20 . Elle te plaît ?
AODHAN / alias Connor
— Tayron et les autres ne s'attendent pas à la voir ! Ils...
— Ils en profiteront pour essayer de la tuer par vengeance ! Ne me dis pas que tu penses le contraire ! répond Diego, les poils hérissés.
— Quelque chose me dit qu'il ne s'en prendra pas à elle... Dans tous les cas, il faut récupérer six voitures et nous n'avons que cinq pilotes capables de faire le taf !
— Nous n'avons qu'à prendre Ethan !
— Ethan ! s'exclament Ezia et Léo d'une même voix.
Intérieurement, ma réaction est la même que le frère et la soeur. Officiellement, je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants de la mission. Officieusement, je sais que notre run de demain soir est sportif et dangereux, Ethan n'est pas au niveau d'une opération comme celle-ci.
— Il ne sait pas faire un créneau et tu veux qu'il réussisse une manœuvre comme celle-ci ! Tu es complètement fou, il va tuer la bagnole et lui avec !
Diego fait la moue et s'enfonce dans son fauteuil en posant une main sur la cuisse d'Ezia qui ne comprend pas tout de la situation. Une étincelle d'espoir est apparue dans ses yeux lorsque son frère a cité son prénom et le mot "conduire" dans la même phrase, ça ne m'a pas échappé. Rien ne m'échappe avec elle, même si les bras croisés debout derrière son frère je tente de garder un visage neutre et fixé sur Diego. J'ai bien compris sa mise en garde pendant notre petite discussion sur la terrasse, elle succombera au charme de Connor et cet abruti n'y verra que du feu. Pour le moment, je ne peux pas être son compagnon alors je serai son amant.
— Nous ne l'avons pas testé sur le dispositif, il pourrait nous surprendre ! tente de se convaincre Diego.
— Très bien. Testons le ! affirme Léo. Ezia en même temps que lui. tranche-t-il.
Diego tique et s'apprête à riposter mais Léo ne lui en laisse pas la possibilité.
— C'est non négociable Diego. Je veux autant que toi que cette mission réussisse, et je veux te prouver que ce n'est pas Ethan qu'il nous faut. finit-il en se levant.
Tous réunis dans l'atelier, notre attention est focalisée sur Ezia face à Ethan qui tirent au sort les clés de la voiture qu'ils vont conduire. J'aimerais pouvoir rentrer dans sa tête et voir comment elle se sent de revoir son ancien ami. Le jeune homme a une cicatrice sur le côté gauche du visage, je supose que c'est un cadeau de Diego pour avoir touché à sa "femme".
Ma femme !
— Honneur aux dames ! lance Ethan.
— Le boss est fou de vouloir la faire conduire... chuchote un des hommes à côté de moi.
— Tu ne sais pas qui c'est ? réplique un autre.
L'homme rit et répond négativement.
— Pourquoi, je devrais ?
— Elle roulait pour O'Neil et je crois que c'est la sœur du boss... intervient un troisième.
D'une oreille, j'écoute leur échange.
— Elle roulait pour l'Irlandais, O'Neil ! s'exclame le premier un ton trop fort, attirant l'attention sur nous.
Diego le tue du regard.
— Prononcez encore une fois ce nom, je vous tue ! crie-t-il. Bon tu te décides, chérie ? dit-il perdant un brin de patience.
Ezia finit par choisir une des mains fermées de son frère.
Maserati MC20
Cette voiture sera parfaite pour elle. Ethan, lui, se retrouve avec une Bugatti, Diego n'a vraiment rien d'autre à faire que de payer un carrossier... je ne donne pas cher de la voiture pendant ces essais.
— Bien, commence Léo, pas le temps de prendre en main les voitures, de toute façon la mission de demain ne vous en laissera pas l'occasion. Vous revenez au plus vite, passez dans le dispositif qui fait deux mètres cinquante de large. Le premier s'arrête avant de rentrer dans le mur et le second juste derrière. Votre objectif, être précis et ne pas abîmer les voitures.
Les deux pilotes acquiescent et montent à bord de leur véhicule. Diego semble nerveux, il joue avec ses doigts et bouge ses épaules pour essayer de le cacher. Délicatement, il glisse à Léo.
— Le mur ? Nous n'avons pas fermé pour les autres... Si Eth...
— Je croyais que tu avais confiance en lui ?
Diego grogne de mécontentement, attrapant la radio il donne les premières directives à Ez et Ethan.
— Faites un premier passage arrêt en solo. Ezia la première.
La jeune femme fait un rapide tour du circuit et arrive à une allure soutenue devant le dispositif. Sans surprise c'est un sans faute, elle effectue parfaitement l'exercice et contre toute attente Ethan aussi.
— Parfait ! affirme Léo en saisissant la radio. Ethan, passe devant, Ezia tu le suis. Arrêtez vous parfaitement dans le dispositif, il ne faut pas que la dernière voiture dépasse.
Léo ne fait pas confiance à Ethan pour passer en second et cela me rassure. À la vitesse à laquelle ils arrivent, s'il ne contrôle pas son arrêt, la voiture de devant à de grandes chances de finir en boite de conserve contre le mur. L'italien joue tout de même avec mon cardiaque et celui de son beau-frère vraisemblablement, Diego a les bras croisés sur son torse et ne quitte pas d'une seconde la voiture d'Ezia des yeux, bougeant toujours nerveusement ses doigts. Quand nous avons fait le test, il n'y avait pas le mur pour fermer le passage, donc si quelqu'un nous percute nous sommes simplement projetés en avant et pas piégés en sandwich, je me demande bien ce qui est passé par la tête de Léo de les tester avec cette difficulté en plus.
Ethan arrive, sans surprise il freine trop tard, et le nez de sa voiture s'écrase dans le mur. Ezia qui le suit de près s'arrête exactement où il faut. Intérieurement, je remercie Léo d'avoir eu l'intelligence de la faire passer en second, elle serait coincée contre le mur s'il n'avait pas fait cela.
Une équipe part sortir le jeune homme de l'épave pendant qu'Ezia se gare devant nous.
— Il t'en faut plus Diego, ou tu la laisses faire le job ? demande Léo, un air victorieux.
— J'accepte, mais je mettrai mes conditions !
Parfait !
Diego ouvre la porte à Ezia et lui tend la main pour l'aider à descendre. Agrippant sa taille, il nous rejoint et se racle la gorge.
— Tout le monde dans le bureau !
À l'abri des oreilles curieuses, Léo et Diego nous expliquent en quoi consiste cette mascarade.
— Demain soir, nous allons récupérer des voitures aux Irlandais. Nous avons réussi à trouver l'emplacement d'un des hangars qui leur sert d'entrepôt pour les voitures volées.
— Vous voulez voler des voitures volées... souligne Ezia.
— Exactement Chérie ! répond Diego en caressant sa joue. Mais ça c'est la partie facile du plan... Afin de passer inaperçus et nous rendre difficile à suivre, la suite se corse et c'est là que vous devrez nous montrer vos talents.
Curieux, nous nous regardons tous les uns les autres. Je dois avouer que le plan que nous avons créé avec Léo est parfait.
Oh oui... parfait.
— Sur l'autoroute il y aura trois camions, vous devrez monter les voitures dans les remorques. Vous serez en binômes, nous explique Léo.
— Attendez, vous voulez que l'on monte les voitures pendant que les camions roulent ?
— Exactement ! répondent Léo et Diego à l'unisson.
— Après ce que j'ai vu cet après-midi, reprend Léo, voici les équipes : Livio et Alban, Tristan et Sergio, Connor et Ezia. finit-il en me regardant. Connor, je te fais confiance pour faire attention à elle, un des hommes de Diego montera avec elle. Les camions seront conduits par Alonzo, Pedro et Arthur. Vous devrez être rapides, précis et surtout ne pas abîmer les voitures... enchaîne l'italien. L'entrepôt sera peu surveillé.
Alors qu'on nous fait signe de prendre congé, Diego m'interpelle.
— Un verre ? me demande-t-il.
— Allons-y pour un verre... dis-je en levant un œil discret sur le profil d'Ezia qui vient de s'installer dans le fauteuil de Diego après qu'il se soit levé.
Timidement, sa tête se lève et nos iris se croisent l'espace d'une seconde qui me semble durer une éternité. Je crève d'envie de la toucher, de l'embrasser et ça me demande un contrôle surhumain pour ne pas me jeter sur elle. Diego me tend un verre, me sortant de mes songes.
— Tu n'as pas volé ta réputation Boswell. me lance Léo.
— Soyons clair... commence Diego. S'il lui arrive quoi que ce soit, dit-il en la montrant de l'index, tu es un homme mort !
— Que voudriez-vous qu'il lui arrive ? demandé-je d'un ton neutre.
— N'aie pas d'excès de confiance, tu ne sais pas où tu mets les pieds demain. Nous avons tout fait pour être les plus discrets et rapides possible pour faucher l'herbe sous les pieds des Irlandais, mais nous ne sommes à l'abri de rien et s'il lui arri...
Je ne lui laisse pas l'occasion de finir sa phrase.
— Il ne lui arrivera rien ! affirmé-je.
Juste un petit coup de stress...
Ce plan, c'est moi qui l'ai imaginé et proposé à Léo, je sais donc qu'Ezia ne craint rien... enfin rien qui ne lui fasse mal physiquement.
Diego sort son paquet de clopes et m'en propose une.
— Viens manger à la villa ce soir... J'ai envie d'en savoir un peu plus sur toi ! Et tu as l'air de bien t'entendre avec ma femme, souligne-t-il, recevoir du monde ne nous fera pas de mal.
Mon sourcil se relève de surprise, et je regarde Léo qui me rend le même regard.
— Léo aussi, viens avec Dalia !
Une heure s'est écoulée depuis que j'ai quitté le circuit de Diego avec son invitation à dîner. Debout devant mon miroir, je finis de cacher mes tatouages sous la tonne de maquillage nécessaire pour les faire disparaître totalement. Je n'aurais jamais cru que ce truc de professionnel cache aussi bien l'ancre sur ma peau. Transformé en Connor, j'enfile une chemise et attrape une veste costard quand un téléphone sonne dans mon armoire. Vérifiant bien de ne pas être espionné, j'attrape le mobile et ouvre le SMS.
T : Tout est ok pour demain. Les voitures sont à bon port.
MOI : E ne doit pas être blessée. Fais-lui juste peur !
T : Les B seront installées dans les boîtes à gants demain. Il faut absolument qu'elle prenne la Lambo.
MOI : Parfait...
N'attendant pas de réponse de sa part, je remets le téléphone dans sa planque : une petite mallette rangée sous une lame du plancher. Installé derrière le volant de ma Shelby, je mets le GPS et rejoins la villa de Diego. Je n'aurais pas cru que tout cela aille si vite, je sais que je peux remercier Léo pour m'avoir donné autant d'opportunités de monter les échelons. Garé devant chez eux, je prends une profonde inspiration et fait craquer ma nuque de droite à gauche pour détendre mes muscles. Je n'ai pas le droit à l'erreur, jouer avec cette tension entre elle et moi oui, me griller et tuer mes chances d'aller au bout de nos plans : non !
D'un pas sûr, je rejoins l'entrée et sonne pour prévenir de mon arrivée. Une femme que je suppose être une employée m'ouvre la porte et m'invite à rentrer.
— Il ne manquait que toi ! lance Diego en levant son verre.
Je réponds d'un mouvement de tête avec un léger rictus, analysant rapidement les invités. Dalia est sur le canapé à côté d'Ezia et Zora, je suis heureux de voir qu'elle se porte bien. Léo et Diego sont debouts, verre à la main et discutent avec deux autres hommes que je ne connais pas.
— Connor, voici Taylor et Raven, deux associés ici en Amérique. Nous parlions d'une prochaine mission que j'aimerais te confier si celle de demain se passe bien.
— Enchanté. dis-je aux deux hommes.
La soirée avance tranquillement, je reste muet la plupart du temps, ne parle que lorsque l'on me demande mon avis ou pour réagir à deux trois petits trucs. Je le sens, Diego me teste avec toutes ses questions, m'obligeant à être sur mes gardes chaque minute. M'excusant, je m'éclipse sur la terrasse fumer une cigarette et prendre l'air.
— Elle te plaît ? la voix de Diego brise le silence de la nuit qui tombe petit à petit.
Prenant le temps de lui faire face, je passe une main sur mon visage pour tenter de garder une attitude la plus neutre qu'il m'est possible d'avoir alors que l'on parle d'elle.
— Que voulez-vous dire ?
— Ma femme ! souligne-t-il en la montrant à travers la baie vitrée d'un geste du menton.
— Elle est charmante...
— Magnifique tu veux dire ?
L'ai-je trop regardée pour qu'il m'interroge ainsi ? Mon rythme cardiaque accélère.
— Je ne me permettrais pas de...
— Tu veux que je te dise, elle est aussi bonne que belle... Tu aimerais la baiser ?
Je ne comprends pas le comportement de Diego et l'entendre parler d'elle ainsi réveille la colère en moi.
— Bien sûr que non ! affirmé-je.
Bien sûr que si. Me dit mon coeur, je n'ai pas oublié son goût, ni la forme de ses courbes.
— Je ne me permettrais pas de toucher à la femme du boss... continué-je. Je tiens à ma vie et elle n'est pas mon genre.
Les traits de son visage se détendent et le coin de ses lèvres s'étirent.
— Bonne réponse. Demain soir, je compte vraiment sur toi, elle entrera en première dans le camion. S'il y a un problème, je veux que tu la protège au péril de ta vie, elle est plus importante que toi. dit-il en appuyant sa parole de son index sur mon torse.
Les yeux rivés sur son doigt, je réponds par la positive.
— Et c'est quoi ton genre ? La petite brune à côté de ma femme, tu aimes ?
— J'aime bien !
— Alors elle est à toi ! Passe la nuit avec elle, ça te fera pas de mal. dit-il en tapant mon épaule avant de regagner l'intérieur de la villa. Nous passons à table ! finit-il.
Sa façon de me proposer Zora me donne l'impression d'être un détenu dans le couloir de la mort, comme si demain, tout allait foirer et que cette soirée était ma dernière.
Le repas se passe étrangement dans une humeur détendue, même si la tension est palpable entre Léo et Dalia, Ezia discute à peine et échange surtout un grand nombre de messes basses avec Zora qui n'arrête pas de me jeter des œillades interrogatives. La jeune femme semble être appeurée, je me demande ce qu'il a bien pu se passer et ce qu'a pu lui dire Diego pour la voir dans cet état là. Sentant le regard de Diego sur mon profil de temps en temps, je dévisage Zora, feignant d'avoir un béguin pour elle et donner le change. Tout le long du repas, les hommes autour de la table me harcèlent d'un tas de questions concernant mon enfance, les lieux où j'ai grandi, mes études, le travail... Je tiens bon, connaissant mon personnage sur le bout des doigts. Au dessert, la bonne amène une petite boîte à Ezia et lui tend deux comprimés qu'elle refuse, s'attirant les foudres de Diego.
— Ne commence pas Chérie. Prends les, il faut que tu dormes bien pour être en forme demain.
— Je n'aurai pas besoin de ça pour dormir...
— Punaise ! Tu peux pas la fermer un peu et faire ce qu'on te dit ? crache Dalia assise en face d'elle. C'est trop dur d'écouter ton mari ?
Tout comme le cœur d'Ezia, le mien manque un battement. D'où se permet-elle de parler comme ça ? Je m'attends à ce que Léo prenne la défense de sa sœur, mais étrangement ce n'est pas le cas, pourtant cette dernière cherche son soutien dans ses iris polaires.
— Léo... souffle-t-elle.
— Je suis désolé Ezia... pour le coup il a raison, il faut que tu dormes pour être au top demain.
— Vous êtes conscients que ce truc ne m'aide pas à récupérer... dit-elle la voix sanglotante. C'est juste une drogue...
La main de Diego glisse sur sa douce nuque et se referme durement, lui faisant monter ses épaules à cause de la douleur.
— Tout se passe bien jusqu'ici Chérie, ne change pas la tendance. On arrive à la fin de la soirée, c'est l'heure d'aller au lit ! dit-il en attrapant son verre d'eau pour lui tendre.
Une demi-heure plus tard, nous sommes dans le salon entre hommes, seule Zora est restée parmi nous sous les ordres de Diego. Dalia de son côté a rejoint la chambre qui leur est attitrée dans cette villa. D'un mouvement de main, Diego donne un ordre à Zora qui, déglutissant, vient s'asseoir sur mes genoux alors que la porte d'entrée s'ouvre. Six hommes arrivent, tenant des jeunes femmes en laisse et menottées comme de simples animaux. La vision me donne la nausée.
— Alonzo ! aboie Diego. Ferme les portes de ce côté de la villa et garde celle de ma chambre. On ne sait jamais...
Son homme de main barricade le côté de la villa où se trouve leur chambre pour laisser passer le moins de bruit possible.
— Diego, ne fais pas n'importe quoi. gronde Léo. N'oublie pas le pacte avec mon père !
— Ton père n'est pas ici ! rétorque le concerné. Ta soeur est peut-être extrêmement délicieuse, mais baiser une poupée inanimée, ça va cinq minutes.
— Respecte-la un minimum connard. C'est de ta faute si elle est comme ça !
— T'es mal placé pour me dire ça. Tu la respectes comment Dalia ? Ne me dis pas que ce soir tu ne baiseras pas une de ces putes. Une sélection de la meilleure cuvée que je vais envoyer à Litwood.
Un frisson de haine traverse mon échine. Les jeunes femmes que l'on vient d'amener sont rapidement dépourvues de leurs vêtements, se retrouvant en petite tenue devant les regards pervers et morts de faim des hommes présents dans la pièce. Zora tremble comme une feuille sur mes genoux à la vision de ce spectacle. Dans un geste protecteur, je pose ma main sur une des ses cuisses et la caresse avec délicatesse de mon pouce.
— Alors Léo, laquelle ?
— Aucune ! crache-t-il en serrant la mâchoire. Je vais me coucher plutôt que de voir ce déplorable spectacle.
L'italien montre un des hommes déjà en train de sortir son pénis de son pantalon alors qu'il tient une des filles par les cheveux pour la forcer à se mettre à genou et le sucer. Sans regarder en arrière, il quitte la pièce en direction de sa chambre.
— Connor, m'appelle Diego, Zora te suffit ou tu en veux une autre ? Ou une de plus ? dit-il en riant et attrapant les fesses d'une autre brune.
Levant la main, je décline son invitation.
— Elle me suffit amplement Diego... de toute façon je vais y aller ! affirmé-je en me levant et par la même occasion libérant Zora de mes bras.
— Dors ici et amuse toi ! me jette Diego sur un ton qui se veut sans appel. Si elle ne passe pas la nuit avec toi ce sera avec un des autres ici présent. Toi, dit-il à l'attention de la petite brune debout devant moi, amène le dans ta chambre et occupe toi de lui. Faire la pute, tu n'as pas oublié comment on fait, non ? l'insulte-t-il.
Zora retient un sanglot et attrape ma main pour me guider à travers la villa. Dans sa chambre, elle ferme la porte derrière nous et me pousse de façon à ce que je m'assoie sur le lit avant de se mettre à genoux devant moi. Elle tremble dans chaque mouvement qu'elle fait et est hésitante en tendant une main sur mon pantalon. D'un mouvement rapide, j'arrête son geste et attrape son menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux.
— Qu'est-ce que tu fais ? grondé-je.
Les yeux ronds comme des billes, elle ne sait pas quoi me répondre.
— Je... Il...
— IL n'est pas là et je ne coucherai pas avec toi !
— Mais si je... S'il n'y a aucun bruit ici, il le saura et s'en prendra à moi pour ne pas avoir obéi à son ordre.
Approchant mes lèvres de ses oreilles, je chuchote.
— Que dirait Sébastian ?
Zora couvre sa bouche de ses deux mains pour étouffer un cri de surprise en reconnaissant ma voix sans l'accent que je me force à prendre en compagnie des autres. Elle s'apprête à sauter dans mes bras lorsque sa porte s'ouvre d'un coup avec fracas. Sans réfléchir, je me jette sur ses lèvres et l'embrasse comme si je n'étais qu'un animal sauvage, glissant une main dans ses cheveux pour tirer sa tête en arrière et couvrir son cou de baisers, attirant son corps davantage sur le mien.
Désolé Séb, mais tu me dois bien ça...
Le rire de Diego parvient jusqu'à nos oreilles.
— Ah ! Elle se montre enfin utile. Amusez-vous bien ! crache-t-il avant de faire demi-tour et fermer la porte.
Immédiatement, je lâche Zora et nous reprenons nos esprits.
— Il faut que l'on fasse semblant, chuchoté-je avant de monter sur le lit pour sauter dessus.
Ma réaction et mon action ont le mérite de faire rire mon amie qui me rejoint et se met à couiner de façon explicite. Par moment, je lance deux trois tirades salaces pour continuer notre comédie. Le cirque dure une quinzaine de minutes avant de nous allonger l'un contre l'autre sur son lit en sous-vêtements au cas où notre cher hôte aurait l'idée de nous rendre une seconde visite.
— Tu n'es pas mort... souffle-t-elle. Comment va Sébastian ?
Je n'ai pas revu mon second depuis sa trahison à Phoenix, Tayron a fini par m'avouer qu'il lui avait sauvé la vie et qu'il avait repris son poste dans l'organisation parce que les clients ne demandaient que lui. J'étais contre cette idée, mais mon père et mon cousin l'ont fait revenir contre mon gré, le faisant travailler sous surveillance plus que rapprochée. Il est hanté par une seule idée, récupérer sa fiancée.
— Il va bien ! dis-je en oubliant de mentionner qu'il a frôlé la mort.
— Ezia...
— Ne doit rien savoir pour le moment ! dis-je d'une voix ferme.
— Pourquoi ?
— Moins tu en saura Zora, mieux ça sera pour toi. prenant un instant, je pose une question qui me brûle les lèvres. Il te force à faire ça avec d'autres ?
La jeune femme fixe le plafond.
— Non... Diego est devenu fou lorsqu'il a appris qu'Ezia prenait une contraception. C'est sa façon de me punir pour l'avoir couverte. J'ai échappé à la mort parce que ce n'est pas moi qui lui ai fourni... pas comme Stella... souffle-t-elle. Je crois aussi qu'il doute qu'elle ne te plaise pas...
Je ne retiens pas le sourire qui se forme sur mon visage.
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J'espère que le chapitre vous plaît... Désolé pour la longue absence, avec les fêtes c'était un peu compliqué et la réécriture du Tome 1 m'a pris beaucoup de temps...
J'essaie de ne pas être aussi longue pour la suite !
Mille mercis à vous d'être toujours là !
À bientôt
~So-Vin
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