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William ne possédait que très peu d'informations pour arriver à trouver Joe et ses acolytes.
Le village de Sara et ses alentours n'étaient pas géant mais le blond pouvait très bien s'épuiser lui et son cheval pendant de nombreuses heures à tourner en rond et à passer de long en large sur les mêmes chemins.
C'était compte ou double. Soit ces bons à rien étaient bien cachés tels les lâches qu'ils étaient et il allait passer un temps fous à les trouver ou soit il pouvait tomber facilement sur eux.
William avait opté pour le second choix, mais après maintes réflexions la première n'était peut-être pas plus mal au risque de se faire descendre d'une balle dans le dos s'il ne faisait pas attention.
Ce qui s'était passé la première fois dans la forêt où ils s'étaient rencontrés, William jura que ça n'allait pas recommencer. Cette fois ci il serait préparé.
Après avoir quitté Mary, il avait galopé pendant plusieurs longues minutes avant de finir par ralentir. Et ce fut en faisant trotter tranquillement son cheval qu'il finit par arriver au centre du village.
Mais sans grande surprise il ne trouva pas grand monde dans les rues ni dans l'allée principale.
Les gens avaient entendu parler du village voisin, à moitié détruit par Joe. Les habitants d'ici ne souhaitait pas recevoir cette même visite.
William fut tout de même surpris que le brigand ne soit pas venu plus tôt. Peut-être était-il réticent à l'idée de détruire là où il avait grandi ? Mais après tout comment un gars comme celui là pouvait t-il avoir encore un cœur ou un peu d'empathie, pensa William.
Tandis qu'il traversa l'avenue principale, droit sur son cheval, comme s'il portait une certaine fierté, son visage n'exprimait pas grand chose. On aurait pu croire qu'il était d'un calme olympien, mais le sang bouillonnant dans ses veines prouvait indéniablement le contraire.
Il aperçu quelques personnes lui jeter des coups d'oeil derrière les fenêtres. Certaines étaient assises sous leur porche ou devant le saloon et le suivaient du regard. Finalement William arrêta son cheval en plein milieu, entre l'hôtel de ville et l'hôtel de police.
Un homme au ventre rebondi et au crâne à moitié dégarni était en très de fumée devant la porte d'entrée. Il aborait le badge de shérif. Il décida d'aller lui parler.
- Bonjour, fit le blond en touchant le devant de son chapeau, vous êtes le shérif de ce village ?
- Ça s'voit pas p't-être ? répondit il d'une voix caverneuse en touchant son insigne.
William passa une main sur son menton, assez agacé par le ton que prenait ce gros balourd devant lui. Il fit du mieux qu'il put pour garder contenance.
- Est-ce que vous connaissez un certain Joe ?
- Joe qui ?
- Je pense que vous voyez de qui je parle.
- P't-être bien. Mais c'lui là on préfère pas en parler, répondit l'homme avec indifférence en mettant la main dans la poche de son veston.
William tourna la tête derrière lui, le temps de regarder les environs. Deux enfants passèrent en courant, riant et illuminés sous le soleil ils semblaient être les seuls à ne pas s'inquiéter du danger et à vivre tranquillement.
Soudainement le jeune homme fut prit d'un élan de nostalgie. Il repensait à lui et Mary à ce temps là. Mais surtout à leur petite ville paisible du Colorado. Il se demanda alors où est-ce qu'ils en seraient s'ils étaient restés là-bas.
Un bruit de porte le fit sortir de ses pensées et il se retourna pour voir le shérif rentrer à l'intérieur de la bâtisse.
Ni une ni deux il posta rapidement son pied au travers de la porte pour ne pas qu'il lui ferme au nez.
Surpris le gros bonhomme en fit tomber son cigare de sa bouche.
William l'envoya valser plus loin d'un coup de pied et ouvrit la porte tandis que l'homme ne réagissait pas, encore bien trop surpris.
- Où est ce que je peux le trouver ? demanda le blond froidement.
- Aucune idée moi pt'it ! Il doit s'planquer en attendant de tous nous bouffer. Par contre j'sais une chose tu dois être vraiment zigoto de la tête pour v'loir le chercher.
- Peut-être bizn. Mais au moins moi au moins, j'agis.
Le blond dégagea son pied et la porte se ferme au nez du shérif. D'un pas colérique il repartit vers son cheval et montant rapidement dessus avant de partir de nouveau au galop.
Ce qui lui restait à faire c'était d'aller voir à la vieille ferme à l'est. Sara lui avait dit l'autre jour, sans vraiment le faire exprès, que son frère pouvait très bien se trouver là-bas.
[...]
- Qu'est ce qu'il se passe ? Où est William ?
Sara venait de rentrer de la chasse et elle avait trouvé une Mary complètement perdue dans ses pensées. Depuis une dizaine de minutes elle ne faisait faire que des allées retours entre sa chambre et l'entrée pour déposer ses affaires sur la table.
Sara essayait tant bien de mal de lui soutirer des informations ou de l'arrêter dans sa folie dont elle ne savait même pas la provenance.
- Je dois le faire c'est tout, ne cessait de répéter la jeune fille.
Mary se mit alors à renverser toutes ses cartouches sur la table et elle commença à les mettre dans son pistolet.
Sara posa alors sa main sur son poignet pour l'arrêter, et elle remarqua qu'elle tremblait quelque peu.
- Dit moi ce qui se passe, dit-il d'un ton ferme mais doux à la fois.
Mary lâcha la cartouche qu'elle avait à la main et se laissa tomber sur la chaise à côté d'elle.
Elle inspira longuement en fermant les yeux. Quand elle les ouvrit, elle regarda Sara.
- William est parti à la recherche de Joe, expliqua t-elle, j'ai essayé de le dissuader mais dans ces moments il est.. impossible à raisonner. Il veut le tuer et il ne rentrera pas avant de l'avoir fait.
Le visage de l'autre blonde se fit plus sombre et elle fronça légèrement les sourcils.
- Je ne suis pas surprise de ce que tu me dis là, répondit elle, je l'ai vu rapidement, il n'avait plus le même regard que celui que j'avais vu quand il m'a supplié de vous aider. Je reconnais bien vite le goût de la vengeance.
Mary poussa un soupir mélancolique mais ce n'était pas pour cela qu'elle avait changé d'avis. Car oui elle aussi elle avait décidé quelque chose. Elle y avait réfléchi dès que son ami avait disparu de son champ de vision à travers la forêt.
Elle ne pouvait pas le laisser faire ça seul. S'il lui arrivait malheur elle ne s'en remettrait jamais.
Et à deux on est toujours plus fort.
- Mais dit moi qu'est ce que tu es en train de faire là, remarqua enfin Sara.
- Je pars. Je vais le rejoindre, répondit la jeune fille sûre d'elle.
Elle se releva et finit d'insérer sa dernière cartouche. Elle passa ensuite la bandoulière de son fusil au travers de sa poitrine.
- Tu ne vas pas faire ça. C'est trop dangereux !
Mary ne répondit rien et finit d'emballer les quelques affaires et ustensiles qu'elle pouvait avoir besoin si elle se retrouvait perdue.
- Hé ! Je connais mon frère, ajouta son hébergeuse d'un air sérieux, si vous vous retrouvez de nouveau en position de faiblesse devant lui il ne vous épargnera pas cette fois !
- J'en suis consciente, répondit doucement Mary en sortant dehors vers les cheveux, Sara sur ses talons.
Voyant que la jeune fille n'allait pas changer d'avis elle aussi elle abandonna à essayer de la raisonner.
- Je n'ai plus qu'à vous souhaiter bonne chance, dit-elle alors pendant que Mary sortait son cheval de l'enclos, ne vous faites pas tuer.
- Promis, répondit-elle en esquissant un sourire.
Elle grimpa sur sa monture et échangea un nouveau petit sourire avec Sara.
- Pourquoi fais-tu ça vraiment, au juste ? demanda la plus âgée.
- Parce que je l'aime.
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