Deux heures, deux longues heures que les Dark Angel's attendaient dans la prairie voisine de Silvana. L'herbe était froide et humide. Les 5 membres s'impatientaient et devenaient de plus en plus nerveux.

-Julien est-il à sa place ? demanda nerveusement Bryan.

-Mais déstresse un peu ! répondirent en chœur les deux blonds.

-C'est pas pour rien que vous êtes jumeaux, rit Gil replaçant une mèche de ces cheveux bruns.

-Il est 21 heures, j'ai froid, souffla Kilian et cette fille est trop conne pour sortir de chez elle. Ce serait tellement plus simple qu'elle vienne jusqu'à nous.

Les quatre autres garçons le regardèrent, surpris. Lui qui était si calme d'habitude, venait de se plaindre alors qu'il était le seul à vouloir être deux heures à l'avance. Il ne voulait pas que quelqu'un la prenne avant lui et il était impatient de revoir sa belle. Personne n'osait répondre. Les yeux du jeune homme tantôt vert étaient devenus rouge vif, signe de colère ou d'envie de sang, personne ne savait.

La neige recouvrait la maison au bout la rue. Cette maison était calme, bien que deux enfants y vivaient, et jouaient toute la journée. Une jeune fille y habitait également. Elle était plutôt discrète et réservée, aux cheveux longs noirs tombant en cascade sur ses épaules parfaitement droites. Elle avait tout pour plaire. Elle avait des yeux bleu très clair, une peau incroyablement lisse et pâle, mince, mais de taille moyenne dépassant les 1 m 60. Sa gentillesse reflétait en elle une joie de vivre et une réelle passion pour les rencontres. Elle était souriante et toujours à l'écoute des autres. Chaque soir, en rentrant chez elle, elle se mettait à dessiner tout sortant de choses absurdes. Les traits qu'elle gribouillait représentaient pour la plupart du temps, de grandes ailes noires au-dessus d'un livre. Pourquoi traçait-elle ses ailerons, alors qu'elle n'en avait jamais vu ? Et ce bouquin, pourquoi y avait-il une sorte de symbole dessus ? La jeune fille s'était souvent posé ces deux questions.

La mère venait de coucher ses deux enfants de 8 et 10 ans, et retournait dans le salon près de son cher et tendre mari. Cette famille s'aimait et ne voulait jamais se séparer. La joie et la bonne humeur allaient disparaître cette nuit. Ils le savaient.

-Crois-tu qu'ils vont intervenir maintenant ? demanda Mattieu, un peu stressé.

-Pas encore, répond Bryan. Ils attendent qu'elle dise au revoir à son frère et sa sœur.

-Bande de salauds, comment peuvent-ils faire ça ? Et nous, pourquoi on n'intervient pas ? s'impatienta Killian.

-On te l'a déjà expliqué, Kil, commença Gil. Il ne faut pas avoir plus d'obstacles que l'on en a déjà. Ses parents sont une gêne pour nous. Et puis, nous serons ses sauveurs, on aura des chances de se faire apprécier.

-Mais elle les aime, on lui enlève quelque chose de précieux à ses yeux. Elle se retrouvera sans rien après ça.

Il marque un temps d'arrêt, mais Mattias continue avant qu'il ne puisse dire quelque chose de plus.

-Parce que quand elle est partie elle ne nous a pas abandonnés peut-être. Elle nous a laissés sans aucun scrupule. On l'aimait et elle nous a abandonné tu comprends ? On était une gêne pour elle, au lieu de nous dire la vérité directement elle nous a laissés en plan et est allé rejoindre l'autre clan. Merde quoi, elle aussi, elle nous a fait souffrir!

-Donc c'est une raison pour la faire souffrir ? Elle n'est même pas au courant de tout ça et celle qui t'a abandonné n'est pas celle qui est dans cette maison, s'énerve Killian avant de se calmer.

Un silence de mort prit place. Killian avait raison, mais la perte de la famille de Silvana était trop importante pour y renoncer. Certes, ils étaient en tort, mais ce n'était pas eux les assassins.

La jeune fille dans la maison venait de dire bonne nuit à ses deux trésors. Elle venait de leur lire une histoire étrange sur une sorcière aux ailes noires. Cette histoire lui faisait penser aux motifs qu'elle dessinait. Elle allait donc dans sa chambre, prit sa paire d'écouteur et mit la musique à fond dans ses oreilles.

-C'est bientôt l'heure, préparez-vous ! s'exclama Bryan d'un ton autoritaire.