Chapitre 28
Point de vue Alban
On se relayait toutes les heures pour surveiller Gabriel. Il était pâle et transpirait beaucoup. Pas une seule fois il n'a bougé depuis qu'on l'a installé dans son lit. Sa respiration était lente et profonde, comme s'il dormait. Axel a changé à plusieurs reprises la taie d'oreiller. Le réveil indiquait onze heure du matin. C'est Cillian qui a ouvert les volets de sa chambre vers huit heure quand le soleil hivernal a commencé à se lever. Dehors la brume était épaisse. Le paysage de la forêt était gris. Aujourd'hui je n'ai qu'un cours et il commençait à quinze heure. C'est pourquoi j'ai décidé de rester surveiller Gabriel ce matin. Les garçons, quant à eux, sont partis à l'université.
J'avais un bouquin ouvert sur les genoux mais je ne comprenais pas ce que je lisais. J'ai dû relire une phrase à plusieurs reprises avant d'en comprendre son fondement. Une notification arriva sur mon téléphone. C'était les garçons qui prenaient des nouvelles via notre groupe de discussion.
« Comment va-t-il ?
Il ne s'est pas réveillé. »
Est alors venu l'heure de manger. Je suis descendu pour me préparer un truc rapide. Ça a fini avec du pain et du jambon. Dans l'air, je pouvais sentir un changement. Une odeur de soufre envahi la maison et ses alentours. Je suis remontée vite dans la chambre de Gabriel. Il n'avait pas bougé. Il était toujours aussi immobile. L'odeur persistait que s'en était étouffant. J'ouvre alors la fenêtre de sa chambre mais l'odeur est encore plus intense dehors. Je ferme donc la fenêtre aussitôt. Je redescends et me précipite dehors. L'odeur me prend à la gorge et me réchauffe les parties inférieures de mon corps. Le soufre brulait ma gorge. Je sors mon téléphone de ma poche et envoie un message aux garçons.
« Vous sentez l'odeur ? »
La réponse est immédiate. Lucas propose aux garçons de rentrer à la fraternité. C'est ainsi que moins d'un quart d'heure plus tard, nous étions tous sur le perron. Adrian y allait de ses propres théories, quitte à faire peur aux autres. Il recoupait les faits avec ce qui avait déjà été vécu par les populations européennes il y a des centaines d'années. Cillian qui était plus pragmatique, consultait internet et retombait toujours sur des sites de sorcellerie. On se regarde tous quand le déclic se fait en nous. Samuel et Thomas se propose de se rendre à l'appartement d'Aglaé tandis qu'Hugo et Lucas vont patrouiller dans la forêt.
Axel prend mon relai et rentre pour surveiller Gabriel. Nous sommes désormais plus que trois sur le perron une fois tout le monde parti. Nous faisons part de nos peurs et de nos inquiétudes. C'est au moment de rentrer qu'un bruit m'interpelle. Je tends l'oreille à l'affut de quelque chose de plus précis mais le brouillard ambiant étouffe les sons. Je pense avoir imaginer mais quand je referme la porte, un crie à l'aide m'interpelle. Je regarde mes frères qui à leur regard, pense comme moi. Nous attrapons nos manteaux dans le hall et partons à la recherche de cette voix.
Une fois au milieu de tous les arbres, je donne mes ordres en tant que Bêta, à savoir, on ne se sépare pas et on reste à portée de voix. Mes compagnons hochent la tête et commencent à couvrir le terrain. L'appel à l'aide résonne à mesure qu'ils se rapprochent. Sans parvenir à distinguer l'endroit où provient le son, ils avancent prudemment. Cela peut être un piège mais avec l'état de Gabriel, le départ d'Aglaé et de Clara, il y avait une petite lueur d'espoir. Le timbre de voix devenait de plus en plus précis. C'était un enfant. Je fini par trouver l'endroit d'où provient cet appel à l'aide. D'un geste, je demande aux garçons de quadriller le terrain. Nous nous séparons pour entourer la zone. Nous synchronisons nos pas. Devant mes yeux des silhouettes émergeaient du brouillard. Sans distinguer les visages, je compris que l'enfant qui appelait à l'aide était debout et à ses pieds deux corps indistincts étaient inertes. Le jeune garçon devait avoir une dizaine d'année et avait les cheveux bruns. Je m'avançais lentement quand un mouvement sur ma droite me fait me stopper dans ma progression. Adrian casse notre ligne et cours vers le garçon comme si sa vie en dépendait. Cependant, au lieu de prendre le garçon dans ses bras, il se précipita vers les corps allongés sur le sol froid et en prends un dans ses bras. Mon rythme cardiaque commence à s'affoler. A mon tour de m'avance rapidement quand je suis stoppé par le jeune garçon.
-Vous êtes Gabriel, il me demande d'une petite voix.
Il était apeuré et ses yeux étaient rouges. Il a du pleurer.
-Non, mais je suis un ami de Gabriel, je lui réponds en me mettant à son niveau tout en regardant derrière lui Adrian et Cillian.
-Alors vous pouvez m'aider ?
J'hoche la tête pour lui dire oui. Il se frotte les yeux et commence à pleurer. Un sanglot secoue son corps. Il essaie de parler mais je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'il dit. Il répète alors et je distingue un prénom, un seul prénom. Je me relève et cours rejoindre mes amis. Adrian tient Aglaé dans ses bras tandis que Cillian en fait de même avec Clara. Elles sont habillées de robe d'été. Elles ne portaient pas les mêmes vêtements qu'à leur départ de la fraternité. Je prends le bras de la brune et le retourne pour regarder l'intérieure de son poignet. Il est vierge. Pas de marque, ni de cicatrice. Il lien avait été rompu. Le prix a payé me fait vriller. J'ordonne sèchement aux garçons de prendre les filles et de les emmener à la fraternité. Pour ma part, je prends le brun dans mes bras qui devait être le petit frère d'Aglaé. Nous marchons rapidement. Le petit est balloté dans mes bras mais s'accroche fermement à mon cou. Je rappelle les membres de la meute. Quand je franchis le pas de porte. Je dépose le jeune garçon au sol et suis assailli de questions par Adrian et Cillian.
- Clara semble aller bien mais je m'inquiète plus pour Aglaé. On les met dans des chambres séparées. On surveille leurs constantes.
Ils obéissent mais Cillian semble légèrement retissant.
-Et si on mettait Aglaé avec Gabriel ?
-Non, je fais sèchement. Il est dans un sale état. Tu montes Aglaé dans une des chambres.
Il grogne avant de finir par obtempérer.
Quand la meute se retrouve au complet, je demande aux gars en STAPS de s'occuper des filles, ils sont les seuls à avoir des cours de biologie. Pour la part, je prends de nouveau le petit garçon dans mes bras et l'installe sur une des chaises de bar dans la cuisine. Je sors une tasse que je mets devant lui et commence à faire chauffer du lait et des carrés de chocolat. Je sors aussi un reste de biscuit. Je regarde rapidement la date de péremption avant de lui mettre à côté de la tasse. Une fois le chocolat fondu dans le lait, je verse le contenu de la casserole dans la tasse et lui tend une petite cuillère.
-Attention, ça risque d'être chaud.
Je sens les garçons qui écoutent ce qui se passe dans la cuisine. Je sens leur présence autour de moi. Je me concentre sur le jeune garçon. J'essaie de lui poser des questions mais il se repli sui lui-même et garde le silence. J'essaie autre chose et à la place je lui parle de moi. Je me présente à lui et je lui parle de comment j'ai rencontré sa sœur et je lui dit que je sais ce qu'elle ait, pour le rassurer. Il m'écoute tout en essuyant ses yeux qui commençaient à se remplir de larmes. Je prends alors la boite de mouchoirs sur le comptoir de la cuisine et lui donne. Il prend un mouchoir sans savoir quand en faire. Je soupire et ferme brièvement les yeux. Je lui reprends le mouchoir des mains et m'approche de lui. Je lui fait lever le visage vers moi pour lui essuyer les yeux et le nez.
-Je m'appelle Alexandre Spokman.
Et alors il commence à me parler de sa vie et de ce qu'il a vécu ses dernières heures. Mon cœur saigne quand je l'entends parler de sa sœur. Finalement il pleure plus qu'il ne parle et ses mots sont parfois incompréhensible. Il est beaucoup trop jeune pour avoir vu tout ça. Il sera traumatisé à vie, surtout si sa sœur ne s'en sort pas. Il est orphelin, il ne faut pas l'oublier et en tant que jeune sorcier, nous ne pouvons pas l'accueillir, il se doit de rester parmi les siens pour continuer son apprentissage. Alors que j'essayais tant bien que mal de le rassurer un grattement se fait entendre à la porte d'entrée. Un des garçons va ouvrir mais je lui demande d'être prudent.
-C'est un chat, dit Samuel.
Une boule de poil bleue rentre dans la cuisine et saute lestement sur le bar et frotte sa tête au garçon. Ce chat je le connais. Enfin, je le vois régulièrement trainer autour de la fraternité et la dernière fois que je l'ai vu c'est quand il est venu voir Gabriel après que le Coven d'Aglaé débarque.
-C'est Azul, dit l'enfant. C'est le familier de ma sœur.
Il caressa le pelage de l'animal qui ronronnait.
-Un familier, je demande perplexe.
-C'est un animal ou un insecte qui se lie à nous et qui nous permet de faire de la magie et d'être plus fort. Mon papa a perdu son familier et maintenant il ne fait plus de magie. Le familier de ma maman est un chien.
-Et toi, tu as un familier ?
-Non, il me répond au même moment où le chat au pelage bleu tourne la tête et part en courant.
J'entends sa foulée dans l'escalier. Il monte l'étage pour rejoindre la sorcière brune. Les garçons se précipitent à la suite du chat et un juron me parvient. Je souris à Alexandre pour le rassurer mais le ton de Lucas ne me dit rien qui vaille.
-Elle convulse.
Hugo descend et vient me voir dans la cuisine, son regard veut tout dire.
-Clara, je demande.
-Elle est épuisée. Elle s'est réveillée quelques minutes. Elle dort.
Je n'ose pas demander de nouvelle d'Aglaé pour ne pas inquiéter son petit frère. Hugo remonte presque aussitôt pour aider Lucas. J'ai envie de quitter cette cuisine pour monter à l'étage et m'enquérir moi-même de l'état de santé de la sorcière.
-Bois, je dis doucement à l'enfant.
Là-haut, les garçons font un vacarme pas possible. Ils s'aboient dessus.
-Et mange aussi, je fais un pointant les biscuits.
Il m'obéit mais je vois son regard faire des allers-retours vers la sortie de la cuisine.
-Merde, hurle Lucas.
Cette fois je me lève.
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Coucou tout le monde :)
Je m'excuse de ne pas avoir publié plus tôt mais à la rentrée j'ai passé mon diplôme de fin d'étude et après j'ai déménager donc je n'avais pas trop de temps pour l'écriture. même encore aujourd'hui avec le travail j'ai du mal à m'organiser pour écrire :/
mais n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensé, à me faire des retour, c'est touours plus motivant ;)
Je n'abandonne pas cette histoire, mon objectif est de la terminer avant 2023, le problème est qu'à ce jour je ne sais toujours pas si je fais un ou deux tomes. Deux fins se battent en duel dans ma tête ^^
Sur ce je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année
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