- Je ne fais pas le poids je vous dis, lâchai-je en plein désespoir.

Je ne savais pas ce que m'avait donné Dany. Mais lorsqu'il avait dit que ça allait me détendre, je ne pensais pas à ce point.

Ce n'était pas de l'alcool.

Mais peut-être que c'était pire.

Maudit loup.

Maudit dragonnier et prêcheur au joli minois.

Maudit dragonnier sexy.

- Il est plus fort. Il est plus beau. Il est plus sûr de lui. Je suis qu'une poussière à côté, continuai-je mes lamentations.

- Les femmes sont vraiment trop compliquées, ajouta les siennes Boris.

Ce soir, c'était le bureau des plaintes. Enfin, le bar des plaintes. Kenyan se tenait derrière le comptoir et bien que mon verre était rempli d'eau, je n'étais clairement pas dans mon état normal.

Et je m'en fichais, parce que ça faisait du bien.

Boris en revanche...

La couleur mordoré de son verre me prouva que tout ce qu'il avait bu depuis le début, n'était pas très sain.

- Arrêtez un peu. Quinn tu es beau, intelligent, tu as tes qualités et tes défauts. Ne te compare pas. Et toi Boris, tu seras un roi dans le futur, tu demanderas conseils, essaya de nous conforter Kenyan.

Je m'aplatis sur le comptoir et soupirai. Je savais qu'éviter Taze ne m'apportait rien. Mais je voulais qu'il prenne son temps. Je savais qu'il réfléchissait à tout ça. Je ne voulais pas lui mettre une pression alors qu'il préférait peut-être un autre...

Mais peut-être qu'en lui laissant du temps pour réfléchir, je l'avais perdu ?

Non...

Je ne voulais pas...

- Taze..., marmonnai-je son prénom contre le bois.

Je sentis mes yeux me brûler.

Qu'est-ce que Dany m'avait donné, je n'allais pas pleurer tout de même ?

Je me donnais l'impression d'être un enfant en plein caprice.

Mais je voulais le voir, le toucher, lui parler, passer du temps avec lui.

Il me manquait.

Et bien que j'avais peur de le confronter pour que finalement il veuille bien encore de moi.

J'avais encore plus peur qu'il ne me rejette.

Je grognais.

- Mais enfin Quinn, qu'est-ce que tu as pris ? s'inquiéta Kenyan.

- Je ne sais pas. C'était une petite bille rouge..., expliquai-je vaguement. C'est Dany, il voulait que je me détente. Ou peut-être qu'il voulait pouvoir avoir une soirée tranquille.... En fait, il voulait se détendre lui alors il m'a donné de quoi me détendre moi..., compris-je dans le flou son stratagème pour que je ne sois plus sur son dos.

- Intelligent, commenta Boris en reprenant une gorgée de sa boisson.

- Ne va pas l'encourager à l'avenir Boris ou il deviendra une mauvaise graine. Regarde ce qu'il a fait de notre Quinn, s'offusqua Kenyan.

- C'est toi qui voulait que je lâche du laisse, je te rappelle, ricanai-je envers le loup dragonnier. Tu n'es pas content ?

Kenyan me regarda sévèrement et je sentis presque mon état second redescendre.

- Ça, me designa-t-il, ce n'est pas lâcher du laisse, c'est se morfondre, trancha-t-il.

Je sifflai et soupirai.

- Rabat-joie...articulai-je en son encontre.

- Tu aurais pas un truc pour le faire redescendre toi ? s'adressa à quelqu'un derrière moi Kenyan.

Je tournai le cou et me relevai soudain. Il y avait Graye et Taze. Le premier hocha la tête tandis que le deuxième me regarda amusé.

Je rentrais ma tête dans mes épaules, et je savais que j'étais rouge.

Rouge de honte.

Je revoyais Taze après des jours.

Et il me revoyait, après des jours.

Dans cet état.

Lamentable.

- Quinn si tu veux bien me suivre, me fit Graye.

Je me levai sans attendre et filai dans la direction qu'avait prise Graye, sans un regard pour Taze, en me flagellant d'idiot par la pensée.

Nous débouchâmes dans son bureau et lorsqu'il ferma la porte, je m'assis et soufflai pour inspirai de nouveau.

Ce n'était pas passé loin du moment le plus honteux de ma vie. J'observais Graye déambuler derrière la table. Il sortit de son tiroir une boîte avec des petites pilules bleues.

- Tiens, prends-en une ça effacera les effets de celle précédente. Je ne sais pas comment ton ami loup a réussi à s'en procurer mais c'est une drogue puissante.

Je pris la petite bille bleutée et l'avala. J'hésitai entre sortir pour aller me coucher ou bien en savoir plus sur Graye.

- Tu l'aimes toujours ? demanda mon loup qui venait de monter.

Finalement, il avait choisi pour nous deux.

- Je l'aimerai toujours, mais plus de la façon dont vous vous aimez tous les deux. Si cela peut te rassurer, entre Taze et moi, c'est fini, me répondit-il honnêtement.

Et au fil de sa réponse, je touchais à nouveau la terre ferme. J'avais un léger mal de tête mais rien de bien grave.

- Mais ce n'est pas de moi dont tu as besoin de l'entendre, précisa Graye en me fixant longuement.

Je baissai la tête.

Il avait raison.

- Quinn, j'aimerai t'offrir un souvenir, me lâcha-t-il de but en blanc.

- Un souvenir ? répetai-je l'information.

- Concernant ton passé, hocha-t-il la tête.

Je fronçai des sourcils.

Mon passé ? Je n'y avais pas repensé consciemment depuis un moment maintenant. Car j'étais stable.

Néanmoins, ma curiosité me poussa à accepter. S'il me le proposait, ça devait être important.

Je me penchai vers lui et il posa ses doigts sur mes tempes.

J'étais dans une chambre d'hôpital. Un bébé aux yeux océans se tenait dans mes bras. Je le cajolai bien que j'étais épuisé.

- Un roi a toujours besoin d'une reine, c'est pour ça que je vais t'appeler Quinn. Pour que tu portes le nom de ce que je ne serai jamais. Et qu'avec cette connotation royale, tu te sentes plus puissant et confiant. Je veux que tu sois fort, pour combler ma faiblesse..., murmurai-je sur le point de m'endormir.

- Alors comment vont ce garçon et cette mère ? arriva ce que je supposais être un médecin.

- Docteur, j'aurais une faveur à vous demander.

Je revins dans le présent et ça fit mal. Je retombai contre le dossier de ma chaise, des larmes sur les joues.

- C'était..., tentai-je de parler. Ma... mère ?

Ma voix craqua sur la fin.

- Oui. Je pensais que connaître tes origines t'aiderait à mieux avancer dans ton futur, m'expliqua-t-il.

Je posai les coudes sur mes genoux et pleurai. Tous ces pleurs que j'avais contenu durant mon enfance finissaient enfin par sortir.

Et ça ne me fit ni bien ni mal.

Ça devait juste sortir.

Ma mère, était je pense, bipolaire. Un jour elle m'aimait et l'autre je n'étais rien. Mais elle était trop absente pour que je le remarque. Puis, elle m'a sorti de sa vie trop tôt pour que je le vois.

Je n'avais jamais porté une grande attention sur mon prénom.

Maintenant, je le chérissai.

Après un long moment, je repris pieds dans la réalité et finis par sortir de la pièce.

Au seuil de ma porte se tenait Taze, les bras croisé appuyé contre cette dernière. Lorsqu'il me sentit, il releva ses yeux sur moi et me sourit.

- De nouveau toi-même ? Je dois avouer que j'ai bien aimé te voir dans tous tes états, se moqua-t-il gentiment.

- Arrête de te moquer, riai-je en réponse. Plus jamais je n'accepterai quoique ce soit venant de Dany.

J'ouvris la porte et le laissai me suivre à l'intérieur avant de refermer derrière lui.

Je m'assis sur le lit et m'y allongeai mes bras sur mes yeux. Le lit s'affaissa de part et autre de ma tête.

- Quinn...regarde-moi, me supplia-t-il presque.

Je pris mon courage à deux mains et leva mes bras pour prendre en coupe le visage de Taze.

- Apprends-moi. Apprends-moi à t'aimer. Je veux essayer. Et tant pis si ce n'est pas dans les moeurs. Moi, j'en ai envie, lui déclarai-je dans un souffle.

Je savais qu'avant qu'il ne retrouve Graye, il attendait ma réponse. Et la voici.

Taze sourit et ferma ses yeux pour venir se loger contre ma paume droite. Il passa l'une de ses mains sur mon poignet, l'autre le retenant de me tomber dessus.

- Et dire que j'étais venu te dire que tu ne devais pas avoir peur de Graye, m'expliqua-t-il soulagé.

- Je t'ai devancé, plaisantai-je.

Il rouvrit ses yeux et cette fois il se pencha jusqu'à moi.

- En effet, dit-il avant de m'embrasser.

Nos lèvres se retrouvèrent comme si elles ne s'étaient jamais quittées. Nos corps bougèrent d'un seul élan pour nous débarrasser de nos vêtements superflus, tout ça dans un balais naturelle.

Je me mordis la lèvre en voyant son membre gorgé pour moi.

- Regarde plus haut tu veux, me prit la nuque Taze pour m'embrasser avant de m'allonger sur le lit.

Il était au-dessus de moi et j'aimais ça. Il prit soin d'embrasser chaque bout de peau à sa disposition, tandis que je me tortillai sur le lit, avide de ses caresses et ses baisers. Ma respiration était saccadée et j'avais chaud.

Lorsqu'il arriva jusqu'à mon sexe, il y souffla dessus avant d'y donner un coup de langue qui me fit vibrer de tout mon long.

- Taze, soufflai-je.

- Prononce mon prénom et c'est un coup de langue, me fit-il sérieux.

Je me perdis à plasmodier son nom pendant qu'il me prenait jusqu'à la garde dans sa gorge. Il aspira, lécha, suça et je cru défaillir tellement c'était bon que de l'avoir aussi proche de moi.

À quel point j'aimais le sexe avec lui.

- Vas-y Quinn, hurle mon nom !

- Taze ! Taze ! Taze !

Il me toucha les testicules et je ne fus plus qu'une boule de nerfs entre ses doigts experts. J'éjaculai dans sa bouche quand il introduit un doigt dans mon anus.

Et il avala.

- Tu as bon goût, m'aguicha-t-il.

- Si je t'ai choisi, c'est que c'est le cas, lui rétorquai-je avant de me jeter sur lui et de l'embrasser.

Je voulais devenir son air, durant notre échange, Taze me positionna sur ses jambes. Je le voyais au bord de la jouissance aussi.

- Demande-le moi, fis-je en embrassant son cou y laissant une marque.

- Je veux te prendre. Je te veux Quinn, craqua-t-il en agrippa mon pénis déjà dur à nouveau.

Il ne m'en fallu pas plus pour m'empaler sur lui. La sensation était grisante, le plaisir décuplé et je commençai à bouger. Il suivit le rythme en me branlant.

- Taze...

- Quinn...

Puis nos souffles érratiques emplirent la pièce quand nos mouvements se firent plus rapides, plus urgents.

Il jouit.

Et ses lèvres sur mes tétons, je le rejoignis dans la jouissance.

Nous nous regardâmes, je passais une main sur sa joue et je l'embrassai de nouveau.

Doucement.

Tendrement.

Amoureusement.

Les jours passèrent sur le même rythme mais cette fois, nous ne nous lâchions presque plus, car nous savions que c'était nos seuls moments de paix avant de devoir aller combattre.

Et quand la veille de notre départ sonna, Taze me fit l'amour, comme on ne me l'avait jamais fait.

- On n'abandonne pas, promis ? me tendit son petit doigt Taze.

Je ris et enlaçai mon petit doigt avec lui.

- Promis, répondis-je avant de l'embrasser et de le surplomber pour un autre round.

C'était une promesse, que même si nous étions éloignés, nous essaieront de nous voir, de nous toucher, de nous parler.

On abandonnait pas notre relation.

Lorsque Barthos, le roi, fut tué par Boris, que je restais sur Homus et que Taze repartit sur Iré, on n'avait pas oublié notre promesse.

On essayerai.

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Quel beau chapitre non ? 🤭

Ça sent plutôt bon pour nos loustics, que ça continue 🤞🏼

Des bisouuus

Crip'

Prochain chapitre : Ravi de te retrouver (1/2)

Extrait :

- Taze ! Je suis content que tu sois là ! Tu pourrais me traduire ce mot, j'ai beau essayé d'apprendre les dialectes d'ici, j'admets avoir du mal...

Il me montra sa page et je lui expliquai ce qu'il ne comprenait pas. Son visage s'éclaira et il me remercia.

- Bien, Elya m'a dit qu'elle t'avait parlé d'une mission qu'on voulait que tu fasses.

Je hochais la tête. J'aimais voir que les deux prenaient chaque décision ensembles et peu importait qui donnait le commandement, les deux étaient égaux en pouvoir.

Il me tendit un tas de feuilles.

- Tu devras apporter ces documents au roi d'Homus demain. Vu que son couronnement n'est encore que trop récent, les dragons dans le ciel peuvent encore effrayés ou être chassés. Tu prendras bateau et calèche, on ne voudrait pas qu'il arrive un accident à Lucia, m'expliqua-t-il.

- D'accord, lui dis-je ne pouvant pas refuser.

Peut-être verrai-je Quinn ?

Un début de sourire se dessina sur mes lèvres à cette pensée.