[n°2]


https://youtu.be/QwaVVsvLlc4

Axwell ∧ Ingrosso - Something New


Bordel, Londres ! C'est la capitale de mon pays et pourtant, je crois que je n'y suis allée qu'une fois. Vu l'heure, je ne peux pas encore me rendre à l'hôtel alors je me décide à trouver un petit café pour prendre un petit déjeuner. Avec un grand sourire, je me balade dans les rues de Londres, valise en main. Je crois que ça se lit sans problème sur mon visage que je ne suis pas Londonienne mais qu'importe, je suis heureuse d'être là. Je trouve finalement un endroit où manger et rentre à l'intérieur avant de prendre place à une table. Quelques minutes après que je me sois installée, un homme arrive pour me demander ce que je veux. Je commande un chocolat chaud ainsi que de la brioche et il repart aussi vite qu'il est arrivé. Le personnel des magasins sont de plus en plus des robots, certain complètement, d'autres en parti, mais je fais partie des gens qui aime avoir un humain face à moi. Les robots commencent à prendre de plus en plus de place dans notre vie de tous les jours et ça créé pas mal de débat. Je suis sortie de mes pensées par le serveur qui pose devant moi ma commande. Je lui souris et commence tout de suite à manger, ayant vraiment faim. J'en profite pour regarder l'heure sur mon téléphone et voit qu'il n'est que sept heure quarante-deux. Sachant que mes parents nous laissent dormir autant que nous le voulons, je ne sais pas vraiment vers quelle heure je risque de recevoir un appel. Mais à vrai dire, je ne m'en préoccupe pas vraiment, je préfère engloutir mon repas avant de partir à la découverte de la capitale Anglaise. Je paie mon repas et repars à l'assaut de la ville. Je ne vois pas le temps passer et je suis ramener sur terre par mon téléphone qui sonne. Je le sors de ma poche et voit qu'il s'agit d'un appel de ma mère. Un petit coup d'œil à l'heure et je me rends compte qu'il est déjà midi passé. Je m'assoie sur un banc non loin d'où je me trouve, souffle pour me donner du courage et accepte l'appel. Immédiatement, les visages inquiets de mes parents se matérialisent sur l'écran.


« -Helena ! » S'écrit ma mère. « Mais qu'est-ce qu'il t'a prit ?! T'es ou là ?! Rentre, c'est hors de question que tu restes seule sur Londres ! On vient te chercher, ne bouge pas ! »

« -Maya, calme-toi, s'il te plait. » Intervient mon père avant de lui chuchoter quelque chose à l'oreille et de la pousser hors du cadre. « Helena, bébé... » Souffle-t-il. « Pourquoi tu ne nous a pas parlé de ce que tu ressens... ? »

« -Vous n'auriez pas compris... »

« -On ne peut pas t'aider si tu ne nous dis rien. »

« -Je ne veux pas de votre aide, je voudrais pouvoir m'en sortir seule... »

« -Helena, Londres n'était peut-être pas la bonne destination... Et surtout pas toute seule. Des dangers rodent et pas que des Bamons. »

« -Je le sais, j'ai pris tout ça en compte, papa, je ne suis pas stupide à ce point. Je loge dans un hôtel qui se trouve dans un quartier fréquentable de milieu de gamme. »

« -Va plutôt loger chez ta tante Hayden, elle t'accueillerait avec plaisir. »

« -Le but, c'est que je m'éloigne de l'univers dans lequel j'ai grandi, de m'éloigner des Anzards et tout ce que ça entraîne et ce n'est pas possible chez tante Hayden. »

« -Laisse-moi au moins venir avec toi ou ta mère alors. Tu ne peux pas rester seule, tu es trop jeune. »

« -S'il te plaît, papa... J'en ai vraiment besoin... Je te promets de vous appeler tous les jours mais surtout au moindre souci et de rejoindre Hayden dès que je sens que ça va mal se passer. »


Il soupire et semble réfléchir quelques instants alors que je vois ma mère finalement revenir dans le champ, les traits toujours inquiets. Ils semblent se consulter du regard avant que mon père le rompt pour se concentrer sur moi.


« -Ok. » Se résigne-t-il alors que ma mère écarquille les yeux.

« -Noah ! » S'exclame-t-elle. « Elle n'est même pas majeure ! »

« -Elle a dix-sept ans, il est temps de la responsabiliser un minimum et de lui faire confiance. » Réplique-t-il d'un ton doux pour calmer ma mère. « Helena, tu peux rester à Londres mais je veux que tu nous promettes de garder toujours ton téléphone sur toi, prête à répondre dans la seconde où on appelle. Au moindre souci, tu pars chez Hayden et tu nous appelles, c'est compris ? »

« -Oui, oui, oui ! » Je m'exclame immédiatement avec un grand sourire. « Merci papa ! Merci maman ! »

« -Je vais te verser de l'argent sur ton compte, tu en auras surement besoin, et je vais appeler le directeur du lycée pour qu'il me donne les cours que je te ferai parvenir pour que tu continues de travailler. Il est hors de question que tu te balades à Londres pour laisser de côté tes études. Ça marche ? »

« -Oui, pas de problème, je travaillerais tous les soirs. »

« -Nous te faisons confiance. Cependant, je veux quand même te dire que je n'apprécie pas du tout la façon dont tu es partie... Tu nous as fais une peur bleue ! »

« -Je suis désolée... » Je réponds sincèrement. « Mais je ne voulais pas que vous m'empêchiez d'y aller. »

« -Il n'empêche que tu n'aurais pas du faire ça, tu n'es pas encore majeure ! »

« -Je suis désolée... » Je répète.

« -Bon, maintenant c'est fait, c'est trop tard. Mais j'espère que ça ne se reproduira plus. »

« -Oui, c'est promis. »


Nous restons encore une vingtaine de minute de plus au téléphone –qui ont principalement servi à rassurer ma mère- avant de couper. Je reste cependant assise sur le banc et réfléchis quelques secondes à ce qu'il vient de se passer. J'ai clairement un père génial et je m'en rends compte seulement maintenant. Je soupire et me décide de partir vers l'hôtel pour déposer mes affaires. Il est treize heure, je devrais pourvoir accéder à la chambre maintenant.



C'est mon troisième jour à Londres. Le premier, je n'ai pas fait grand-chose à part me promener dans les rues. Hier, je suis allée à la galerie d'art et aujourd'hui, je voudrais me rendre au British Museum. Comme hier, je reçois un appel de mes parents un peu après dix heure. Je réponds en mettant le haut-parleur pour me préparer en même temps que de leur parler. Je raccroche une vingtaine de minutes plus tard, attrape mon sac à dos et une veste avant de sortir de la chambre de l'hôtel. Toujours en écoutant de la musique, je prends le métro pour me rendre au centre-ville. Je descends à la bonne station, remonte à la surface puis me rends au musée. Heureusement pour moi, il ne semble pas y avoir beaucoup de monde, je me retrouve donc rapidement à m'émerveiller dans les allées. Je crois que je reste bien une bonne heure dans la section « Egypte Ancienne » devant les sarcophages, les momies, les objets qu'ils utilisent... Il y a beaucoup plus de monde devant la Pierre de Rosette donc je ne m'y attarde pas trop mais c'est impressionnant de voir les premières marques de l'écriture. Si j'ai toujours aimé une matière en cours c'est l'histoire. Je trouve impressionnant la façon dont le monde à évoluer. Je quitte finalement le musée à la fermeture et me décide d'aller dans un pub pour finir la journée. Je me rends dans le plus proche, ne voulant pas me casser la tête, et commande un soda. Je prends mon temps pour le boire tout en regardant d'un œil la télévision qui se trouve dans un coin du bar. Ce sont les informations qui passent et comme toujours, ils nous parlent des conflits actuels, de la pollution, des avancées technologiques, du nombre d'habitants sur Terre qui ne fait qu'augmenter... Je soupire et m'apprête à finir mon verre lorsque deux personnes s'installent à côté de moi. Je n'y prête pas attention jusqu'à temps que l'un d'entre eux demande au barman de me servir un verre. Je relève les yeux vers l'homme et découvre un homme d'une vingtaine d'année, bruns aux yeux bruns, sans rien d'exceptionnel.


« -Non, merci, je ne veux plus rien. »

« -Tu vas quand même prendre le temps de discuter un peu avec nous. »


C'est l'homme de l'autre côté qui vient de parler cette fois. Il a à peu près le même âge que celui qui semble être son ami mais, lui, est châtain aux yeux bruns.


« -Je n'ai pas envie. » Je réponds simplement.

« -C'est bon, on veut juste discuter. »

« -Et je n'ai pas envie, je vous dis. »


Je ne leur laisse pas le temps de répondre que j'attrape mes affaires pour sortir. Sauf qu'ils n'ont pas décidés de me lâcher. Le brun attrape mon bras et me tourne pour que nous nous fassions face, son ami derrière moi.


« -Lâche-moi. »

« -Calme-toi, on ne te veut pas de mal, juste discuter. »


Du coin de l'œil, je vois le barman prêt à intervenir mais avant qu'il n'ait le temps d'amorcer le moindre geste, une femme d'une trentaine d'années se tient à mes côtés.


« -Je crois qu'elle vous a dis qu'elle n'avait pas envie et que vous deviez la lâcher. » Répète-t-elle d'une voix qui ne leur laisse clairement pas le choix.


Les deux hommes fixent la femme avant de décider de me laisser tranquille. Je souffle et me frotte le bras où la poigne de l'homme était un peu trop forte.


« -Merci. »

« -C'est normal, je n'allais pas te laisser entre leur main. Je peux te raccompagner quelque part ? »


Je lui souris avant de lui faire signe que oui. Je ne sens pas vraiment chaude de rentrer seule ce soir, un peu de compagnie ne peut que me rassurer. Elle prend ses affaires et nous sortons toutes les deux du bar. Dehors, la nuit commence petit à petit à tomber et, même si nous sommes encore éclairées par le soleil, les lampadaires de la ville commencent à s'allumer.


« -Comment tu t'appelles ? » Me demande-t-elle.

« -Helena et vous ? »

« -Kylie et tu peux me tutoyer. Tu as quel âge pour trainer seule dans Londres ? »

« -J'ai dix-sept ans. »

« -Tes parents sont au courant de ta sortie ? »

« -Oui, bien sûr. »

« -Bien, laisse-moi te raccompagner jusqu'à chez eux. »

« -Ça risque d'être compliqué, je ne viens pas d'ici. »


En m'entendant, Kylie s'arrête et me questionne silencieusement de lui en dire plus.


« -Je n'habite pas à Londres, je suis ici parce que j'avais besoin de me retrouver seule mais surtout avant tout loin de ma famille. Mais ne t'inquiète pas, ma famille est au courant. »

« -Ils t'ont laissé venir seule sur Londres ? »


J'hoche la tête avant de lui dire que ma tante n'habite pas loin et peut arriver dans l'heure si j'ai besoin d'elle.


« -Tu habites où alors ? »

« -Dans un hôtel à l'extérieur de la ville. »

« -Tu es venue en métro ? »


J'hoche la tête et nous nous mettons en marche vers la prochaine bouche de métro en discutant. Mais je stoppe la conversation mais aussi la marche quand je vois la maison face à moi. Nous sommes dans un quartier très chic et riche de Londres mais surtout devant une maison que n'importe quel Anglais qui a grandi entouré d'Anzards et Âme-sœur seraient capable de reconnaitre. La maison de l'actuelle conseillère d'Angleterre des Anzards, Madame Solzanie, raisonnable par le drapeau anglais avant des ailes dessinées en son centre flottant sur le toit. Kylie vient se placer à mes côtés, le regard songeur.


« -Helena, pourquoi tu t'arrête devant cette maison ? » Demande-t-elle finalement.

« -Je ne pensais pas un jour tomber dessus. » Je souffle.


Nous restons quelques minutes devant la bâtisse alors que mes yeux restent fixés sur le drapeau qui claque de façon régulière dans le vent.


« -Qui es-tu, Helena ? » Demande finalement la femme à mes côtés.

« -Je suis moi... Simplement et désespéramment moi. » Je murmure plus pour moi-même.


Cette fois, je baisse les yeux et regarde mon poignet vierge où aurait dû se trouve la marque d'Anzard comme l'étoile de ma grand-mère, la flèche de mon père, le nuage d'Ezia ou la fleur de Joshua.


« -Moi aussi, je suis moi, incroyable et merveilleusement. »

« -Tu ne peux pas comprendre. » Je souffle au bord des larmes.

« -Je crois que si je comprends très bien. »


Je secoue la tête pour lui montrer encore une fois qu'elle ne peut pas savoir.


« -Mon père est humain. Ma mère a perdu son Âme-sœur lors qu'un combat lorsqu'elle avait seize ans, il n'était pas assez entrainé. Je suis humaine. Comme mon père. Je suis humaine à la différence de mon frère qui est un Anzard. »


Je reste figée suite à sa phrase. Quelle était la probabilité de chance que je tombe sur une humaine qui a grandit, comme moi, dans une famille d'Anzard ?


« -Je comprends ce que tu ressens. Tu te sens inutile, différente du reste de ta famille, exclue, seule... Je l'ai ressenti aussi. »

« -Horan-Styles. » Je déclare simplement.

« -Quoi ? » Questionne-t-elle en se tournant vers moi.

« -Je suis la petite-fille de Sky Styles et la fille de Noah Horan-Styles. Helena Horan-Styles. »


Sans que je n'aie besoin d'en dire plus, elle comprend. En plus de tout ce qu'elle a vécu, je dois subir la pression de mon nom de famille, le nom d'une des familles les plus puissantes –si ce n'est la plus puissance- du monde des Anzards, Âme-sœurs et même des Bamons. Le nom de famille de l'Anzard actuellement vivante la plus puissante et la fille de l'Anzard à l'Âme-sœur Bamon.


« -Il y a d'autres moyens d'être utile aux Anzards sans avoir de pouvoir. »

« -Je ne vois pas passer ma vie dans un hôpital à les soigner ou entrer dans l'armée pour créer leur stratégie d'attaques, j'aurai voulue être utile autrement, sur le terrain. »

« -Tout comme j'aurai voulu l'être. Je me pensais aussi inutile jusqu'à temps que je découvre toutes les possibilités que j'avais pour les aider. »

« -Tu es quoi toi ? »

« -Je suis chercheuse. »

« -Je pensais que tu faisais quelque chose pour aider les Anzards... »

« -Je le fais. » Sourit-elle. « Ce que je te propose, c'est que je te ramène jusqu'à ton hôtel et qu'après-demain, je passe te prendre pour te montrer en quoi consiste mon travail mais surtout où et avec qui je travaille. Ça te va ?


J'hausse les épaules, n'ayant rien de prévu pour dans deux jours. Quitte à faire quelque chose autant que j'apprenne et vois des choses nouvelles.


« -Ok, faisons ça. »


https://youtu.be/FM7MFYoylVs

The Chainsmokers Ft. Coldplay - Something Just Like This


Sept heure vingt-et-une. Kylie doit passer dans quelque minute pour m'emmener à son travail. Elle ne m'a rien dit de plus qu'avant-hier, préférant m'expliquer tout une fois là-bas. Avant de partir, je prends mon téléphone et envoie un rapide message à mon père pour lui dire que ce n'est pas la peine de m'appeler à dix heure que je serai occupée mais que je les appellerai entre midi et deux si j'ai la possibilité. Je fourre finalement le cellulaire dans mon sac, prends la carte magnétique de la chambre et pars. Sur le trottoir, je repère immédiatement Kylie qui m'attend à l'extérieur d'une voiture. Je lui souris et la salue avant qu'elle me fasse signe de montrer à l'avant. Nous prenons place et elle démarre pour prendre la route –je suis d'ailleurs surprise de voir que c'est une voiture manuelle, la plupart des véhicule de la capitale sont automatiques- vers une destination qui m'est inconnue. Je ne doute que ce n'est pas très responsable de monter en voiture avec une femme que je n'ai rencontré que hier soir mais j'ai une sorte de bon pressentiment à son sujet, c'est peut-être dû au fait qu'elle et moi ayons la même histoire. Le trajet se passe dans un silence tranquille -vu l'heure matinale- bercé par la radio. C'est une demi-heure plus tard que Kylie me prévient que nous arrivons. Instinctivement, je porte mon regard à l'extérieur et découvre que nous sommes à la périphérie de Londres. Face à nous, se trouve un bâtiment blanc avec des grandes fenêtres en verre tout comme l'entrée juste en face de nous. C'est un bâtiment sur plusieurs étages entouré d'un parc qui semble faire quelques hectares. Tout en haut de la construction se trouve le mot « Zadran ». Je suis impressionnée par l'immensité du site.


« -C'est ici que tu travailles ? » Je demande confirmation à Kylie.

« -Oui. C'est beau, n'est-ce pas ? »

« -Et c'est quoi exactement ton travail ? » Je lui demande après avoir hochée la tête à ses dires.

« -Je t'expliquerai à l'intérieur. » Sourit-elle.


Elle avance la voiture jusqu'à l'entrée qui est gardé par deux hommes, une femme et une barrière. Elle montre un pass et ils ouvrent la barrière pour nous laisser passer après nous avoir souhaité une bonne journée. Elle s'avance dans l'allée qui mène au bâtiment puis, une fois assez près, elle appuie sur une télécommande pour ouvrir une porte de garage sur le côté que je n'avais même pas vu. Elle rentre à l'intérieur pour descendre une pente qui mène dans un sous-sol pour finir par arriver dans un parking avec déjà pas mal de voiture et autre véhicule de transport. Elle se gare sur une place libre puis nous sortons pour prendre un ascenseur qui nous mène directement au cinquième étage. Nous arrivons dans une espèce de vestiaires où Kylie dépose toutes ses affaires dans un casier si ce n'est son téléphone et une tablette dernière génération. Elle s'attache les cheveux et enfile une blouse avant de se tourner vers moi.


« -Attache-toi aussi les cheveux et mets cette blouse. » Dit-elle en me tendant le nécessaire.


Une fois prêtes, nous passons par une autre porte pour arriver... Dans un laboratoire où des dizaines de personnes sont déjà au travail.


« -Helena, bienvenue à Zadran. Le centre de recherche et de développement spécialisé pour les Anzards, Âme-sœurs et Bamons. » M'annonce-t-elle en me montrant la pièce d'un geste des bras. « Tu te trouves ici dans la section recherche, que ça soit génétique ou développement des nouvelles molécules pour les tenues de combat par exemple. »


Mes yeux s'écarquillent après ce que Kylie me dit, je ne savais pas qu'un tel centre existait.


« -60% des personnes qui travaillent ici sont des humains, issu de famille d'Anzards ou Âme-sœurs comme nous ou simplement des personnes qui connaissent leur existent et qui veulent se rendre utile. Très peu de personnes connaissent l'existence de ce centre et c'est normal. D'abord parce qu'il existe que depuis cinq ans et il a été créé par une humaine qui ne connait pas d'Anzard personnellement. Elle a connu leur existence suite à une attaque où elle a été sauvée, l'Âme-sœur qui l'a secourue lui à ensuite tout expliqué. Vu qu'elle était déjà chercheuse, elle a créé ce centre qui se développe doucement. Viens, je te fais le tour du propriétaire. »


Je ne me fais pas prier et la suis sans attendre.



« -Sur quoi vous travaillez en ce moment ? » Je demande à la jeune femme alors que nous reprenons l'ascenseur pour nous rendre à son étage.


Kylie m'a montré absolument chaque recoin de l'entreprise, que ça soit la réception, l'étage où les tests de leur expérience sont réalisés (étage avec pas mal d'Anzards, Âme-sœurs et quelques Bamons qui trainent), la conception de leur prototype et même l'administration –où j'ai pu apercevoir la boss qui était au téléphone.


« -Nous avons plusieurs projets en cours. Par exemple, je suis chercheuse en génétique, je travaille donc sur tout ce qui est gènes et chromosomes. Mon équipe et moi-même avons commencé par chercher quel différence il y avait entre toutes les espèces, hors Bamons c'est le travail d'une autre équipe car ils sont très spécifiques, et par quel mécanisme les Anzards obtenaient leur pouvoir et les Âme-sœurs devenaient « magiques ». Après avoir compris ça, nous nous sommes demandés pourquoi des enfants d'Anzard ou Âme-sœur avec un humain, comme toi et moi, ne devenaient pas toujours des Anzards. Maintenant que nous savons, nous cherchons un moyen de les faire devenir Anzard mais ça se révèle très compliqué. Ça c'est le travail de mon équipe. Une autre équipe cherche, à partir de l'ADN d'un Anzard et d'une Âme-sœur capables de se rendre invisibles de pouvoir donner cette capacité à tous les autres pour avoir un nouvel avantage sur les Bamons. La troisième équipe est spécialisée dans les Bamons. Et enfin, les équipes du troisième et quatrième étages, les équipes de conception, cherchent à rendre la tenue de combat plus confortable, plus souples. Et voilà en gros sur quoi on travaille. La directrice essaie de monter une nouvelle équipe pour travailler sur la forme animale des Anzards et leur donner la possibilité d'utiliser leur pouvoir même sous cette forme mais on manque de personnel pour ça. »


Ok, je ne m'attendais pas du tout à tout ça. Je pensais plutôt qu'ils cherchaient à développer des moyens de guérison spécifiques aux Anzards ou quelque chose dans le même genre.


« -Wow. »


C'est tout ce que je suis capable de dire alors que Kylie me regarde avec un grand sourire en coin.


« -Tu vois, Helena, il y a d'autres moyens de se rendre utile à nos alliés que de rentrer dans l'armée ou bien de travailler dans un hôpital. »



Suite à la visite des locaux, Kylie et un de ses collègues, William, m'ont fait un petit cours de génétique « Anzardienne » qu'ils m'ont conseillé de prendre en note pour la suite de la journée. Parce que, oui, ils m'ont –enfin surtout Kylie- fait tout un programme pour la journée.


« Les Humains ont vingt-trois paires de chromosomes, les Anzards et Âme-sœur en ont vingt-quatre, la dernière paire rassemblant toutes les caractéristiques des Anzards/Âme-soeurs, partie animal, pouvoir(s), ailes... Elle s'appelle la paire « Anzardienne » ou paire A.

Chez les Anzards : les chromosomes sont inactifs avant de rencontrer son Âme-sœur puis s'activent au premier contact.

Chez les Âme-sœurs : les chromosomes vont se « créer » dans le corps au premier contact. C'est pour ça qu'ils n'ont pas leur pouvoir tout de suite car il faut qu'environ la moitié des cellules du corps obtiennent ces nouveaux chromosomes pour les avoir. Ce qui prend plus ou moins une semaine.

Lors de la fécondation entre un Anzard et son Âme-sœur, les deux chromosomes de la paire A se retrouvent et ainsi les enfants ont 100% de chance de devenir Anzard.

Mais lors de la fécondation dans un couple avec un humain, seule un chromosome A sur les deux forment l'embryon. C'est à ce moment que la différence Anzard ou non se met en place.

Lorsque le chromosome provient de l'Anzard et qu'il est assez fort, soit dans 90% des cas, il se duplique lui même pour avoir son homologue (cette étape se fait dans les premiers développements de l'embryon) et l'enfant sera ainsi Anzard plus tard. S'il n'est pas assez fort, il y a deux possibilités, soit il régresse et donc « meurt » soit il reste dans le corps et se développe avec le reste de la cellule sans pour autant que l'individu soit Anzard (ils sont généralement très fin/musclé et fort sans effort, comme un Anzard l'est).

Lorsqu'il provient de l'Âme-sœur, c'est la même chose avec beaucoup moins de chance de devenir Anzard car le corps de l'Âme-sœur n'est pas « fait » pour être Anzard, n'est pas constitué de naissance comme ça, donc le chromosome a moins de chance de se dupliquer, il a aussi plus de chance de régresser. »


Je crois qu'il faut avoir certaines notion de génétique pour comprendre tout ce charabia –ce qui n'est pas mon cas-, mais en gros, j'ai hérité du chromosome faible de mon père. Génial. Après ce mini-cours, chaque personne de l'équipe de la jeune femme qui m'a emmené ici m'a montré une des expériences de leur recherche. J'ai même pu voir des chromosomes d'Humain, d'Anzard, d'Âme-sœur et de Bamons. Ils ont d'ailleurs précisé que si je voulais plus de précision au sujet des Bamons, je devais aller voir une autre équipe qui m'apportera toutes les réponses à mes questions. Lorsque j'ai exprimé l'envie de leur poser quelques questions, Kylie m'a tout de suite menée à eux où une dame d'une trentaine d'années a répondu à tout ce que je demandais. J'ai ainsi pu compléter mon mini-cours.


« Les Bamons ont, comme les Anzards, vingt-quatre paires de chromosomes dont la dernière paire, ici appelé B, est seulement consacré aux pouvoirs.

Lors qu'un Bamon se croise avec un humain, le chromosome étant plus faible que celui d'un Anzard, l'enfant à venir a moins de chance de devenir Bamon à son tour (environ 60%). Le physique particulier des Bamons, notamment les yeux noirs aux reflets rouges, est quelque fois transmis aux enfants qu'ils aient oui ou non des pouvoirs. Cependant, le croisement Bamon/Humain est rare, il y a eu seulement, d'après eux, quatre cents cinquante d'enfant provenant d'un Bamon et d'un Humain dans le monde.

Les croisements entre Bamon/Anzard et Bamon/Âme-sœur n'ayant jamais eu lieu (à leur connaissance), ils ne peuvent pas savoir comment seront les enfants, ils ne font seulement que des hypothèses. Mi-Bamon mi-Anzard si la paire A et B, peuvent se compléter ou qu'elles se dupliquent toutes les deux. Seulement Anzard si la paire A est « dominante » par rapport à la B, ou seulement Bamon si la B est « dominante » sur la A. Ils pensent qu'il y a plusieurs issus possibles selon plusieurs conditions/conséquences. »


« -Et pour une Âme-sœur qui est Bamon en même temps ? » Je demande. « Comment ça se passe génétiquement ? »

« -Nous ne savons pas. » Répond la dame en face de moi. « Il n'y a qu'une personne connue qui est comme ça, Nash Mordoch, et, bien qu'il n'habite pas si loin de Londres que ça, nous n'avons jamais réussi à le contacter pour lui demander de venir pour qu'on fasse des tests. Nash, en plus d'être une Âme-sœur-Bamon, il est le premier à avoir des ailes dans les deux espèces, sombre en plus ! »


Je jette un regard à Kylie qui écoute la femme sans rien dire. Je pensais qu'elle avait parlé de ma famille ou du moins qu'elle avait donné mon nom de famille à ses collègues mais il ne semble pas. Si elle l'avait fait, la personne en face de moi ne m'aurait pas autant détaillé Nash.


« -En plus de ça, c'est l'Âme-sœur du fils de Sky Styles ! » S'exclame-t-elle, des étoiles dans les yeux.


Moi qui voulais m'éloigner de ma famille, je me retrouve face à une femme qui idolâtre Nash, peut-être même ma grand-mère ou même toute la famille. Et pourtant, ça ne me dérange pas. Si chez moi j'ai l'impression que je ne sers à rien, ici je pense pouvoir faire la différence. Ma famille est connu dans le monde des Anzards/Âme-sœurs/Bamons ce qui m'a souvent fait défaut, ce qui était un poids pour moi mais aujourd'hui elle peut devenir un atout. Un atout pour les recherches de ce centre mais aussi pour moi, pour remercier le personnel de ce même centre de me faire découvrir ce qu'ils font.


« -Je peux peut-être demander à mon père s'il peut lui demander de venir ? » Je propose comme si de rien n'était.

« -Ton père connait Nash Mordoch ? » S'étonne la femme.

« -Mon père étant Noah Horan-Styles, je pense qu'il le connait plutôt bien oui. »


Je crois que je pourrais exploser de rire face à la réaction de mon interlocutrice. Elle me regarde, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés.


« -Tu es... La fille de Noah Horan-Styles ? » S'étonne-t-elle.

« -Ouais mais j'ai hérité des mauvais gènes de la famille. » Je lui réponds en haussant les épaules.


Et pour la première fois, je ne dis pas ça comme si je me dégoutais mais simplement comme un fait. C'est ainsi que je suis faite et c'est comme ça. J'ai hérité des gènes de ma mère et si mon père est tombée amoureux d'elle plutôt que de son Âme-sœur, être humain ne doit pas être si terrible que ça.



Suite à ma proposition, tout s'est très vite enchaîné. Les deux femmes –Kylie et donc madame « je suis fan de ta famille » qui s'appelle Luna- m'ont emmené voir la directrice, Madame Davis qui veut que je l'appelle par son prénom, Lauren. C'est une femme gentille, douce, calme, à l'écoute, très intelligente, ambitieuse et impliquée. Je lui ai raconté mon histoire dans les grandes lignes –dont la mort de mon grand-père qui était à deux doigts de nous faire craquer Luna et moi- puis elle a annoncé qu'elle serait très heureuse de recevoir Nash ici et d'autres membres de ma famille s'ils le souhaitent. Elle m'a ensuite chargé d'appeler mon père ou Nash pour lui proposer une date –« demain serait le mieux » je cite-. Je me retrouve donc à l'extérieur du bâtiment pour appeler mon père. Je préfère passer par lui, déjà pour lui donner des nouvelles mais surtout car j'ai honte de demander, même parler !, à Nash après ce que j'ai fais à l'attaque. Je m'installe donc sur un banc dans le parc de Zadran, téléphone en main, attendant que mon paternel décroche. Ce qu'il fait quelques secondes plus tard.


« -Helena ! » S'exclame-t-il. « J'attendais ton appel. Ça va ? »


Nous discutons quelques instants de mes activités et de ce qu'il se passe à la maison avant que j'amène le sujet.


« -Est-ce que Nash fait quelque chose demain ? »

« -Il doit travailler pourquoi ? »

« -J'aurai voulu qu'il vienne sur Londres, j'ai besoin de lui. »

« -Pourquoi lui ? »

« -J'ai rencontré une femme qui m'a montré son travail. C'est un centre de recherche pour Anzards, Âme-sœurs et Bamons. Après discussion, ils m'ont dis qu'ils adoraient voire, en gros, comment est constitué Nash dû à sa condition de Bamon et Âme-sœur. »

« -C'est donc là que tu te caches... »


Je fronce les sourcils suite à la réponse de mon père et le vois écarquiller les yeux avant de se reprendre. Il me cache quelque chose.


« -Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »


Il pousse un profond soupire avant de parler en me fixant.


« -Je suis désolé, Helena. »

« -Qu'est-ce que tu as fais ? »

« -Je ne pouvais t'envoyer seule à Londres... »

« -Papa... » Je commence à m'énerver.

« -Dès que je t'ai donné mon accord pour que tu restes sur Londres, j'ai appelé ta grand-mère pour qu'elle veuille sur toi à distance... Elle est à Londres avec toi... »


Je me sens... Trahie. Je crois que c'est le bon mot. J'ai été trahie par mon propre père et ça fait mal.


« -Pourquoi tu as fais ça ? »

« -Ta mère et moi devions nous sentir rassurer et de savoir quelqu'un avec toi dans cette grande ville... C'était la meilleure solution. »


Je soupire, ne souhaitant pas parler de ça maintenant et change donc de sujet de conversation.


« -Demande à Nash pour demain s'il te plait. »


Quelques minutes de silence passent durant lesquelles, je sais mon père en train de parler par télépathie avec Nash. Il m'annonce finalement que Nash viendra avec plaisir dès demain à la première heure.


« -Merci. Mamie et toi avez qu'à venir aussi. » Je reprends. « Ils ont dis que toute la famille pouvait venir. Ça nous permettra de parler... »

« -Nous serons là. » Affirme-t-il.

« -Je vous tiens au courant par message. Bisou à maman, Ezia et Joshua. »

« -Encore désolé, je t'aime Helena. »

« -Moi aussi pa'. »


Je quitte finalement la conversation et me pose quelques minutes. J'ai du mal à me rendre compte que depuis –presque- mon arrivée, ma grand-mère n'est pas loin, à veiller sur moi. Je ne sais pas où elle est actuellement, si elle est à Londres ou vraiment non loin de moi. J'espère le découvrir demain. Mais en même temps, je comprends mon père, je comprends pourquoi il a fait ça. Alors, même si je me sens trahie, je ne lui en veux pas vraiment.


https://youtu.be/MwtvktjEuOM

The Score - Who I Am


Il est huit heure et je suis déjà à Zadran avec Kylie pour préparer l'arrivée de ma famille dans les locaux. Je ne pense pas qu'ils fassent ça à chaque fois qu'un Anzard vient leur rendre visite, ça m'étonnerait très fortement que chaque recoin soit nettoyé de fond en comble, que tout le monde soit très bien habillé, coiffé, que le Champagne soit sorti avec quelques amuse-gueules. J'ai vraiment l'impression qu'ils se préparent à recevoir la famille royale alors que, ben c'est juste ma famille quoi... Je sais qu'elle est connue dans le monde des Anzards mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Je pense que même ma grand-mère va se sentir gênée –alors que ce n'est pas du tout son genre- de recevoir un accueil comme celui-ci. J'ai beau leur dire, ils ne veulent rien et ça, même Lauren s'est lancé dans le rangement de son bureau pendant que moi, je suis assise ne sachant quoi faire sur le canapé à la regarder faire. Ils doivent arriver pour neuf heure et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire pendant tout ce temps. Finalement, au bout de quelques minutes à regarder la directrice passer quatorze fois le chiffon au même endroit, je me décide à aller faire un tour. Je fais chaque étage afin d'observer les personnes qui s'y trouvent. Pour la plupart, ils sont au nettoyage pour accueillir ma famille mais les autres continuent de travailler –un très petit nombre cependant-. Je reste à leur côté et observe ce qu'ils font tout en leur posant des questions de temps en temps. Chacun d'entre eux sont très heureux de me répondre et me font même participer à quelque truc. Seulement, nous sommes arrêtés par Madame Davies qui demande à tout le monde de rejoindre le hall d'entrée. En m'apercevant elle me fait signe de venir à ses côtés, ce que je fais sans tarder.


« -Ta famille ne devrait pas tarder à arriver. » Sourit-elle.


J'hoche la tête et nous suivons les employés dans l'ascenseur pour descendre. En bas, je retrouve Kylie et me place à ses côtés alors que tous les employés... Font une haie d'honneur.


« -C'est beaucoup trop. » Je fais remarquer.

« -Tu sais très bien que ta famille n'est pas n'importe qui dans ce monde. » Me répond la femme à mes côtés.

« -Pour moi, nous sommes juste une famille normale... »

« -Pour le reste des Anzards, Âme-sœurs, Bamons et nous qui travaillons ici, vous êtes la famille la plus puissante qui existe. »

« -Ils sont, pas moi. »

« -Tu finiras par trouver ta place, Helena, et tu seras tout aussi puissante qu'eux dans le domaine que tu auras choisi. »


Je choisis de ne pas lui répondre alors qu'elle passe son bras sur mes épaules. Elle n'a rien le temps de dire de plus que des ailes bleues, rouges et noires viennent de se poser devant l'entrée dont les portes sont en verre faisant taire l'assemblé. Immédiatement, deux personnes se pressent pour leur ouvrir et leur fait signer de rentrer après qu'ils aient rentré leurs ailes. Ma grand-mère, mon père et son Âme-sœur rentrent et sourient aux personnes dont ils croisent les regards.


« -Bienvenue à Zadran. Je suis Lauren Davies, la directrice de ce centre. » Se présente-t-elle face à ma famille.


Si ma grand-mère et Nash semblent répondre à Lauren ce n'est pas le cas de l'Anzard aux ailes rouges qui regardent l'assemblé et je sais que c'est moi qu'il cherche. Alors, je me détache de Kylie et vais le retrouver.


« -Helena. » Souffle-t-il lorsqu'il me voit en ouvrant ses bras.


Je me précipite dans ses bras qu'il referme autour de moi.


« -Je suis désolée papa. » Je lui dis alors que je me cache dans son cou.

« -Je crois que nous devons parler toi et moi, ma princesse. »


J'hoche la tête avant de sentir les mains de mon père sur mes cuisses pour me demander silencieusement de mettre mes jambes autour de ses hanches. J'entends vaguement Nash dire à Lauren puis je sens les ailes de mon père dans son dos. Nous nous envolons par la porte maintenue ouverte par les pouvoirs de ma grand-mère. En quelques secondes, nous nous retrouvons sur le toit de Zadran. Après mettre séparer de lui, nous nous installons tous les deux sur le rebord l'un à côté de l'autre.


« -Pourquoi tu t'es excusée ? » Me demande-t-il après quelques instants de silence.

« -Pour plein de choses. » Je soupire. « Quand je t'ai vu, j'ai pris conscience de plein de chose. Comme le fait que j'ai été exécrable avec toi toutes ses années, que je l'ai été avec tout le monde, je m'excuse aussi d'être partie sans vous en parlez. »

« -Je me doute que ça doit être dur pour toi de ne pas être une Anzard comme Ezia et Joshua. »

« -C'est insupportable. » J'avoue. « Les voir s'entraîner à sauver le monde alors que toi, tu es de ton côté, sans rien pouvoir faire, être sans défense face à une menace dont tu connais l'existence mais contre laquelle tu n'as pas les moyens de te battre. Regarder Ezia parler à Joshua de la première fois où elle a volé, où elle a utilisé ses pouvoirs, quand elle a rencontré son Âme-sœur, ce qu'il allait ressentir, voir, vivre... Alors que tu sais pertinemment que jamais ça ne t'arrivera. Partager ce truc en plus, être plus proche l'un de l'autre que je ne pourrais jamais... Même avec mamie ou toi. Je ne serai jamais comme vous, je ne vivrai jamais les mêmes choses que vous et c'est dur de vous voir si proches, complices les uns des autres sans pouvoir rentrer dans le cercle. »


C'est au tour de mon père de soupirer avant passer son bras autour de mes épaules pour m'avoir contre lui.


« -Je suis désolé, je ne pensais pas que ça te faisait autant de mal. Je pensais que tu vivais juste mal le fait de ne pas être un Anzard mais, en réalité, tu vis aussi mal le fait de ne pas partager des choses comme Ezia et Joshua le font entre eux mais aussi avec ta grand-mère ou même moi. »


J'hoche la tête en prenant conscience que ce qu'il dit est vrai même si je ne le savais pas forcément. D'Ezia et Joshua, j'ai toujours été plus proche du garçon car je pense que, comme il est plus petit, il n'a –avait ?- pas conscience de ce qui allait lui arriver, de ce qui nous différencier. Je crois, qu'en plus, j'avais honte, honte d'être humaine. C'est incroyable d'en arriver au fait d'avoir honte d'être ce que nous sommes alors que l'on ne peux pas changer.


« -Pourquoi tu m'as toujours regardé différemment de Joshua et Ezia ? »


J'ai toujours remarqué le regard qu'il me portait par rapport à mon frère et ma sœur. Il y a dans son regard quelque chose que je n'ai jamais réussi à comprendre, je n'ai même jamais réussi à savoir si c'était positif ou négatif.


« -Parce que tu as toujours été ma petite princesse et tu le seras toujours. Tu n'es pas une Anzard, tu es humaine et c'est ça qui fait de toi que tu es spéciale à mes yeux, comme ta mère. Tu es si forte Helena, sans même que tu le saches. »


Je crois que j'avais peur que, dans son regard, ça soit du dégout vis-à-vis de moi, de ma condition alors que c'est tout le contraire. Si j'ai honte de moi-même, ce n'est pas son cas, il n'a pas honte de sa fille humaine mais il en est fier. Et si cette constatation me soulage d'un poids, elle me remplit aussi les yeux d'eau.


« -Je suis désolée d'avoir tué papy. » J'ajoute, les larmes commençant à couler.

« -Tu ne l'as tué Helena. »

« -J'aurai dû écouter Nash dès le début, il n'aurait pas essayé de me protéger. »

« -Ce n'est pas ta faute, c'est arrivé à ce moment, c'est tout. Peut-être que si tu étais parti directement, il serait mort cinq minutes plus tôt ou plus tard. On ne peut pas savoir ce qu'il se serait passé si les choses avaient été autrement, c'est ainsi que ça s'est passé, nous devons l'accepter maintenant mais surtout, tu dois te convaincre que ce n'est pas ta faute. »


Je ne lui réponds pas et me fond juste le plus possible dans ses bras. Je ne sais pas si je vais être capable de me convaincre que ce n'est pas moi qui est tué papy Niall.


« -Je t'aime papa. » Je lui dis, le plus sincèrement du monde. « Même si je te le montre pas souvent. »

« -Moi aussi je t'aime Helena, tellement. »



Nash, mon père et ma grand-mère ont pu visiter les locaux avant que les différentes équipes fassent les tests qu'ils voulaient sur eux. Ils se sont prêtés au jeu avec grand plaisir. Ils m'ont fait participer à pas mal d'entre eux : observation de leur chromosome après les avoir classé, analyse de sang, comparaison des ADN... Ils m'ont même demandé s'ils pouvaient aussi faire des examens sur moi ce que j'ai accepté. Ils ont donc découvert que Nash a les mêmes chromosomes que les Bamons, bien évidement, mais il a aussi celui des Âme-sœurs, il a donc vingt-cinq chromosomes. Mon père a bien voulu essayer les prototypes de nouvelle combinaison et leur dire ce qu'il en pense. Bien qu'ils aient d'autres Anzards « testeurs », ils travaillent toujours avec les mêmes et ont donc voulu un avis nouveau. Même si je pense qu'ils voulaient surtout l'occuper. Ils ont aussi fait des tests sur lui mais sans en avoir réellement besoin. Pour ma grand-mère, ils lui aussi fait des tests pour savoir comment ça se faisait qu'elle avait « évolué » à la mort de son frère jumeau mais les tests n'ont pas vraiment été utiles vu qu'ils n'avaient pas de point de comparaison avec « avant ». Ils ont passé la journée ici mais, dans l'après-midi, les chercheurs de Zadran et Lauren ont organisé un combat avec certains Anzards, Âme-sœurs et Bamons qui travaillent habituellement avec eux dans le parc autour du bâtiment. Lors de ce combat j'ai pu remarquer que, si mon père et Nash n'avaient pas changé, ce n'est pas le cas de ma grand-mère. Elle est encore plus forte qu'avant et, sous sa forme animale à la surprise générale, des flammes naissent et embrase son corps. Elle arrive à s'enflammer sous sa forme tigron. Elle a fusionné avec mon grand-père, elle a obtenu ses pouvoirs.


« -Maman ! » S'exclame mon père lorsqu'elle revient vers lui, sous forme humaine. « C'est incroyable ! Depuis quand tu sais que tu arrives à faire ça ? »

« -Depuis maintenant. Je ne le savais pas avant. » Répond-t-elle tranquillement. « Je dois demander à Lyna si elle a remarqué des changements. »


Tout le monde commence à s'exciter, à donner son avis autour d'elle alors que je l'observe se concentrer pour parler avec Lyna par télépathie, la seule personne avec laquelle elle est maintenant reliée. Quelques minutes plus tard, elle semble faire plus attention à ce qui se passe autour d'elle ce qui montre qu'elle a fini de parler avec ma grand-tante.


« -Alors ? » Demande Nash, faisant taire tout le monde. « Ses pouvoirs ont changé aussi ? »

« -Oui. Elle a ses pouvoirs normaux, celui qu'elle a eu quand Harry est mort et maintenant, elle peut aussi attaquer, elle peut envoyer des boules de feu. »


Encore une fois, un brouhaha général s'élève autour de ma grand-mère. Elle répond aux questions qu'on lui pose alors que nous retournons dans les locaux. Dès que tous les chercheurs ont des réponses à leurs questions, Lauren nous propose à ma famille, Kylie et moi de nous rendre dans son bureau pour discuter un peu. Elle nous offre des boissons avant que nous prenions place sur les canapés et fauteuils de la pièce. Madame Davis commence par les remercier d'avoir fait un « aussi longtemps voyage pour leur rendre visite ». Ils discutent un petit peu entre eux avant que la discussion ne dérive sur comment je suis arrivée ici et c'est Kylie qui s'occupe de leur raconter notre rencontre et notre conversation devant la maison de la conseillère de l'Angleterre.


« -Tu devais intervenir en cas de problème maman ! » S'exclame mon père après que Kylie est finie de parler.

« -J'aillais le faire mais elle est intervenue avant moi. »


La jeune chercheuse semble confuse suite aux paroles de mon père. Je lui avais dis que j'étais seule sur Londres alors je ne peux que comprendre sa réaction. Pour toute réponse, j'hausse les épaules lui faisant froncer les sourcils avant qu'elle ne se concentre de nouveau sur la conversation.


« -Alors, Helena, que comptes-tu faire maintenant ? » Me demande Lauren.


Tous les regards se portent sur moi mais le plus lourd reste celui de mon père qui est pendu à mes lèvres. A vrai dire, je n'y avais pas réfléchit jusqu'à maintenant mais la réponse sort naturellement d'entre mes lèvres.


« -Je pense que je vais rentrer à Heavenise. » Je réponds, ce qui semble soulager mon père. « Je vais retourner au lycée et me mettre à travailler sérieusement. Être à Londres mais surtout à Zadran m'a permis de me rendre compte que je ne devais pas avoir honte de ma condition, d'être humaine. Ça m'a aussi aidé à savoir ce que je voulais faire dans la vie et donc, j'aimerais beaucoup, dans l'avenir, travailler à Zadran, être chercheuse comme Kylie et aider les Anzards, Âme-sœur et Bamons à ma manière. »

« -Et bien, Helena, je pense parler au nom de tout le monde ne disant que nous serons ravi de t'accueillir après tes études. »


Face à moi, les cinq adultes me regardent avec un sourire bienveillant et encourageant mais je remarque, en plus, dans le regard de mon père, de la fierté. Et il n'y a rien de mieux.

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