7. Remettre les idées en place

Tayron

Los Angeles

Nous arrivons enfin à la villa. Matt et Lane sont installés sur le canapé en compagnie d'Aodhan. La soirée que Lane a voulu organiser pour lui changer les idées n'a fait que précipiter sa descente aux enfers. Mon cousin est affalé comme une loque, les yeux vaseux à cause de la drogue, un joint dans une main, une bouteille de bourbon dans l'autre qu'il amène jusqu'à ses lèvres pour en boire plusieurs gorgées avant de fixer un point au loin totalement perdu dans ses pensées. Vêtu d'un tee-shirt noir moulant et d'un survêtement, ses cheveux sont en bataille et sa barbe commence à repousser, ses bras sont couverts de bleus et ses phalanges blessées par les centaines de coups de poings qu'il a donné dans divers objets de la maison. Lui qui est toujours impeccablement tiré à quatre épingles ressemble à une épave.

Kenan est bouche bée face à l'état de son fils, lui non plus ne l'a jamais vu ainsi.

Ok... je ne m'attendais pas à ça... me chuchote mon oncle.

Se raclant la gorge, il tente de capter l'attention de Dhan.

Dhanny ! commence-t-il.

Aodhan ne réagit même pas à la voix de son père qui s'avance lentement vers lui.

Fiston ! Tu viens jouer un peu de guitare avec moi... comme à l'époque? tente Kenan en lui tendant sa main.

Dhan pose ses yeux sur le bras tendu de son père, les larmes commencent à s'accumuler derrière ses paupières... Le voir ainsi me serre le cœur.

Tu n'es pas avec Caleb ! crache Aodhan.

Pourquoi je serais avec lui ? tique Kenan.

Ce fils de pute venu te lécher le cul après m'avoir lâchement trahi... Il faut le tuer ! Comme Sébastian, s'il est encore en vie... je l'enverrais six pieds sous terre moi-même...

Personne ne répond à sa tirade, tout comme nous ne lui avons pas dit avoir mis la main sur Sébastian. Le jeune homme était dans un état lamentable entre la vie et la mort, il a eu de la chance que nous ayons trouvé le mot de Diego, ses heures étant comptées. Il est actuellement dans une clinique privée de Los Angeles en soin intensif. Je n'ai rien dit à Aodhan pour ne pas qu'il agisse de façon irréfléchie. Pour moi, Sébastian a fait ce qu'il avait à faire pour sa famille, néanmoins j'ai hâte qu'il se remette sur pied pour connaître les tenants et les aboutissants : pourquoi n'a-t-il pas pu récupérer Zora ? Sait-il où elle est ? Il a peut-être des informations qui pourront aider Aodhan plus tard. Je sais que mon cousin n'abandonnera pas cette nana, je ne sais toujours pas comment elle a réussi à conquérir son coeur, mais une chose est sûre, une fois qu'il aura remis ses idées en place, il ira la récupérer... Je peux en mettre ma main à couper. Un élément reste inconnu à mon équation : osera-t-il se servir d'elle pour venger sa mère, comme il a toujours imaginé le faire?

Après un temps d'hésitation, Aodhan saisit enfin la main tendue de son père qui l'aide à se lever et marcher droit jusqu'à sa salle de musique.

***

Aodhan

Ce creux dans ma poitrine me fait tellement mal... j'ai tout essayé pour faire passer la douleur et combler le vide : drogue, alcool... Rien ! Rien ne m'aide à remplir ce morceau de moi qui est parti avec elle. Je ne dors pas la nuit, incapable de fermer l'oeil dans ce lit où nous avons passé tant de temps ensemble. J'ai essayé toutes les chambres de cette putain de baraque, aucune ne m'a aidé à trouver le sommeil. Rien n'y fait... Elle est ancrée au plus profond de moi et chaque chose ici me fait penser à elle. Lorsque je suis dans la cuisine, elle est là devant ses cours de mécanique à me partager ce qu'elle vient d'apprendre en buvant un verre de jus d'oranges fraîchement pressées, ses yeux pétillants de joie. Quand je suis dans le salon, je la vois bouquiner sur le canapé. La salle de sport... La terrasse... Le garage...Elle est partout, les murs sont tous imprégnés de sa douce et agréable présence.

 Aucune femme n'avait vécu avec moi auparavant, nous baisions et je les renvoyais chez elles... Ezia , elle, a laissé sa marque dans chaque pièce jusqu'à ma salle de musique... J'ai partagé mes moments de guitare, si précieux, avec elle et maintenant, je suis incapable de mettre les pieds dans cette pièce et de rejouer. C'est quand je l'ai laissée découvrir cette partie de moi que j'ai compris qu'elle était différente des autres... Pourtant je rêvais de la voir morte autant que Caleb le souhaitait, elle, son frère, sa mère, son père, depuis quinze ans je n'ai qu'une obsession : les voir tous froids, rigides, bons à donner aux vautours en plein désert.

J'attrape la main de mon père et le laisse me guider tel un gamin jusque dans ma salle de jeu. Rien n'a bougé dans cette partie de la maison, je n'y ai pas mis les pieds, je me le suis interdit. C'était pourtant mon premier refuge. D'un pas incertain, je fais le tour de la pièce en laissant glisser mes doigts sur les guitares qui se succèdent.

Je vois que tu as toujours celle de ta mère ! me lance mon père en saisissant l'instrument. Je n'arrêtais pas de lui dire qu'elle n'était pas bien accordée, elle me disait toujours le contraire... Il n'y avait qu'elle qui arrivait à en jouer sans faire de mauvaises notes. finit-il, un infime sourire sur son visage carré et dur, abîmé par la tristesse et le temps.

Et elle te disait toujours que tu ne savais pas jouer... dis-je la voix basse et grave.

Je maintenais que non, mais elle avait raison. Je n'ai jamais su jouer de la guitare comme elle... Tu ne me voyais pas, mais je n'étais jamais très loin quand elle vous jouait une berceuse à toi et ta sœur. J'aimais tellement l'entendre... finit-il.

Alors que je m'appuie contre une commode, les bras croisés sur le torse, mon paternel s'installe dans mon fauteuil en cuir et commence à gratter quelques accords d'une mélodie que nous jouait tout le temps ma mère. Les larmes montent et je donne tout pour ne pas les laisser couler sur mon visage fatigué, mais je n'y arrive pas. Cette musique, le souvenir de ma mère, le souvenir d'Ezia, dans mes bras, en train d'apprendre à jouer... L'ensemble est un cocktail explosif pour mes émotions à fleur de peau. Je me sens faible... Je suis faible. Cette histoire ne devrait pas me toucher ainsi, j'aurais dû garder mes distances dès le départ, mais il y a cette force invisible qui m'a poussé à en apprendre plus sur elle, à la toucher, la posséder. Elle a ce truc que je n'ai jamais trouvé chez aucune autre et ce n'était pas la première fois qu'elle piquait ma curiosité ainsi, mais nous avons grandi. Soufflant un bon coup, j'avoue à mon père.

Je n'avais pas prévu qu'elle m'intrigue autant.

Mon père, plantant son regard vert dans le mien, change de mélodie pour une reprise de "I see Fire" de Leon Alex attendant que je vide mon sac.

Je me suis accroché à elle. C'était une erreur de ma part et maintenant elle n'est plus là, pourtant elle est partout à la fois. Elle me hante ! Je... Je ne sais pas quoi faire pour m'aider à avancer... et j'ai mis le réseau dans la merde avec toutes mes attaques irréfléchies...

Comment crois-tu que j'ai surmonté la mort de ta mère ? lâche mon père.

Mort ! Mais elle n'est pas... enfin...

Elle n'est pas morte ! je me défends.

Tu dois faire une croix sur elle, faire comme si elle l'était !

Je préfère aller la récupérer et faire payer Francesco ! craché-je.

Mon père rit froidement.

Tu as perdu la tête Aodhan ! Francesco est un grand malade et apparemment, il n'a pas trouvé mieux pour sa fille... il est hors de question que tu t'occupes de leurs histoires ! Concentre-toi sur le réseau et sa prospérité pour la famille.

Son frère veut faire tomber Francesco... Il nous aidera ! Et quand il sera mort, une nouvelle ère commencera !

Kenan éclate de rire de plus belle.

Il est où là, son frère ! m'assomme-t-il. Pourquoi ne t'a-t-il pas plus aidé que ça ? Et pourquoi ne l'aide-t-il pas à s'évader s'il veut tant sauver sa petite sœur de la tyrannie de son père et son fiancé ? m'inflige-t-il en tentant de garder son calme.

Je sais pas... mais quelque chose me dit que Léo ne se joue pas de moi ! Il essaie de faire ce qu'il peut pour sortir de cette merde et renverser la situation !

Mais bien sûr ! Cette famille ne vaut rien. Laisse-les régler leur problème entre eux et concentre-toi sur nos affaires !

Nerveusement, je passe mes mains sur mon visage et mes cheveux.

Je veux la récupérer.

Mon père voyant la guerre intérieure qui fait rage dans ma tête m'assène le coup fatal. Se levant, il pointe son doigt vers moi pour appuyer ses mots.

Je vais te donner une bonne raison de laisser cette nana dans sa merde... La mort de ta mère!

Mon père appuie ses paroles en enfonçant ses iris verts au fond de mon âme.

Il faut vraiment que je te rappelle que c'est à cause de sa mère que la tienne, ma femme, est morte ?

Baissant les yeux, j'inspire profondément pour refouler la marée de rage et tristesse qui s'apprête à prendre possession de mon corps une fois de plus. Mon père finit.

Alors tu restes loin de ce bordel et tu penses à ta famille Aodhan !

J'avais treize ans quand tout ça s'est produit, je n'ai que des morceaux de souvenir de ce qu'il s'est passé, mon cerveau occultant une partie des événements. J'ai tout fait pour passer à autre chose, oublier cet instant de ma vie. En même temps, qui souhaite garder l'image de sa mère inerte sur le sol se vidant de son liquide vital ? Mon père nous a forcés, ma sœur et moi, à aller la voir en chambre funéraire... Je n'y arrivais pas... Je ne voulais pas croire que je ne la reverrais plus jamais, pour moi ce n'était qu'une mauvaise blague et elle allait revenir à la maison.

 Malheureusement, ce n'était pas le cas, ma petite sœur dans mes bras, nous sommes rentrés dans cette pièce froide à l'atmosphère lourde. Elle était remplie d'amis, d'hommes les plus proches de mon père, tous nous ont regardé avec cet air de compassion sur le visage, j'entends encore les murmures : "Oh les pauvres petits..." "Ça doit être tellement dur !". Oui, c'était putain de dur. Nous nous sommes avancés d'un pas indécis vers le cerceuil noir laqué, entouré de roses blanches et rouges, où reposait la personne qui nous aimait le plus dans ce bas monde. Son visage est intact dans ma mémoire, elle avait la peau si blanche, un maquillage léger, elle semblait en paix. Mais je ne voulais pas, je refusais de garder cette image d'elle inerte, froide, sans vie... Ce que je souhaitais, c'était chérir d'elle le visage plein de couleur, de gaieté, habillé d'un immense sourire qu'elle nous servait tout le temps à ma soeur et moi... Pendant, d'incomptables nuits, je n'avais que cette image avec ce putain de cercueil en tête... Parmi ce souvenir, un autre me revient en mémoire.

"Wow ! Encore une journée incroyable, avec Tayron, sur le circuit de papa en bordure de Dublin. Nous n'avons pas encore l'âge de conduire, mais la place de copilote n'est pas mal pour ressentir la voiture glisser. J'ai hâte de raconter à maman tout ce que nous avons appris.

C'est en courant que Tay et moi rentrons dans le salon à la recherche de nos mères. Elles ne sont pas seules : assis en face d'elles un homme, une femme et deux enfants que je ne connais pas, un garçon qui doit avoir environ notre âge et une petite fille. Elle a les yeux rouges et ne lâche pas sa mère d'un cheveux, on dirait encore un bébé.

Mon chéri ! me lance ma mère, un grand sourire aux lèvres. Ton père est avec vous ?

Oui Mam's, il gare la voiture et il arrive...

Attrapant mon bras avec délicatesse ma mère me demande.

Et si Tay et toi vous emmeniez nos invités dans votre salle de jeu ?

Elle est interdite aux filles ! lâche sans détour Tayron.

Nous avons la chance de vivre dans un immense manoir avec tout un tas de pièces, ce qui fait que mes parents et tati ont été d'accord pour que ayons notre espace de jeu rien qu'à nous. En plus d'avoir tout un tas de jouets différents, il y a un canapé avec une super grande télé pour s'amuser aux jeux vidéo, c'est trop cool.

Ma tante rit légèrement à la remarque de son fils et nous dit.

Vous pouvez faire une exception pour cette fois. Ezia est adorable, elle ne vous embêtera pas.

Soufflant d'agacement, nous finissons par accepter et invitons les deux inconnus à nous suivre. Après avoir échangé deux mots avec le garçon du nom de Léo, nous partons en courant à travers le manoir pour rejoindre notre salle... mais nous sommes apparemment trop rapides pour la fille. M'arrêtant, je ne peux m'empêcher de la taquiner.

Beh alors... tu es aussi lente que les filles de mon école.

La petite me tire la langue et reprend sa course de plus belle, me passant devant pour rattraper son frère qui talonne Tayron de près. Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour rejoindre notre "garçonnière" comme le dit si bien papa. Mon cousin et moi nous jetons sur le canapé en attrapant une des multiples friandises que nous a déjà posées Albert, le majordome, sur la table basse. Nous les invitons à faire de même et curieux d'en savoir plus sur eux, je demande.

Vous avez quel âge ?

La fille agrippe le bras à son frère et se cache à moitié derrière lui, nous regardant comme si nous allions la manger.

J'ai onze ans et ma petite sœur, Ezia, a huit ans. Et vous ?

Elle ne sait pas parler ? je demande en plantant mes yeux vert marron dans les siens, j'ai le sentiment que je l'impressionne et qu'elle tremble légèrement.

Si... mais elle est très timide quand elle ne connaît pas.

J'ai dix ans, réponds Tayron, et lui il en a douze.

Essayant de lire dans son regard pour voir ce qu'elle ressent, je fini par attrapper une poignée de bonbons et m'avance pour lui tendre afin de lui montrer que nous ne sommes pas des monstres. Hésitante, elle finit par se décaler et attraper les friandises, ne lâchant toujours pas son frère.

Tu devrais te décoller de lui, ça sera plus simple pour jouer à un jeu vidéo. Vous aimez les voitures ?

Prenant place avec nous, elle relâche le bras de son frère mais reste fermement collée à lui.

On adore ça ! répond Léo un sourire jusqu'aux oreilles. Vous avez quel jeu ?

Un jeu de Rallye, on peut aussi s'affronter sur des circuits !

Trop bien !! répondent-ils en chœur.

Après une multitude de parties, Tayron s'avoue vaincu, il n'arrive pas a passer devant Ezia qui joue trop bien pour son âge. De mon côté, je ne lâche pas l'affaire et finis par réussir à la battre de justesse. Son visage s'est détendu et elle rit même par moment, se détachant légèrement de son frère.

Le frère et la soeur sont restés au manoir une semaine avant de repartir de façon précipitée."

Un an après, Francesco a débarqué fou de rage. Ce n'était pas la première fois que je le voyais, cet homme venait régulièrement dans la région et partageait des moments amicaux avec mon père. Tout comme lorsque mon paternel partait en voyage en Italie, je savais qu'il allait chez lui. Mais cette fois, leur échange n'avait rien eu d'amical et avait fait trembler les murs du manoir. Quelques jours plus tard, on nous a attaqué alors que nous mangions tranquillement au restaurant en famille.

C'est à ce moment là que j'ai rencontré Ezia pour la première fois, de tous le temps qu'elle était à mes côtés, ces souvenirs ne sont pas revenus et ce n'est pas moi qui allais lui rapeller. C'est à cause de sa mère que la mienne est morte et je ne l'ai jamais oublié. Les envies de vengeance n'ont jamais cessé d'exister au plus profond de moi, mais elles ont toujours été ralenties par mon père qui me disait d'attendre, que l'occasion ultime se présenterait au bon moment. Ai-je loupé ce moment ? Peut-être qu'avoir Ezia entre les mains était le timing parfait, mais qu'aveuglé par ma fascination pour elle, je n'ai rien tenté.

Une putain d'erreur.

Mon paternel et moi restons deux bonnes heures à discuter dans ma salle de musique.

J'ai des choses à régler avec Tayron au Q.G ! Fais tes valises, dans quatre heures on décolle pour Dublin. Je te ramène à la maison ! Je vais te remettre les pendules à l'heure. m'annonce mon père d'un ton qui se veut sans appel.

Dans les escaliers en direction du salon, Tayron crie mon nom à travers la maison.

On a de la visite... nous dit mon cousin.

Qui ? demandé-je.

Tayron regarde mon père avant de se tourner vers moi. Il hésite quelques secondes et finit par lâcher.

Ethan !

Jurant dans ma barbe je râle à mon cousin.

Je ne veux ni le voir, ni l'entendre.

Il insiste Dhan... Il aurait quelque chose à nous donner.

Mon paternel intervient.

— Tu t'en occupes Tay. Il est hors de question que quelqu'un voie mon fils dans cet état, ou encore la villa...

Sur ces mots mon père m'ordonne de monter faire ma valise.

Tayron

Debout dans la cour devant la villa et entouré d'une dizaine d'hommes armés, j'attends qu'Ethan et les autres sbires de Diego qui l'accompagnent arrivent.

Beh alors, le chef en personne ne me fait pas le plaisir de m'accueillir ! me pique-t-il en parlant de mon cousin.

Il n'a pas le temps de recevoir les chiens de Diego !

Ethan et sa troupe éclatent de rire.

On dit qu'il a perdu la tête depuis qu'il n'a plus son diamant entre les mains... la preuve en est en nous attaquant n'importe comment.

Serrant les dents, je lâche.

Dit celui qui est fou de ce Diamant, prêt à la violer pour avoir son amour... pas trop dur de la voir dans le lit de ton boss ?

Le jeune homme se tend et jure dans sa barbe avant de faire signe à un de ses hommes de s'avancer pour me donner un téléphone.

À la base, le portable était pour Sébastian. Mais quand nous sommes revenus le chercher dans le désert, il n'était plus là... vous avez donc dû le récupérer ? Ou alors il s'est fait bouffer ! finit-il, un sourire de psychopathe sur les lèvres.

Je n'ai pas le temps de répondre que l'appareil se met à sonner dans ma main.

Tu devrais répondre, les filles, en Italie, ne vont pas tarder à aller au lit...

Dégagez-les moi ! ordonné-je en décrochant. 

____________

Salut à tous !

Merci d'être encore là ! 

Je suis un peu en retard dans l'écriture :) Entre la réécriture du Tome 1 et le taff... 

Ce week-end je tente d'écrire la suite ! 

Bisous à vous, prenez soin de vous

~So-Vin

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