3 . âme fissurée
Ezia
Des gouttes de sueur coulent le long de mes tempes et mon corps n'arrête pas de frissonner... Les ongles plantés dans la paume de mes mains, je tente de contenir une énième fois mes émotions face à cette vidéo que Francesco remet au début pour la troisième fois car je suis dans l'impossibilité de retenir mes larmes.
Giuseppe est attaché sur une chaise dans un cachot simplement éclairé par un néon. Celui qui m'a élevée et aimée comme sa propre fille se fait violemment torturer par Léo encouragé par notre géniteur. Son visage est tuméfié et ses vêtements sont recouverts du précieux liquide rougeâtre à cause des diverses blessures que lui inflige mon frère étape par étape.
Les premières minutes, il le bat et j'arrive tant bien que mal à contenir mes larmes. Puis les poings laissent place à des couteaux de différentes tailles que Léo lui insère dans divers endroit du corps, lui arrachant d'affreux cris de douleur, dont il déniait le plaisir à Francesco jusqu'alors. Tout est calculé pour le tuer à petit feu en le faisant souffrir, c'est durant cette partie que je n'arrive pas à réprimer mes larmes, donnant la joie à Francesco de remettre l'enregistrement au début.
Je n'en peux plus, mon estomac est sur le point de céder, mes yeux sont rouges alors que ma respiration est courte et saccadée. Je ne vais pas tenir encore très longtemps. Je regarde furtivement les autres autour de nous, tous détournent les yeux de la télévision, sauf le père de Diego et ce dernier. Diego, qui sent chacune des réactions de mon corps, caresse discrètement ma cuisse pour m'apporter son soutien; une partie de moi est surprise face à ce geste, je devrais l'envoyer chier mais je n'y arrive pas parce qu'étrangement, il me fait du bien.
- Ah! s'exclame Francesco. C'est ma partie préférée, j'ai appris à ton frère comment arracher les ongles en étant le plus lent et précis possible... commence-t-il à nous détailler en accélérant la vidéo pour s'arrêter sur le fameux passage.
Léo a une lame très fine en main et glisse cette dernière de façon hésitante sous l'ongle de Giuseppe dont tout le corps se tend sur la chaise en gémissant de douleur. Mon frère a un moment d'arrêt, il est sur le point de faire marche arrière mais Francesco pose sa main sur son épaule et l'encourage à continuer, ça serait dommage de "s'arrêter en si bon chemin". Alors Léo reprend son geste et d'un coup franc arrache le premier.
Je sens la bile me monter, plaque fermement ma main droite sur mon estomac et saisis instinctivement celle de Diego de l'autre, lui arrachant un léger sursaut de surprise.
Je ne vais pas tenir... je n'en peux plus !
Diego referme délicatement sa main sur la mienne tout en la caressant de son pouce. Francesco remarque notre échange pourtant discret.
- Je voulais attendre la fin de la vidéo... mais je crois que c'est le moment parfait pour que tu ouvres ton cadeau ! lance-t-il à mon attention en montrant le paquet d'un geste du menton.
J'hésite, mon instinct me crie de ne pas l'ouvrir alors que Francesco me force de son regard polaire, guettant la moindre de mes réactions. D'une lenteur déconcertante, je tends mon bras pour saisir le paquet posé sur la table basse devant moi. Une drôle d'odeur s'en dégage, renforçant mon envie de vomir. Mon cœur bat dans mes oreilles alors que j'ai entamé d'ouvrir le présent. Le contenu enfin sous mes yeux, je ne retiens pas mon cri d'effroi et éclate complètement en sanglots, incapable de me contenir plus longtemps. Les mains sans ongles de Giuseppe, méticuleusement séparées de son corps, reposent au fond du paquet en mettant en évidence le tatouage qu'il avait fait pour toujours nous avoir, Léo et moi, auprès de lui : un lion et un aigle. C'en est trop... Je ne peux plus... D'un mouvement rapide, je balance le "cadeau" sur la table, me lève et pars en courant en direction de l'étage. Je ne jette pas un regard derrière moi et ne prête même pas attention à Francesco qui me crie que ce n'est pas fini.
Si... Pour moi c'est fini ! Je n'en peux plus !
J'entre en trombe dans la chambre, prends la direction de la salle de bain afin de laisser mon estomac s'exprimer en ressortant toute la bile qu'il lui est possible d'extérioriser, les contractions que cela provoque me font extrêmement mal. Mes deux mains sont posées sur mon ventre comme si cela allait endiguer la douleur, mais j'ai l'impression que c'est pire. A genou, la tête au-dessus des toilettes je sens les prémisses d'un malaise me guetter, j'ai chaud, mon corps tremble comme une feuille, ma tête me lance atrocement et la pièce commence à tourner dangereusement. Je ne contrôle plus rien, les sanglots se mêlent à tout ce bazard et m'empêchent de respirer comme je le veux.
Alors que je commence à perdre connaissance, la sensation de l'eau froide qui coule sur mon visage avant de s'échouer sur mes épaules et le reste de mon corps me ramène à la réalité.
- Ça va aller ! me chuchote Diego me resserrant contre lui.
Je n'avais pas senti sa présence jusqu'à présent. Comment ose-t-il dire une chose pareille alors qu'il est la cause de tout ce bordel.
Tout est sa faute...
Tout est sa faute...
Ma bouche s'entrouvre mais la seule chose que je suis capable d'en sortir est un cri de désespoir avant de me remettre à pleurer de plus belle. Diego me serre fermement contre son torse; une main dans mes cheveux, l'autre dans mon dos, il effectue de petits mouvements d'avant en arrière en continuant de me parler.
- Ça va aller Ezia ! Tu vas surmonter ça... Je voulais pas qu'il te montre ça... Mais... je... il lâche un long souffle d'agacement avant de reprendre. Ça va aller ma jolie !
Je hais sa voix, pourtant je l'écoute telle une mélodie qui me permet de rester connectée à la réalité. Cette putain de réalité où celui qui m'a élevée est mort dans d'atroces souffrances à cause d'un psychopathe qui clame haut et fort être mon putain de père. Diego et son disque rayé commencent à me taper sur le système, me donnant la force de lui répondre malgré mes sanglots.
- Non ! Ça n'ira pas Diego ! Rien... Rien n'ira !
Posant un baiser tendre sur mon front, l'abruti recommence.
- Si... Ça ira, tu n'as pas le choix ! Tu te relèveras de ça ma jolie.
Je ne le comprends pas, et mon sang ne fait qu'un tour dans mon corps empli de tristesse, haine et colère. Le repoussant légèrement à l'aide de mes mains contre son torse, je plonge mes yeux azur dans l'enfer des siens.
- Arrête de te foutre de moi ! Non ! Rien, Rien n'ira.... Rien n'ira parce que je suis ici avec toi qui m'obliges à être tienne et je ne te comprends pas ! je tente de me défaire de son emprise avant d'enchaîner. Tu es là à me réconforter alors que tu es le premier à me faire souffrir. C'est quoi ton jeu bordel ?
Diego lâche un rire sans joie en arrêtant le robinet de la douche dans laquelle il nous a emmenés. D'un geste qui ne lui demande aucun effort, il me soulève, m'incite à retirer mes vêtements imbibés d'eau avant de m'enrouler dans une serviette comme si je n'étais qu'une simple poupée.
- Je me répète. commence-t-il. Cette vidéo, je ne voulais pas que tu la voies. Mais vois-tu, Ezia, ton père on ne lui dit pas non comme ça !
- Ce n'est pas mon père, dis-je le regard rivé sur mes pieds, arrachant un rire sadique à Diego.
- J'ai bien peur que tu aies tort, malheureusement. Et je suis sûr que la tâche de naissance sous ton oreille droite te le confirmera. Mais je pense pas que ce soit le moment de demander ça à Francesco, pas après ta performance...
- Diego... laisse moi partir ! supplié-je en sanglotant de nouveau. Je ne veux pas me marier ! Je ne veux pas rester ici avec ces fous ! Je veux pas...
Il me coupe la parole en saisissant mon menton pour lever ma tête vers lui.
- C'est notre destin. Toi et moi n'avons pas le choix, et je dois avouer que ça ne me dérange pas. J'ai toujours eu peur que tu ne ressembles à rien...
Diego attend une réponse de ma part, mais je n'ai pas la force de riposter. Alors je l'écoute.
- Non, mais sérieusement. Jusqu'à l'an dernier, les seules photos que ton père avait en sa possession dataient d'il y a vingt ans, tu avais à peine trois ans. Rien n'aurait pu me dire que tu serais devenue celle que tu es... être obligé d'épouser un laideron, une personne difforme, non merci !
Connard !
- Quand je t'ai vue la première fois, j'ai été agréablement surpris. Tu es vraiment une belle nana, Ezia ! Savoir que tu m'appartiens... Je ne peux pas nier que j'en suis fier ! Ce délicieux corps... dit-il en glissant ses doigts le long de mes formes.
D'une main ferme, il saisit ma nuque et rapproche nos deux visages pour finir.
- Je n'ai qu'une envie, tuer Aodhan O'Neil pour avoir osé toucher ce qui est à moi, te caresser, t'effleurer, te baiser ! Il devrait déjà être mort !
Ses paroles me font frissonner et le visage de Dhan apparaît dans mon esprit. Il me sourit avec tendresse et rit à une de mes remarques, dévoilant ses dents blanches et parfaites, ses traits sont doux... J'ai en tête cette facette de lui qu'il n'arborait qu'en ma présence ou celle de Tayron. Diego sent la réaction de mon corps et remarque mon absence; enfonçant ses doigts plus brutalement dans ma chair, il me force à le regarder.
- Tu penses à lui ! crache-t-il les dents serrées. rapprochant ses lèvres de mon oreille, il continue. Je. te. l'interdis ! Garde bien en tête : dès que l'occasion se présente, O'Neil est un homme mort ! Que tu sois présente ou non ! me délivrant de son emprise il finit. Tu devrais te reposer, je vais dire à ton père que tout ça t'a beaucoup trop secouée et que tu t'es endormie... en soit, ce n'est pas un mensonge.
Sur ce, Diego se change, revient m'embrasser tendrement alors que je me suis installée sous la couette et quitte la chambre, me laissant seule moi et mon cerveau complètement secoué. La fatigue me fait tellement mal à la tête que je peine à réfléchir. Les dernières heures tournent en boucle : la vidéo de Guiseppe, ses mains dans ce paquet, le mariage avec Diego... A quel moment ma vie a pu tourner au cauchemar comme ça ? Je garde tout de même l'espoir de réussir à fuir...
Ouais... et tu iras où ma fille ?
C'est vrai ça. Fuir pour aller où ? Chez Dhan ? Je ne peux pas nier qu'il me manque, lui au moins ne m'a forcée à rien, certes il m'a obligée à vivre chez lui mais finalement c'était pour me protéger et j'ai plutôt apprécié ce train de vie après la galère dans laquelle j'étais.
Il t'a menti !
Oui, encore une vérité mais pourtant je n'arrive pas à lui en vouloir. Il savait que Léo était en vie, malheureusement nous n'avons pas eu le temps de discuter du pourquoi il le savait ? Qu'est-ce que Léo a fait pour qu'il m'embarque dans son monde ? Ironique... "son monde" a l'air d'être le mien finalement et je n'y connais rien. Je ne sais pas comment y survivre. Comment me comporter ? J'ai cru comprendre que mon "père" est un homme avec de l'influence dans ce milieu, qu'est-ce que ça fait de moi ? Les gens auront peur de moi s'ils connaissent mes origines ? ai-je du pouvoir ?
Sans m'en rendre compte je m'endors profondément, laissant mon cerveau continuer à se poser un milliard de questions.
***
Difficilement j'ouvre les yeux, la nuit commence à s'installer dehors, le soleil laissant place à la lune, ce qui me permet de comprendre que j'ai dormi quasiment toute la journée. Je suis seule dans ce grand lit et me tourne de façon à me mettre sur le dos; un avant-bras sur mon front et l'autre sur mon ventre, je prends le temps qu'il me faut pour assimiler les derniers événement et trouver le courage de me lever. Traînant des pieds je me rends jusqu'au dressing pour attraper une tenue confortable et passer le reste de la soirée tranquille.
- Tu peux choisir quelque chose de plus chic ! me fait sursauter la voix de Diego. Ce soir, nous allons au restaurant avec mes parents.
- Francesco est toujours là ?
Diego me réponds négativement d'un geste de la tête tout en s'approchant de mon côté du dressing, sans hésitation, il s'empare d'une des housses qui y est suspendue.
- Non, lui et ta mère sont repartis pour la Calabre ce soir. Et il s'est débarrassé de ton "cadeau". répond-il en me tendant le cintre. Je veux que tu mettes cela !
Sa remarque sur les mains de Giuseppe fait frissonner mon échine et je m'oblige à ne pas la relever. Je veux oublier cette vision atroce.
- Je ne suis pas ta poupée, Diego ! Je m'habillerai comme je le veux.
Un sourire sadique s'installe sur son visage.
- Tu peux répéter le mot "poupée" ?
Je le regarde dépitée alors qu'il ancre ses iris bruns à mes yeux pour m'inviter à lui obéir.
- Pou...pée ! dis-je en coupant le mot en deux.
- Ça sonne si bien, autant que "ma jolie" ! Aller prépare toi ! ajoute-t-il en me jetant le vêtement.
- Je ne la mettrai pas ! j'affirme en comprenant qu'il s'agit d'une robe.
Non, mais il ne manquerait plus qu'il choisisse mes tenues alors qu'il a déjà composé mon dressing à cent pour cent.
- Si ! Tu la mettras, ma poupée, et si pour ça il faut que je t'aide, je le ferai avec grand plaisir. Ce jeu pourrait devenir un de mes préférés, poupée !
Mes doigts se referment brutalement sur la housse alors qu'un grognement de rage m'échappe ce qui l'encourage.
- Puisque tu insistes, jouons correctement ! enchaîne-t-il en se dirigeant vers un de mes tiroirs. Mets ça ! continue Diego en me tendant un soutien gorge bustier qui doit arriver mi ventre, sans bretelles, en dentelle et soie de couleur kaki, avec un string fin au même motif.
- Tu es sérieux là ? lancé-je sans détour.
- Extrêmement, et le vert devrait t'aller à merveille. Tu crois que je ne vois pas que tu choisis toujours les dessous les plus basiques de cette penderie? J'ai pas dépensé autant d'argent dans de la lingerie fine pour pas te voir dedans. Change-toi ! m'ordonne-t-il.
- Non ! dis-je pour lui tenir tête. Je m'habille comme je veux !
Diego hausse un sourcil avant de se diriger vers la porte du dressing pour la fermer...
- Très bien, je vais devoir changer ma poupée !
Mon cœur accélère la cadence, resserrant la housse contre mon torse, je recule de plusieurs mètres alors que mon ravisseur et bourreau s'approche de moi à pas de loup. D'un regard je tente d'évaluer la distance qui me sépare de la porte, peut-être que si je suis assez rapide je peux le contourner et lui échapper.
- N'y pense même pas ! résonne la voix de Diego dans la pièce.
Son regard est rivé sur moi, sur le moindre de mes gestes qu'il calque au millimètre me forçant à bouger comme lui le veut. Prise d'un élan de courage, je tente quand même de lui échapper en effectuant un mouvement à gauche pour le duper avant de me jeter à droite pour m'évader. Malheureusement pour moi Diego ne se fait pas avoir par ma manœuvre et m'attrape, stoppant rapidement ma course. sans prendre de détour, il me jette sur la banquette en velours présente au milieu de la pièce. Ses mains trouvent rapidement l'élastique de mon mini-short en soie, pour aller plus vite il retire mon sous-vêtement en même temps. Je me débats comme je peux en bougeant mes jambes dans tous les sens mais rien n'arrive à le déstabiliser, comme s'il en avait l'habitude... ce qu'il me le confirme.
- Tu peux lutter autant que tu veux. J'ai déjà eu à faire à plus coriace que toi, Ezia, et je suis toujours arrivé à mes fins !
Je m'attendais à quoi : qu'un homme qui vend des jeunes femmes les respecte et attende avec impatience la précieuse élue de son cœur ?
Pathétique.
Diego saisit le string posé sur un petit meuble à côté de nous et me l'enfile en une fraction de seconde. Je suis essoufflée d'essayer de le repousser et je vois bien que mes efforts ne servent strictement à rien. Folle de rage je lâche.
- C'est bon ! Je vais mettre ce que tu veux !
Accompagné d'un rire satisfait, Diego se redresse et s'assoit sur la banquette en me tendant le soutien-gorge. Je retire mon haut avant de lui arracher des mains. Ses yeux, que j'ai envie de crever, brillent de désir en me voyant dans cette lingerie à moitié transparente et extrêmement sexy. Je n'ai jamais porté ce genre de chose auparavant, j'ai toujours été assez simple, jamais dans l'extravagance ou à me préoccuper du regard de mon partenaire sur ma personne en petite tenue; de toute façon à part avec Dhan, je n'ai jamais pris le temps de séduire un homme avec ça, pour que ça finisse par terre dans un coin de la pièce...et en plus j'ai les strings en horreur, une ficelle qui nous coupe les fesses en deux, je préfère le confort des tangas.
Diego passe sa langue sur sa lèvre inférieure alors que j'ouvre la housse pour sortir le dit vêtement de son désir. Je dois avouer qu'elle est magnifique, mais je ne lui ferai pas le plaisir de lui dire. C'est une robe bustier couleur champagne, au tissu légèrement pailleté, avec un léger V dévoilant juste ce qu'il faut de poitrine. Le haut moule le corps, quant au bas c'est une longue jupe plissée fendue sur la jambe gauche, une ceinture dans les mêmes tons de couleurs, à la boucle argentée, vient accessoiriser le tout. Dans une autre poche se trouvent deux manches bouffantes faites avec le même tissu mais séparées du reste. Sans trop de difficulté je m'habille, néanmoins Diego m'aide à zipper la robe jusqu'en haut.
- Je te laisse te maquiller et choisir tes chaussures ! dit-il en quittant ses vêtements tout en prenant la direction de la douche.
Deux heures plus tard nous voilà installés dans un restaurant italien cinq étoiles en plein centre de Miami, au dernier étage d'un gratte-ciel. Nous sommes assis autour d'une table ronde dans un coin à l'écart des autres clients de l'établissement. La décoration chic et épurée rappelle tout de même l'Italie, de part et d'autre de la vigne grimpe le long des murs en fausses pierres romaines et des oliviers séparent les tables. Le tout donne l'impression d'être sur une terrasse en Calabre avec le soleil et les cigales.
- Un peu de vin rouge, Mademoiselle Ezia ? C'est un très bon cru tout droit importé de notre domaine en Calabre. m'interpelle le père de Diego, Sandro.
- Eu.. Oui, merci ! je réponds hésitante.
- Vous êtes très belle ! me complimente Donatella, sa mère. Cette robe vous va à ravir !
Je réponds d'un sourire timide alors que l'abruti à ma droite ne cache pas sa fierté.
Les parents de Diego sont des personnes extrêmement chic et raffinées. Sa mère est vêtue d'un tailleur haute couture d'un blanc crème qui adoucit les traits de son fin visage, c'est d'elle que Diego tient ses yeux en amande. Mais ceux de sa mère dégagent une douceur apaisante pourtant je suis sûre que cette femme n'a pas une vie facile. Son père est imposant, des cheveux noir coupés court, un visage carré aux traits durs, sa carrure ne laisse pas de doute au fait qu'il passe autant de temps que son fils dans une salle de sport, même à son âge. Lui aussi est vêtu d'un costume de luxe d'un gris très clair.
- Nous sommes très heureux que tu sois enfin de retour. Ce mariage est extrêmement important pour notre famille. m'apprend Sandro en faisant tourner son verre de vin.
- Elle n'a pas besoin de connaître les tenants et les aboutissants, père ! le coupe Diego.
Sa mère se gratte la gorge avec classe afin de ramener l'attention sur elle.
- En parlant de mariage ! J'ai discuté avec votre mère concernant les fleurs, nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur la composition de votre bouquet... ni sur celle des tables d'ailleurs.
Mariage... Fleurs... Bouquet...
Mon cerveau bug à la prononciation de ses mots.
- Elle m'a assuré que vous préféreriez un bouquet champêtre à un plus raffiné et travaillé.
Ma mère me connaît par cœur, j'adore les fleurs des champs, les œillets, les marguerites, l'eucalyptus... Quand l'occasion se présentait, j'appréciais de lui en composer un avec les fleurs à ma disposition, j'en faisais avec tout un tas de couleurs comme des plus nudes. Une fois, alors que nous parlions de tout et de rien, nous avions abordé le sujet du bouquet de mariage qui me ferait rêver. Je lui avais décrit un beau mélange de fleurs blanches, rose pâle ou orangé avec de l'eucalyptus, des fleurs de pampa. Simple, efficace et surtout sauvage et libre... tout le contraire de ma situation actuelle.
- Oui, je préfère un bouquet champêtre. C'est quelque chose qui m'a toujours fait envie quand je pensais au mariage. j'avoue.
Les parents de Diego semblent gênés par ma réponse, comme si je n'avais pas donné la bonne.
- Ezia... commence Donatella en prenant ma main. Tu dois comprendre que nous devons respecter un certain... comment dire... Standing. Tu ne peux pas te marier tel une bohème avec des fleurs sauvages qui viennent de je ne sais où ! dit-elle tranchante. J'ai donc pris les devant pour commander un bouquet qui ressemblera à l'événement. Oh et pour la robe, nous irons faire des essais chez un couturier à Milan ou peut-être à Paris...
Mon égo en prend un coup, alors ça aussi on va me le prendre et m'imposer un choix...
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Merci de continuer à suivre l'aventure Wild Race.
N'hésitez pas à me laisser votre avis. De l'autre côté la réécriture du Tome 1 avance bien.
Pensez-vous que cette histoire peut plaire à une Maison d'édition ? J'avoue cela serait un rêve... comme beaucoup ahah !
À bientôt
~So_Vin
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