Prologue


Aodhan

Victor... tu nous a vraiment fait venir pour un simple problème de fuite d'huile ? C'était ça ton truc super important ? m'indigné-je face à mon associé et sa Lamborghini Aventador.

Désolé Dhan... j'avais vraiment l'impression que ça venait d'ailleurs... je voulais avoir votre avis... répond Victor en passant une main nerveuse dans ses cheveux.

Tu m'as demandé de venir parce que tu avais un problème avec ton réseau ! Pas pour un problème de voiture ! craché-je à bout de patience.

Je suis venu parce que je ne peux pas négliger notre relation en tant qu'associés, surtout quand il s'agit de nos réseaux. Je prends un risque vis-à-vis d'Ezia mais je fais assez confiance à Sébastian pour gérer la situation... mais une sensation étrange traverse ma colonne vertébrale, comme un mauvais pressentiment. J'essaie de rester concentré sur Victor, qui commence enfin à me parler de quelque chose de plus intéressant que son futile problème mécanique, quand le fameux Clark arrive en panique.

— Il y a un problème ? demandé-je sans passer par quatre chemins.

Le jeune blond qui ne doit pas avoir plus de vingt-cinq ans peine à reprendre son souffle ce qui me fait perdre le peu de patience en ma possession.

Il. y. a. un. problème ? je redemande d'une voix grave et basse.

Ils ne sont pas revenus !

Immédiatement je tique.

Comment ça : "ils ne sont pas revenus" ?

La... La fille avait envie de pisser... L'autre l'a accompagnée et ils ne sont pas revenus !

Mon cœur s'emballe lorsque j'assimile les mots de l'homme de main de Victor. Mes poings se ferment, mes épaules se tendent, mon regard se réduit à deux lames finement aiguisées desquelles on ne voit que le noir ténébreux de mes iris, adieux le vert chaleureux. La mâchoire contractée à m'en casser les dents, je tue Victor, devenu très nerveux, du regard.

D'un signe de tête, j'ordonne à Tayron et Lenny de me suivre, je ne perds pas mon temps et cours jusqu'à l'emplacement où j'ai laissé ma Bella et Sébastian il y a moins de cinq minutes. Ne pas les voir commence à me rendre fou, réduisant mon sang à l'état de lave...

Tay ! Prends le maximum d'hommes que tu peux et fais le tour pour voir si tu les trouves ! ordonné-je.

Alors qu'il part passer au peigne fin l'ensemble du rassemblement, je fais les cent pas pour réfléchir en me tenant la tête de mes deux mains. Ils sont peut-être simplement dans un coin en train de discuter... Sébastian voulait peut-être appeler Zora pour avoir des nouvelles... Un autre frisson de mauvais présage traverse mon corps. Alors que je tente de reconstituer le puzzle, une idée émerge. D'un mouvement rapide j'attrape mon associé par le col de sa chemise et colle mon front au sien.

Victor... commencé-je en me tournant vers lui. Dis-moi que tu n'es pas mêlé à ça...

Mon associé ne dit pas un mot et plonge ses yeux noisette au plus profond des miens. Il n'a pas besoin de parler... Ce salopard a fait exprès de me séparer d'Ezia. Je ne veux pas y croire, il ne peut pas me faire une chose pareil, pas lui.

PUTAIN... Qu'est-ce qu'il t'a promis ?

Pour la première fois depuis que je le connais, Victor perd ses moyens.

Aodhan... Je... Il... Diego a pris en otage ma femme et mon enfant à naitre ainsi que Zora... m'avoue-t-il mort d'inquiétude.

Zora... Il a aussi Zora... Ce qui veut dire !

Lâchant Victor, j'attrape mon téléphone et compose le numéro de Sébastian.

Bip * Bip * Bip *

Vous êtes bien sur la messagerie de Sébastian Devis, je ne suis pas dispo laissez moi un message.

Je compose le numéro une seconde fois pour le même résultat... puis une troisième fois... une quatrième en faisant les cent pas. Mon cœur pompe aussi vite qu'une voiture lancée à toute vitesse.

Sébastian m'en aurait parlé... Il sait que nous aurions trouvé une solution.

Bordel de merde ! Fait chier !

Sébastian répond enfin à mes appels, son souffle est court à l'autre bout du fil.

Vous êtes où ? j'aboie.

Intérieurement, je prie pour que ce ne soit qu'une mauvaise blague, qu'il m'annonce être dans le coin en route pour nous rejoindre.

Je n'avais pas le choix Aodhan... m'avoue mon second.

Mes doigts se resserrent violemment sur le téléphone alors qu'il continue.

Il a mis la main sur Zora, Dhan ! Zora... je dois la récupérer... Je n'avais pas le choix, elle était le prix à payer...

Ma cage thoracique se comprime. Ne souhaitant pas en entendre plus, je jette avec force mon téléphone sur le sol, l'appareil ne résiste pas et se brise.

Brisé... comme cette étrange sensation qui s'installe sur mon cœur... ça fait mal.

Du regard, je cherche l'abruti responsable de la trahison d'un de mes hommes les plus fidèles... Comme par hasard, lui qui adore être le centre de l'attention est totalement introuvable.

Ma poitrine... J'ai mal...

Je ne vois que du rouge autour de moi, du rouge sang, de préférence celui d'un italien qui commence à me taper sur le système. Perdant totalement le contrôle, j'ouvre le coffre de ma McLaren pour en sortir un fusil et je m'avance d'un pas déterminé vers la team d'Esposito à quelques pas de nous.

***


Ezia

Plusieurs heures plus tard.

Ma tête me fait atrocement mal. Mes muscles sont endoloris, je peine à me mouvoir et à ouvrir mes yeux. Dans les vapes, je me déplace de façon lente sur le dos et porte une main molle sur mes tempes.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Mon autre main bouge de façon à comprendre où je suis, on dirait un lit... Nous sommes rentrées à la villa? J'ai la sensation d'avoir pris une mauvaise cuite, pourtant je suis sûre de ne pas avoir touché une seule goutte d'alcool pendant l'événement. Au bout d'un temps qui me semble durer des heures, j'arrive enfin à ouvrir mes yeux et fais le tour de la pièce du regard. Mon rythme cardiaque accélère lorsque je me rends compte que je ne suis pas chez Aodhan. L'adrénaline gagnant mon corps, je me redresse sur les coudes pour en découvrir plus.

Merde ! Où suis-je ?

Bienvenue à la maison ma jolie ! me lance une voix devenue trop familière.

Assis sur l'un des fauteuils, qui composent un petit salon privé un peu plus loin dans un coin de la spacieuse chambre, sa jambe droite posée sur son genou gauche, un verre de bourbon à la main, il me regarde avec des yeux brillant d'excitation en les baladant sur mes courbes.

Si tu savais à quel point j'ai attendu ce moment ! ajoute-t-il.

Des morceaux de la soirée me reviennent en tête, m'amenant à passer ma main sur la base de mon cou en me rappelant la douleur que j'ai ressenti avant de m'évanouir. J'ai la nausée, est-ce le contrecoup de la drogue ou le fait de me retrouver seule avec lui... Je ne sais pas trop. Prenant mon courage à deux mains, je visse mes yeux azur aux ténèbres des siens.

Diego... soufflé-je. 

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