2 . Réunion de famille ?
EZIA
Sur le chemin vers la maison, je me prépare mentalement à me faire tabasser et enfermer dans cette foutue chambre encore une fois. Je vais vraiment finir par devenir folle...
Le bas de porte passé, Diego ne prend pas la direction de l'étage mais traverse un couloir donnant sur un grand bureau. Je n'arrive pas à comprendre la disposition de cette maison, elle est étrange et j'ai comme la sensation que ce n'est pas la résidence principale de Diego. La pièce est spacieuse et simplement décorée, deux canapés se font face, séparés par une table basse en bois foncé juste après lesquels trône fièrement son bureau.
Deux hommes et une femme, qui me fusillent du regard, sont confortablement installés, me dévisageant pendant que nous rentrons dans la pièce. Diego nous amène jusqu'à son bureau, sans décrocher une œillade à ses invités, et me jette sur son fauteuil avant de faire les cent pas derrière moi.
— Dégagez tous ! ordonne-t-il essayant de contenir sa colère.
Son ton ne me dit rien qui vaille, il va me faire payer ma fuite, je n'ai plus qu'à prier pour qu'il n'ait pas vu la Ford.
— Diego... tente de l'interpeller la jeune femme.
— Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans : "DÉGAGEZ" !
La jeune femme ravale sa salive et suis les autres hors du bureau. Un frisson de peur traverse ma colonne vertébrale alors que Diego empoigne fermement mes épaules.
— Aïe ! râlé-je. Tu me fais mal !
— Ta mère ne t'a pas appris à dire au revoir à ton hôte avant de partir ? demande-t-il en rapprochant sa bouche de mes oreilles. Pourquoi ça ne m'étonne pas que cette garce ait oublié une chose pareille !
Pour qui il se prend ? Sa pique ne fait faire qu'un tour à mon sang en fusion, je vais me le faire ! Comment peut-il se permettre d'insulter ma mère ainsi ? C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je n'en peux plus, j'encaisse trop de choses depuis ces derniers jours.
— Petit enculé ! craché-je en me débattant pour me relever. Tu oses parler de ma mère alors que tu me séquestres, connard ! Lâche-moi et laisse-moi partir !
Je lutte sur le siège comme une truite en bout de ligne, mais je n'arrive pas à contrer la force de Diego pour me relever, sa poigne est trop puissante. Je regrette de ne pas avoir passé plus de temps à la salle de sport avec Tayron.
— Tu comptais aller où avec cette Ford ?
Ma cage thoracique monte et descend dans un rythme soutenu, il l'a vue... il a vu la voiture. Voyant la panique en moi, il continue.
— Ça me semblait bizarre que ce vieux tas de rouille soit ouvert et démarré quand je suis arrivé... Surtout que Rufus avait perdu ses clés il y a une semaine et qu'il n'a jamais eu l'idée de débrancher les fils pour la faire fonctionner.
Diego se redresse, lâche sa pression sur mes épaules pour faire pivoter son fauteuil de façon à me retrouver face à lui. Les mains posées sur les accoudoirs, il enchaîne.
— Ça m'a semblé étrange sur le coup... Je me suis dit qu'il avait peut-être fini par faire fonctionner sa cervelle. il marque une pause en rapprochant son visage du mien, me faisant déglutir. Mais quand je les ai vus descendre avec toi, j'ai compris ! Pas trop déçue que ton plan ait échoué ma jolie ?
Rapprochant mon visage du sien, je crache.
— Va. Te. Faire. Foutre !
Comme toujours, Diego ne se démonte pas, j'ai l'impression que plus je me rebelle, plus cela l'excite... Que devrais-je faire, jouer les poupées sans émotions et le laisser faire de moi ce qu'il veut ? Peut-être se lasserait-il de moi et me laisserait partir... J'ai envie de pleurer de nerfs, de fatigue, je n'arrive plus à réfléchir à comment me sortir de cet enfer, je viens de détruire la seule chance que j'ai eue et Diego m'a sauvée...
Il rit face à ma réponse en caressant mes lèvres de son pouce.
— Tu me demandais quoi plus tôt dans la journée ? Ah oui, tu voulais sortir de la chambre... J'espère que ta balade t'a plu, tu n'es pas prête de revoir la lumière du soleil avant notre départ. finit-il en tirant mes cheveux en arrière pour me faire lever la tête.
— Diego, ne fais pas ça s'il te plaît... supplié-je. Je vais devenir folle !
— Si ça peut m'aider à mieux te soumettre !
Plantant mes ongles dans son avant-bras, je riposte incapable de la fermer.
— Tu peux toujours rêver !
Diego est sur le point de me gifler pour ma réponse quand la porte de son bureau s'ouvre, arrêtant son geste. Nos deux regards sont aspirés par les visiteurs qui n'ont même pas pris la peine de frapper et de s'annoncer avant d'entrer. L'espoir renaît en moi lorsque je le reconnais, même si je n'ai toujours pas décidé si j'étais en colère contre lui ou heureuse qu'il ne soit pas vraiment mort. Il n'a rien perdu de sa prestance. Il est comme dans mes souvenirs à quelques détails près : sa chemise semble plus serrée, emprisonnant ses muscles plus développés, son regard est fermé et impassible, loin de la chaleur qu'il dégageait avant. Dans un sens je sais que c'est lui, dans l'autre j'ai la sensation qu'il a changé et je ne sais pas si c'est en bien...
Léo avance d'un pas sûr jusqu'au niveau de la table basse. il n'est pas seul, une jeune femme brune le suit de quelques mètres. Son regard s'attarde sur le bras levé de Diego avant de tomber sur moi. Je ne fais rien pour retenir les larmes qui coulent en silence sur mon visage. Sentant Diego se relâcher, je me lève rapidement, le bouscule et pars en courant sur Léo pour le prendre dans mes bras. Il est vraiment là, il n'est ni une illusion, ni un mirage, c'est bien un corps chaud que j'ai contre moi. Je n'en reviens pas à tel point que je m'effondre cachée dans le creux de son cou. Mon frère a un moment d'hésitation avant de refermer ses bras autour de moi et de me serrer contre lui, humant le parfum de mes cheveux.
— Ezia... murmure-t-il. Tu m'as tellement manqué.
— Ce n'est pas vrai... articulé-je.
— Oh si... C'était dur de te mentir mon petit aigle...
Une grosse partie de moi veut le croire, mais un infime morceau ne veut rien entendre.
— Sors moi de là ! m'exclamé-je. Je veux partir d'ici, pleuré-je de plus belle.
— Je ne peux pas, Ez... J'ai essayé... Mais j'ai échoué.
Je ne comprends pas ce qu'il baragouine. J'ai tant de questions à lui poser pour comprendre son geste et ses paroles. Je m'apprête à le faire mais Diego ne m'en laisse pas l'occasion.
— Oh la la ! Que d'émotion dans ces retrouvailles entre frère et soeur... Léo, puis-je finir ce que j'étais en train de faire avec ma fiancée ! crache-t-il en s'approchant de nous.
Fiancée ?
Je m'accroche à mon frère autant que je le peux. Diego était sur le point de me gifler... Je m'attends à ce que Léo me protège de lui, mais ce n'est pas le cas, il me relâche et le laisse me saisir par le bras pour coller mon corps au sien. Sans détour, mon ravisseur saisit mes joues d'une main et colle ses lèvres contre les miennes.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Je ne comprends rien au comportement de Diego aujourd'hui, il était sur le point de me gifler avant que Léo ne rentre dans la pièce et maintenant il force mes lèvres pour m'embrasser comme s'il était fou amoureux de moi. Je n'aime pas du tout ça... j'ai extrêmement peur pour la suite. Et c'est quoi cette histoire de fiancée, je ne veux pas l'épouser, ni continuer à vivre ma vie avec lui.
Au secours !
— Pedro ! appelle Diego après avoir rompu notre baiser.
Son homme rentre dans le bureau.
— Ramène-la dans la chambre et reste avec elle... à l'intérieur... Tu ne la quittes pas du regard ! Est-ce clair ?
L'homme acquiesce d'un mouvement de tête.
Alors qu'il me force à quitter la pièce, Diego finit.
— Oh et garde mes fringues... Ça te rend extrêmement bandante !
Du coin de l'œil je vois les muscles de Léo se tendre de colère à la phrase de l'autre abruti. Il n'aime pas cette situation lui non plus...
Deux jours se sont écoulés depuis la visite de Léo à la maison de Diego. Je n'ai pas pu le voir avant qu'il ne parte, enfermée dans cette putain de chambre. Le quotidien a été le même que les jours précédant ma tentative d'évasion, sauf sur deux points : un Pedro qui me suit comme mon ombre et Diego beaucoup plus dur dans ses rapports avec moi. Hier, nous avons quitté le ranch, se situant je ne sais même pas où, pour rejoindre un petit aéroport et prendre la direction de Miami. Nous logeons dans une villa incroyable au bord de l'océan, la déco y est plus personnelle que dans cette baraque perdue au milieu de nulle part. Elle est à l'inverse de son propriétaire, chaleureuse et lumineuse. Ici, je ne suis pas enfermée dans la chambre, je peux circuler comme bon me semble ; ce n'est pas la liberté que j'espère mais je prends le peu qui m'est accordé. Je nourris toujours l'espoir de pouvoir m'échapper.
— Tu finiras par jouir pour moi et crier mon prénom ! lâche-t-il en sortant du lit après avoir abusé de moi une fois de plus.
Ma technique de penser à Aodhan est devenue un véritable automatisme lorsqu'il pose ses mains sur moi. Je refuse de lui céder plus que mon corps et pourtant par moments, ce lâche ressent des choses agréables et satisfaisantes, me forçant à prendre davantage sur moi pour ne rien laisser voir à Diego.
— Prépare-toi, nous avons une visite importante ce matin ! Je t'attends en bas.
Enroulée du drap, je me lève et me dirige dans la salle de bain sans un mot pour Diego qui finit de se préparer. Je reste de longues minutes sous l'eau chaude, les yeux fermés, laissant mon esprit vagabonder... Aodhan et les autres sont rentrés d'une drôle de façon dans ma vie, à cause de Diego et Léo de ce que j'ai compris, je pensais avoir atterri chez les fous finalement je me suis trompée, il y a plus dérangé qu'eux, ils étaient des anges à côté de ceux avec qui je me trouve actuellement.
Plantée devant le dressing, je ne sais pas quoi mettre. Comme dans l'autre maison, mon côté n'est rempli que de robes et de jupes. Après avoir fait le tour, j'en choisis une vert sapin, mets une petite paire de talons crème, attache mes cheveux avec une demi queue de cheval et rejoins Diego au rez-de-chaussé. Il est debout face à la baie vitrée en train de regarder l'océan au loin tout en sirotant son café.
— Ezia, commence-t-il, ne fais pas ta rebelle aujourd'hui... Pas devant lui... Je pourrais rien faire pour...
Diego est interrompu par le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre. D'un pas rapide, mon ravisseur vient se placer à mes côtés, me saisissant délicatement par la taille alors que les voix se rapprochent du salon. Diego semble d'un coup tendu, comme si tout son égo s'était fait la malle en l'espace de quelques secondes, lui qui semble toujours super confiant donne l'impression de ne pas savoir ce que signifie ce mot actuellement.
— Ma chère petite fille ! lance une voix qui me dit quelque chose en rentrant dans la pièce.
J'essaie de faire fonctionner ma mémoire pour savoir d'où je connais cette voix, alors que l'homme en face de moi m'est totalement inconnu... Un teint hâlé, des cheveux poivre et sel, des yeux bleu méditéranéen. Il est vêtu d'un costard marron et d'une chemise noire, dont les trois premiers boutons sont ouverts sur un torse musclé qui ne fait pas rire, l'homme doit avoir une cinquantaine d'années.
— Eh bien ! On ne saute pas dans les bras de son père !
Mon père...
Me sentant frissonner, Diego resserre sa main sur ma taille. Un signe de protection qui me surprend venant de sa part... Je ne sais vraiment pas quoi penser de lui. Je ne m'attarde pas sur lui et reporte mon attention sur l'homme devant moi qui clame être mon géniteur, mais non ce n'est pas lui je reconnaîtrais mon père quand même. Il est suivi par un couple et ... Ma mère !
Maman !
Oui, c'est ça ! Je me rappelle maintenant, notre échange téléphonique avant la course de Phoenix, l'homme mystérieux et ma mère... Elle se place au côté de celui prétendant être mon père, ses long cheveux blonds sont attachés en un chignon bas ne laissant dépasser aucune mèche rebelle, vêtue d'un tailleur crème, je vois bien qu'elle a énormément maigri. Son visage est triste et fermé, ses yeux bleu d'habitude pétillants de vie sont ternes et ne transmettent aucune émotion, ses lèvres s'étirent à peine en me voyant. J'ai beaucoup imaginé nos retrouvailles, elles étaient sans hésiter beaucoup plus heureuses que celles que je vis actuellement. Je suis sur le point d'amorcer un pas dans sa direction mais Diego ne me laisse pas l'opportunité d'avancer, me murmurant discrètement.
— Reste avec moi pour l'instant... tu verras ta mère après !
Son ton n'est pas autoritaire, il est presque suppliant.
— C'est ma mère Diego, laisse moi aller la voir ! demandé-je.
Nos regards se croisent et ce que je lis dans les siens m'inquiète, il n'est pas serein. Pourquoi ? Qui est cet homme pour qu'il ait peur ainsi...
Je suis tellement concentrée sur le profil de Diego que je n'ai même pas vu l'étranger s'approcher de nous.
— Tu es devenue une si jolie jeune femme, mia bambina ! Viens dans mes bras ! dit-il.
Sans me laisser le temps de répondre, mon soi-disant père me saisit fermement pour m'emmener dans ses bras. Une main en bas de mon dos, l'autre sur mon crâne, il hume mes cheveux avant d'y déposer de tendres baisers en répétant en italien : "Ma chère petite fille, tu m'as tellement manqué... Tellement !". Je suis hébétée... Je ne comprends pas, je lance un regard discret à ma mère qui ne bouge pas d'un yota, pourquoi ? Elle le sait que ce n'est pas Papa, pourquoi n'intervient-elle pas ? Que s'est-il passé en Italie ? Où est mon Père ? Perdant patience, je me racle la gorge avant de dire d'une petite voix.
— Mais... vous... vous n'êtes pas mon père ! je bégaye.
Les bras de l'homme se tendent autour de moi et sa prise dans mes cheveux se fait plus virulente, mais cela ne m'empêche pas de répéter.
— Vous n'êtes pas mon père... Vous n'êtes pas Giuseppe...
L'homme tire ma tête en arrière de façon à plonger ses yeux polaires dans les miens, son regard est noir, effrayant. D'une voix dure, il me souffle.
— Giuseppe. n'est. pas. ton. père ! il resserre sa poigne sur mes cheveux m'arrachant un râle de douleur avant de continuer. Je suis ton père, Francesco Mancini... Et si nous nous asseyons, je crois que nous avons beaucoup de choses à nous raconter !
Francesco me relâche et me pousse sans ménagement dans les bras de Diego, puis nous fait un signe de tête en direction des canapés. Je suis hésitante et mon ravisseur le sentant, il me pousse légèrement pour m'encourager à prendre place.
— Mia Bambina, j'ai très peu de patience ! m'adresse mon soit disant père d'une voix grave et dure.
Une deuxième fois poussée par Diego, je ne cède pas pour autant et reporte mon attention sur ma mère qui vient de s'installer à côté de l'étranger. Je veux me jeter dans ses bras, je me suis toujours sentie en sécurité contre elle... Diego comprend rapidement le fond de ma pensée et bloque mon mouvement.
— Ezia... ne fais pas ta rebelle. Assieds-toi ! m'ordonne-t-il en me tirant à côté de lui alors qu'il vient de prendre place face à l'écran plat sur un sofa à la gauche de celui de ma mère et de Francesco.
Sur notre gauche s'installe le couple qui les accompagne et qui n'ont pas sorti un mot depuis leur arrivée.
— Bien, puisque tout le monde est en place, commence Francesco, Katalina va pouvoir nous raconter une belle histoire... Comme elle faisait si bien pour toi et ton frère enfants. finit-il tranchant en donnant la parole à ma mère.
La concernée se racle la gorge et commence à prendre la parole en plongeant ses yeux bleus dans les miens. Elle n'a rien de la femme pétillante que j'ai connue, son regard est désolé...
— Je... Ezia... elle joue nerveusement avec ses doigts en essayant de trouver ses mots. Ma chérie... Francesco est bien ton père ! m'assure-t-elle.
Ma respiration s'accélère, je ne comprends pas.
Non, c'est Giuseppe !
Je ne dis rien en attente de la suite.
— Quand tu es née... Nous étions les plus heureux du monde, notre petite fille après un magnifique petit garçon... le choix du roi, que demander de plus...
— Kat... Kat... Kat... la coupe Francesco, avachi, son bras droit posé sur l'accoudoir soutenant son menton du bout des doigts, même son air nonchalant reste empli de charisme. Viens-en à la partie de l'histoire qui nous intéresse le plus s'il te plaît.
Ma mère baisse la tête en signe de soumission avant de reprendre la voix tremblante.
— Quand tu as eu quatre ans... ton père, Francesco, a conclu un pacte avec la famille Esposito... à tes dix-huit ans tu devais épouser leur fils... Diego. Quand j'ai appris la nouvelle... Je... J'ai... Ezia, continue-t-elle en plantant ses iris dans les miens qui n'ai pas détourné une seule fois le regard de sa personne depuis le début de l'échange. Plus jeune, ma famille ne m'a pas laissé le ch...
— On ne parle pas de toi ! la coupe encore une fois Francesco. Je t'ai demandé l'essentiel de l'histoire... Tu sais, celle ou tu te barre avec mes gosses. Tes états d'âme on s'en fout tous ici !
Mon coeur se serre et je ne retiens pas ma langue.
— Je vous interdis de parler comme ça à ma mère ! Vous vous pre...
Diego me pince sans ménagement au niveau de la cuisse pour me faire taire. Je suis sur le point de riposter, mais quand mon attention revient sur Francesco, son attitude me glace le sang. Il s'est redressé, les deux coudes posés sur ses jambes décroisées; son regard est aussi noir que la nuit et tout donne l'impression qu'il pourrait me sauter dessus à tout moment.
— Tu oses m'interdire quelque chose ! m'adresse-t-il tranchant. Je te propose... Non, je t'ordonne de fermer ta grande gueule et d'écouter la suite.
Ma mère ne perd pas de temps et reprend son récit, ramenant l'attention de tout le monde sur elle. Je la reconnais bien, elle tente de calmer les esprits.
— Quand j'ai appris la nouvelle, il fallait que je fasse quelque chose... C'est là que Giuseppe, un homme de main de ton père qui avait un faible pour moi...
Francesco éclate de rire.
— Ne mens pas ! Ce n'était pas qu'un faible. Ta mère baisait avec lui depuis un an et demi déjà... C'est beau de jurer fidélité devant le prêtre !
— Parce que comme Diego, ou les autres de votre espèce, vous devez être un homme extrêmement fidèle ! je laisse échapper sans me retenir, ne supportant pas de le voir rabaisser ma mère ainsi.
Je m'attends à des représailles de sa part, mais, même s'il me tue du regard, Francesco lâche un rire franc et lance.
— Oh !! Mia bambina... écoute... écoute la suite ! Tu feras moins la maline dans cinq minutes.
— Bref ! lance ma mère qui commence à s'agacer. Giuseppe et moi avons réussi à nous enfuir et avons parcouru le monde avec vous pour échapper le plus possible au radar de ton père. Nous avons réussi jusqu'à l'année dernière... La famille Esposito, dit-elle en montrant d'une main le couple assis à ma gauche, est venue te réclamer... après tout, ils ont signé un contrat d'alliance entre toi et Diego. Ton père a été obligé d'avouer qu'il n'arrivait pas à mettre la main sur nous... il était remonté à ses oreilles qu'un jeune homme qui correspondait à la description de Léo courait sur les circuits aux Etats-Unis... Les hommes des deux familles ont commencé à nous rechercher et la suite... tu la connais. Nous sommes rentrés en Italie pour essayer de calmer la situation....
Je suis bouche bée face à toute cette histoire, je ne sais pas quoi en penser.
— C'est une mauvaise blague... dis-je impassible. Ça peut-être que ça... Vous vous foutez tous de moi ? dépitée, je passe une main sur mon visage. Où est Léo ? Je veux le voir !
— Il est en Calabre... répond ma mère, sa compagne et lui, ainsi que le frère de Diego ont commencé à préparer le mariage.
Le mariage...
Le. Mariage...
Je lâche un rire sans joie.
— Non ! Non ! Je ne me marierai pas avec Diego ! je scande à l'attention de mes parents et en essayant de me détacher de ce dernier assis à mes côtés. Il en est hors de question ! Je ne ferai pas ça ! Et mon père... celui qui m'a élevée, qui m'a vraiment aimée... il est où ? je demande au bord des larmes.
Le visage de Francesco affiche un large sourire, heureux que j'ai posé la question.
— Enfin, la question que j'attends depuis mon arrivée ! jubile-t-il en attrapant la télécommande.
Se levant, il sort une clé USB de sa poche qu'il branche à l'écran tout en faisant un monologue.
— Quelques petites clarifications : en ce qui concerne le mariage, personne ne t'a demandé ton avis. Tu feras ce qu'on te dit et vous nous donnerez un magnifique petit fils pour prendre la suite. Et quant à Giuseppe, le pauvre aurait voulu venir mais il a eu un empêchement. Il m'a laissé ce cadeau pour toi, dit-il en faisant signe à un de ses hommes au loin.
Avant d'appuyer sur play, Francesco vient se placer derrière moi et saisit d'une main ferme mon épaule pour me souffler.
— N'aie qu'une once de tristesse, je remets la vidéo au début. Pleure, je remets au début. Détourne-le regard, je remets au début. Vomis, je remets au début ! J'espère être assez clair ! Une fois la vidéo finie, tu pourras ouvrir le cadeau. finit-il en me montrant du menton le paquet que son homme vient de poser sur la table devant moi.
Sans attendre plus, Francesco appuie sur démarrer.
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N'hésitez pas à me faire votre retour en commentaire sur le début de ce Tome 2.
A bientôt
~So-Vin
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