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Hey !
Comment vas-tu aujourd'hui ? ❄️

En ce jour, je te propose une activité personnelle.
Rien ne t'oblige à la partager aux autres.
C'est toi qui jugera ce que tu penses être le mieux pour toi.

➤ FAIT UNE DESCRIPTION DE TOI-MÊME EN INCLUANT AU MINIMUM TROIS ASPECTS POSITIFS.

Aujourd'hui, découvre la participation de la_tombe !

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❄️ QU'EST-CE QUE LE BONHEUR ? ❄️

➤ Le bonheur, c'est découvrir le matin même qu'il n'y aura pas de chimie au DS et que le devoir durera 3h au lieu de 4 ~

Non ! C'est pas ce que dit mon (vieux) cours de philo ! Il y a tromperie sur la marchandise !

L'année dernière, j'ai travaillé sur un texte qui disait que le bonheur se trouve dans les moments perdus, glanés au cours de l'existence comme des châtaignes le long du sentier. C'est un petit bonheur que j'avais ramassé...

Le bonheur a une certaine affinité avec les châtaignes. Parfois, il est camouflé dans sa bogue, et on s'y pique avant de découvrir sa douceur. Un mal pour un bien, en somme. ("A blessing in disguise" en anglais, j'ai lu ma fiche sur les proverbes tout à l'heure.)

(Deux semaines plus tard...)

On pourrait assimiler le bonheur à la joie. C'est vrai, quand je suis heureuse, je suis bien, je ris, je profite de la vie. Mais comme dirait ce cher Serge : c'est une condition nécessaire mais pas suffisante (comme apprende le cours de maths pour le DS sans faire d'exercices).

On peut être joyeux sans être heureux. La joie est éphémère, on peut rire en pleurant.

L'autre jour, je traînais dans les couloirs de l'internat, assise par terre par flemme de tout, avec deux amies pour potiner et une troisième, Alix*, qui popait de sa chambre de temps en temps pour nous informer de l'état de sa playlist (et danser toute seule dans ledit couloir). Emma* avait laissé ses Docs en plein milieu du couloir, plus loin ; quand quelqu'un passait et s'étonnait de les trouver là (des chaussures en taille 36 abandonnées dans un couloirs avec une majorité de mecs qui mettent du 45, c'est assez insolite), on disait que c'était de l'art moderne, une œuvre intitulée "dénonciation du capitalisme autoritaire".

J'étais grisée, sobre mais ivre de joie.

Quand les maîtres d'internat sont passées, et qu'on s'est dit qu'il fallait aller dormir, fatiguées d'avance à l'idée de se lever ("allez, Siméon, lève-toi et marche"), Emma* et moi avons rampé sur les fesses pour rentrer dans nos chambres respectives. Comme je suis une habituée de ce mode de déplacement, j'allais assez vite, et je lui ai volé ses chaussures au passage. Elle a commencé à hurler "ah ! mes Docs !", et à ce moment-là Alix* est sortie, alors on a toutes explosé en un fou rire incontrôlable.

Je riais aux larmes (merci à mon correcteur pour avoir proposé "aux lardons"). Aux larmes, oui. Si bien que parfois je ne savais plus si je pleurais ou riais. J'étais, au fond, triste, désespérée. ✨La prépa✨, comme dirait l'autre (pas Serge, cette fois). J'étais joyeuse, terriblement, désespérément joyeuse. Mais au fond... j'étais si mal.

Pour prétendre au bonheur, il faut avoir la conscience tranquille. On ne peut pas être heureux et tracassé, c'est incompatible.

Pour être heureux, il faut être en paix avec soi-même. Avec un max d'émotions positives.

C'est compliqué, d'être heureux, de nos jours, avec toutes ces normes et ces devoirs qu'on nous balance à la gueule. On est toutes et tous complexés au possible. On doit être beaux, grands, forts, intelligents, disciplinés, sûrs de nous mais pas insolents, sociables mais pas bavards, gentils mais pas superficiels, cultivés mais pas ostensiblement spirituels.

Quand on a autant d'attentes sur les épaules, on n'arrive pas tous à être bien dans notre peau. On peut rire, sourire, simuler le bonheur.

Mais sommes-nous heureux ?

Je ne dis pas que c'était plus facile avant. (Je ne suis pas si vieille, je ne peux pas savoir.) Mais avant, les normes sociales n'étaient pas si contradictoires. "Sois femme et tais-toi." Simple, efficace. Un chouya coercitif (j'adore ce mot), mais au moins on s'y retrouve.

Suis-je heureuse ?

Non, définitivement pas. J'ai ce poids dans la gorge chaque jour, qui m'empêche de respirer. Cette boule dans le ventre à me donner la nausée. Ce stress, que mes ongles toujours trop courts reflètent.

J'ai des amis, des tas de gens dont la présence me réchauffe le cœur, et des commères avec qui potiner sagement. Mais je l'ai dit, un fou rire n'est pas suffisant pour être heureux.

Et vous, êtes-vous heureux ?

"Nous, c'qu'on veut, c'est vivre dans la forêt
"Nous, c'qu'on veut, c'est bien la protéger
"Nous c'qu'on veut c'est vivre dans la paix
"Nous, c'qu'on veut, c'est juste vivre heureux"

(Feat. Dame Astrid) (qui ne s'appelle pas Astrid et qui n'est pas noble)

(Sur l'air de "Grève Générale")

* par souci d'anonymat, les prénoms ont été modifiés (sauf Serge, prof de maths perché, et Siméon, louveteau qui écoute du Cabrel)

❄️

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❄️ Printemps ou automne ? ❄️

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À demain !

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