I - Prélude
Seul dans le noir complet, Park Jimin ne sait pas où il se trouve. Il a beau regarder tout autour de lui, son regard ne parvient pas à percer les ténèbres qui l'entourent et l'étouffent. Sa poitrine se soulève rapidement, et ses mains agrippent le col de sa chemise, comme pour faciliter le passage de l'air. Soudain, un vertige le prend. Il porte ses mains à sa tête et attrape ses cheveux, tirant dessus afin de revenir à la réalité. Il ferme les yeux.
Quand il les rouvre, les ténèbres ont disparu. Il est face à un immense portail de fer forgé, plein d'arabesques et de formes courbes et élégantes. De chaque côté, un pilier en marbre blanc strié de veines noires soutient l'ensemble dans une force froide et implacable. Jimin ne sait toujours pas où il est, mais maintenant au moins il dispose de repères physiques pour s'orienter. Il décide de franchir le portail, qui s'ouvre sans un grincement et sur une simple poussée.
Devant lui, un chemin éclairé de lanternes donne sur une sorte de manoir, qui ressemble à des illustrations de temples grecs dont Jimin a déjà vu des représentations. Tout en pierre claire, de grands piliers soutiennent le toit, et un grand fronton principal couvre l'entrée. Ses jambes commencent à se mouvoir sans qu'il les ait commandé, et il marche sur les graviers qui crissent sous ses pieds. Faiblement éclairé dans la nuit par les points de lumière de chaque côté de l'allée légèrement sinueuse, il peut constater qu'il porte une chemise noire largement décolletée avec une veste finement brodée. Il porte également un pantalon noir simple mais qui semble taillé sur mesure et ses chaussures sont également de bonne facture.
Presque arrivé sur le perron du manoir, il se fige. Il vient de se rendre compte qu'il ne se rappelle pas ce qu'il fait ici. Ni de qui il est.
« Je m'appelle Park Jimin »
« J'ai vingt ans »
« ... »
Il ne peut rien dire d'autre, et un sentiment d'angoisse terrible l'oppresse. Il a de nouveau du mal à respirer, et une sueur froide coule dans son dos, le faisant frissonner. Comment a-t-il pu tout oublier ? Il sait qu'il devrait se souvenir de ses parents, de sa famille, de sa maison, de sa vie, mais on dirait que Park Jimin est né il y a seulement quelques minutes, émergeant du néant dans lequel il était jusqu'à ce qu'une force mystérieuse le pousse à en sortir.
La respiration hachée, Jimin reprend sa marche, et grimpe les quelques marches du perron avant d'arriver devant une grande porte en bois sombre, gravée de nombreux signes qu'il ne comprend pas. Une nouvelle intuition le prend, et il pénètre dans le manoir, sachant au fond de lui qu'il pourrait y trouver de l'aide pour répondre à ses questions.
Il s'arrête sur le seuil, alors que la porte se referme derrière lui, comme poussée par une main invisible. Il se trouve dans une vaste pièce, si grande qu'il a du mal à en voir le fond. Cela lui fait immédiatement penser à un musée, et le plus curieux est que la lumière se déverse à grands flots comme en plein jour par de grandes fenêtres. Mais c'est impossible, objecte Jimin dans sa tête, il ne peut pas y avoir de fenêtres à cet endroit, et en plus il fait nuit noire dehors. Mais d'autres détails le détournent de l'épineuse question des fenêtres : En face de lui se dresse une immense statue, accroupie et immaculée. Son visage est figé dans une expression neutre, les lèvres entrouvertes. On dirait un ange, à la différence qu'il lui manque des ailes.
Comme attiré par un aimant, Jimin s'avance à pas lents, ses chaussures claquant contre le sol en marbre. Ses yeux remarquent très rapidement un livre abandonné sur un banc, un vélo adossé contre le mur de droite et un arc, pendu à des clous sur l'autre côté. Mais à quelques pas de la statue, il s'arrête soudainement, ayant perçu un mouvement sur sa gauche. Mais quand il tourne la tête, un peu trop brusquement, il s'aperçoit que ce n'est que son reflet dans un miroir.
D'ici, il peut voir ses joues rougies, ses yeux légèrement humides et surtout, ses cheveux gris pâles. Il en est convaincu, ce n'est pas une couleur normale, et ils ne devraient pas être ainsi. Ce nouvel élément surnaturel fait déborder ses émotions, et l'instant d'après il est au sol, sanglotant sans bruit la tête dans les genoux.
Mais un son vient chatouiller ses oreilles, et en moins de deux il est de nouveau debout, tout le corps tendu vers la source du bruit. Quelqu'un dans le manoir joue de l'orgue. Concentré sur la mélodie qui fait naître de long frissons sur sa peau pâle, il s'engage dans un couloir annexe beaucoup plus sombre. Ses pas se font pressants, et bientôt il se met à courir, se précipitant vers la source de la musique, synonyme de vie dans ce manoir morne et angoissant. Sous ses pieds, le marbre est remplacé par de la moquette qui étouffe tous les sons de sa course. Il n'entend plus que la mélodie, et les battements effrénés de son propre cœur .
Enfin il arrive devant une porte entrebâillée, après avoir eu la sensation d'avoir parcouru des kilomètres. La musique se poursuivait, et l'espace d'un instant Jimin hésite à entrer, de peur de déranger ce véritable moment de grâce. Les larmes sont revenues à ses yeux par la beauté de la musique.
Finalement il entre, et encore une fois reste figé devant la vision qui s'offre à lui. Il se trouve dans une immense pièce sombre, un seul puits de lumière au centre tombant sur une silhouette, l'organiste. Au dessus de lui, de grands tubes argentés stylisés reflètent faiblement la lumière qui provient du plafond.
Mais toute l'attention de Jimin est portée sur le musicien. Ses cheveux d'un noir profond contrastent avec sa peau opaline, et il est vêtu d'une veste brodée tout comme lui, mais la sienne de strass brillants qui renvoient de petites paillettes colorées autour de lui. De là où il est il ne peut voir son visage, mais devine à sa posture qu'il est totalement imprégné par la musique, au point de ne plus avoir conscience de son environnement. Ses mains, comme douées d'une identité propre courent sur les touches d'ivoire, alternant entre les deux claviers superposées et formant la plus douce des mélodies.
Jimin ne sait pas combien de temps il reste à écouter cette véritable musique des cieux. Tout ce qu'il sait, c'est que quand le morceau se termine, nombre de larmes ont dégouliné sur ses joues, sans qu'il fasse un geste pour les essuyer. C'était comme si la mélodie lui parlait, lui communiquait une immense tristesse que pour une raison inconnue il ressentait jusqu'au plus profond de son être. Tout son corps tremble, il voudrait s'effondrer mais ses jambes tiennent bon, comme si elles savaient ce qui allaient se produire.
Le garçon à l'orgue se retourne d'un coup sur son tabouret, et se lève. Il est légèrement surélevé par rapport à Jimin, perché sur l'estrade de l'instrument. Enfin le jeune homme peut observer le visage de celui qui jouait une telle musique. Des traits fins, un air froid et qui ne paraît pourtant pas condescendant ou dégoûté, cet homme a une beauté d'ange. Immobile comme cela, on pourrait presque le comparer à la statue de l'entrée. Il ouvre grand les bras, sa veste projetant des éclats colorés autour de lui, formant un halo.
« Bienvenue Park Jimin. Nous n'attendions plus que toi. »
Et avant que Jimin ait pu ouvrir la bouche pour poser une question, ou pour hurler, deux mains se plaquent soudainement sur ses yeux, le plongeant à nouveau dans le noir.
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Bonsoir à toutes et à tous,
Bon, je me lance pour la première fois dans une fanfiction, je vous assure que j'ai eu brusquement l'idée tout à l'heure et que le premier chapitre est venu comme ça, j'espère que le tout début vous plait et vous donne envie de lire la suite, mon esprit déborde encore d'idées pour la suite !!
Bon pour les publications on fera ça au feeling, je ferais de mon mieux pour ne pas vous faire trop attendre mais comme je l'avais déjà dit je suis en prépa littéraire ce qui signifie beaucoup de travail et pas beaucoup de temps libre alors même si j'essaie de me ménager des pauses pour pouvoir écrire ça risque peut-être d'être compliqué... Je ferais de mon mieux.
N'hésitez pas à commenter, voter, partager, cela me fait toujours super plaisir.
Gros bisous, lecteurs je vous aime de toute ma petite personne
Alex.
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