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Comme l'avait promis la fameuse Sara, ils ne tardèrent pas à arriver devant une petite maison en bois qui semblait comme perdue au milieu de la forêt.

La blonde attacha les chevaux à la rambarde du porche et, ne prenant pas la peine de se retourner vers le jeune homme, elle entra à l'intérieur de son habitat.
William resta planté sur place, de la sueur perlant sur son front à cause de la chaleur et de l'effort.
Son amie n'était pas du tout lourde, légère comme une plume, mais ses bras commençaient à être engourdi.
Il ramena Mary près de son torse et s'avança avant de passer le pas de la porte.

C'était une petite maison, meublée simplement mais joliment. La plupart des murs étaient vierge sauf celui de l'entrée où les affaires de chevaux et quelques armes étaient accrochés.

Le blond fit quelques pas de plus, ses bottes faisant craquer légèrement le parquet.
Il trouva de suite sur la droite leur sauveuse, en train de déposer ses affaires sur une table.
Elle décrocha son ceinturon et le posa sans grande délicatesse, avant de se tourner vers les deux jeunes.

- Tout au fond du couloir à droite  il y a une chambre pour ton amie.

William hocha la tête en guise de compréhension et de remerciement.

- Et la salle de bain est juste en face, ajouta t-elle en lui jetant un rapide coup d'œil.

Le jeune homme se dirigea alors dans la première pièce et il déposa doucement la blonde sur le lit. Toujours inconsciente, elle paraissait presque morte quand il la regardait. Sa poitrine se soulevait si faiblement qu'il préférait vérifier en prenant son pouls.
Il cala mieux l'oreiller derrière sa tête et la recouvrit d'une couverture posé sur une chaise.
Lui déplaçant une de ses mèches de cheveux il se releva ensuite, les mains sur les hanches en soufflant doucement en baissant le regard sur ses pieds.
Il déposa son chapeau sur la table de chevet et se rendit dans la salle de bain.

Quand William sortit de la pièce, il avait retrouvé un peu plus sa contenance humaine. Il passa une main dans ses cheveux blonds maintenant brillant.
L'eau avait peut-être enlevé la crasse sur son corps mais pas les souvenirs de ces derniers heures.

La porte de la chambre où se trouvait Mary était maintenant fermée. Le blond posa sa mains sur la poignée avant de se stopper dans son geste. Il finit par l'enlever, voulant la laisser tranquillement se reposer.

Entendant du bruit dans la pièce principale, il s'y rendit en s'arrêtant à la bordure de la porte. Il appuya une de ses épaules sur le côté en regardant Sara s'affairait en cuisine.
Il pensait qu'elle ne l'avait pas vu mais pourtant elle lui adressa la parole sans lever un seul regard vers lui.

- J'ai posé un drap mouillé sur le front de ton amie pour essayer de faire baisser la fièvre, dit-elle, et je suis en train de préparer une boisson remède.

- Merci beaucoup pour votre gentillesse, répondit William.

Sara ne répondit rien, continuant d'écraser diverses plantes.
Elle trouvait ces deux jeunes bien audacieux pour avoir eu l'idée de faire tout ce chemin. Ils n'avaient pas eu de chance en passant près de cette forêt. Mais maintenant elle souhaitait les aider du mieux qu'elle le pouvait, c'était dans sa nature malgré qu'elle n'appréciait pas tout les étrangers qu'elle rencontrait.

- Vous aviez dit, se rappela alors William, que nous étions arrivés au Kansas ? Comment cela se fait-il que..

- Soit tu utilisais une carte obsolète ou alors tu n'es vraiment pas doué pour te repérer, le coupa Sara.

- Je sais très bien me repérer, dit-il sèchement en croisant les bras.

La blonde lui jeta un coup d'œil en le regardant, d'un regard peu convaincu.

- Nous avons fait un détour, reprit le jeune homme plus doucement, je ne pensais pas que nous serions arrivés rapidement ici.

- Et bien maintenant vous y êtes. C'était votre objectif non ?

- En quasi partie. Maintenant nous devons nous rendre à la ferme de la tante de Mary qui est au Sud.

Sara hocha simplement la tête, laissant tomber les plantes médicinales dans une casserole et elle partit s'asseoir à la table pour nettoyer son fusil.
William n'avait pas bougé, il restait appuyé à l'embrasure de la porte. Il mourrait d'envie de lui demander si elle connaissait l'horrible Joe.

- Vous connaissiez ces bandits ? demanda t-il enfin après quelques minutes de silence.

La blonde s'arrêta dans son action avant de reprendre.

- On peut dire ça. Ils sont d'ici.

Voyant que le jeune homme n'allait pas se satisfaire de cette simple réponse, elle poussa un léger soupir et continua.

- Ça ne fait pas longtemps que Joe a décidé d'être un chef de "bandits" comme tu dis. Personne ne sait vraiment pourquoi il a décidé d'instaurer la terreur du jour au lendemain. Moi je sais juste qu'il a un mauvais fond et c'est celui là qui prend le dessus. Ce n'est même pas par désir de vengeance, de puissance ou quoi que ce soit. Il ne pille rien, il veut juste terrifier et faire du mal.

William l'avait écouté avec attention, fronçant ses sourcils en croisant ses bras.

- Ce que vous dîtes est un peu paradoxal, ajouta t-il à la fin, vous semblez bien le connaître.

- C'est mon frère, dit-elle d'une manière naturelle, mais je ne le considère plus vraiment comme tel.

Elle se leva et versa le contenu de la casserole dans une tasse avant de se diriger vers le blond qui se décolla enfin du mur.

- J'essaie petit à petit de l'arrêter dans ses idées, mais c'est assez compliqué. Maintenant je ne peux avoir que recours à une certaine violence. Je peux le blesser mais je n'oserais jamais le tuer.

Elle lui tendit la tasse et les mains froides de William se réchauffèrent instantanément.

- Apporte là à ton amie.

William s'y rendit sans tarder, mais dans sa tête il pensait encore à ce que venait de lui dire Sara. Il était inconcevable pour le blond de laisser de telles personnes dans la nature.

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