𝟔 : Hello, Queen Elizabeth
Le duo frappa à la porte, stressé. C'était tellement excitant !
Les deux battants s'ouvrir alors doucement, tirés par des domestiques postés derrière. La pièce qui s'offrit alors à Winnie et Jane était sublime. Les murs étaient rouges et or, le plafond strié de décorations et lampes sublimes. Au fond, le trône reposait sur un estrade, devant un drap de velours pourpre.
Comme c'était un mois durant lequel Buckingham n'était pas ouvert au public, il n'y avait aucun touriste dans le palais, et les domestiques furent surpris de la visite des jeunes filles. Jane montre la carte à l'un deux, et Winnie souffla le mot de passe à l'autre, et ils hochèrent la tête. Apparut alors Mr Watson, vêtu d'une splendide redingote noire et blanche. N'ayant pas vu le duo, et pensant que les domestiques avaient ouvert la porte à son approche, il faillit rentrer dans les visiteuses. Surpris, il cligna plusieurs fois des yeux avant de se reprendre.
— Que faites-vous ici ?!
— Et bien, répondit Winnie, sûre d'elle, vous nous avez hier donné l'autorisation de revenir au palais, et nous ne retrouvions plus notre chemin, alors quand nous avons vu la salle du trône, nous avons décidé d'aller voir si la reine y était, pour pouvoir y poser nos questions !
Mr Watson paraissait agacé lorsqu'il rétorqua :
— On ne peut pas parler comme ça à la reine ! Il faut un rendez-vous, et un sujet important.
— Mais c'est important !
Mr Watson ne voulut rien entendre et poussa les jeunes filles dehors.
— De toute façon, la Reine n'est pas dans la salle du trône, et est occupée, argumenta encore l'homme.
La porte de la salle du trône se referma, et Mr Watson montra la direction de celle des archives au duo, qui le remercia froidement.
— Rabat-joie, grommela Jane.
Soudain Winnie lui tapota l'épaule, et elle tourna la tête juste à temps pour voir la Reine Elizabeth II passer, suivie de ce qui devait être sa femme de chambre.
— Bonjour ! lui lança la rouquine.
La reine lui sourit en lui faisant un petit signe de la main. Mr Watson devait l'avoir mise au courant de la visite des adolescentes, car elle ne paraissait pas en être déroutée du tout.
♔♔♔
Dans la salle des archives, les jeune filles n'arrêtaient pas de ressasser ce moment incroyable.
— On est passés à trente centimètres d'elle ! s'exclama Winnie en se disant qu'elle ne devrait pas avoir une telle réaction, car Elizabeth II était tout de même sa petite cousine.
— Elle nous a souri et fait un signe de la main ! ajouta Jane.
— Quand Alex saura ça...
— Il nous tuera !
Jane rit, et Winnie l'accompagna. Ensuite, elles se mirent à leurs recherches, mais au bout d'une heure, elle n'avait rien trouvé de nouveau.
— Tu es une perle rare ! décréta Jane pour consoler son amie.
Subitement, Winnie eut une idée.
— Je crois que je vais quand même appeler ma grand-mère, au final. Elle, au moins, elle voudra bien me donner des réponses. Enfin, j'espère...
— Ça ne coûte rien d'essayer, je te l'avais dit, avant que l'on ne s'embarque dans tout ça !
— Ne nie pas que tu as quand même apprécié l'aventure !
— Non, c'est vrai. Il y a un téléphone, ici, ou nous devons rentrer ?
— Je ne sais pas, avoua Winnie. Peut-être à l'entrée de la salle.
— Allons voir.
Aussitôt dit, aussitôt fait, en trois minutes le duo fut devant le combiné, qui effectivement se situait près de l'entrée, sur un magnifique guéridon verni. La rouquine avait déjà composé le numéro de sa grand-mère Kathleen, et attendait maintenant qu'elle décroche, ce qui ne tarda pas.
— Allô ? Qui est à l'appareil ?
— C'est moi, Winnie ! J'ai quelques petites questions à te poser...
— Ah ? Bon, bon. Je t'écoute.
— Comment ça se fait que je sache pas que je fais partie de la famille royale ?
Winnie – et même Jane, qui n'avait pas le combiné conter l'oreille – entendit tomber quelque chose.
— Grand-maman ? Tout va bien ?
— Oui oui, c'est le téléphone qui vient de tomber, avoua Kathleen d'une voix qui sortit lointaine.
La voix se fit de nouveau distincte lorsque la vieille femme repris :
— Alors comme ça tu as, hum... découvert la vérité ?
— Oui. Grâce à une lettre dans laquelle tu révélais précisément ceci, mais à ma mère.
— Mmh. Bon. Pour tout te dire, ça ne servait à rien que tu le saches, c'est pourquoi, dans la famille, nous ne révélons cette information uniquement à l'âge de la majorité.
— Mais pourquoi ? Pourquoi le cacher ?
La grand-mère soupira, et répondit :
— Écoute, c'est comme ça, d'accord ? Une sorte de tradition. Et puis, vois-tu... Ta mère aurait pu être reine, si Elizabeth n'avait pas existé, ou aurait refusé de prendre la place sur le trône.
— Quel est le rapport ? demanda Winnie en efforçant sa voix à rester calme malgré l'excitation qui la gagnait.
— Tu imagines ta jalousie, si je t'avais dit que tu aurais pu être une princesse, mais qu'en fait tu restes une fille banale ?
Winnie garda le silence pour cette fois, et ce fut Kathleen qui repris :
— Qui est au courant que tu es la petite cousine d'Elizabeth ?
— Mes amie Jane et Alex, c'est tout.
— Très bien. Pourrais-tu me raconter l'histoire en détails, cela m'intéresse.
Winnie obéit, et commença son récit depuis la fête de Jane, et le termina en racontant le moment précis. Sa grand-mère ricanait à certains moment, puis finit par conclure.
— Un jour peut-être vivras-tu dans ce palais, Winnie. Si tu devient assez proche de ta petite cousine, elle pourrait t'y proposer un poste agréable...
♔♔♔
Winnie et Jane avaient retrouvé Alex, qu'elles avaient appelé après Kathleen, dans un restaurant proche. Une musique entrainante émanait de la juke-box, et Jane en battait le rythme du bout des doigts sur la table.
Tout en sirotant un sirop, Winnie raconta leur aventure à Alex, qui jalousait à tout moment.
— Pourquoi, mais pourquoi suis-je allé au marché ?! se plaint-il. Pourquoi ?!
— Bonne question, rétorqua Jane en souriant narquoisement. Peut-être parce que si tu avais été là nous ne serions pas rentrés dans la salle du trône ?
— On s'en fiche ! Des tas de touristes le font chaque année.
— Oui mais là on était tous seuls !
Alex grommela quelque chose d'inaudible, et Winnie l'imita, ce qui le fit rire.
— Tu ne sais pas le mieux : ma grand-mère a dit que peut-être qu'un jour je vivrais a Buckingham, et y travaillerait !
— Et comment comptes-tu t'y prendre ?
— Elle a dit que je pourrais devenir proche de la reine.
À ce moment là, entra dans le restaurant Elizabeth II en personne, suivit d'une petite escorte. Tous les regards se tournèrent alors vers ce curieux hasard.
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