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La violente sonnerie de mon téléphone me réveille de ma courte sieste. La fraîcheur de ma chambre m'enveloppe alors que je prends une position assise. Eh merde ! Rien ne m'empêche de ne pas y aller. J'ai envie de texter à Trice et inventer une excuse mais je sais que ça ne fonctionnera pas et qu'elle m'en voudra sans doute par la suite. Je me lève de mon lit moelleux sans la moindre envie et me dirige vers ma salle de bain séparée.

J'ai mauvaise mine, ça je peux le dire. Mon visage est très pâle comme si j'étais atteinte d'un rhume ou une quelconque maladie. Mes cheveux sont en bazar total, et mes lèvres sont gercées. J'allume le robinet de ma vasque pour rincer mon visage à l'eau chaude et me redonner quelque couleur. Ensuite je commence à me préparer en faisant une simple routine habituelle, en forçant un peu plus sur le maquillage pour ne pas faire trop négligée. Je boucle mes cheveux pour terminer. Je me dirige ensuite vers ma penderie pour enfiler une simple robe noire bustier, avec une veste en cuir et des bottines à talons haut pour me donner un peu plus de classe.

Ma mère ne m'a pas appelée pour aller dîner. Je pense qu'elle est sûrement venue me voir et qu'elle n'a pas voulu me réveiller en me voyant dormir, et je lui en suis très reconnaissante. Je déteste être réveillée. De plus, je vais pouvoir filer en douce sans qu'ils ne le remarquent. Enfin ce n'est pas comme s'ils pouvaient le remarquer de doute façon, je fais ça depuis mes seize ans et ils ne m'ont jamais pris la main dans le sac.

À vingt heures, je suis prête pour partir à la fête. J'ai attendu que toutes les lumières de la maison soient éteintes, prouvant que mes parents sont partis dans leur chambre pour regarder la télé. Je passe par mon balcon et descend par la fausse échelle en bois blanc qui sert habituellement aux rosiers, qui sont en cette saison, inexistants. Je me suis toujours dit qu'au bout d'un moment elle allait se décrocher ou se casser mais je prends toujours le risque. Encore une fois, j'arrive à terre saine et sauve.

Il est maintenant vingt heures sept, et j'aperçois la voiture de ma meilleure-amie qui m'attend au coin de la rue. Je me dirige en courant vers elle sans difficulté alors qu'elle me regarde au loin avec un grand sourire amusé. Arrivée devant sa petite golf blanche, elle ouvre la fenêtre en remarquant que je ne compte pas monter dans son véhicule.

« Je vais prendre ma voiture, au cas où je voudrais partir plus tôt. », lui expliqué-je de façon sympathique pour ne pas l'énerver.

« Je ne te comprends pas, habituellement tu restes jusqu'à la fin de la soirée, qu'est-ce qui te prend ? », demande-t-elle en pianotant ses longs doigts fins et manucurés contre son volant.

Pas le temps pour des explications. De toute façon elle ne comprendra pas et elle dira encore que je suis compliquée. Alors autant ne pas lui raconter.

« Je t'expliquerai plus tard. », fais-je en regardant les alentours l'air las, mentant de façon naturelle.

Elle me regarde quelques secondes avant de hocher la tête et de redémarrer sa voiture. Je retourne en courant vers ma maison en surveillant la fenêtre de mes parents pour remarquer qu'une mince lumière peut être aperçue, certainement celle de la télé.

Par chance ma voiture est garée sur le trottoir de mes voisins d'en face, n'ayant pas eu la place hier pour me garer devant chez moi. Mes parents ne vont pas penser que c'est mon véhicule qui va partir pour une soirée, qui s'annonce pas si chouette que ça, vu mon humeur. Je déverrouille ma BMW noire, et grimpe rapidement à l'intérieur. J'allume le chauffage en premier et j'essaye de décongeler mon par-brise qui est pour l'instant, tout blanc. Après quelques minutes, je démarre ma voiture qui, avec beaucoup de chance, ne cale même pas. Et je commence à rouler vers chez les jumeaux.

Après trente minutes de route j'arrive enfin chez les Tom's, à vingt heures trente, en retard évidemment, puisque la fête commence toujours à dix-neuf heures trente. Mais à quoi bon arriver à l'heure. Le début est toujours chiant de toute façon.

Quand je rentre dans l'immense maison des jumeaux, la musique m'éclate les tympans et l'odeur nauséabonde de l'alcool et de la transpiration se mélangent et rendent l'atmosphère suffocant. Je zieute les environs pour trouver le moindre signe de vie d'une Trice arrivée, mais je ne la trouve pas. À la place, c'est une Sarah en mini-jupe et au décolleté plongeant qui s'approche de moi d'un air diabolique. Je crois que le prénom Sarah est destiné au poufiasse...

« Salut Charlie ! », elle prononce mon prénom d'une manière tellement lente qui me fait comprendre qu'elle n'est pas en état de maintenir une conversation. Quoi que même dans son état normal elle ne peut pas le faire.

« Salut... », fais-je en chassant son regard pour rouler des yeux.

« Dis, je voulais savoir si tu n'avais pas vu Dylan ? Il m'a dit que je devais le rejoindre en haut, mais je n'ai pas réussi à le trouver. », elle me fixe d'un air hautain, comme si je ne valais pas le moindre intérêt.

Salope.

« Non je ne sais pas, je viens d'arriver. » Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, je me dirige directement vers le salon, pour passer entre les corps dansant et atteindre la porte vitrée pour aller fumer une cigarette auprès des autres fumeurs. J'en profite pour prendre un verre sur un plateau et je le bois cul sec. Ça passe toujours mieux. J'en prend un deuxième pour le voir plus tranquillement alors que je sens déjà l'effet du premier, étant bien dosé en vodka.

J'ouvre la porte vitrée, et la fraîcheur me poignarde la peau, je gémis d'une façon incontrôlée, récupérant les regards de certains garçons à l'esprit malsain. Dieu aidez-moi. Je sors mon paquet de mon sac pour en extirper une clope et la poser contre mes lèvres. N'ayant bien sûr jamais de briquet sur moi, je demande celui d'un garçon aux cheveux rasés de près, qui regarde le ciel depuis tout à l'heure. Son briquet est attaché autour de son cou, il enlève son collier avec facilité et me le passe.

« Drôle d'idée. », je marmonne en le regardant, tout en allumant ma cigarette.

Il rigole légèrement, avec un petit sourire en coin. « Ouais, je sais, mais ça m'évite dans perdre et de devoir demander tout le temps à quelqu'un. » Bizarrement je me sens visée, mais il a raison. Je n'aime pas acheter des briquets.

« Je n'ai pas besoin de les payer, puisque je demande à chaque fois. », je lui souris, contente de ma réponse.

Il glousse encore une fois avant de regarder le ciel de nouveau.

« Il a quelque chose de différent. », dit-il soudainement.

« De quoi tu parles ? »

« Le ciel est tellement sombre... », m'explique-t-il presque dans un murmure.

Je lève la tête et scrute le ciel d'une couleur anormalement noire. Les nuages sont drôlement proches de nous, et l'air devient de plus en plus frais. Je rabaisse la tête et regarde au fond du jardin. Les sapins au fond bouge drôlement, alors que quelques flocons de neige commence à tomber sur mon avant-bras. Evidemment il fallait qu'il neige ce soir. Finalement je pense que je vais rentrer vraiment plus tôt. Je scrute le grand jardin des frères Tom's d'un air las. Tout ce qu'il y a de plus riche en est disposé, piscine couverte, jacuzzi, terrains de tennis, grande plantation dans le fond qui mène vers une obscure forêt. Tout ça dans l'un des quartiers riches et éloignés de Londres.

« Je rentre, il fait vraiment froid. » fait l'homme à qui j'avais emprunter le briquet. J'acquiesce n'étant pas intéressée par ce qu'il venait de dire, en continuant de regarder la forêt.

D'un simple coup de vent, et d'une rapidité incroyable, une ombre passe en l'extérieur des sapins, et disparaît aussitôt vers les plantations. Mes yeux s'écarquillent, et encore une fois je me demande si je ne suis pas folle. Je frotte yeux à plusieurs reprises, avec ma clope qui se consume toute seule dans mes mains. La fatigue me rend vulnérable. Je commence à réellement me faire des films. Tout ce qu'on raconté mes parents est faux et le restera à jamais. Je ne dois pas oublier que je reste une personne sensée d'esprit et que je ne me laisse pas envoûter par toutes ses histoires.

Au moment au je joint ma clope à mes lèvres, les lumières de la grande demeure s'éteignent toute en même temps, faisant crier la plupart des personnes à l'intérieur. Après quelque messes basses, je commence à les entendre crier et demander de la musique. Je roule des yeux. Les frères Tom's ont-ils décidé de rallumer les lumières en nous jouant un petit lap dance ?

Avant que je ne finisse ma cigarette, j'entends encore une fois des cris. Mais cette fois, plus effroyables les uns que les autres. C'est quoi cette merde. J'essaye de regarder par la vitre pour voir ce qu'il se passe, mais l'obscurité me cache de tout. Jusqu'au moment où un homme cours vers moi, se prenant la porte. D'un air affolé, il me crie de lui ouvrir. Je n'ai pas eu le temps de m'exécuter qu'il est flanqué contre la vitre. Il tombe au sol, et c'est là que je remarque qu'un cri strident sort de ma bouche quand du sang coule le long du crâne de l'homme. Les hurlements deviennent plus forts et j'entends des verres se casser et des meubles tomber.

Ma lâcheté me dit de partir par devant et aller chercher ma voiture. Mais je n'arrête pas de penser à Trice, et la possibilité qu'elle aussi soit à l'intérieur.

Mon dieu, mais qu'est-ce qu'il se passe !

J'ouvre la porte vitrée et évite une personne qui s'étale de tout son long, entre celle-ci. Au moment où je veux aller prendre les escaliers pour essayer de trouver ma meilleure amie, quelqu'un me jette contre un mur et je sens une lame se glisser contre mon cou.

« Salut ma mignonne. », fait une voix horrible et démoniaque.

Un frisson cours le long de ma colonne vertébrale et en même pas deux secondes, l'homme est tiré vers l'arrière et tombe. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais j'en profite pour partir en courant et me diriger vers la porte d'entrée. J'évite les corps et les meubles en sautant maladroitement un peu partout. J'entends encore les hurlements des jeunes étudiants qui demandent la vie sauve alors que des larmes roulent le long de mes joues. Ça ne devait pas se passer comme cela...

J'ouvre la porte, mais celle-ci se flanque aussi tôt. Je me retourne et je reste tout d'un coup figée. Un homme aux cheveux bouclés, immaculé de peinture blanche et noir sur son visage me fixe avec de sombres yeux noirs. Complètement noirs. Me souffle s'accélère. Ce n'est pas possible. Ce sont juste des histoires pour enfant, je deviens folle, je suis dans un cauchemar. Je ferme les yeux plusieurs secondes pour essayer de chasser l'image que j'avais sous les yeux il y a quelques secondes. Mais quand je les ré-ouvre, l'homme grand et musclé me regarde les sourcils froncés. Puis il sourit d'une manière dramatique avant de me pousser contre son torse.

« Lâchez-moi ! », je hurle alors que l'homme me transporte sur son épaule, en criant des paroles que je n'arrive pas à assimiler à cause de la peur.

Le peu de courage qu'il me reste m'a offert la possibilité de lui envoyer mon point dans le visage avant même qu'il me hisse complètement sur lui. Après cela, j'ouvre encore une fois la porte, la referme et part à toute vitesse dans de grandes enjambées. Je n'entends plus rien, le sifflement qui sort de mes oreilles me rend folle. J'entends seulement les battements de mon cœur se faire de plus en plus rapide alors que je cours sur la route déserte. Les larmes coulent le long de mon visage, et j'espère juste encore une fois que j'ai seulement rêvé. Je me retourne pour voir les mêmes boucles brunes que l'homme d'avant, en train de me pourchasser et de crier. C'est un destroyer. Mes yeux se fixent devant moi, et j'accélère encore plus ma course. Je ne suis jamais aller aussi vite. Et je souhaite aller encore plus vite si cela est possible.

C'est malheureusement quand de mains fortes et musclées m'encerclent que je lâche prise et tombe dans les bras de ce démon. J'entends à nouveau. J'entends ma respiration qui n'en ai plus une alors que j'halète, et que des bruits d'étouffements sortent de mes lèvres. Je suis en train de paniquer. Je ne sais plus quoi faire et j'ai l'impression qu'un pieu et enfoncé dans mes poumons.

Je suis directement allongée par terre. Les larmes débordent de mes yeux alors que deux iris vertes sont penchées au-dessus de moi. Pas noires, mais vertes.

J'ai l'impression que le chapitre est court alors qu'il fait la même taille que les autres... J'ai un problème. Bon en tout cas, donnez-moi vos avis, dites-moi si vous trouvez que "l'enlèvement" s'est passé trop rapidement ou non, j'ai fait en sorte de bien exprimer tout sentiments et impressions, et de faire de meilleurs descriptions.

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