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La blonde avait quitté la maison de Sara depuis un petit moment maintenant. Elle s'était rendue à son tour au village. Elle avait mis un peu plus de temps que William mais n'avait pas perdu sa cadence pour autant.
C'est en questionnant quelques villageois qu'elle apprit la direction par laquelle on avait vu le blond se diriger quand il avait quitté le village.
La jeune fille avait donc rapidement prit le chemin indiqué, trouvant même des traces de sabots qui étaient récentes, appartenant à son ami avec certitude, sur une terre quasi vierge de passage.

Mary n'avait pas emprunté le même chemin que William, arrivant de suite à l'entrée de la petit forêt avant la ferme.
Elle y entra avec la conviction qu'elle allait pouvoir bientôt le rattraper.

Mais quand elle arriva vers la vielle ferme, elle entendit des voix au loin. Descendant de son cheval, elle continua ensuite doucement à pied.
Puis ce fut un coup de feu, qu'elle entendit au moment où elle avança dans la pleine, tout en apercevant dans son champ de vision trois cow-boys sur leur monture et un autre devant eux qui venait de s'écrouler au sol. Un sentiment de peur et de panique l'enveloppa tout entière quand elle reconnu William.

Elle crut que c'était la fin, qu'elle était arrivée trop tard.
Elle ne put alors pas se résigner à crier son nom avec une terreur amplifiée et à se ruer vers lui.

Mais les trois bandits se retournèrent en même temps vers elle, ce qui l'obligea à s'arrêter subitement. Elle prit alors conscience qu'elle était exposé en plein au danger, elle ne  pouvait pas rester là.

- Tient tient mais regardez qui voilà, susurra Joe avec un grand sourire.

- Deux pour le prix d'un, c'est Noël avant l'heure !

- T'a bien raison frérot ! s'exclama Tim tout en commençant à faire tourner un lasso dans les airs.

Quasi délaissé sur le côté pendant quelques instants, William ne pouvait croire ce qu'il entrevoyait un peu plus loin et ce qu'il avait entendu. Mary était là elle aussi, elle l'avait suivit, il ne pouvait y croire.
Il grogna de douleur avant de se relever avec difficulté, tenant son épaule ensanglanté et il essaya de faire quelques pas en avant. Son amie ne devrait pas être ici, il s'en voulait encore plus maintenant. Inconsciamment il les avait conduit tous les deux à une mort certaine.

Mary fit plusieurs pas en arrière, tandis que les trois cavaliers avancaient vers elle. Mais subitement elle attrapa son fusil, les mains tremblantes, le mettant en joue face à elle.
Mais elle n'arrivait pas à viser correctement, elle n'avait jamais tué personne, elle se sentait incapable de tirer, même si elle pointait tour à tour les trois hommes face à elle tout en reculant. Ses tremblements la trahissaient honteusement.

- Vas-y blondinette, appui sur la détente.

- Qu'est ce que tu attends ?

- On est faible comme son stupide petit copain ?

- Venez vous battre face à un adversaire de votre taille ! s'exclama tout d'un coup William à l'arrière avec de nouveau un de ses pistolets en main, vous n'êtes qu'une bande de lâch...

Mais il fut subitement coupé par le lasso de Tim qui se referma autour de son cou sans qu'il ne le voit venir. Il se débattit avec colère mais cette fois il ne pouvait rien faire. Il fut tiré en avant, avalant de la poussière au sol, et en une fraction de seconde, le bandit lança la corde d'un geste expert autour d'une branche d'un arbre.
Affalé au sol et suffoquant, le blond se fit redresser de force.
Voilà qu'il allait être pendu, pensa t-il amèrement, c'était bien la dernière chose à laquelle il aurait pensé.

Mary hoqueta, les larmes aux yeux, ses tremblements redoublant à la vue de ce qu'on faisait subir à son ami.

- Quel dommage..., dit alors Joe avec une tristesse feinte.

Il se mit alors à tirer plusieurs coups dans la direction de Mary. Une balle rafla le haut de son bras gauche, lui arrachant un cri, mais elle réussit à temps à se cacher derrière le tronc d'un grand arbre, plaquant son fusil contre sa poitrine et encaissant silencieusement la légère douleur qui se propagea sur sa peau.

- Ce que je vais faire, dit-il d'une voix horriblement mauvaise,  c'est que je vais le tuer lui puis je viendrais te tuer à ton tour.

Tout en parlant il remettait tranquillement des balles dans son revolver. Il releva ensuite les yeux vers l'arbre où se était Mary puis son regard se porta de nouveau vers William, en train de toujours suffoquer, le regard haineux malgré tout.

- Oh non plutôt je vais te descendre en premier, pour faire plaisir à notre cher héro. Navré mais tu t'es entichée du mauvais cow-boy ma jolie.

Le blond s'agita en lâchant un grognement à moitié étouffé.
Un sourire goguegnard aux lèvres, Tim tira doucement sur la corde et la jointure des mains de William devinrent blanche à force de tirer lui même sur la corde autour de son cou. Maintenant quasiment sur la pointe des pieds, il faisait du mieux qu'il pouvait pour être stable et respirer. Mais chaque réception d'air était une souffrance et il n'allait bientôt plus arriver à inspirer et tenir encore longtemps dans cet état.

La jeune fille respirait mal elle aussi, mais à cause de la peur.
Qu'est ce qu'elle pouvait faire ? Elle voulait sauver William, les sauver tous les deux. Mais face à Joe elle n'en sentait plus capable.
Elle ferma les yeux avec force et resta comme ça pendant plusieurs secondes, seul le bruit des battements de son cœur résonnant dans ses oreilles.
Elle sentait sa mort approcher, il allait la tuer, tuer le blond.
Deux amoureux qui ne s'étaient pas avoués leur amour. Il était trop tard maintenant.
Elle se dit alors qu'elle n'aurait peut-être dû jamais partir de son village.

Le manque d'oxygène compressait de plus en plus le cerveau de William et il commença à voir trouble. Les larmes lui montèrent alors aux yeu à lui aussi. Il avait échoué, lamentablement. Ils allaient mourir tout les deux, à cause de lui.
Finalement c'était peut-être ce qu'il méritait, il était puni pour son impulsivité, sa hargne aveugle et son manque de rigueur.
Mais pas Mary. Mary méritait de vivre et d'être heureuse.

- Bon on s'ennuie un peu boss, lâcha Tom, on peut pas en finir avec eux ?

- Patience, répondit simplement Joe.

La jeune fille pensa aussi à Sara, à son frère et à ses défunts parents. Son père. Qu'est ce qu'il aurait dit s'il l'avait vu dans cette position de faiblesse ? Il lui avait appris tellement de chose. Pourquoi ne pouvait elle pas mettre à profit ces pratiques de tirs. Mais était elle réellement capable d'abattre un homme ?

Pourtant c'était la seule solution pour les sauver. Elle ressera son emprise autour de son arme en ravalant ses larmes et faisant disparaître petit à petit sa peur.
Elle décolla son dos de l'arbre et se penchant légèrement sur le côté pour voir.

Les trois bandits étaient toujours en ligne horizontale, sur leurs chevaux, comme s'ils ne pouvaient pas se battre sans eux, sans vouloir être surélevé pour mieux les dominer. William à côté était de plus en plus en grand danger. Mary devait agir, et vite.

Elle arma son fusil devant elle, et avec tout son courage elle sortit de sa cachette, canon de nouveau pointé sur Joe. Sa blessure, sa douleur, ses tremblements, ses sentiments, tout avaient disparu.
Bien heureusement Joe n'ouvrit pas le feu sur elle, pensant encore une fois qu'elle bluffait.

Trois possibilités se présentaient devant la jeune fille.
Soit elle tirait sur Joe, mais ses deux compagnons riposteraient immédiatement. Même chose pour Tom et Tim. Et si elle choisissait Tim, son cheval risquait de partir au galop subitement et la corde accrochée à la selle pendrait William sur le coup.

Elle fixa la corde et les trois hommes tour à tour, puis prenant une grande inspiration, elle se stabilisa et son doigt appuya sur la gâchette.

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