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Une semaine était passée. Les deux jeunes étaient restés chez Sara, jusqu'à que les blessures de William guérissent pratiquement et qu'ils soient tout deux remis d'aplomb.

Ils avaient parlé longuement sur comment allait se dérouler la suite des événements. Qu'allaient t-ils faire maintenant ?
Bien évidemment ils allaient continuer, aller chez la tante de la jeune fille comme cela était prévu depuis le commencement. Joe et ses compagnons n'étaient plus, ils n'avaient plus d'obstacles devant eux. Il était maintenant question de finir leur voyage et de voir de quoi leur futur allait ressembler, une fois qu'ils seraient dans le coin du Kansas d'Alice.

- Tu es sûre que tu n'as rien oublié ? questionna William une cinquième fois.

- Non William, j'ai tout, répondit la jeune fille en levant les yeux au ciel avec un petit sourire.

- Tu n'as même pas regardé.

- Si j'ai regardé !

- Déjà une dispute de couple ! s'exclama Sara en entrant dans le salon, je ne pensais pas que ça irait si vite.

William se mit à rougir quelque peu et il se cacha derrière ses bagages posés sur la table.
Depuis que Sara avait vu Mary sortir de la chambre, un sourire béat et un air rêveur au visage, elle avait de suite compris et elle était bien contente de savoir qu'ils se l'étaient enfin avoué.
Ils n'avaient maintenant plus besoin de cacher leurs sentiments. Mais malgré tout ils restaient encore un peu timide dans leurs gestes.

Mary rit doucement et finit d'attacher ses affaires. Elle était prête.
Elle attrapa son fusil, le regarda quelques secondes avant  de finir par le placer comme à l'accoutumée derrière son dos.
Ils n'avaient pas beaucoup échangés sur ce qui s'était passé à la vieille ferme. Aucun des trois ne le souhaitait vraiment. Et c'était certainement bien comme ça. Sara semblait soulagé de savoir qu'elle ne verrait plus Joe dans les parages. Même s'il avait été son frère, ils ne s'étaient jamais aimés, elle n'avait aucune douleur face à cette perte.

Mary s'était seulement sentie mal une nuit, quand elle avait complètement réalisé qu'elle avait tué deux hommes de sang froid. Mais William l'avait rassuré avec une incroyable patiente, lui réservant un discours des plus profond qu'elle avait entendu. Elle s'était tout de suite sentie mieux.
Elle ne regrettait plus. Ce n'était pas ce qu'elle voulait faire, tuer, mais dans le monde dans lequel ils vivaient il faut savoir se défendre et ne pas hésiter.

Quand à William, il avait changé. Toutes ses pulsions de révolte, de revanche ou encore de pouvoir, il les avait rayé de son esprit. Il ne voulait plus être celui qui s'emportait trop vite.
Il voulait défendre et prendre soin de Mary, ça oui. Mais il pouvait bien trouver d'autres solutions si de futurs problèmes pouvaient arriver. Il avait compris la leçon, plus jamais ce qui s'était passé n'allait arriver de nouveau.
Il en avait fait la promesse à la blonde. Et cette promesse là, il allait bien évidemment la tenir.

- Et bien vous êtes prêt à y aller je crois, déclara Sara les mains sur les hanches.

Ils sortirent tous les trois dehors. Les deux chevaux étaient déjà parés. Les affaires furent vite accrochés à l'arrière de la selle.

C'était maintenant le temps des adieux. Mary détestait ça. Malgré l'envie de finir ce qu'elle avait commencé avec William, elle n'avait pour autant pas envie de quitter la blonde.
Ils n'auraient certainement pas été encore en vie si elle n'avait pas été là. Elle était celle qui leur avait permis d'être là où ils étaient aujourd'hui. C'était leur sauveuse. Et avec elle ils avaient rapidement tissé d'étroits liens.

- Sara..., commença Mary, la gorge nouée.

William s'avança près sa petite amie et prit place à côté d'elle.

- Je ne sais pas comment te remercier, commença t-il.

- Non non arrêtez pas de discours s'il vous plaît ! dit-elle en agitant ses mains devant elle.

- On ne peut pas partir sans que tu saches ô combien nous te sommes redevables.

Un silence prit place, chacun se regardant. On y voyait de la nostalgie et de la tristesse sur tout les visages.
Et finalement la jeune fille se précipita dans ses bras, suivit du jeune homme. Sara réprima un sanglot et contre toute attente, elle les serra contre elle en retour.

- Oh j'y crois pas vous allez me faire pleurer, dit-elle les larmes aux yeux.

Mary se recula légèrement, les yeux brillants elle aussi, mais avec un sourire.

- Merci encore pour tout Sara. Tu vas me manquer. Énormément.

Elle pinça doucement la joue de la jeune fille et frotta les cheveux du blond, qui ne manqua pas de grogner légèrement de frustration.

- N'hésitez surtout pas à passer dire bonjour quand bon vous semble, dit-elle, ça me ferait grandement plaisir.

- On y compte bien, répondit William avec sincérité.

Les deux jeunes s'installèrent sur leurs selles, non sans un dernier câlin juste avant.

- Prend bien soin de Mary, indiqua Sara au blond avant de se tourner vers elle, et toi essaye de garder ton cow-boy toujours dans le droit chemin.

- C'est promis, répondirent ils en même temps.

Sara abaissa le haut de son chapeau avec un petit sourire en reculant de quelques pas.
Mary et William commencèrent à doucement s'éloigner.
Au travers la légère fumée du sol poussiéreux, ils agitèrent leurs mains vers elle.

Maintenant c'était un nouveau chemin qui s'ouvrait devant eux. Les deux blonds s'échangèrent un sourire complice. Puis ils s'élancèrent tous les deux au galop. De nouveaux au milieu des paysages sauvages.

[...]

- Tante Alice ! s'écria soudainement Mary.

Elle et William avaient de nouveau voyagé pendant une journée presque entière. C'était comme s'ils ne s'étaient jamais arrêtés, que leurs problèmes n'étaient jamais arrivés. Ils étaient bien contents de retrouver ces moments là à eux deux.

Ils se mirent alors à ralentir, à mesure que la maison d'Alice se rapprochait de plus en plus. La blonde tira sur les anses du cheval et s'arrêta d'un coup.
Alertée par les appels à l'extérieur, Alice sortit de chez elle et porta une main en visière au dessus de ses yeux pour mieux voir qui étaient les deux cavaliers qui étaient en train de se diriger vers elle.

Mary sauta à terre et se mit à courir vers la brune. Quand cette dernière reconnu sa nièce, un sourire illumina son visage.

- Mary !

La blonde se réfugia dans les bras que sa tante lui offrait en riant joyeusement.
Devant cette vision, William ne put s'empêcher de sourire lui aussi. Voir Mary heureuse était un de ses plus grands souhait.

- Mon dieu ! s'exclama Alice, je ne peux croire que ce soit toi ! Tu as tellement grandi, tu es devenue une magnifique jeune fille.

- Merci ma tante ! Je suis si ravie de te revoir. J'espère ne pas te déranger, je ne t'ai pas annoncé ma visite. Mais tu te souviens de la lettre que tu m'avais envoyé il y a quelques temps ? Celle où tu m'avais dit que j'étais la bienvenue chez toi quand je le souhaitais.

- Bien sûr que non je n'ai pas oublié ! Et je suis bien contente que tu sois là. Mais dit moi, dit-elle alors avec un ton inquiet, il ne s'est rien passé de grave à Old Trail Town pour que tu viennes ici ?

- Rassure toi, c'était mon désir de partir.

Derrière Mary, le blond descendit à son tour de son cheval. Les yeux d'Alice se posèrent alors sur lui et Mary se tourna vers lui.

- Voici William, annonça t-elle, mon... très cher cow-boy.

- Oh je vois.

Le jeune homme s'approcha d'Alice et lui tendit la main, qu'elle s'empressa de serrer.

- Ravi de vous rencontrer madame.

- Appelle moi Alice. Et moi de même William.

Les deux jeunes s'échangèrent un petit sourire, leurs épaules se touchant. Mary était réjouis de voir que le courant semblait bien passer entre eux.

- Combien de temps avez vous mis pour parcourir tout ces kilomètres ?

- Et bien.. plusieurs jours.

- Tout s'est bien passé ? Vous êtes tout de même sacrément fou pour avoir décidé de réaliser ce voyage tout seul.

Mary et William s'échangèrent alors un regard pleins de sous-entendus, que la brune ne manqua pas de remarquer.

- Et bien je crois que vous avez plein de choses à me raconter. En tout cas bienvenue à vous deux. Vous pouvez rester ici le temps qui vous plaira, leur sourit-elle chaleureusement.