-Aucun n'a le droit d'approcher les envahisseurs. Jamais. Restez ensemble. Restons cachés. On ne les connaît pas, ils ne nous connaissent pas. Attendons qu'ils partent.
-Ils sont gentils.

Les regards se sont tournés vers lui. Des chuchotements s'élevèrent. Kala avait peur pour lui. Mais elle attendit la suite.

-Nous n'en savons rien Haz.

Leador était agacé. Haz savait qu'il ne devait pas le provoquer. Mais Louis était gentil. Liam l'était aussi. Mais Louis surtout. Louis avait les yeux doux. Louis avait le sourire doux. Il aimait ça. Il trouvait ce sentiment étrange mais il aimait voir Louis sourire.

-Moi je sais. J'ai passé du temps avec eux.

Ils s'écrièrent tous autour de lui. Comment osait-il désobéir ? Comment pouvait-il approcher ceux qui n'avaient pas de poils ? Ceux qui faisaient du grand bruit avec leur bâton ? Leador poussa un grognement qui ramena le silence dans la nuit.

-Tu es celui qui veut nous mettre en danger mais pas moi.
-Pourquoi te sens-tu menacé par tous ceux qui ne te ressemblent pas ?

Il hurla. Tout le monde sursauta. Haz allait trop loin.

-Reste loin d'eux. Et protège ta famille.
-Haz, pour une fois, écoute-le.

Kala le suppliait à voix basse. Il se dégagea de la main de sa mère avec rage.

-Pourquoi tu ne m'as jamais dit qu'il y avait des créatures qui me ressemblent ?

Il monta dans son arbre, laissant Leador avec les autres. Il se sentait rejeté. Il avait toujours été différent. Et alors qu'il voyait quelqu'un comme lui, il n'avait pas le droit d'être curieux. Pourquoi ?

Il ne ferait jamais de mal à sa famille. Il les protégeait. Il le savait. Mais c'est Leador qui ne le savait pas.

***

Il m'a emmené dans la jungle, en silence. Les bruits des insectes résonnaient de partout mais je n'entendais que les battements effrénés de mon cœur. Il faisait toujours aussi chaud.

Souviens-toi, Louis. Reste concentré.

On est arrivé près d'un lac, avec une cascade. Je n'arrivais pas à croire que nous soyons passés à côté de ça et qu'on se contentait juste de notre petit ruisseau pour se laver. Cet endroit était absolument magique. L'air était un peu humide mais l'ambiance était parfaite.

Haz m'a souri avant de se précipiter dans l'eau. Il nageait dedans, visiblement heureux. Je me suis avancé pour mettre un pied dans l'eau mais je l'ai retiré tout de suite.

-Mais c'est froid, j'ai protesté avec horreur.
-Froid non, a répliqué Haz, nageant sur place.
-Si, j'ai bougonné en m'agenouillant près de l'eau.

Il est sorti de l'eau et j'ai failli m'étouffer avec ma salive en voyant son corps briller sous les quelques rayons de soleil à cause des gouttes d'eau partout sur son corps (ne pas regarder le drap qui collait sur ses hanches, ne pas regarder le drap qui collait sur ses hanches, ne pas regarder le drap qui collait sur ses hanches).

Plus il s'approchait de moi et plus je retenais ma respiration. Je le fixais, mal à l'aise et légèrement apeuré, alors qu'il me tendait sa main pour que je le rejoigne.

-Louis venir, il a dit en souriant.

Ok. Ok. Puisque tu insistes.

-Regarde, j'ai répondu en sortant mon morceau de savon de ma sacoche, en essayant d'ignorer mon estomac qui se tordait.
-Quoi ça ? il a demandé en se penchant pour observer l'objet.
-Savon, j'ai répondu en l'approchant près de son nez.

Je l'ai observé le sentir et ses yeux de sont éclairés.

-Fleur, il s'est exclamé.
-Oui, ça sent la fleur, j'ai confirmé. C'est pour se laver.
-Laver ?

J'ai trempé le savon dans l'eau fraîche avant de le ressortir pour le frotter entre mes mains et Haz a regardé la mousse qui se formait avec curiosité.

-On se lave pour être propre, j'ai dit.
-Quoi ça ?

J'ai dégluti avant de rentrer dans l'eau tout habillé. N'imaginez même pas que j'allais retirer un de mes vêtements.

-Viens je vais te montrer, j'ai dit en me crispant à cause de l'eau froide (et seulement à cause de l'eau froide. Pas à cause de l'Apollon qui se trouvait à quelques centimètres).

Nous nous sommes arrêtés lorsque le niveau nous arrivait au bassin. Haz a attendu que je m'adapte à la température, tout content que je l'accompagne finalement dans l'eau. J'ai resserré les lanières de ma sacoche pour qu'elle soit au niveau de mon torse afin qu'elle ne touche pas l'eau. J'ai de nouveau frotté le savon entre mes mains avant de le mettre dans mon sac. Le souffle court et sur la pointe des pieds (pourquoi était-il aussi grand), j'ai passé mes doigts dans les cheveux d'Haz dont les épaules se raidirent. Il me regardait dans les yeux, cherchant à comprendre pourquoi je faisais ça. Je massais sa tête en m'efforçant d'éviter son regard.

-Laver, a murmuré Haz.
-Oui, j'ai dit en continuant de frotter.

Il ne dit plus rien. Il semblait apprécier le contact de mes doigts sur sa tête. Je frottais ses cheveux qui étaient vraiment sales, et ça me fit un peu de peine. Mais après tout, il avait toujours vécu comme ça.
Quand je considérais que ses boucles étaient suffisamment propres, je retirai mes mains. J'entendis Haz pousser un grognement de mécontentement (????) alors qu'il me regardait me rincer les mains dans l'eau.

-Ouh, il a grogné, un air bougon sur le visage.
-Rince-toi, j'ai dit en montrant l'eau.

Il ne semblait pas comprendre alors j'ai pris un peu d'eau entre mes mains pour la laisser couler sur sa tête.

-Rince, j'ai répété.

Le savon a coulé son visage et j'ai eu peur que ça lui pique les yeux. Mais avant que la mousse ne fasse quoi que ce soit, il avait plongé la tête. Il est remonté en souriant, montrant ses fossettes que j'appréciais de plus en plus, et sa tête me fit rire avec ses longs cheveux collés à ses joues, raides à cause de l'eau.

-Savon Louis, il m'a chuchoté timidement, en tirant sur mon bras.
-Quoi ? j'ai dit surpris. Encore ?
-Savon encore, il a répliqué, comprenant que ce mot signifiait que j'allais recommencer.

Alors j'ai relavé ses cheveux. Et le savon devenait de plus en plus petit. Après la troisième fois (ses cheveux étaient vraiment brillants maintenant), j'ai pris son bras pour frotter le savon dessus.

-Il faut que tu te laves, j'ai dit doucement.

Il a levé les yeux vers moi, un peu timide.

-Louis. Louis faire.

Quoiiiiiiiiii hors de question. Ça fait plus de deux heures que je contrôle mes hormones, il est fou lui.

-Bon. D'accord, j'ai murmuré, la gorge serrée.

L'instant était vraiment pesant. Nous étions tous les deux silencieux alors que je passais le savon timidement sur ses épaules, ses bras puis son torse. Je devais être tout rouge. Mon cœur battait à toute vitesse et je me demandais si je n'allais pas faire une crise cardiaque ici, dans l'eau avec Haz.

-Louis, il m'a dit à voix basse. Louis laver Haz.

J'ai hoché la tête, mourant tout à coup de chaud malgré l'eau froide. J'ai pris la main d'Haz pour l'inciter à se retourner. Je lavais son dos, ignorant le fait que mes doigts épousaient parfaitement les courbes de son corps.

-Haz, j'ai dit.

Il s'est retourné en souriant, il se touchait les bras, content de comprendre le concept de propreté. Il a plongé une nouvelle fois pour se rincer complètement.
Il devait sûrement se demander pourquoi je ne lui avais pas laver les jambes. Je ne pouvais évidemment pas laisser mes mains s'aventurer plus bas. De toute façon, il n'y avait plus de savon.

***

Je n'appelais plus Haz "le sauvage". Je n'y arrivais plus.
Il l'était, bien sûr, littéralement. Mais il n'avait rien de sauvage. Haz était adorable, je découvrais de plus en plus de sensibilité en lui.

Comme la fois où il me montra un papillon sortir de sa chrysalide. Son sourire était magnifique et mon estomac s'était encore tordu.
Je n'avais jamais vu un papillon sortir de son cocon, et voir ça pour la première fois avec Haz était juste magique. Le papillon était vraiment beau, ses ailes étaient bleues, un bleu que je n'avais encore jamais vu.
Mais le sourire d'Haz était beaucoup plus beau encore.

-Louis, il m'avait murmuré en montrant l'insecte. Bleu papillon.

Il avait retenu les couleurs et je me sentais de plus en plus fier de lui. Il était vraiment intelligent.

-Oui, j'ai confirmé en souriant aussi. Bleu.
-Comme yeux Louis.

Seigneur Dieu tout puissant.

-Quoi, j'ai couiné d'une voix aiguë.
-Louis, yeux bleus, il a répété en passant son index sur ma paupière qui s'était fermée à son contact.

À chaque fois que je touchais Haz ou qu'il me touchait, c'était comme une décharge électrique. J'aimais vraiment son touché, il n'était pas brutal. Il était vraiment tendre. Avec tout d'ailleurs, il suffisait de le voir toucher un insecte ou un animal. Il était la douceur incarnée.

Il n'avait vraiment rien d'un sauvage.

***

Nous étions assis à la table du camp, enfin Haz était accroupi sur le tronc qui nous servait de banc, le soleil commençait à se coucher et les autres étaient allés se coucher. Ils avaient tous pris l'habitude de voir Haz ici. Stan ne semblait pas vraiment content mais il ne disait rien.

J'allumai la lampe à gaz pour éclairer le carnet qui était toujours ouvert devant nous.

-Haz, j'ai dit. Moi Louis.

Il a hoché la tête.

-Moi Louis, ami, je lui ai annoncé doucement.
-Ami ?
-Oui. Ami.
-Ami quoi ça ?

J'ai réfléchis. Je devais trouver comment lui expliquer. Avec mon crayon, je dessinais rapidement un bonbon.

-Bonbon, a reconnu Haz fièrement avant de me regarder de nouveau.
-Oui. Haz aime bonbon. Tu aimes les bonbons.

Il a froncé les sourcils. Je dessinais un papillon sur une fleur.

-Papillon aime fleur, j'ai continué. Haz aime savon. Ami aime ami.

Il a paru comprendre parce que je vis de nouveau cet éclair traverser son regard.

-Louis aime Haz ?

J'ai baissé les yeux gêné. Comme un ami, oui. Alors j'ai hoché la tête.

-Louis aime Haz, j'ai confirmé. Louis aime Haz. Liam, Niall et Zayn aime Haz. On t'aime tous. Tu es notre ami.

Il a hoché la tête avant de se pencher sur le carnet.

-Montrer encore, il m'a demandé à voix basse.

J'ai réfléchis à ce que je pouvais lui apprendre. J'ai sorti une photo que j'avais dans ma poche, à l'intérieur de ma veste. Le noir et blanc vieillissait un peu, ça rendait la photo plus vieille qu'elle ne l'était. J'étais dessus avec mes parents et Charlotte. Ils me manquaient vraiment, j'avais hâte de les retrouver.
Haz a regardé la photo avec intérêt. Il m'a montré de son doigt sur la photo.

-Louis là. Quoi ça ?
-C'est une photo, j'ai expliqué.
-Photo ?
-Oui, j'ai répondu. Ici c'est Charlotte.
-Char...Encore.
-Charlotte, j'ai dit en souriant. Mais tu peux dire Lottie. Lottie.
-Lottie, il a répété en souriant timidement. Lottie comme Louis.

Il a rapproché son visage de la photographie pour l'observer de plus près.

-Même bouche, il a constaté.
-Oui, j'ai acquiescé. Lottie est ma sœur.
-Sœur ?
-Sœur.

Il a froncé les sourcils puis a montré ma mère.

-Qui ?
-Maman, j'ai expliqué. Elle est ma maman.
-Maman, il a soufflé. Même yeux Louis.
-Oui. Maman de Louis et maman de Lottie. Maman est celle qui te fais.

Il a hoché la tête de nouveau.

-Haz aussi maman ? il m'a demandé.

J'ai eu envie de pleurer mais j'ai dit oui. J'ai montré mon père aussi. Et je lui ai dit que lui aussi en avait.

-Maman et Papa aime beaucoup Louis et Lottie.
-Aime ?
-Oui, mais beaucoup plus qu'ami. Famille.
-Ami, Louis et Haz. Famille, Louis et maman et papa et Lottie.
-Oui, j'ai murmuré.
-Famille, Haz et jungle.

Je lui ai fait un sourire sincère. Il avait tout compris.
Autour de nous, tout était calme. Seule la lumière de la lampe nous éclairait maintenant.

-Mais Haz aime Louis beaucoup.

Seigneur Dieu tout puissant le retour.

-Louis aime beaucoup Haz mais pas famille. Nous deux, on n'est pas de la même famille.
-Haz comprendre. Louis ami.

Il s'est mis à sourire et je me suis perdu dans ses yeux verts qui brillaient sous la lueur de la flamme. Je trouvais ses yeux d'autant plus magnifiques, la couleur était plus intense, on aurait dit des bijoux. Je l'admirais en silence en me disant que la vie avait été cruelle pour que personne n'aie jamais pu voir son regard avant nous. Avant moi. Que ses parents n'étaient plus là pour voir son magnifique visage. Qu'ils n'étaient plus là et que Haz lui-même n'avait jamais pu avoir l'amour de sa famille. J'ai eu mal à cet instant. J'ai eu mal pour lui et je me contentais de le regarder la gorge serrée.

Il souriait toujours. Et je ne le quittais pas des yeux. Son sourire, ses fossettes, tout son visage. Son visage était éclatant.
Et je crois que ce fut à cet instant que je suis tombé amoureux de lui.

________________________

Vous avez le droit de hurler parce que JE HURLE AUSSI OMG
J'ai trop de feels, j'arrive pas à croire que j'ai écrit un truc pareil. J'osais même pas poster, pour tout dire.

Comment était le chapitre ? Z'AVEZ VU COMMENT ÇA AVANCE AWWWW (pardon je suis vraiment fière d'eux et je suis fière de moi aussi j'avoue hum)

Il est quand même assez bizarre ce chapitre, je trouve. C'est hyper dur de faire parler Haz, j'ai corrigé plein plein de fois !

En ce qui concerne le lemon, vous en voulez pour la plupart alors j'essaierai d'en intégrer mais je promets rien ! Si j'y arrive pas ou que ça colle pas à l'histoire, je ferais un bonus ou alors j'en ferais dans le dernier chapitre :)

Je vous fais de big bisous,

EmiiCherry