-Non, Louis. Nous devons commencer à empaqueter nos affaires.
-Mais professeur, il nous suffit d'avoir un peu plus de temps et je suis sûr qu'il finira par nous emmener vers...
-Louis, je suis déçu autant que toi, me coupa Simon. Mais, nous ne pouvons pas rester indéfiniment. Je voulais voir les gorilles moi aussi, mais je suppose que ça sera à la prochaine occasion. On ne peut pas contrôler les animaux sauvages.

J'avais envie de pleurer. Pendant ces deux mois, nous avions ratissé la jungle mais aucune trace des gorilles. Je ne comprenais pas comment des animaux aussi grands arrivaient à se cacher. Et Haz ne voulait pas nous mener à eux. Mais pourquoi tant de haine. Nous étions clairement dans une impasse.

-Nous savons qu'il y a des gorilles sur cette île, mais ils sont introuvables, enchaîna Simon en plaçant une bombe à gaz avec précaution dans la caisse. Il faut juste laisser faire le destin. Avec un peu de chance, on les verra peut-être de loin pendant ces deux dernières semaines.

Le professeur avait installé beaucoup de choses sur le campement, il ne pouvait pas laisser son matériel comme ça et devait commencer à le ranger. Il devait commencer maintenant, il n'arriverait jamais à finir sinon. Notre bateau allait revenir bientôt.
J'étais dégouté. Évidemment, ce fut la plus belle expérience de ma vie et mes parents me manquaient énormément mais c'était mon rêve de voir des gorilles en pleine nature.
Liam et Niall aidaient le professeur à remplir les caisses et je voyais mon meilleur ami me lancer des regards désolés.

Le truc qui me gênait, c'était que j'avais l'impression que j'avais gâché le séjour des autres avec Haz. Qu'au lieu de me concentrer sur nos études, je préférais passer mon temps avec l'homme singe.
En parlant de lui d'ailleurs, je le vis arriver sur notre camp avec souplesse mais je devais rester concentré, ne pas m'arrêter sur ses jambes bien musclées (et surtout ne pas baver) et il fallait que je termine ma conversation avec Simon d'abord.

-Bonjour Louis.
-Salut Haz, j'ai répondu précipitamment en détournant le regard. Professeur, s'il-vous-plaît.
-Je suis désolé Louis, répondit-il tristement. Va étudier, tu veux ? Un orage s'approche, on ne pourra pas sortir s'il pleut des cordes.

Il s'éloigna avec Liam et Niall pour déposer la caisse près des autres. Notre départ s'approchait à grand pas, je n'arrivais pas à croire que le temps soit passer si vite.

-Professeur quoi ? demanda Haz timidement.
-Rien, j'ai soupiré la tête baissée. On va bientôt partir.
-Partir ? s'étonna le bouclé.
-Oui, on va rentrer chez nous.
-Chez Louis. Chez maman ?
-Oui, j'ai répondu la gorge serrée.

Je sentis Haz s'agripper à mon bras. Je levai les yeux vers lui et je failli éternuer face aux fleurs qu'il brandissait sous mon nez.

-Louis partir ? Haz tout seul ? Louis non, Louis avec Haz et Haz donner fleurs.

Et ensuite, les gens s'étonnent que je sois amoureux de lui.

-Je peux pas rester Haz...Il faut que j'aille commencer à rassembler des affaires. On va aller essayer d'étudier d'autres espèces. On se voit plus tard ok ?

Je me suis dirigé vers la tente en jetant un coup d'œil derrière moi. Haz s'était remis sur ses genoux et avait lâché les quelques fleurs qu'il tenait dans la main.

***

Haz a encore disparu cette semaine. Je commençais vraiment à stresser maintenant. Il n'allait nous rester qu'une semaine et je n'arrivais pas à m'intéresser aux grenouilles et aux lézards que le professeur nous demandait d'étudier. Il nous avait dit qu'il fallait qu'on rassemble le plus de notes possibles afin de constituer un dossier qui compterait dans notre note finale et qui serait peut-être décisive sur le tournant de nos études.

-Louis ?

J'ai tourné mon regard vers Zayn qui me regardait curieusement.

-Quoi ?
-Ça fait 20 minutes que la pointe de ton crayon est collée à ton carnet mais tu dessines rien.
-Oh, j'ai constaté en levant mon crayon.
-Tu pensais à quoi ?
-J'ai l'impression que nous sommes venus pour rien ici, avouai-je. On n'a vu aucun gorille. Et le professeur ne peut rien faire.
-Et Haz ne peut toujours rien faire pour nous ?
-Non, il a encore disparu, j'ai répondu tristement. Et j'arrête pas de penser au fait qu'on ne le verra plus bientôt.

Le métis a soupiré et a marmonné quelque chose que je n'ai pas compris.

-Louis, il faut que tu passes à autre chose, il a dit en se frottant la nuque. Oublie-le mon pote.
-J'y arrive pas. Haz est tellement...Il est gentil.

Et beau. Et tendre. Et adorable.

-Oui, et il est canon, je sais, il a rajouté en roulant des yeux. Mais...Je sais ce que tu ressens, c'était difficile d'oublier mes exs aussi. Ok, tu ne peux pas vraiment considérer Haz comme un ex mais c'est tout comme. Ton ex ne te quitte pas l'esprit, tu penses à elle jour et nuit et...Bon, en fait, elles avaient du mal à m'oublier mais c'est pareil.
-Tu es tellement parfait aussi, ironisai-je. Non mais tu peux pas comprendre.
-Si vieux, je comprends. Oublie-le, s'il-te-plaît. Et je te le demande en tant qu'ami. Puis au pire, t'as qu'à lui demander de rentrer avec nous. Et ça ira.
-Tu crois ?

J'ai froncé les sourcils avant de monter mon crayon à la bouche pour le mâchouiller. Zayn a replongé dans son travail et ses paroles résonnaient dans ma tête. Il n'avait pas tort, je n'avais pas pensé à lui demander de venir avec nous. Avec un peu de chance, il accepterait. En tout cas, il m'était impossible de l'oublier comme ça en un claquement de doigt.
On est resté toute la journée à cet endroit près de la rivière pour essayer de trouver des grenouilles et des têtards. Et moi j'étais juste là, comme un con, à guetter l'apparition d'Haz entre les arbres de la jungle.

***

J'étais presque en train de m'endormir quand j'entendis ce froissement devant notre tente. Il pleuvait déjà ? Simon avait dit que la tempête ne viendrait que dans un ou deux jours. Le bruit de répéta et ce n'était clairement pas de la pluie.

-Liam, tu dors ? j'ai chuchoté.

Il m'a répondu par un ronflement et je me suis redressé, les sens en alerte.

-Louis ?

Je soupirai de soulagement en reconnaissant la silhouette de Haz à travers le tissu. Je me suis levé discrètement et je suis sorti. Haz était là, il évitait mon regard.

-Coucou Haz, j'ai murmuré. Ça va ?
-Louis partir ?

Je me suis accroupi en soupirant pour être à sa hauteur. Haz disparaissait quand il se sentait attaqué ou triste. Il était sûrement affecté par notre départ. Nous étions les premiers hommes qu'il rencontrait, il n'avait peut-être pas envie de nous oublier. J'en savais rien.

-On est obligé de partir.
-Louis rester avec Haz, il m'a dit à voix basse, les yeux brillants. Louis ami.

J'allais pleurer, seigneur. Mais j'étais un homme fort et viril alors je me suis retenu.

-Haz, je t'oublierai pas ok ?

Il a baissé la tête, traçant des formes sur le sol avec son index. J'ai repensé aux paroles de Zayn et les battements de mon cœur ont accéléré. Si je demandais à Haz de venir avec nous, il accepterait ? Je n'osais pas demander mais ça ne me coûtait rien d'essayer.

-Et puis...pourquoi tu viendrais pas avec nous, toi ? j'ai interrogé timidement, le souffle court.
-Haz partir ?

J'ai hoché la tête en cherchant son regard dans l'obscurité. Ses cheveux lui tombaient sur les yeux. Sans pouvoir contrôler mes gestes, j'ai levé la main jusqu'à son front pour repousser les quelques mèches qui lui cachaient le visage, en retenant mon souffle. Ses cheveux étaient trempés. Il devait encore avoir passé du temps à se laver. Il adorait l'odeur du savon et la sensation d'être propre devait vraiment lui faire du bien. Un petit sourire se forma sur mes lèvres en l'imaginant joue avec de la mousse dans la rivière.

-Haz d'accord, il a dit en hochant la tête, me sortant de mes pensées.

Quoi ? Il...acceptait ? C'était aussi simple que ça ?

Oh mon Dieu. Il avait dit oui. Il voulait venir avec nous, il voulait rester avec moi. Je trouvais ça tellement incroyable que je ne savais plus quoi répondre, j'allais hurler de joie.

-Haz rentrer chez Louis, demain revenir maison.
-Oh, je compris, mon euphorie retombant au plus bas. Je...On ne rentrera peut-être jamais.
-Jamais ? interrogea-t-il effrayé.
-Je sais que ça sonne vraiment dramatique mais dit comme ça mais...Haz. Tu es des notre toi. Tu pourrais venir avec nous, tu vivrais avec des hommes.
-Louis devoir rester avec Haz, il a protesté, avec agacement.

J'ai secoué la tête doucement.

-Rester ici ? Je ne pourrais pas. J'ai ma famille...j'ai....
-Louis, il m'a coupé. Rester.
-Mais...
-S'il-te-plaît.

J'ai détourné le regard, la gorge serrée.

-Je peux pas, j'ai articulé misérablement.
-Alors Haz reste avec maman, il a murmuré.
-Mais Haz, j'ai soufflé. Ta maman est...Tu...Tu pourrais être avec moi là-bas. Tu serais pas seul ici. Tu serais avec moi.

Nous savions très bien que la mère du bouclé était décédée, il y avait de ça longtemps. Je ne comprenais pas à quoi il se rattachait. Il considérait sûrement la jungle comme sa mère. Je me suis assis au sol parce que mes jambes commençaient à me faire mal. Haz avait l'habitude de rester accroupi lui.

-Haz pas pouvoir, il a conclu. Mais Louis...toi rester.
-Je ne peux pas non plus.
-Si Louis voir gorille, Louis rester ? il a interrogé, sérieusement.
-Tu es gentil Haz. Mais je ne pense pas.

Je lui ai pris la main pour la serrer entre mes doigts. Il était tellement touchant. Je l'aimais vraiment beaucoup. Il était mon ange gardien de la jungle. Il allait me manquer. Tellement me manquer. Mon estomac se noua alors que je pensais à comment lui dire au revoir. Je ne pouvais même pas imaginer une relation à distance, comme pour Zayn avec une de ses exs, parce que non seulement, je n'avais aucun moyen de communiquer avec Haz, et puis cette île était clairement trop loin de chez nous. Beaucoup trop loin. Je ne savais vraiment pas quoi faire. J'aimais vraiment Haz. J'aimais sa tendresse, sa façon de m'écouter quand je lui disais quelque chose et son sourire aussi. Mon Dieu, son sourire était tellement pure, et ses fossettes juste adorables. J'aimais son courage, sa façon d'attraper un lézard ou un insecte gros comme mon poing quand j'en avais peur pour aller les mettre ailleurs, pour me rassurer. Il suffisait que je me perde dans ses yeux pour ne plus avoir peur.

Haz me fixait dans le noir et je n'entendais même plus tous ses bruits de la jungle qui résonnaient autour de nous.

-Haz partir. Louis dodo, il m'a soufflé en resserrant ses doigts sur les miens. Bisou.

Il s'est penché vers ma joue pour y presser ses lèvres légèrement et mon cœur se stoppa officiellement à cet instant. Heureusement qu'on ne voyait pas à quel point j'étais rouge dans le noir. Mon cœur battait à tout rompre, j'allais exploser. Le bouclé allait partir quand je le retins timidement.

-Haz, j'ai articulé, le cœur battant. Je peux essayer quelque chose ?

Il m'a regardé curieusement.

-Quoi.

Lentement, je me suis rapproché de son visage. Ses doigts étaient toujours entremêlés aux miens. J'ai senti son souffle près de ma bouche et je voyais que sa respiration s'accélérait. J'ai continué de m'avancer doucement avant de déposer mes lèvres sur les siennes.

Oh. Mon. Dieu.

C'était très timide au début. J'avais peur, peur de faire un geste brusque, j'ai cru que j'allais tomber dans les pommes. Mais Haz a commencé à bouger ses lèvres aussi, il avait l'air...d'apprécier. Il ne semblait pas trop savoir quoi faire, je le sentais agir timidement. Mais il ne me repoussait pas. Ses lèvres étaient douces, sa main qui n'était pas prise par les miennes était douce aussi contre ma joue.

J'allais mourir.

Je me suis reculé, encore plus rouge que tout à l'heure. Je venais d'embrasser un homme singe. Je venais d'embrasser Haz. J'avais osé embrasser un gars alors que je ne m'imaginais plus le faire à cause du passé.

Haz ne me quittait pas des yeux, je ne savais pas trop ce qu'il ressentait puisque je ne voyais pratiquement pas son visage dans la nuit mais je l'entendis expirer lentement.
Le vent a soufflé doucement et la lune a fini par nous éclairer faisant passer sa lumière entre les feuilles des arbres. Haz avait les joues rosies. Et il attendait que je dise quelque chose.

Mais sérieusement, qu'est-ce que je pouvais dire, j'allais crever sur place si j'ouvrais la bouche.

-Quoi ça, il a murmuré en voyant que je ne disais rien.
-Euh...Ba...

Non, c'était mort. J'allais décéder.

-Bisou là, il a continué en montant son doigt jusqu'à sa bouche.
-Ouais, j'ai lâché, le souffle court. C'est parce que je t'aime beaucoup beaucoup.
-Haz aimer beaucoup Louis aussi. Ami.

Ok, il allait falloir lui expliquer ces quelques bases aussi.

-Euh...Non Haz. Les amis ne s'embrassent pas.

Il a haussé un sourcil, ne comprenant pas.

-Je n'embrasse pas Liam, j'ai expliqué. Juste toi.
-Quoi. Haz pas comprendre. Louis pas ami ? il a questionné tristement.
-Si, si, j'ai répliqué précipitamment. Regarde.

J'ai ramené sa main qui était toujours dans la mienne vers mon torse et je la pressais doucement contre mon cœur qui battait toujours frénétiquement. Ses sourcils étaient toujours froncés quand il sentit le battement sous ses doigts.

-Mon cœur ne bat pas comme ça quand je suis avec Liam. Juste avec toi.
-Louis peur ? s'étonna-t-il gravement. Peur de Haz ?
-Mais non, abruti. Je suis amoureux de toi, j'ai lâché.
-Amoureux, il a répété, les yeux ronds.
-Oui. C'est beaucoup plus qu'être ami.
-Oh, s'exclama Haz, les yeux brillants. Louis aimer Haz comme maman aime papa ?

Je suis resté bouche bée, vraiment étonné qu'il comprenne la notion de l'amour entre deux parents.

-Oui, oui c'est ça, j'ai confirmé, en détournant le regard.
-Haz aimer beaucoup Louis aussi, il a murmuré de sa voix rauque. Mais...Haz avoir droit ?
-Hein ? j'ai demandé, perplexe. Droit de quoi ?
-Haz pas le droit aimer dans sa famille. Haz tout seul avec maman.
-Mais bien sûr que si, tu as le droit d'aimer, je me suis écrié avant de me taire d'un coup en plaquant une main contre ma bouche.

J'allais réveiller les autres et je n'avais vraiment pas envie de me taper les discours de Stan à cette heure-ci.

-Tu as le droit d'aimer, j'ai répété. Surtout que ça m'arrangerait de pas me prendre un râteau, tu vois.
-Râteau ?
-Laisse tomber. Va dormir Haz.

Il a hoché la tête avant de se pencher vers moi en souriant pour encore m'embrasser.

Oh seigneur, tiens-tu vraiment à ce que je reste en vie ?

Le baiser était toujours timide, mais Haz était toujours aussi tendre. Je n'aurais peut-être pas dû l'embrasser, je n'allais jamais réussir à pouvoir m'en passer.

-Bonne nuit Louis, il a murmuré contre mes lèvres avant de s'éloigner puis disparaître entre les arbres.
-Bonne nuit, j'ai répété, totalement hébété.

Mais je n'avais plus conscience de rien. Je suis rentré dans la tente avec le mode pilote automatique en marche. Je ne contrôlais aucun geste, je ne pensais qu'à lui. Qu'à Haz. Et ses foutus yeux verts tout brillants là.

-Louis ? Mais qu'est-ce que tu fais, a râlé Liam alors que j'essayais désespérément de me glisser sous mes draps.
-Je suis amoureux, j'ai lâché niaisement.
-Euh...Ok...?
-Totalement amoureux.

Liam a soupiré avant de se retourner dans son lit.

-D'accord joli coeur. Tu peux être amoureux demain et dormir maintenant ?

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Ok, ce chapitre est totalement niais MAIS FALLAIT FORCER LE DESTIN COMME JE LE DIS SI SOUVENT.

Louis a osé, je suis tellement fière de mon petit bichon. J'avais tellement envie de refaire une feinte mais je me suis dis "non, c'est maintenant ou jamais" mdrrr

Je tiens à redemander ça du coup, lemon ou pas lemon ?? :D

Parce que je pense avoir trouvé quelques idées pour un insérer un tout petit quelque part mais ça ne sera pas un truc hard et tout tavu

Bref j'espère que ce chapitre vous a plu, j'essaye de poster la suite au plus vite <3

EmiiCherry