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Mary attendit que la nuit tombe sur la petite ville d'Old Train Town.
Durant la journée, elle avait tout préparé, provisions, bagages et tout ce qui était nécessaire pour son voyage qui allait durer de longs jours. Elle avait en possession une carte que justement sa tante lui avait fourni dans une lettre il y a quelques années auparavant, lui indiquant approximativement où se situait son ranch. Mary ne se faisait pas de soucis pour le chemin elle savait à peu près où aller, toujours vers l'est, et elle possédait un assez bon sens de l'orientation.
Il semblait alors que ce voyage qu'elle allait entreprendre avait été peut être prévu depuis longtemps.
Contrairement à ce qu'elle avait pensé, elle ne ressentait aucune peur, ni appréhension. Elle était plutôt surexcitée et impatiente, ce qui était une bonne chose.
Le seul point qu'il la rendait encore malheureuse était bien évidemment les personnes qu'elle allait quitter. Celles qui lui étaient les plus chères en passant par celles qu'elle saluait simplement de loin parfois.
C'était peut-être égoïste de sa part, mais elle n'était pas pour les aurevoir, qui n'auraient fait qu'aggraver sa peine.
Elle avait laissé juste une lettre à son frère pour lui expliquer, espérant secrètement qu'il n'irait pas la chercher dès qu'il tomberait dessus.
Les grillons étaient les seuls sons perceptibles dans la nuit. Même le saloon était plus calme qu'à l'accoutumée.
Mary ferma sans bruit la porte à clef de la boutique, un sac en tissu sur son épaule.
Elle se dirigea rapidement vers l'écurie où son cheval était déjà préparé.
Faisant doucement coulisser le panneau de bois de l'entrée, elle déposa son sac au sol.
Quelques cheveux commencèrent à s'agiter en soufflant par les nasaux mais Mary les calma rapidement.
Elle caressa son cheval aux tâches blanches et marrons avant de finir d'attacher la selle et ses quelques sacs où elle n'avait prit que le strict nécessaire.
- Et bien nous y voilà..., murmura t-elle pour elle même.
Elle décrocha l'ancien fusil de son père et passa la bandoulière en diagonale sur son torse de sorte qu'il soit placé dans son dos.
La jeune fille passa la tête hors de l'écurie pour vérifier que la voie était libre avant de détacher son cheval et de le sortir dehors.
Si elle n'était pas de nouveau partie dans ses pensées et si elle avait porté son regard droit devant, elle aurait rapidement fait attention à une silhouette humaine qui se tenait appuyée contre un pilier à quelques mètres.
- On va quelque part ?
Mary cru bien faire une attaque, lâchant les rênes du cheval, elle étouffa un cri de surprise entre ses mains.
Sous la faible lumière de quelques lampes à huile placées sous les fenêtres, elle distingua rapidement les traits de William, même si elle avait déjà reconnu son timbre de voix.
Malgré son ton qui s'était fait légèrement froid, son visage était neutre et il ne semblait pas en colère. Il jouait simplement à faire tourner d'une manière experte ses deux pistolet dans ses mains, attendant certainement sa réponse.
Mais rien ne vint. Mary ne savait quoi dire, elle était toujours un peu surprise de s'être fait surprendre par son ami.
Le blond finit par se décoller du pilier de bois en rangeant ses pistolets. Un petit sourire moqueur sans once de méchanceté s'afficha sur son visage. Ses yeux firent des allées retours entre les bagages et le pistolet dans son dos.
- Si je ne te connaissais pas j'aurais pensé que tu allais partir piller un village.
La jeune fille baissa un peu son visage avec un demi sourire assez mélancolique.
À la vue de sa réaction, William se rapprocha et passa une main sur la crinière de l'animal.
- Mais ça m'a l'air d'être un autre plan, continua t-il d'un air sérieux cette fois-ci.
Il tourna sa tête pour planter son regard dans celui de Mary.
Elle ne pouvait pas mentir, elle était obligée de lui dire.
- Je suis désolée, finit-elle par dire, je ne voulais mettre personne au courant de mon départ.
- Oh tu sais j'ai bien vu qu'il y avait quelque chose hier qui t'encombrait l'esprit.
Un petit silence s'installa pendant un instant. Le cheval donna un petit coup de sabot sur le sol comme un signe d'impatience.
- Où est ce que tu t'apprêtes à partir seule en voyage ?
- Chez ma tante, au Kansas. C'est dans l'idée d'y rester définitivement.
Le blond hocha la tête avant qu'une certaine tristesse apparaisse sur son visage.
- Tu allais partir sans me dire aurevoir.
Mary pinça doucement ses lèvres, se rendant compte qu'elle lui aurait fait encore plus de mal que si elle lui avait dit. Mais maintenant il savait. Elle avait subitement envie de le prendre dans ses bras.
- Je suis ignoble je sais, murmura t-elle piteusement, mais je trouvais trop dur pour moi de te dire aurevoir.
Il baissa la tête en soupirant, sa mèche blonde tomba de nouveau devant ses yeux.
Mary ramassa les rênes à terre et en se relevant William avait aussi relevé la tête, mais émanait de lui une sorte de pulsion nouvelle.
- Je pars avec toi, lâcha t-il alors.
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