Chapitre 36 : lancer de haches
Heden. Foutue Heden. Ses baisers m'ont happé, son regard m'a hypnotisé. Des gestes obscènes et indécents exécutés avec la délicatesse paradisiaque d'un toucher divin.
Fallait-il que je tombe dans ses bras et ses bras seulement...
Bordel.
En deux jours de préparations de la salle de fêtes pour Thanksgiving, j'ai passé plus de temps à la guetter dans les recoins, que d'aider. Et quand elle passe devant moi ou qu'elle me sourit de loin...
Comme maintenant, par exemple.
Alors que je me tiens près de Carsen, Monroe ainsi que Colby, Heden s'occupe à installer les cibles, au fond de la salle principale de la menuiserie. Habillée d'un simple t-shirt grisé enfoncé dans un jean noir, le reflet flamboyant de ses cheveux roux pourrait la faire vibrer au milieu de n'importe quelle foule.
Elle est un coquelicot dans un champ de blé. Magnifique, libre et surtout... Addictive.
Mes dents s'enfoncent immédiatement dans ma lèvre quand elle fait passer ses doigts dans ses mèches sauvages, révélant ainsi sa gorge enivrante dans laquelle sont finement implantées les traces violacées de mes lèvres.
Comme un foutu gamin, je n'ai pas pu me résister de la marquer. La faire mienne.
Mais malheureusement, quand je croise le regard de Jonah, je me contente de me racler la gorge et de me concentrer sur Carsen.
- Je peux savoir ce qui se passe ici, exactement ?
- On te l'as déjà dit. L'entraiment du lancer de haches. Le concours annuel est pour bientôt. Suis, un peu !
- Pardonne-moi si je ne comprends pas quel esprit sain et en état de fonctionner désire tant lancer des haches pour du plaisir...
- Du sport, Caleb. Pas pour du plaisir... Mais pour le sport.
- Au temps pour moi.
Raillé-je en roulant les yeux au plafond. Carsen se redresse du mur et écrase sa veste sur le torse de Colby sans me quitter du regard.
- OK, monsieur-je-sais-tout... Viens un peu par ici.
Sans que je puisse riposter, il m'attrape par le bras et me dirige vers les marquages au sol qui constituent sois disant la distance idéale pour le lancer. Il attrape une hache dans la corbeille et me la tends.
- Si tu crois que c'est aussi facile, vas-y. Je t'en prie. Lance-moi cette hache.
- Je n'ai pas envie de faire ça.
- Ah oui ? Et pourquoi donc ? Tu as peur de t'égratigner ? Non, parce que je comprendrai tout à fait.
J'enroule mes doigts autour du manche et plisse ferment les lèvres. Si je me suis globalement remis de mes blessures, je sais que faire autant de projections ne pourrait possiblement me faire du bien.
Mais la fierté prend le dessus.
Je m'apprête à me positionner quand Heden intervient, le front froncé par l'agacement.
- Carsen, vas-tu corrompre tout le monde avec tes conneries ?
- Pardon, mes conneries ? Je te signales, Heden, que ce sont les traditions de notre village. Et si tu crois un seul instant que tu peux les insulter comme ça alors que tu es l'une des meilleures lanceuses de haches dans ce foutoir...
Amusé, je m'oblique vers elle et arque un sourcil.
- C'est vrai ?
- Oui. Bon. Pas la peine d'en faire un drame.
- Alors vas-y.
Je retourne la hache que je tiens et la lui offre, mais elle refuse.
- Ça ira.
- Ne soit pas timide, Heden. Allez.
Elle finit par accepter la hache, mais se fige un instant sur place. Ses yeux semblent pétiller brièvement et un frisson se met à parcourir mon échine. Parce que bordel, la dernière personne que j'ai vu autant jubiler en tenant une telle arme, c'était Jack Nicholson dans Shining. Elle finit par se tourner et siffle à Prescott, toujours en train de souffler près des cibles, afin qu'elle se décale.
- Ouais, petite. Ne tue pas ma femme.
- Pas de risques. Il faut d'abord qu'elle te torture en mettant au monde ton bébé braillant.
- C'est ça, c'est ça, allez, dépêche-toi, et montre à ton touriste ici, ce que tu es capable de faire.
En guise de réponse, elle arque finement son bras et lance si agilement son arme blanche qu'elle vient se figer brutalement à quelques centimètres près du centre de la cible. Et si elle grimace, les autres applaudissent son succès comme si elle avait gagné aux oscars.
- J'aurais pu mieux faire...
- Ne soit pas si modeste !
Hurle Colby en pendant sur la hache pour essayer de la déloger de la cible. Heden se tourne vers moi, mais je profite de l'euphorie de la foule pour doucement lui attraper la main et la mener à l'écart.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- T'emmener quelque part où je pourrais t'arracher les vêtements.
***
J'ai à peine passé le seuil du bureau de Jonah qu'Heden claque la porte derrière nous. Je l'attrape directement par la taille et m'empresse de l'embrasser aussi farouchement que possible. Son visage entre mes mains est incapable de m'échapper, au point où, essoufflée, elle geint à chaque fois que nos lèvres se quittent.
- Attends, attends, Caleb... Pas ici...
- Quoi ? Tu as peur que ton père nous voit ?
Dans un petit rire, elle accepte de tomber dans mes bras et de nouer ses chevilles dans mes reins, cambrant, ondulant sur mon corps qui ne vibre plus que pour elle.
- Bien sûr que oui... Il y a tellement de haches à sa disposition ici...
Si sa bouche dit l'inverse, son âme, en revanche, se dédie à moi toute entière. Et si ses dents s'implantent dans mes lèvres à chaque fois que j'essaye de la faire languir en me décrochant d'elle, je réplique immédiatement en venant nouer mes doigts autour de ses mèches embrasées, tirant juste assez pour la faire gémir.
- D'après ce que je viens de voir, tu n'as pas vraiment peur de quoi que ce soit...
- Tu aimes me voir lancer des haches ?
En guise de réponse, je la laisse doucement se remettre debout, la retourne et lui assène une claque en plein sur la fesse. Et alors qu'elle étouffe un petit rire dans le creux de son épaule, je viens lui murmurer à l'oreille :
- J'aime te voir faire pleins de choses.
- Ah oui ? Dis-moi quoi d'autre.
Plus je la regarde et plus j'ai envie de lui répondre... Tout. Pour avoir vu et guetté ses moindres faits et gestes. Pour avoir vécu avec elle du matin au soir. Pour l'avoir vu énervée et heureuse, triste et excentrique. Pour avoir subi son autorité et contesté chaque seconde de cette facette de sa personnalité.
J'affectionne et chérie chaque parcelle de son âme, surement bien plus que je ne le devrais.
Alors, au lieu de répondre, je la retourne à nouveau et la tire tendrement jusqu'à moi, abandonnant la faim charnelle qui m'a valu de la tirer jusqu'au bureau de son propre père pour la dévêtir et la goûter. Son regard s'adoucit à la minute où je fais balader la pulpe de mes doigts sur ses joues, rien que pour m'abreuver de son essence, comme s'il me la fallait pour survivre.
- Une chose est sûre... Je ne pense pas que j'aurais survécu, sans toi.
- Effectivement. Sans moi, tu serais en train de rejoindre la vase au fond de mon lac.
- Heden... Je suis sérieux.
Elle se pince les lèvres et finit par hocher la tête. Elle glisse ses mains sous ma chemise et fait parcourir son toucher glacial sur les plaies qu'elle a si difficilement fermé.
- Je le suis encore plus que toi. Sache-le.
Je presse mon front contre le sien, avant de déposer sur le coin de ses lèvres un doux baiser et d'enrouler mes doigts autour des siens.
- Peut-être qu'on devrait retourner dans la salle avec les autres.
Elle me rend mon étreinte et se baisse pour rattraper les affaires que j'ai commencé à lui retirer.
- On devrait, en effet. Mais n'oublie pas... Tu m'en dois une.
- Lance une autre hache et tu verras.
Dans un petit rire commun, on finit par sortir de la pièce et tandis que je prends garde à ne pas laisser une seule fibre de moi dans le bureau du père d'Heden, je recouvre mon souffle.
Parce qu'elle me le coupe à chaque fois que je l'embrasse.
Hey ! Ne vous en faites pas, mon retard est normal, j'ai choppé la putain de grippe et tout ce que je pouvais faire c'est agoniser entre deux comas de fièvre 😭😭 j'abuse (je n'ai pas du tout récité mon testament à ma mere, non non 😂😂😂
M'enfin bref, j'ai essayé d'écrire un petit peu et voici le chapitre 🤭💙
Ça se concrétise hein ? 🤭
Je ne vais pas mentir, écrire autant de romance n'est pas dans mes habitudes et j'ai très hâte d'en finir parce que j'ai l'impression que j'ecris un peu de la merde 🥺 dites moi ce que vous en avez pensé ?
À demain (j'espère) pour un nouveau chapitre 💙💙
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