15
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Mary était en proie à des délires et des cauchemars complétement incohérents à cause de la fièvre qui n'arrêtait pas de diminuer pour mieux revenir en puissance quelques heures après.
La jeune fille n'ouvrait pratiquement jamais les yeux et restait allongée sur le lit en tournant sans cesse sa tête de droite à gauche.
Elle sentait qu'on essayait de lui rafraîchir le front et de la faire boire, mais c'était seulement ça, elle n'arrivait pas à réfléchir ni à rien faire d'autre.
À l'aube du jour suivant, elle s'était enfin endormie calmement après une longue nuit cauchemardesque où le blond n'avait fait que la veiller, mortifié et son cœur se comprimant dans sa poitrine à la vue de son visage ruisselant de sueur, ses traits n'étaient pas reposés traduisant la souffrance qu'elle était en train d'endurer.
William l'avait longuement regardé d'un regard mélancolique mais aussi de bienveillance.
Il devait bien s'en rendre compte maintenant.
Il l'aimait de tout son cœur.
Bien plus que l'amour qu'il lui avait porté quand ils étaient plus jeunes. Il ne voyait pas autre personne avec qui passer le restant de ses jours.
Il l'avait bien compris maintenant, et même s'il faisait du mieux qu'il pouvait pour ne pas être surpassé par ses sentiments à tout moment qu'il était près d'elle, il en était fou amoureux.
Il ne savait rien des pensées de la blonde ni de son ressenti pour lui. Mais si elle avait un geste ou un regard plus nuancé que d'habitude, il en perdait ses moyens et il était emparé d'une timidité qu'il trouvait pathétique digne d'un effarouché.
Cependant il ne voulait jamais se montrer entreprenant. William n'avait pas dans l'idée de "déclarer sa flamme", laissant seulement les jours défiler et le temps passer. Et puis tant bien même, la seule présence de la jeune fille et de leur voyage ensemble pouvait lui suffir amplement.
Quand la blonde s'était enfin calmée, il finit par s'endormir sur un fauteuil qu'il avait avancé près de son chevet, sa tête penchant doucement vers la droite, s'enveloppant petit à petit à son tour dans un espace apaisant.
[...]
Mary finit par ouvrir les paupières en fin de l'après-midi du second jour. Elle avait l'impression d'avoir dormi pendant des heures. Sa tête était encore partiellement lourde mais la fièvre avait quasiment disparu. Ses yeux scannèrent l'ensemble de la chambre.
La jeune femme ne se demanda même pas d'abord pourquoi elle se trouvait ici, non d'abord c'est les souvenirs des pires heures de sa vie qui lui revinrent en mémoire comme des flashs.
Elle était tombée malade, était tombée sur des brigands et avait fini par s'évanouir.
La dernière chose dont elle se souvenait c'était le chef de la bande qui menaçait William et un coup de feu s'était fait entendre.
William.
La blonde se redresser d'un coup, le cœur battant à tout rompre. Sa tête lui tourna à cause de s'être levé trop vite mais elle fit impasse de cette douleur. Elle voulait voir William, s'assurer qu'il était sain et sauf.
Elle tituba légèrement en posant pieds à terre mais finit par être enfin stable. Elle passa un chandail autour de ses épaules avant d'ouvrir doucement la porte et de se faufiler dans le couloir de cette maison inconnue.
Au début aucun son n'était perceptibles mais en tendant l'oreille des bruits du quotidien se faisaient entendre un peu plus loin.
Mary avança prudemment. Peut-être que les bandits l'avaient kidnappé et amené ici ?
A pas de loups elle posa précautionneusement ses pieds l'un devant l'autre avant d'atteindre la plus grande porte. Celle de l'entrée était grande ouverte.
Elle se pencha doucement, se préparant à courir le plus vite possible tout droit si son ou ses hébergeurs étaient de mauvaises personnes.
Mais penchant doucement la tête, ce fut William qu'elle vit.
Il était assis à une table, la mine légèrement préoccupée et jouait avec la nourriture présente dans son assiette du bout de sa fourchette.
Mary retint un cri de joie en posant sa main sur sa bouche.
Il était bien vivant.
Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes de joie et de soulagement.
- William.., murmura t-elle en avançant dans la pièce.
Le concerné tourna la tête à une vitesse folle vers l'entrée en se figeant. Mais bien vite ses sens réapparurent et il laissa tomber sa fourchette, poussant sa chaise avant de se précipiter vers la blonde.
Il s'arrêta à quelques centimètres, les yeux brillants de joie à son tour. Elle leva les yeux pour être à la hauteur de son regard.
Il hésita quelque instants et finit par capituler, l'encerclant de ses bras avant de l'amener contre lui.
Elle se laissa faire, posant ses mains derrière les homoplates de son ami qu'elle sera aussi contre elle en humant son parfum.
Il sentait bon et elle aurait pu rester des heures ainsi contre lui.
Mais ce fut son apparence à elle, assez peu hygiénique, qui la rendit légèrement honteuse et qu'elle se défit doucement de ses bras.
Mais William ne semblait pas s'en préoccuper, il s'en fichait éperdument. Il était là à aborer un de ses plus beaux sourires à la vue de la jeune fille réveillée. Elle semblait aller mieux et c'était tout ce qu'il avait souhaité.
Encore sous l'euphorie des retrouvailles, il attrapa ses deux mains, les tenant serrées entre les siennes.
- Mary ! Comment te sens-tu ?
- On ne peut plus mieux, répondit elle en souriant aussi.
- J'ai eu si peur si tu savais..., reprit il, son sourire se fanant petit à petit.
Mary baissa la tête avant de lui révéler ses craintes aussi.
- J'ai cru que ce bandit allait nous tuer.
- C'est fini maintenant.
La pression des mains du jeune homme se ressera autour des fines mains de Mary qui finit par tourner la tête de chaque côté.
- Où sommes-nous ? questionna t-elle enfin.
- Enfin réveillée la belle au bois dormant ! s'exclama une voix à l'entrée.
William lâcha ses mains et ils regardèrent l'autre blonde entrer. Elle déposa son arme à l'entrée et passa devant eux vers le salon. Mary la suivit du regard, légèrement surprise et frappée par sa présence, élégante et guerrière à la fois. Ses longs cheveux blonds ondulaient avec grâce à chacun de ses pas.
- Vu que ton petit ami ne semble pas avoir fait les présentations, je fais court. Je suis Sara votre sauveuse.
- Bonjour, dit alors Mary avec politesse et sincérité, merci infiniment de nous avoir aider nous vous devons tellement.
Un petit sourire en coin apparut sur le visage de Sara et elle abaissa le haut de son chapeau.
- Willy m'a expliqué votre projet. Vous pouvez rester ici jusqu'à que vous soyez prêt à repartir.
Elle regarda intensément les deux jeunes qui ne répondirent pas de suite.
- Sauf si vous avez changé d'avis, ajouta t-elle.
William tourna son regard vers Mary. C'était à elle de décider s'ils voulaient continuer d'aller chez sa tante à leurs risques et périls ou de retourner là d'où ils venaient.
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