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La balle siffla dans les airs et traça son chemin, sous les regards à peine conscient des trois brigands, pour arriver vers la corde du lasso qui se coupa en deux sous le coup et la puissance du tir.
William tomba sur les genoux et se libéra rapidement du nœud autour de son cou. L'oxygène passa de nouveau et il inhala tout l'air possible avant de tousser à s'en cracher les poumons, les paumes de ses mains posées sur le sol poussiéreux.

Le cœur de la jeune fille se remit à battre rapidement. Elle fut parcouru d'un élan d'euphorie pendant quelques secondes en voyant qu'elle avait réussi à viser correctement son but, pour une fois elle était fière de ce qu'elle avait fait.
Mais la panique finit par reprendre le dessus.

- Mary attention ! s'exclama d'une voix rauque et enroué William.

- La garce !

Les sourcils de Joe se fronçèrent et il grogna de rage. Son cheval se leva sur ses pattes arrières avant de retomber fortement sur le sol.
Il se mit à tirer comme un fou vers la jeune fille.

Elle se baissa à temps en évitant une première balle et elle couru derrière un nouveau tronc d'arbre, le cœur battant de nouveau à la folie.

Libérer William, ça s'était fait. Maintenant elle devait éliminer un des trois hommes. Elle y était obligée s'ils voulaient s'en sortir.
Elle remit en joue son fusil et se recula.

Elle posa alors son doigt sur la détente et appuya de suite, sans aucune expression et aucun sentiment, sur Tim.
Il bascula en arrière et tomba inerte sur le sol.

William regarda la scène d'un air surpris, la bouche entrouverte. Il lui semblait découvrir une autre Mary à chaque minutes qui étaient en train de passer.
Mais il se reprit vite et il se mit à ramper vers sa gauche pour essayer d'attraper son pistolet qui était un peu plus loin.

- Sale catin tu as tué mon frère ! cria furieusement Tom, je vais te...

Nouveau coup de feu. Le deuxième brigand dégringola de son cheval et s'écroula dans la poussière.

William se redressa complètement, son arme libérant encore de la fumée dû au coup de feu qu'il venait de faire.

- On fait moins le malin n'est ce pas, dit alors William avec un sourire en coin.

Malgré le sang et la douleur à son épaule, il était fière. C'était maintenant lui contre le grand brigand.

Joe dirigea son arme vers le blond et tira sans s'arrêter.
Mais il n'avait plus de bal, son arme n'émettait que des bruits de cliquetis sourds.
Furieusement il jeta en arrière son pistolet et sauta à terre.

Pendant ce temps Mary couru se diriger vers son ami.
Elle n'était qu'à quelques mètres de William, mais soudainement Joe se mit à courir à une vitesse impressionnante vers elle.

Une main attrapa son épaule et elle fut stoppée dans son élan. Le bras de Joe se referma autour de sa gorge et il sortit un couteau de sa ceinture. Elle sentit le froid du métal contre sa peau.

William positionna son pistolet avec un regard haineux vers eux.

- Un seul geste ou un seul pas et je lui tranche la gorge, l'avertit Joe avec un regard fou.

- Lâche là ! s'écria t-il en faisant un pas en avant.

- Tututu attention blondin.

Il appuya légèrement la lame contre le cou de Mary qui poussa un petit cri de peur.

-  Qu'est ce que tu veux ?!

- Je me demande pourquoi je ne la tue pas de suite, dit le brigand en ignorant la question du jeune homme.

Une goutte de sang perla sur la lame du couteau. Mary essaya de lui donner des coups à l'aveuglette mais il resserre son emprise.
William était à son tour face à un dilemme. S'il tirait sur son ennemi, ça pouvait aussi condamner la jeune fille.

Soudainement Joe attrapa le fusil de la blonde et il la poussa, la faisant tomber au sol.

Mais en même temps qu'il tira devant lui, il entendit un bruit sourd. Il baissa son regard sur sa poitrine pour y découvrir une tâche de sang qui était en train de s'agrandir petit à petit.
Mais il sourit car il avait tiré en même temps que le blond. Un tir qui avait quasi passé inaperçu mais il avait touché son but.
Joe tituba en arrière en ricanant.

- On se retrouve en enfer gamin.

Il resta encore quelques instants debout. Mais il finit par s'arrêter de rire et il lâcha son dernier soupir en s'écroulant à son tour.

- William ! hurla Mary.

Elle se releva et couru de nouveau vers lui. Il tenait sa hanche gauche et ses yeux fixaient un point invisible un peu plus loin.
Il releva son regard sur la jeune fille qui ne comprenait pas ce qui se passait.

- Tu l'a tué, ça y est, balbutia t-elle n'y croyant presque pas.

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle ne comprenait pas pourquoi William ne réagissait pas face à cette victoire.
Ce n'est que quand il enleva sa main qu'elle aperçu une énorme tâche de sang sur sa hanche. Elle porta ses mains à sa bouche pour étouffer un cri. William tomba alors en avant et elle le rattrapa de justesse dans ses bras.
Ils descendirent doucement vers le sol et le blond s'assit par terre.
Il n'arrivait toujours pas à réaliser que Joe venait de lui tirer une nouvelle fois dessus.

- Non non non impossible, ne cessa de répéter la blonde.

La douleur lui vint alors d'un coup en même temps qu'il reprit subitement sa respiration.
Les plaintes de Mary lui parvinrent alors nettement aux oreilles. Il se mit à étouffer.

Elle posa ses deux mains de part et d'autre de son visage et le regarda droit dans les yeux.

- William respire ! Je vais arranger ça !

Elle caressa son visage de toute part et elle appuya sa main contre la nouvelle blessure de son ami. Elle ordonna au blond de prendre le relai, lui attrapa la main.

Elle regarda ensuite ses propres mains tremblantes, peintes entièrement de sang mais elle essaya de se reprendre. Ce n'était pas le moment de flancher. Elle passa rapidement sa main sur son visage.

Elle tira ensuite William en arrière en prenant garde de ne pas lui faire mal. Elle l'adossa doucement contre le tronc d'un arbre et dégagea ses cheveux de devant ses yeux.
Il semblait dans un état second, le regard de nouveau ailleurs et serrant les dents à cause de la douleur.

Mary appuya encore contre la blessure du blond qui ne cessait d'empirer. Des larmes ruisselaient sur ses joues, se mélangeant aux traces de sang qui parsemaient son visage.

- Mary..., souffla William.

Elle ne l'entendit pas de suite, trop focalisée dans ses pensées, qui se déchaînaient dans sa tête. Elle tira le bas de sa robe d'un coup sec et le tissu se déchira rapidement. Elle en fit plusieurs bandes et s'empressa de les enrouler autour des deux blessures.

- Mary, répéta t-il plus fort, ça va aller.. ça va aller..

La jeune fille s'arrêta enfin dans ses gestes et tourna son regard vers lui, un regard empli de tristesse et de mélancolie.
Les pupilles sombres de William étaient brillantes, remplis de larmes elle aussi. Une de ses main vint se poser maladroitement mais délicatement sur la joue droite de Mary qui ferma ses paupières. Ses larmes ne cessaient de tracer leurs chemins sur son visage.
Le blond en essuya quelques unes avec son pouce.

- Je t'aime tellement si tu savais, parvient-il à articuler malgré la douleur, tu es la seule personne qui je tiens le plus. Tu as réussi à illuminer mon monde et à le rendre meilleur. Je suis désolé d'avoir gâché le tiens. Je n'aurais jamais dû faire tout ça. Excuse moi..

- Tait toi William, murmura la jeune fille en le coupant, les lèvres tremblantes.

Un fin sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme mais il disparu rapidement, laissant place à un nouveau rictus de douleur. Son bras retomba mollement sur son torse. Il porta sa main à sa hanche en toussant et du sang s'échappa de ses lèvres.

- P..pars Mary. Ta blessure...va s'infecter. Retourne..chez Sara..je ne suis ...qu'un poids pour toi maintenant...

- Tu vas vivre d'accord ? William tu vas vivre ! s'écria t-elle en sanglotant, je t'interdis d'abandonner maintenant !

La respiration de William se ralentissait de plus en plus, son torse ne se soulevait presque pas. Il laissa tomber sa tête, légèrement sur le côté, contre l'arbre. Ses yeux étaient mis clos et une larme glissa silencieusement le long de sa paumette gauche.

- On a débuté ce voyage ensemble, on doit le finir ensemble ! Je t'en prie ne me laisse pas !

Mary le secoua doucement. Il ne devait pas fermer les yeux, jamais. Elle avait encore de l'espoir, elle voulait la garder cette petite flamme d'espoir. Elle ne pouvait pas accepter ce qui était en train de se passer. C'était inconcevable.

Elle attrapa les deux mains de son ami et les serra fortement, priant silencieusement pendant quelques instants, tout en pleurant.

Est-ce ça leur destin ? Avaient-ils vraiment débuté un voyage pour être amené à la mort et au désespoir ?