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Le cerveau de William était en train de tourner à plein régime. Il était aveuglé par une rage qu'il n'avait encore jamais connu. Comment se faisait il qu'en si peu de temps il soit devenu comme tel ? Être un sauvage comme la plupart de tous les autres hommes qui ne pensaient qu'à se tirer dessus et à montrer leurs puissances, ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Pour lui ce qu'il voulait accomplir c'était un acte qui en valait la peine. C'était pour faire justice. Rayer de la carte trois bandits comme eux, permettrait au moins au monde de se porter légèrement mieux.
Il le faisait également pour Mary, ne pouvant supporter qu'elle soit de nouveau en danger.
Le jeune homme passa une main sur son visage et dans ses cheveux. Il était de nouveau remplit de poussière et de crasse mais là maintenant cela lui importait peu.
Son dos reposait contre le mur près de la porte et il n'écoutait plus que son organe vitale battre rapidement dans sa cage thoracique.
Dehors Joe, Tim et Tom, de retour sur son cheval, étaient alignés à quelques mètres devant la porte du hangar.
Joe était au milieu. La tête haute et toujours un sourire narquois aux lèvres, il attendait patiemment. Oui cette fois il serait patient.
De son côté il voulait éliminer ce gamin prétentieux depuis qu'il avait croisé son regard dans les bois. Il aurait très bien pu le tuer là tout de suite, entrer là dedans et en finir ou même tirer à l'aveuglette de là où il était.
Mais autant s'amuser un peu, pensa t-il, prendre leur temps, faire croire à ce satané gamin qu'il pouvait le battre et surtout lui montrer sa vraie faiblesse et ces illusions de grand cowboy.
Joe attrapa le bout de paille qu'il tenait entre ses lèvres et la jeta par terre. Cela faisait bientôt cinq bonnes minutes que le blond n'avait pas réagi. Le bandit ne pouvait croire qu'il était devenu subitement lâche. Il ne le connaissait pas assez pour le juger sur ça mais pourtant vu ce qu'il avait vu de lui ce n'était en aucun cas son genre.
- Tu ne m'as quand même pas fait venir jusqu'ici pour qu'il ne se passe rien, s'exclama t-il alors.
William serra les poings, se demandant bien comment ils l'avaient retrouvé. Quelque chose le bloquait à sortir de là, mais ce n'était pas de la lâcheté ni de la peur. Il n'en avait aucune idée de ce que c'était.
- Tu as fait la connaissance de ma sœur je présume, continua Joe avec amertume, j'irais la remercier plus tard pour ce qu'elle a fait à moi et mes deux gars.
Le chef des bandits agita une de ses mains qui portait un bandage, là où Sara lui avait tiré dessus la dernière fois, même si William ne pouvait le voir.
- J'irais peut être saluer par la même occasion ta petite copine. Si elle est toujours parmi les vivants bien sûr.
Ce fut certainement les mots de trop. William attrapa alors ses deux pistolets et il donna un coup d'épaule à la planche en bois qui valsa plus loin et il ouvrit la porte avant de pratiquement se jeter dehors.
Il n'était pas fou, il savait qu'il aurait pu mourir, là tout de suite. Mais il le fit quand même.
Il se planta devant eux, ces deux pistolets pointés vers les trois cavalier avec un de ses regards le plus dur et le plus sombre qui était donné de voir un jour sur son visage d'ange.
Contre tout attente Joe ricana légèrement, mais le blond ne se laissa pas déstabiliser. Il attendait qu'il dise autre chose, ce qui allait être l'arlame qui déclencherait son coup de feu.
D'ailleurs il fut lui même surpris, car en face de lui les trois hommes ne dirent pas un mot, ils ne faisaient que l'observer avec un calme surprenant. Et surtout ils ne l'avaient pas encore descendu comme ils en mouraient pourtant d'envie eux ici, William le voyait dans le regard de Joe. C'était la seule chose qu'ils avaient en commun, éliminer celui qui se trouvait en face de l'autre.
- Vous avez une dernière à chose à dire ? osa lancer William au bout d'un certain temps.
Son regard était ancré dans celui de Joe et il ne semblait plus se lâcher des yeux et même s'il était en position de faiblesse devant les trois hommes assis sur leurs chevaux, il faisait ressortir toute sa haine à travers ses pupilles.
- Tu as raison gamin, discutons.
Joe rangea son pistolet qu'il avait sorti un peu plus tôt et les deux autres abaissèrent quelque peu leurs armes également.
William se contraigna à le faire aussi.
- Et toi as-tu une chose à dire ga..
- William, cracha t-il presque, je m'appelle William.
- Ohoh calme toi fiston, ria le bandit.
- Je ne suis pas votre fiston, sal fumier.
- Bon sang ! s'exclama Joe presque joyeusement, tu dois vraiment avoir une case en moins ou tu as la mémoire courte ! Et pourtant tu continues à me parler comme ça.
Le jeune homme savait ce qu'il risquait encore une fois. Il priait juste silencieusement pour qu'on ne le tue pas de suite. Une autre tentative d'éloigner les trois vauriens lui traversa l'esprit. Une autre manière de régler les choses, ce n'était pas celle qu'il préférait, loin de là, mais il pensa de nouveau à Mary, à la peine qu'il lui avait donné et son visage se dessina dans son esprit. Et en ce moment il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait penser de lui. Elle semblait lui avoir pardonné mais il n'était pas sûr que les choses redeviennent comme avant, quand ils avaient commencé leur voyage.
- Si je vous demande de partir loin d'ici, vous le feriez ?
- Tu veux qu'on quitte gentiment l'état du Kansas ? chuchota Joe en se penchant légèrement en avant sur son cheval pour être plus proche du blond, avec un air surpris mais aussi moqueur.
Le jeune homme hocha la tête positivement. Il n'avait toujours pas détaché son regard de l'homme en face de lui.
- Alors ? relança t-il encore plus agacé par leurs mutismes et le regard moqueur qu'on lui lançait. Sa main n'était qu'à quelques centimètres de son premier pistolet et il mourait d'envie de le dégainer.
- Humm et bien c'est compliqué de répondre à cette demande. Laisse moi réfléchir...Je pense que la réponse est...non.
En même temps qu'il reçu la réponse, William aperçu du mouvement derrière les trois chevaux devant lui ce qui fit dériver son regard quelque instants sur le côté.
Il n'eut donc pas le temps de réagir assez vite après que Joe se soit exclamé "bon j'en est assez !" et qu'il ait sifflé en donnant un coup de tête en direction du blond.
William sortit trop tard son pistolet, qu'il lâcha quand il reçu un coup à l'épaule.
Et à la suite, une vive douleur s'y propagea rapidement.
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