17 . Révélation


Diego

La question que m'a posée le gynécologue alors qu'Ezia était aux toilettes tourne encore dans ma tête.

"— Vous êtes sûr que votre femme ne prend aucun moyen de contraception ?

— J'étais là lorsqu'elle a retiré son stérilet ! affirmé-je dans l'incompréhension.

— Monsieur Esposito, croyez-moi, toutes vos analyses sont bonnes. Que ce soit madame ou vous, tout va bien !"

"Tout va bien..."

Et si elle se jouait de moi depuis le début ? Une chose m'échappe, comment ? Elle ne connaissait personne lorsqu'elle est arrivée en Italie et j'ai pris soin de gérer toutes ses fréquentations. Sur le trajet du retour, elle m'a affirmé ne rien prendre mais mon instinct me dit qu'elle se moque de moi. Confortablement installé dans mon fauteuil derrière mon bureau, je fais tourner le liquide ambré dans mon verre et me repasse ces derniers mois en tête en essayant de voir ce que j'aurais bien pu louper. Me redressant, je pense avoir la réponse à tout ce bordel. Je sais qu'à cette heure-ci, ma femme est à son cours de guitare, je ne sais pas ce qu'elle trouve à cet instrument mais si cela lui fait plaisir de passer autant de temps à en jouer, autant qu'elle le fasse. De mon côté, cela me permet d'aller fouiller dans ses affaires pour mettre la main sur cette fameuse plaquette, celle que Stella lui a apportée lors de notre mariage. J'ai vu qu'elle ne s'en séparait jamais, elle en a toujours une sur elle et la prend régulièrement... Si c'est ce à quoi je pense, elle m'a bien pris pour un abruti depuis le début et Stella en paiera de sa vie.'ai été trop indulgent avec Ezia ces derniers temps, tuer sa dame de compagnie ne sera qu'un bon moyen de remettre les pendules à l'heure, elle ne décide ici seulement si je lui en laisse l'autorisation et ce point là devrait déjà être réglé depuis des mois. Elle serait peut-être déjà enceinte à l'heure qu'il est ! Moi qui pensais que le problème pouvait peut-être venir de moi. Mes parents se voyant annuler notre mariage pour laisser la place à Andrea.

Il ne l'aura jamais.

Dans notre chambre, je fonce vers le dressing et mets plus rapidement la main sur la petite plaquette que je ne l'aurais imaginé. Assis sur notre lit, je fais tourner ma trouvaille entre mes doigts. Plusieurs solutions s'offrent à moi pour savoir si son contenu est bien ce que je pense. J'ai passé un moment à analyser et je dois dire que si changement de produit il y a eu, celui qui a fait cela est extrêmement doué. Il ne me reste pas longtemps à attendre avant qu'Ezia ne revienne de son cours de musique, elle a pris l'habitude de venir ranger son instrument qui lui est si précieux dans un endroit bien protégé au sein de notre dressing. Elle met un point d'honneur à ce que personne ne touche à son "bijou".

— Oh ! Tu ne travailles pas ! dit-elle surprise en me voyant assis sur notre lit, les coudes posés sur les genoux, le regard perdu dans le vide. Diego ! me relance-t-elle.

Aussi froid qu'une porte de prison, je lâche.

— C'est ta dernière chance Ezia ! Prends-tu une contraception ?

La jeune femme, qui sort du dressing après avoir rangé sa guitare, se stoppe net face au ton que je viens d'employer. Il y a bien longtemps que je ne lui avais pas parlé ainsi.

— J'attends. TA. RÉPONSE ! dis-je en levant encore plus la voix et mon regard pour croiser le sien.

Ses iris bleus semblent complètement perdus et elle ne sait pas quoi répondre, me donnant le même mensonge.

— C'est un médicament pour le ventre Diego !

— Arrête de me mentir !

— Je... Je ne te mens pas... bégaie-t-elle.

— Vraiment ? Alors tu n'as rien contre le fait que j'envoie cette plaquette au laboratoire pour être sûr de son contenu ! craché-je en me relevant pour la surplomber de ma hauteur.

Ezia ne sait pas où se mettre, elle cherche une issue à cette discussion. Ses mains sont moites, un film de sueur s'installe sur son front et sa cage thoracique bouge rapidement : cela me donne la réponse à ma question. Perdant le contrôle de ma colère, je la saisis violemment par les cheveux pour rapprocher son visage du mien et sonder ses yeux.

— Aïe... Tu me fais mal Diego !

— J'en ai rien à foutre ! Depuis quand et surtout QUI ? QUI EZIA ? Qui ose me trahir ?

La jetant violemment sur le sol, j'attrape mon téléphone et fais les cent pas dans la chambre. Rien ne calme mes nerfs, depuis combien de temps joue-t-elle de moi ? Est-ce la seule chose ou m'en cache-t-elle d'autres ? Mon regard fixe Ezia, affalée par terre, face au carrelage, elle n'ose plus bouger et elle a totalement raison, je suis extrêmement à fleur de peau, un tantinet incontrôlable si elle veut me provoquer. Pourquoi Pedro met-il tant de temps à me répondre. ?

— C'est pas trop tôt !! craché-je.

— Qu'est-ce que je peux faire boss ?

— Ramène-moi Stella, Zora et Alonzo !

Les trois personnes qui sont les plus proches de ma femme. Après l'incident de Paris, Ezia a pris la défense de mon homme, me suppliant de lui laisser la vie sauve, que ce n'était pas sa faute. Il a eu mon pardon mais a tout de même passé un petit séjour dans nos cellules, c'est avec quelques cicatrices que je l'ai autorisé à reprendre son service auprès de ma femme qui n'avait pas assez d'amis autour d'elle et qui s'entendait bien avec lui. Qui me dit qu'ils ne baisent pas ensemble ? Plus mon cerveau fuse, plus mon sang devient de la lave en ébullition. De rage, je tape et jette tout ce qui me passe dans la main jusqu'à ce que je n'arrive plus à me contenir davantage et dépasse les bornes, mais c'est trop tard. Il me faut seulement deux pas pour rejoindre Ezia toujours affalée sur le sol de la chambre, sans ménagement je donne deux coups de pieds dans l'abdomen de la jeune femme qui crie et se tord de douleur. Je devrais arrêter, ne pas m'en prendre à elle ainsi, je suis en train de gâcher tout ces mois où elle a réussi à m'accepter, mais est-ce que c'était réel ou une putain de comédie ?

Pedro rentre dans la pièce en compagnie des trois personnes que je lui ai demandé de me ramener, et deux hommes de plus pour les encadrer. Son arrivée a le mérite de me faire arrêter ce que j'avais commencé. L'attrapant par les cheveux, je la redresse pour qu'elle puisse faire face à ses "amis".

— Bien ! commencé-je en m'approchant des suspects, saisissant mon arme dans l'arrière de mon pantalon. Nous avons Zora, la jeune américaine qui feint être toujours amoureuse de son Sébastian et qui baise avec Pedro. Approchant mon visage d'elle, je finis, il ne te serra d'aucune aide aujourd'hui ! Crois-moi !

Je continue en m'approchant de la seconde personne.

— Stella ! Celle censée m'obéir à moi, même si elle travaille pour toi. Je ne sais pas comment elle t'a retourné le cerveau poupée, mais si tu m'as trahi... dis-je en mordant nerveusement mes lèvres. Tu sais ce qui t'attends et pouf, ta mère n'aura plus l'aide médicale dont elle a tant besoin, quant à ton petit frère, fini les études. Il bossera pour moi à la vie, à la mort.

La jeune femme ne retient pas ses larmes et ne me réponds rien. Puis le dernier.

— Et Alonzo ! Avoue qu'elle t'a toujours fait bander. Tu veux la baiser ? demandé-je en braquant mon Beretta sur ses bijoux de famille. Ou peut-être l'as-tu déjà fais ?

Se sentant pousser des ailes, Ezia se relève et se précipite sur moi pour me faire lâcher mon arme.

— Arrête Diego ! Tu es complètement fou, calme toi ! Ce n'est qu'une pilule, rien de grave... Je vais... je vais arrêter de la prendre ! Mais ne leur fais rien ! C'est ma faute.

Ne cherchant même pas à lui répondre, je la pousse une première fois.

— J'arrêterai pas ! Tu t'es sentie pousser des ailes à me mentir comme ça ! crié-je.

— No... Non... Diego ! elle hésite à continuer en jetant un rapide coup d'œil à notre public.

— Je ! Je ! Je... l'imité-je. Tu n'es qu'une putain d'égoïste Ezia !

— Pardon ! dit-elle, la rage commençant à remplacer sa peur. C'est mon corps Diego ! Si je n'ai pas envie d'avoir d'enfant maintenant, tu devrais respecter mon choix ! dit-elle en essayant de me tenir tête, ce qui ne calme pas mes nerfs à rude épreuve.

— Ton choix ! Mais je m'en tape de ton choix, tu ne l'as pas , tu ne l'as jamais eu et tu ne l'auras jamais ! dis-je en la poussant une fois de plus. Tu t'es prise pour qui ? Ezia ton seul rôle ici c'est de porter un héritier, tes cours de guitare, tes états d'âme tout le monde s'en fout... Tout... le... monde... s'en... fou ! Tu n'es que ma poupée ! Je ne suis pas assez clair apparemment !

Tendu comme un arc, je la pousse une dernière fois plus violemment que les autres. Je n'avais pas fait attention que nous étions si proches du mur. Ezia entre brutalement en collision avec et perdant l'équilibre, se retrouve à genoux sur sol, et ce miroir... le miroir ne tenant pas correctement tremble brièvement avant de se décrocher et exploser sur le crâne de ma femme, se brisant en mille morceaux autour d'elle. Complètement sonnée, Ezia tente de se relever, écrasant ses paumes de mains sur les débris de miroir éparpillés sur le carrelage. Sa respiration est courte et elle gémit de douleur. Ça devrait me faire arrêter.

Aide-la ! me dit une voix dans ma tête.

Non ! Va jusqu'au bout ! rétorque une autre.

Pris entre deux feux, je place mes mains sur mes tempes

— C'est moi !! C'est moi !! crie une voix derrière nous.

D'un mouvement lent je me retourne et sans surprise, Stella s'est avancée et jetée à genoux par terre, me suppliant d'arrêter de faire du mal à Ezia.

— Elle me l'a demandé, et je l'ai fait pour elle ! avoue la jeune femme. Ne lui faites plus de mal.

— C'est à toi que je devrais en faire alors ? demandé-je en m'approchant d'elle.

— Je n'aurais pas dû lui obéir, je suis désolée... C'est de ma faute !

— Oh oui, et tu vas en assumer les conséquences ! dis-je la voix sombre.

Ezia qui tente de garder ses esprits clairs, se redresse légèrement et tend son bras dans ma direction pour m'arrêter, mais elle ne peut rien faire. Rien.

— Ne lui fait pas de mal ! dit-elle d'une petite voix. Elle n'a fait qu'obéir... à mes ordres ! essaie-t-elle de la défendre.

— Il fallait y réfléchir avant Ezia.

Arrêtant de blablater, j'ôte la sécurité de mon Beretta et en une fraction de seconde tire une balle dans la tête de Stella. Dommage, elle me servait bien... Mais on ne me trahit pas. Mon geste a le mérite de faire crier Ezia et Zora d'effroi et étrangement cela me ferait presque bander, avais-je oublié ce que c'était de soumettre quelqu'un à ce point ? Sortant de la pièce, je ne daigne même pas regarder ou aider Ezia, donnant simplement l'ordre de faire venir le médecin. J'ai besoin de prendre du recul et d'évacuer cette rage qui me colle à la peau, si je reste ici c'est elle qui va encore en pâtir et j'ai déjà bien mis la merde...

Deux jours se sont écoulés depuis la découverte de son mensonge. La jeune femme ne me parle plus et se remet tant bien que mal de ses blessures. Je n'ai pas dormi avec elle, étrangement je m'en veux de ne pas avoir réussi à contenir ma colère et de l'avoir blessée comme je l'ai fait, mais c'est de sa faute. Elle m'a menti ! Elle s'est jouée de moi ! J'ai décidé qu'elle ne me quitterais plus d'une semelle et qu'elle ne porterait que des vêtements rapides à enlever, je veux pouvoir disposer d'elle quand cela me chante et si cela peut nous permettre de mettre en route un putain d'héritier, je redoublerais d'effort.

Assise dans un sofa, face à mon bureau, Ezia lit un livre. Encore une romance où tout se finit bien, tellement loin de la réalité. Perdue dans sa lecture, elle ne voit pas que je la fixe de façon intense. Elle est si belle, ses traits fins, ses joues légèrement rosées, ses lèvres charnues, ses cheveux blonds détachés qui tombent en cascade sur ses épaules. Vêtue d'une jolie robe trapèze bleu pâle, ses jambes sont repliées sous elle et recouvertes d'un plaid, les températures sont bonnes au mois d'Avril sur la côte ouest, mais mon bureau n'est pas le coin le plus chaud de la villa, il y fait vite froid lorsque l'on ne bouge pas. Cette image d'elle me donne envie de goûter à sa douce peau et de la dévorer. Je suis nostalgique des mois que nous avons passés où je n'avais pas à la forcer pour avoir des rapports avec elle. Après l'incident de la pilule, je veux lui laisser du temps, mais nous n'en n'avons pas et de toute façon, n'ayant pas de pute sous la main, je ne tiens plus.

— Ezia ! l'interpellé-je.

— Mmm... dit-elle en relevant la tête.

— Approche ! ordonné-je.

— Il manque un mot. dit-elle en retournant à son livre.

Soufflant d'agacement, je ne vais pas au conflit.

— S'il te plaît.

Elle ne bouge pas d'un poil.

— Ezia ! S'il te plaît. Ne me force pas à venir te chercher ! la menacé-je.

Mon ton a l'air de la convaincre, sans se rebeller davantage, elle se lève et me rejoint derrière mon bureau.

Poussant mon ordinateur et mes papiers, je recule légèrement mon fauteuil et invite ma femme à se placer face à moi. Elle hésite, mais ne met pas trop de temps à s'exécuter, de toute façon elle sait qu'elle ne pourra pas faire grand chose contre moi. Une envie de la prendre maintenant, brutalement sur mon bureau, pulse dans mon pantalon et me rend dur mais je veux savourer un minimum cet ébat. Faisant glisser mes doigts sur ses cuisses, sous sa robe j'entends son cœur accélérer la cadence. Délicatement, je saisis son string et le fais glisser le long de ses douces jambes.

— Assieds-toi sur mon bureau ! ordonné-je.

La voir exécuter chacun de mes ordres m'exite davantage. Écartant ses cuisses, je ne me retiens pas et plonge goûter mon sublime dessert. Commençant par de très légers coups de langue le long de son intimité, je la sens frissonner à chaque passe sur son clitoris et cela me donne l'envie de jouer un peu plus avec. D'une fine pression, je fais de petits cercles sur son bouton sensible, le sursautant par moment, intensifiant le désir dans son corps. Je me délecte de son goût et de sa douceur, puis pénètre ma langue à l'intérieur d'elle avant de retourner sur son bourgeon et présenter deux doigts à l'entrée de son sexe. Les mouillant généreusement, je les insère au plus profond d'elle, lui faisant retenir une respiration. Mes va-et-vient lents deviennent de plus en plus rapides à l'image de ses petits râles de plaisir qu'elle tente de canaliser, je connais parfaitement son corps et cela m'aide à la faire céder comme je le veux.

Ne tenant plus, je me lève, libère ma queue de sa prison de tissu et ne passant pas par quatre chemins, m'enfonce au plus profond d'elle d'un seul coup. Ezia se raccroche à mon cou et évite chaque baiser que je souhaite lui donner. Je sais qu'elle le fait à cause de ce qu'il s'est passé, mais je ne compte pas rester là-dessus. En attendant, puisqu'elle ne veut pas de geste de tendresse, je la prendrai brutalement n'importe où et n'importe quand. Ne faisant plus preuve de douceur, je rentre et sors avec une cadence indécente, ne lui laissant pas le temps d'encaisser chacun des coups, m'aggripant à ses seins à travers le tissu de sa robe. Je la baise ainsi jusqu'à ne plus tenir et me déverse complètement en elle. Dans une ultime tentative de tendresse, je la serre dans mes bras avant de me retirer délicatement.

Au même moment, la porte de mon bureau s'ouvre avec fracas !

— Enfin, tu es revenu d'Italie ! me lance une voix enjouée que je n'étais pas prêt à réentendre.

La tête cachée dans le cou d'Ezia, je reprends ma respiration avant de faire face à la scène qui va suivre et risque de me coûter davantage de plumes. Tenant ma femme d'une main, je tente de remonter mon caleçon et pantalon de l'autre.

— Aller qui est-ce que tu baises encore ? crache la voix cristaline à l'accent latino.

Reconnaissant parfaitement cette voix, Ezia me regarde les yeux ronds comme des billes, son coeur s'emballe et cette fois ce n'est pas à cause du sexe.

— J'attends toujours ta demande en mariage pour allier nos réseaux ! me lance la femme en face de mon bureau. Oh !! Diego, tu es encore perdu au fond d'elle ou quoi ?

Descendant lentement du bureau, Ezia s'accroche étrangement au manche de ma chemise avant de se tourner pour faire face à l'intrue. De mon côté, je me racle la gorge.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Je ne t'ai pas demandé de venir.

La jeune latina a la tête penchée sur son téléphone et n'a pas encore vu avec qui je me trouve actuellement.

— Merci ! Ça je sais. Caleb a réussi à savoir que vous étiez de retour... il y a deux jours, il a vu un de tes hommes se débarrasser du cadavre d'une jeune femme. Peut-être une de tes putes avec qui ça s'est mal passé... commence-t-elle à répondre.

Sa réplique me tend au plus haut point, d'autant plus qu'Ezia est là et qu'elle comprend que le corps n'est autre que celui de Stella... La latina finit par lever le regard et son attitude change immédiatement lorsqu'elle voit qui est à mes côtés.

— Qu'est-ce qu'elle fait là ? crache-t-elle, ne me laissant pas le temps de répondre elle enchaîne. Je te pensais morte comme ton cher et tendre Aodhan ! lance-t-elle.

Et merde !

Les derniers mois se passant à merveille pour Ezia et moi, avant notre affront d'il y a deux jours, j'ai peut-être omis de lui parler du décès de l'Irlandais. Certes, j'aurais dû lui dire, elle n'avait pas à l'apprendre comme ça. Ce qui m'arrange c'est que la latina n'a pas l'air de savoir comment cela c'est passé.

— Mélinda ! lâche Ezia.

— Oui, c'est bien ! Tu te rappelles de mon prénom. Avoir Aodhan ne te suffisait pas ? Tu voulais un autre riche en plus ? Tu pourrais prendre autre chose que des mafieux ! crache l'intéressée.

— MÉLINDA ! grondé-je.

— Tu vas pas me faire le coup du petit copain protecteur Diego ! Ce n'est pas parce que tu étais ami avec Léo que tu dois la prendre sous ton aile, elle était bien avec l'Irlandais !

Prise d'un élan de colère, la latina s'approche et tente d'attraper Ezia par le bras mais je m'interpose, cachant ma femme dans mon dos.

— À quoi tu joues Diego ?

— Assieds-toi ! ordonné-je.

Mélinda est sur le point de riposter, mais je la coupe directement en appuyant mes paroles d'un geste de la main. Ronchonnant, elle finit par s'installer sur un des fauteuils chesterfield en face du sofa où je prends place, Ezia à mes côtés.

— Que me vaut l'honneur de ta visite, Mélinda ?

— C'est une blague, s'indigne-t-elle. Tu me vends monts et merveilles et tu disparais pendant des mois. Nous avions des accords en cours, tu me parlais de créer une alliance concrète entre ma famille et la tienne pour asseoir notre pouvoir sur le sol américain ! lâche-t-elle sans s'arrêter.

— Apparemment vous avez des choses à vous raconter... je devrais vous laisser... chuchote Ezia en se levant.

— C'est ça, casse toi ! balance Mélinda de façon hautaine.

Elle n'a pas l'air de porter son ex meilleure amie dans son coeur et je me demande bien pourquoi ? J'arrête Ezia, la rassoit à côté de moi et plante mes yeux ténébreux dans ceux de son ancienne amie.

— Mélinda. Je te présente ma femme.

Sa mâchoire se décroche sous l'effet de l'annonce et je vois dans son regard que des liens se font.

— Ezia, est la fille que tu cherches depuis le début... comprend-elle enfin.

Quand j'ai rencontré Mélinda Reyes, je ne lui ai pas tout raconté dans les détails, je ne lui ai pas dit qui était Ezia, Léo... Elle ne sait d'ailleurs pas que ce dernier n'est pas mort. Moins de personnes savaient qui elle était, plus elle était en sécurité, jusqu'à ce qu'O'Neil mette la main dessus. Quand j'ai commencé ma conquête de l'ouest, c'est elle qui est venue me chercher. De base, mon plan était de me rapprocher des Irlandais, grâce à Léo j'ai réussi à avoir un entretien et créer une pseudo alliance avec eux, mais quand Mélinda et son père ont frappé à ma porte, leur proposition était plus intéressante, je n'ai pas cherché midi à quatorze heure et j'ai retourné ma veste. Tout se passait vraiment bien et en prime je couchais avec elle.

— Oui c'est elle. répondé-je sans m'attarder sur les détails.

— Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit, Ezia ? Je croyais être ton amie et tu m'as menti sur ton identité.

Ezia ris jaune.

— C'est l'hôpital qui se fout de la charité, rassure-moi. Reyes ! Depuis le début, toi tu me mens. Moi, je n'en savais rien.

Mélinda ne s'attarde pas sur ma femme et rabat son attention sur moi.

— Et nous deux dans tout ça ?

— Parce que tu y as cru ? La seule chose que je peux te proposer c'est de rester alliés face au Irlandais, je sais que Tayron a repris la suite de son cousin. Seuls, vous ne pourrez pas leur tenir tête.

Mélinda s'installe plus confortablement dans le fauteuil.

— Et si tu commençais par me dire comment est mort Aodhan O'Neil ? Une rumeur dit que c'est de ta faute ?

Un sourire sadique se dessine sur le visage de la latina lorsqu'elle remarque que ses mots affectent Ezia. Ma femme se tend instantanément et j'entends d'ici son coeur accélérer la cadence. Elle se retient de pleurer, je commence à connaître ses mimiques lorsque c'est le cas : son petit nez qui se plisse, ses lèvres qui s'étirent vers le bas et les traits de son doux visage qui se raidissent. Ne me laissant pas le temps d'intervenir, elle se lève et me lance.

— Je monte me poser à l'étage !

— Ezia ! tenté-je de la rattraper.

Se défaisant de ma prise sur son bras, elle me répond les larmes aux yeux.

— Je vais me poser juste en haut, Diego... Je pense que tu as des choses à régler avec elle et je ne veux pas savoir.

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Alors Diego ? Toujours aussi fou finalement... vous ne trouvez pas ? 

~So-Vin 

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