenant. Quant à sa plastique parfaitement dessinée, elle est bien mise en valeur dans sa tenue ultra moulante.

— Je m'appelle Lola, précise-t-elle en penchant son buste en avant pour prendre une forme de pyramide avec la tête en bas.

Entre son décolleté me laissant entrevoir le galbe de ses jolis seins fermes et ses fesses pointées en l'air, je sens comme une certaine animation dans mon short.

— Et toi, c'est quoi ton petit nom ? me demande-t-elle avec une moue taquine qui rajoute des palpitations à mon entrejambe.

Je tente de masquer ma gêne et surtout mon érection grandissante pour lui répondre.

— Mickael, arrivé-je à prononcer après un raclement de gorge.

— Enchantée Micky ! Je t'invite à boire un verre après ma séance ? Tu me diras où tu t'entraînes pour être si bien gaulé.

— Ok mais sans alcool la boisson, précisé-je bêtement.

— Ça tombe bien, je n'en bois pas. Et je suis vegan aussi pour info, mais je connais un super endroit où ils font de très bons smoothies au lait de soja.

Putain, elle doit être chiante au quotidien. Mais bon, elle est sacrément mignonne donc ça n'engage à rien de partager un jus de fruits avec elle.

— Ok, je te suis.

Je reprends mon téléphone et la laisse continuer son enchaînement de positions toutes plus suggestives les unes que les autres, à moins que ce soit mon esprit coquin qui me joue des tours. Finalement, on ne doit pas s'ennuyer avec Lola.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top