13 . Confiance ?


Diego

Tranquillement installé dans mon salon en compagnie de quelques amis venus fêter mon mariage et mon enterrement de vie de garçon, je sirote un verre de limoncello pendant que trois strip-teaseuses animent la soirée. Je ne fais que toucher avec les yeux, l'altercation avec Francesco lors de nos fiançailles m'a remis les pendules à l'heure. Mancini et moi avions effectivement un accord, étant de nature à niquer tout ce qui bouge, lorsque je mettrai la main sur sa fille et que les choses se concrétiseront entre nos deux familles, j'arrêterai de fréquenter mes nombreuses conquêtes. Je dois avouer que certaines me manqueront plus que d'autres, comme Romy : je l'aimais bien, elle faisait partie de mes régulières ici, en Calabre. J'ai toujours su qu'elle voulait plus, elle a d'ailleurs tout mis en œuvre pour, mais nous allier avec sa famille qui est un rang en dessous de la mienne n'a aucun intérêt. Romy a toujours cru que j'étais amoureux d'elle et que je finirais par ouvrir les yeux; l'entendre me le dire me faisait beaucoup rire.

Mon père et celui d'Ezia ont conclu un accord alors que nous n'étions que des gosses et nous nous sommes vus trois fois avant que sa mère ne prenne la fuite avec Giuseppe. Francesco n'a jamais perdu espoir de la retrouver, remuant ciel et terre. De mon côté, on a eu de cesse de me répéter qu'un jour j'épouserai sa fille, que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne revienne et respecte l'engagement scellé par le sang de nos familles. Certes, nous avons plus à gagner dans ce mariage que Mancini, mais il lui permet d'asseoir son autorité dans notre milieu, mon père étant un des parrains les plus puissants de Naples, une région que Francesco a toujours eu du mal à garder calmement sous sa coupe. Rompre notre alliance c'est : dans un sens perdre en autorité dans notre pays pour Francesco, s'affaiblissant, de l'autre garantir la prospérité d'un réseau à travers le monde.

Avant de signer ces accords avec Mancini, notre clan était en train de mondialement faiblir à cause de la montée de nouveaux réseaux qui n'avaient de cesse de nous mettre des bâtons dans les roues et faire capoter la plupart de nos actions à l'étranger. Les familles qui composent notre clan n'ont jamais apprécié Francesco mais ils ne sont pas bêtes. Le Calabrais possède des forces et un ancrage profond sur chacun des continents de ce globe, nous avons besoin de cette alliance pour redorer nos activités et Francesco avait besoin de mon père pour reprendre le contrôle des sept autres familles que compte notre clan. Dix neuf ans après, le pari est tenu : nous sommes les numéros un mondiaux dans le trafic de drogue et la prostitution. De nouveaux piliers sont venus s'ajouter : vente d'œuvres d'art, bijoux volés... et celui qui me plait le plus : les voitures volées. Jusqu'à présent, c'était les Irlandais qui avaient le dessus sur ce marché, la famille O'Neil en ligne de mire, les rois du milieu comme certains aiment les appeler. Mon challenge personnel : les faire tomber pour devenir le roi !

En fouillant, je me suis rendu compte qu'il possédait une branche bien développée à Los Angeles. Suite à plusieurs accords passés entre Mancini et O'Neil il y a quelques années, les Etat-Unis sont partagés en deux : l'Ouest aux Leprechauns, les irlandais, et l'Est pour nous. Mais si je veux devenir roi, il me faut aller conquérir... c'est donc ce que j'ai entrepris petit à petit. C'est en investissant dans des circuits vers le centre des US que j'ai commencé à entendre parler d'un jeune pilote, étoile montante qui était en train de prendre de la valeur, un certain Léo Moretti. Il m'a suffit de fouiner un tant soit peu pour obtenir plus d'informations et faire le rapprochement avec le fils disparu de Francesco. Je n'ai pas perdu de temps pour le prévenir. Mancini était impatient d'en savoir plus et m'a gentiment laissé l'opportunité de rentrer dans leurs vies... enfin après avoir mis un coup de pression à sa salope de femme pour revenir au pays. Le plan a fonctionné à merveille, Katalina est rentrée en Calabre avec Giuseppe, me laissant le champ libre pour m'inviter dans la vie de ses enfants.

Notre passion commune pour l'automobile a fortement facilité les choses pour me rapprocher de Léo, je venais en plus de réussir à prendre part aux courses illégales de O'Neil tout comme lui. En sous-marin, j'ai réussi à en apprendre plus sur sa sœur et obtenir des photos récentes de la jeune femme, les seules que son père avait en sa possession datant d'il y a dix huit ans, elle n'avait que quatre ans. Je pouvais enfin mettre un visage sur la femme alors destinée à devenir mienne), et quelle agréable surprise de voir une si belle créature. La première fois que je l'ai vue en chair et en os, c'est sur mon circuit. J'avais proposé à Léo de venir essayer ma nouvelle Bugatti et lui m'avait demandé d'amener sa petite sœur chérie... Bien entendu, j'ai accepté avec grand plaisir. Timide, elle se cachait derrière son frère et n'osait rien toucher dans l'atelier, pourtant ses yeux brillaient d'émerveillement face à toutes les voitures présentes devant elle. Cet éclat dans ses iris d'un bleu aussi pur que la méditerranée m'a directement plu, même timide dans son coin je voyais qu'elle pétillait d'une joie de vivre contagieuse. Je m'en suis d'autant plus rendu compte en la suivant dans sa vie de tous les jours et ça m'a beaucoup trop plu. Ce jour-là, au circuit, il fallait que je sois seul avec elle, que je la touche... Mon père avait fini par croire que jamais notre alliance ne serait scellée par un mariage et ces dernières années cela commençait à créer des tensions dans les clans.

Après de multiples galères et un Léo sur protecteur avec sa petite sœur, nous voilà enfin à quelques jours d'un événement que nous avons trop longtemps attendu.

Elle est enfin à moi !

Me resservant un verre de Limoncello, mon téléphone sonne à l'arrivée d'un texto, une photo d'Ezia quittant notre hôtel apparaît en premier suivie du message :

O'NEIL : La peau d'Ezia est toujours aussi douce malgré les blessures que tu lui infliges. Et, elle me prend toujours à la perfection !

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines imbibées d'alcool. La rage s'emparant de mon être, je balance mon verre à l'autre bout de la pièce, faisant crier de peur les putes qui dansent devant nous et mettant fin à toute autre festivité. D'un mouvement rapide, je traverse la pièce pour attraper Léo par le col de sa chemise. Mon beau-frère ne comprend pas mon comportement.

— Tu as un sérieux problème ! crache-t-il en me rendant la pareille en s'agrippant à mon col.

— Qui était au courant que ta sœur était à Paris ?

Le blond fronce les sourcils.

— Tu m'expliques ? me demande-t-il.

— QUI ? j'hurle.

— Tu le sais aussi bien que moi ! Nos mères, Dalia, les hommes qui les accompagnent, les propriétaires et employés de la boutique... je continue ?

— Comment O'Neil a-t-il pu savoir qu'elle serait à Paris ? j'aboie.

Léo écarquille les yeux face à ma question.

— Qu'est-ce que j'en sais !

Le jetant en arrière, je le relâche avant de faire les cent pas en passant mes mains nerveusement dans mes cheveux. Si Francesco, ou n'importe qui d'autre, apprend que Aodhan O'Neil a pu mettre la main sur Ezia et coucher avec elle, je vais encore le payer... Que foutait Alonzo bordel ! Ça n'aurait jamais dû arriver.

Et si elle tombe enceinte...

À notre arrivée, j'ai fait retirer son moyen de contraception à la jeune femme, étant le seul homme à pouvoir la toucher... J'ai pris de l'avance sur le projet : avoir des enfants pour concrétiser l'alliance, sachant très bien qu'elle peut ne pas forcément tomber enceinte dès notre première partie de jambes en l'air non protégée. Et s'il avait suffit d'une fois avec lui ? Quittant la pièce en trombe, je passe un appel au docteur Casano et sans lui donner de détail sur le pourquoi, j'ordonne un rendez-vous en urgence avant de téléphoner à Alonzo.

Mon homme ne met pas trente ans à répondre.

— Tu m'expliques ! je crache à bout de nerf.

— Mais... eu... Diego... Tout va bien ! tente-t-il de me mentir.

— À bon. Vraiment ! Tu es en train de me dire qu'O'Neil n'était pas avec Ezia il y a une demi-heure ?

Aodhan se jouerait-il de moi ? L'aurait-il vue et rien de plus ? Le silence de mon homme en dit long sur la situation

— Il a essayé de l'enlever... dit-il la voix tremblante. Mais nous l'avons empêché et tué, il a pris plusieurs balles...

— Ezia ? demandé-je en ne lui laissant pas l'opportunité de finir.

— Elle va bien ! Elle est dans sa chambre en compagnie de sa mère et de la votre.

Au même moment, mon téléphone me signale un autre appel entrant, ma mère. Léo me rejoint en trombe, lui aussi pendu à son portable, son regard dans l'incompréhension. Sans un mot de plus pour Alonzo, je raccroche et répond à ma génitrice.

— Mama !

— Ta fiancée n'est qu'une traînée mon fils ! commence-t-elle avant de me raconter en détail la scène à laquelle elle a assisté : Ezia sur le canapé avec cet inconnu en train de la toucher et de l'embrasser.

Ma mère est sous le choc, en même temps il ne lui en faut pas beaucoup. Mais il s'est bien passé quelque chose dans cette putain de piaule et Alonzo n'était pas là pour la surveiller. Ne laissant pas l'opportunité à ma mère de finir son récit, je lui ordonne de faire leurs affaires et de prendre l'avion pour Rome demain matin. J'attendrai Ezia de pied ferme.

Onze heures à l'aéroport de Rome. Il y a deux heures de vol entre Paris et la capitale italienne, sous mes ordres les filles sont toutes rentrées au pays. Seuls Ezia et Alonzo descendent de l'avion qui repartira aussitôt pour la Calabre. Adossé au capot du SUV Maserati garé sur le tarmac, je regarde les deux personnes que j'attends avec impatience s'avancer vers nous. Mes nerfs tellement à vif, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Perdant tout sang froid, je me jette sur Ezia, attrape brutalement son bras et la pousse violemment sur la planche arrière de la voiture avant de reporter mon attention sur mon second.

— Tu étais où ?

— Je...

Alonzo fuit mon regard et cherche ses mots, il va me mentir et j'ai horreur de ça. Ne tenant plus, j'arme mon bras droit et le cogne sans retenu au visage, réitérant le mouvement à plusieurs reprises, faisant gicler le sang de son arcade et de son nez.

— Tu ne devais pas la laisser sans surveillance ! Il t'est passé sous le nez comme un simple débutant Alonzo ! Un putain de débutant ! je finis en le rouant davantage de coups.

Des bruits sourds provenant du SUV me font revenir à moi, Ezia tape de toutes ses forces sur la vitre et crie son mécontentement face à la scène qui se joue devant ses yeux.

— C'est de ta faute, petite salope ! j'hurle à son attention en la pointant du doigt. On dégage, emmenez-le, je finirai plus tard. dis-je en montant dans le SUV.

Ezia est tapie contre la porte à l'opposé de moi, le regard fixant un point perdu dans le vide en face d'elle, sa cage thoracique monte et descend à une allure qui me fait comprendre qu'elle est totalement apeurée et je compte bien jouer de la situation. Elle le mérite. D'une main je saisis sa nuque, refermant mes doigts avec dureté sur sa peau tendre et douce, en prêtant même pas attention à ses cheveux que je tire sans le vouloir. Pliant mon coude, je rapproche le visage de la jeune femme du mien et de ma main libre serre ses joues.

— C'est de ta putain de faute s'il souffre !

Je connais la jeune femme, elle est d'une nature tendre, gentille, empathique et culpabilise facilement lorsque les autres souffrent, que ce soit de sa faute ou non. Elle déteste l'injustice et la violence gratuite. Nous sommes totalement différents sur ces points là, en même temps nous avons grandi dans des mondes qui n'avaient rien avoir, tout ça ne lui ferait rien si Katalina ne l'avait pas sortie de notre milieu.

— Je pensais que nous avions passé un cap toi et moi, Ezia ! Je pensais pouvoir te faire confiance ! Et toi... toi... dis-je en serrant davantage ses joues. Tu as fait quoi ? finis-je en criant.

La jeune femme ferme les yeux essayant de ne pas perdre pied et se laisser submerger par la crise d'angoisse qui la guette. Sincèrement, lorsqu'elle m'a fait ses premières crises je n'ai rien dit, comprenant pourquoi elle se mettait dans cette état là, puis j'ai essayé de l'aider comme je le pouvais, notamment quand son père l'a forcée à regarder la vidéo de torture de Giuseppe. J'avais les mêmes réactions gamin, quand mon paternel et Francesco me forçait à prendre part à ses petites activités. J'avais de la pitié pour Ezia de la voir dans cet état là, mais là maintenant à l'arrière de cette voiture, la voir angoissée par ma colère me fait jubiler intérieurement; je le regretterai sûrement, mais pour le moment je m'en délecte.

La jeune femme ne me répond pas.

— Tu sais quoi ? continué-je. Je crois que j'aurais préféré que tu couches avec Alonzo, même si perdre un homme aussi bêtement me fait chier... Mais lui... LUI EZIA ! Ça n'aurait jamais dû arriver ! rapprochant mon visage un peu plus, je finis. Et tu vas amèrement le regretter.

Malgré ses yeux embués et ses joues compressées, elle trouve la force de me dire.

— Au moins... j'ai été heureuse quelques heures ! reprenant sa respiration et voyant que cela m'énerve un cran de plus elle enchaine. Le contact de son corps m'avait manqué.

Perdant le contrôle, je la lâche et la gifle sans retenir ma force, l'envoyant valser de l'autre côté de la voiture, contre la porte. La jambe tremblant de nerfs, j'allume une cigarette et donne l'ordre au chauffeur de partir pour notre rendez-vous chez Casano.

Ezia n'a pas cherché à faire la sauvage, coopérant à toutes les demandes du médecin. Casano lui fait une prise de sang et, après avoir lourdement insisté, regarde tout de même via une échographie endovaginale s'il n'y a rien d'anormal, ce qui est le cas.

— Comme je vous le répète, Monsieur Esposito, si mademoiselle est tombée enceinte l'hormone sera détectable seulement dans dix jours. Un examen aujourd'hui ne sert à rien. La prise de sang nous permettra quand même de voir si tout est OK.

— Si elle est enceinte, combien de temps avons-nous pour avorter ?

Allongée sur la table d'examen, Ezia se raidit à ma demande et ça n'échappe pas au médecin qui fronce les sourcils d'incompréhension.

— Vous ne vouliez pas justement avoir un enfant ?

— Vous ne répondez pas à ma question ! dis-je sans cacher mon agacement.

— Quatorze semaines ! Vous avez quatorze semaines Monsieur. réponds Casano sans tourner autour du pot.

— Comment je peux savoir si elle l'est ? demandé-je pendant que ma jolie descend de la table pour se rhabiller.

J'aurais vraiment préféré que le meilleur gynécologue d'Italie soit une femme, je sais que c'est purement médicale mais le voir la toucher comme ça m'hérisse le poil.

— Vous aurez des signes : le retard de règle, des nausées, ballonnements...

Ezia est étrangement calme et docile, obéissant à chacun de mes ordres sans ronchonner comme elle sait si bien le faire. Elle est fuyante, esquive mes regards et évite de poser le sien sur moi. L'ambiance à bord du SUV en direction de l'aéroport est lourde et silencieuse, au vu de la rage qui se balade dans mes veines c'est peut-être mieux ainsi. La jeune femme semble soucieuse de quelque chose et de mon côté un flot de questions brouille mon esprit...

Face à face dans l'avion qui nous ramène à la maison, je lâche d'une voix grave mais basse.

— Je te faisais confiance !

Ezia a le regard baissé sur ses doigts qu'elle bouge nerveusement et n'ose pas me répondre, les larmes au bord des yeux. Ma parole est sincère, je commençais à lui faire confiance. J'ai merdé avec elle depuis le début, certes je lui impose des choses, mais j'aurais très bien pu lui donner plus de liberté et ne pas disposer de son corps comme je l'ai fait. Au fond, j'étais fou de rage de savoir qu'elle avait eu un grand nombre de conquêtes, qu'autant d'hommes l'avaient vue nue, touchée, embrassée... Elle est à moi depuis le début, il n'y a que moi qui aurait dû avoir ce privilège... je me suis donc légèrement vengé. Ce n'est pas le fait que son père m'ait tabassé le soir de nos fiançailles qui m'a fait comprendre certaines choses, mais avant quand elle était retenue par mon cousin qui l'a poignardée comme si de rien n'était. Francesco a juste fini par me remettre les idées en place. Ce soir là avec Ezia nous avons eu notre première conversation sincère et j'ai compris que je ne pouvais pas enfermer la jeune femme dans une cage en or et lui dicter ses faits et gestes.

Ezia finit par souffler.

— Je... Ce... Je suis désolée Diego...

Je lâche un rire jaune.

— Tu es désolée ! Vous entendez ça ? lancé-je à l'attention de mes hommes dans l'avion. Mademoiselle est désolée ! Tu l'aimes ?

Je sais qu'elle voue une importance particulière à ce que l'on appelle l'amour. Cette chose que l'on m'a toujours interdit sauf s'il était pour elle, ce sont les paroles de ma mère. Quand à celles de mon père : aime juste ta femme et préserve la, quant aux autres... ce n'est que charnel, m'expliquant que lorsque ma mère ne voulait pas lui donner ce qu'il voulait, il allait le chercher chez d'autres et qu'elle n'avait pas son mot à dire. L'amour est un concept auquel je n'ai donc jamais prêté attention, comment sait-on si nous aimons quelqu'un ? Existe-t-il un mode d'emploi ? Comme une recette à suivre ? Je ne suis pas mauvais cuisinier, c'est d'ailleurs une chose que j'aime faire pour me couper de ma vie de hors la loi. Mais comment ça se cuisine, l'amour ?

— Je ne sais pas... chuchote-t-elle.

— Ce n'est pas une réponse... je veux un oui ou un non !

— Je ne sais pas. répète-t-elle en laissant échapper des larmes.

Étrangement, mon coeur se pince en la voyant si indécise et j'en viens à repenser à la jeune femme que j'ai pris en filature il y a plus d'un an. Celle qui souriait à tout le monde, apportait son aide sans attendre en retour, la jeune femme qui s'émerveillait d'un rien dont les yeux brillaient de vie. Or aujourd'hui, ce sourire qui lui va si bien est de plus en plus rare, et cette étincelle dans ses iris complètement éteinte, rendant son bleu méditéranéen morose. Je ne comprends pas pourquoi cela semble réveiller en moi un brin de culpabilité.

Elle est à moi !

Changeant de sujet je demande.

— Tu as pu trouver une robe qui te plait ?

Elle ne répond pas.

— Ezia ! Les robes étaient plus jolies que celles que vous avez vu à Milan ?

— Oui... Ta mère et Dalia ont trouvé la robe parfaite ! finit-elle par dire en soufflant d'agacement.

Comprenant que c'est un sujet délicat car elle n'a pas son mot à dire sur une bonne partie des éléments de notre mariage, je bifurque une seconde fois.

— Comme tu le souhaitais, je t'ai trouvé un professeur de guitare. Tu auras ton premier cours demain, puis trois par semaine.

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