hey we are gonna win

San regardait par la fenêtre de sa chambre les oiseaux voler, se retrouver dans les arbres, batifoler. Il regardait aussi ce ciel bleu qui le faisait sourire. La brise effleurait ses joues, le rendant encore plus heureux. Il se sentait bien dans cet endroit dans les journées d'été comme celle-ci. Il pouvait se prélasser à la fenêtre toute la journée sans rien faire. Ça lui plaisait comme train de vie.

Monsieur Choi, c'est l'heure de vos médicaments, dit un infirmier en entrant dans la chambre.

Ah Seonghwa ! Comment vas-tu ? Tu ne travaillais pas ce matin ?

En voyant le garçon se rapprocher de lui, il déplaça son fauteuil roulant pour lui faciliter la tâche.

Non, je suis partie aider Hongjoong, mon mari avec les enfants. Ils ont tous attrapé la grippe...

Les pauvres petits...

Seonghwa déposa les médicaments de son patient préféré sur la tablette de son fauteuil, n'oubliant pas le verre d'eau pour faire passer tout ça. Il resta là à regarder San les prendre un par un, souriant de toutes ses dents.

Je suis très content de voir le changement de ce monde, Seonghwa. Tu sais, à mon époque ce n'était pas aussi simple d'aimer ! rigola la personne âgée en terminant son verre d'eau.

Vous n'êtes pas si vieux que ça Monsieur Choi ! Ce n'est rien quatre-vingt ans ! Vous avez encore la fougue de la jeunesse !

Haha j'aimerai bien mon cher mais mes os ne sont plus si efficaces puis il n'y a plus que toi pour t'occuper de moi.

Le grisonnant regarda une nouvelle fois par la fenêtre de sa chambre d'Ehpad, pris d'un élan de nostalgie. Il sourit en pensant à sa jeunesse, les moments qu'il avait passé avec la personne qu'il aimait le plus au monde.

Dis-moi, Seonghwa, dit San tranquillement.

Oui ?

Je t'ai déjà parlé de la personne avec qui j'ai partagé soixante ans de ma vie ? Comment je l'ai dis à mes parents quand j'étais plus jeune et que notre liaison était pêchée ?

Le cramoisi, intéressé par ce que son aîné venait de dire, attrapa une chaise pour se mettre en face de lui, l'écoutant avec attention, ne perdant pas une miette du récit qu'il s'apprêtait à raconter.

Il s'appelait Jung Wooyoung. Je l'ai rencontré à l'université en 1963...

~~~~~

Il ferma la porte de sa Jeep pour y sortir, s'apprêtant comme il faut pour le garçon dont il rêvait depuis le début de l'année. Il resserra son noeud de cravate en tapant légèrement son pantalon pour le remettre convenablement. Il passant ensuite sa main dans ses cheveux bruns pour les plaquer en arrière puis s'avança dans l'allée qui menait à la porte d'entrée. Ses pas étaient hésitant mais il était tellement heureux de voir son amant.

A peine avait-il le temps de toqué que la porte s'ouvrît laissant place à un garçon à la magnifique chevelure noire. San le détailla de la tête aux pieds, le trouvant resplendissant. Il portait une chemise noire avec un cravate de la même couleur au dessus un pantalon droit beige. Ses yeux légèrement maquillés faisaient tomber San encore plus amoureux.

Bonjour mon cher, dit Wooyoung en invitant son compagnon à rentrer.

Il n'avait qu'à peine eu le temps se l'inviter dans la maison que le brun s'approcha de lui pour l'embrasser. L'ébène fut surpris mais ne le rejeta pas, profitant de cette occasion pour passer ses mains un peu partout sur le corps angélique de son aîné.

Ce dernier le plaqua contre le mur du hall, prenant soin d'amorcer le contact du mur avec sa main. Wooyoung tout comme San était à bout de souffle.

Ça fait longtemps mon chat...susurra le brun en embrassant son cou. Tu m'as manqué...

Et moi dont...

San le retourna, touchant ses hanches et son dos avec envie. Wooyoung était collé au mur, la respiration saccadée.

Tes parents ne sont pas là ? demanda le brunet en se mettant sur les genoux, caressant les fesses du cadet.

Non...ils ne reviennent pas avant demain...

Alors qu'est-ce que tu attends pour déboutonner cette chemise ?

Ce fut donc comme ça que le début de soirée commença. Ils avaient fait l'amour comme si c'était la dernière fois encore et encore.

Wooyoung était parti pendant une semaine en vacances chez sa tante qui habitait dans le nord de la Corée du Sud, laissant San sans nouvelle pendant tout ce temps, manque de moyens de communication oblige. Pourtant, le brun fut très jouasse en voyant une carte postale dans sa boîte au lettre il y a de cela trois jours. Sur celle-ci, le nom de Jung Wooyoung y régnait et son euphorie l'avait amené à arriver plutôt chez son amant pour le remercier avant la soirée qui les attendait.

L'aîné était encore allongé sur le lit, nu. Il regardait son amoureux de rhabiller tranquillement, remettant ses vêtements exactement comme ils étaient plus tôt. San le regarda, ne se lassant pas de sa beauté. L'ébène était parfait en tout point. Il l'aimait de tout son cœur.

Tu n'es pas trop stressé ? demanda San en se levant, ayant pour projet de se revêtir lui aussi.

Un peu mais il faut bien le faire non ? dit-il en se regardant dans le miroir. Puis si ma famille a accepté notre relation, la tienne devrait en faire de même, du moins j'espère.

Le brunet s'approcha de son cadet, toujours complètement dénudé. Il posa ses mains sur ses hanches puis embrassa délicatement son cou. Il huma son odeur, celle qu'il aimait tant, sa préférée. Il ne pouvait s'empêcher d'aimer Wooyoung malgré sa famille pieuse qui allait les rejeter. San en était conscient. Il savait qu'ils allaient appeler leur Dieu pour pardonner ce péché, celui d'aimer. Pourtant, le brun voulait quand même présenter son amour à sa famille, qu'ils connaissent qui allait partager sa vie pour le restant de ses jours.

Je t'aime, murmura-t-il dans un soupir.

Je t'aime aussi...

Il regarda leurs deux silhouettes dans le miroir, les trouvant belles. Il ne pouvait retirer ses yeux de Wooyoung, le trouvant magnifique. Tout chez le noiraud lui plaisait et lui plaira jusqu'à la fin de sa vie. Il était tellement amoureux de lui que ça lui arrivait de se demander si ce n'était pas de l'obsession.

Peu importe ce qui arrivera, ce qu'ils diront, je t'aime. Tu es l'amour de ma vie...

>>>>

Le cœur battant à tout rompre, San et Wooyoung quittèrent la Jeep. Ils avaient entrelacé leurs doigts, serrant le plus fort possible leurs mains jusqu'à ce que le plus vieux ne toque à la porte d'entrée. Ils pouvaient sentir les bons plans que la grand-mère de San avait préparé et entendre les voix des gens de sa famille. Ce fut sa tante qui lui ouvrit.

Ah San-ah ! Ça fait longtemps ! dit-elle en le prenant dans ses bras.

Bonsoir tantine ! Comment vas-tu ?

Très bien merci. Et qui est donc ce jeune homme ?

Bonsoir, dit l'ébène en s'inclinant puis en tendant une main tremblante. Je m'appelle Jung Wooyoung.

Et moi Ryumin !

Les présentations faites, les garçons entrèrent toujours aussi stressés. San avait vu son amant peu à l'aise avec sa tante, il se demandait comment ça allait être avec le reste de sa famille. Ryumin était la plus sympa de la famille, très extravertie et qui n'avait que peu de tabous. Le brun se sentait plus à l'aise avec elle qu'avec n'importe qui d'autre.

Arrivés dans la salle à manger, déjà tout le monde était présent, passant des cousins aux grands-parents. Wooyoung et San étaient partis saluer les gens, faisant les présentations. Ils prirent ensuite place l'un à côté de l'autre pour commencer le repas gentiment préparé par la grand-mère du brunet.

Néanmoins, avant de commencer ce festin, le père de famille commença à réciter le bénédicité. Wooyoung fut surpris en entendant San le dire sur le bout des doigts. Lui, ne connaît rien en religion et n'en avait pas grand chose à faire. Il respectait, bien évidemment, mais ça ne l'intéressait pas. Il savait que de toute façon son homosexualité était pêchée et qu'il se ferait rejeter par la communauté.

Une fois cela fait, ils purent enfin manger. La grand-mère de San était très douée pour faire à manger et l'ébène se languissait de cette belle pièce de viande. Il regarda son amant, un petit sourire aux coins des lèvres. Les discussions avaient commencé à étouffer l'atmosphère. Les amoureux préférés ne pas écouter, entrelaçant leurs doigts sous la table. Ce contact les avait rassurés, passant un meilleur moment.

Cependant, ils n'étaient pas là pour passer un bon moment. Ils étaient là pour annoncer leur amour, se faire huer si jamais et supporter leurs regards déplacés.

L'amour gagnerait toujours et eux, ils s'aimaient plus que de raison.

Alors que le repas se termina et que la musique se fit entendre de plus en plus, ce furent bien vite les couples qui se levèrent pour danser. San regardait Ryumin danser avec son mari, sa mère et son père, ses cousins et cousines...enfin bon, il ne restait plus qu'eux à table, aidant la grand-mère à débarrasser les assiettes à dessert.

Néanmoins, une fois que la musique était devenue plus calme et douce, les garçons comprirent que c'était l'heure du slow. Ils regardèrent les couples se coller, chacun une bague au doigt rendant l'instant nié mais magnifique.

San attrapa le poignet de son cadet, lui susurrant quelques mots à l'oreille :

Tu accepterais de danser avec moi, Choi Wooyoung ? dit le plus vieux d'un ton joueur en lui tendant la main.

Ce dernier rigola à son appellation. Ce n'était pas la première fois que le brunet le faisait mais il trouvait ça toujours aussi drôle et mignon. San lui avait toujours dit qu'un jour, il le marierait et Wooyoung y avait toujours cru. Certes, leur relation n'avait que quelques mois mais il était déjà prêt à l'épouser. Mais malheureusement, cette loi désobligeante, contre l'amour les empêchait d'être un couple marié comme tous les autres.

Pourtant, Wooyoung lui avait quand même pris la main, se laissant emporter dans le salon pour danser. San passa ses mains sur ses hanches encore un peu douloureuses, le rapprochant de lui. Le noiraud passa ses bras autour de son cou, collé à son amant. Tout le monde autour d'eux les regardait, demandant à San si c'était une blague, s'il avait vraiment osé ramener un pédé sous le toit familial.

Ils n'écoutaient rien, ils n'écoutaient pas les appels à Dieu, les situations de la bible et j'en passe. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux, un magnifique sourire posé sur leurs deux visages. Ils collèrent leurs fonts l'un contre l'autre, voulant s'embrasser à pleine bouche sous leurs regards jugeurs qui les avaient à peine effleurés.

~~~~~

On a été viré à coup de balais par ma grand-mère ensuite ! rigola l'octogénaire en repensant à cette soirée chaotique. Mes parents n'ont pas pris beaucoup de temps avant de me virer de chez eux. J'ai arrêté l'université et j'ai trouvé un bel appartement où on a passé soixante ans avec Wooyoung.

Seonghwa écouta son aîné, trouvant leur courage admirable. Il n'aurait jamais pensé que son patient avait eu une jeunesse si intense. Il trouvait ça beau et le remerciait énormément. Il fait partie de ceux qui ont fait avancer les choses, qui lui ont permis de pouvoir avoir trois beaux enfants.

Et Wooyoung ? Qu'est-il devenu ? Si ce n'est pas indiscret.

Ah...il regarda de nouveau par la fenêtre, ce sourire ne l'avait pas quitter. Mon magnifique et charmant Wooyoung nous a quitté il y a deux ans d'un cancer du cœur...

Oh...je vois...

Le sourire de San persista en regardant l'infinité de ce ciel bleu. Il revoyait son cher et tendre amant dans ses bras, au bord de la mort. Wooyoung n'avait pas pleuré une seule fois, il continuait de complimenter San même si sa voix se faisait faible. Quant à lui, ses yeux humidifiés par la peur de perdre l'amour de sa vie l'avait consumé, le voyant fermer les yeux et libérer son dernier soupir et ses derniers mots.

Je t'aime San...

Le lendemain alors, après ces beaux souvenirs qui lui étaient revenu en tête pendant la nuit, le grisonnant quitta ce monde. Il fut retrouvé le matin, toujours un beau sourire aux coins des lèvres.

Les oiseaux avaient continué de chanter, de voler et batifoler alors qu'une magnifique étoile avait rejoint la plus brillante de ce ciel fade...

"Dieu réunit ceux qui s'aiment"
- Edith Piaf : Hymne à l'Amour

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